Insee
Insee Conjoncture Réunion · Avril 2021 · n° 16
Insee Conjoncture RéunionL’emploi salarié retrouve sa dynamique fin 2020 Note de conjoncture régionale - 4ᵉ trimestre 2020

Daniel Ah-Son, Anne Jonzo, Nathalie Poleya (Insee)

Au 4e trimestre 2020, l’économie réunionnaise poursuit son redressement, en ayant échappé au second confinement mis en place en métropole. En 2020, l’emploi salarié augmente de 2 %, soit une création nette de 5 300 emplois en un an (- 1,1 % au niveau national). Le secteur privé, qui crée 4 700 emplois (+ 2,6 %), est le principal moteur de cette croissance. Dans le secteur public, 700 emplois sont créés, grâce notamment aux emplois aidés. Secteurs les plus touchés par la crise sanitaire, les transports et l’hébergement-restauration perdent chacun 200 emplois en 2020. Les autres secteurs résistent mieux, notamment les services aux ménages et aux entreprises (+ 1 000 emplois chacun). Offrant une flexibilité aux entreprises dans une période incertaine, l’emploi intérimaire continue de croître (+ 400). De même, l’emploi dans la construction reste particulièrement dynamique (+ 900).

De fait, la situation sur le marché du travail s’améliore. Le taux de chômage au sens du Bureau international du travail (BIT) s’établit ainsi à 17 % de la population active, au-dessous de son niveau d’avant-crise . Le sous-emploi et le halo du chômage sont également revenus à leurs niveaux habituels. Les créations d’entreprises augmentent de 7 % au 4e trimestre par rapport au trimestre précédent, alors qu’elles sont stables au niveau national.

Insee Conjoncture Réunion
No 16
Paru le :Paru le15/04/2021
Avertissement

Dans les DOM, contrairement aux départements de métropole, les séries de taux de chômage localisés sont directement issues d’une enquête par sondage. En conséquence, une part d’aléa est susceptible d’introduire du bruit à court terme dans les données.

Dans les notes de conjoncture régionales, les séries de taux de chômage localisés sont ainsi complétées par des séries lissées représentant la tendance annuelle sous-jacente. Pour étudier les effets structurels et de long terme, les séries de taux de chômage en moyenne annuelle sont à privilégier.

Épargnée d’un deuxième confinement contrairement à l’Hexagone, La Réunion est l’une des rares régions à créer de l’emploi en 2020. Au total, 5 300 emplois salariés sont créés sur l’année, soit + 2 % par rapport à fin 2019 contre - 1,1 % au niveau national (figure 1). En effet, les créations d’emploi sur le 2e semestre ont compensé les pertes d’emploi consécutives au confinement du 17 mars au 10 mai. Fin 2020, 269 000 salarié·es travaillent à La Réunion, secteurs privé et public confondus.

Figure 1Évolution de l'emploi salarié

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
Évolution de l'emploi salarié (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
Emploi salarié total - La Réunion Emploi salarié total - France hors Mayotte Emploi salarié privé - La Réunion Emploi salarié privé - France hors Mayotte
T4 2010 100 100 100 100
T1 2011 100,31 100,2 101,1 100,27
T2 2011 100,83 100,31 100,92 100,4
T3 2011 102,14 100,25 102,7 100,4
T4 2011 103,28 100,3 103,26 100,42
T1 2012 103,21 100,32 103,17 100,4
T2 2012 103,95 100,29 103,76 100,33
T3 2012 103,29 100,14 103,36 100,06
T4 2012 103,39 100,03 103,52 99,94
T1 2013 102,59 100,04 102,21 99,91
T2 2013 103,91 99,92 103,3 99,66
T3 2013 104,7 100,09 103,9 99,81
T4 2013 106,54 100,37 104,72 99,95
T1 2014 107,62 100,41 105,76 99,9
T2 2014 107,67 100,44 105,92 99,93
T3 2014 108,44 100,33 106,95 99,76
T4 2014 109,75 100,43 107,75 99,82
T1 2015 110,98 100,38 108,53 99,78
T2 2015 110,9 100,61 108,16 99,99
T3 2015 111,29 100,69 108,95 100,11
T4 2015 112,28 100,88 109,97 100,34
T1 2016 112,69 101,06 110,5 100,54
T2 2016 113,32 101,31 111 100,84
T3 2016 113,3 101,59 111,19 101,15
T4 2016 113,55 101,69 111,83 101,28
T1 2017 114,28 102,08 112,99 101,76
T2 2017 114,78 102,41 113,31 102,16
T3 2017 114,48 102,7 113,14 102,61
T4 2017 114,9 103,08 113,87 103,18
T1 2018 114,03 103,19 113,77 103,33
T2 2018 112,95 103,25 112,9 103,5
T3 2018 112,89 103,4 112,98 103,72
T4 2018 112,54 103,7 112,24 104,09
T1 2019 114,71 104,09 115,05 104,58
T2 2019 115,35 104,33 115,77 104,83
T3 2019 116,53 104,5 117,82 105,04
T4 2019 117,77 104,87 118,93 105,51
T1 2020 117,04 102,87 117,87 102,94
T2 2020 116,35 102,04 117,48 102,17
T3 2020 118,6 103,79 120,4 103,95
T4 2020 120,16 103,71 122,06 103,8
  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 1Évolution de l'emploi salarié

  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

En fin d’année 2020, l’activité économique semble ainsi revenue à une situation presque habituelle à La Réunion. Au 4e trimestre 2020, les embauches sont supérieures de 7 % à La Réunion par rapport à la même période en 2019. Au niveau national, avec le second confinement du 30 octobre au 10 novembre, les embauches diminuent de 27 % sur la même période. Fin 2020, seuls 1,5 % des salariés réunionnais sont en activité partielle, soit quatre fois moins qu’au niveau national. Ces dispositifs d’activité partielle mis en œuvre depuis mars 2020 permettent de préserver les emplois, en indemnisant les salariés dont le nombre d’heures rémunérées par les entreprises baissent, en lien avec une activité plus limitée. En janvier 2021, le volume d’heures rémunérées par les entreprises réunionnaises est supérieur de 3 % à celui observé un an auparavant, alors qu’il baisse de 7 % au niveau national.

Cependant, la dégradation de la situation sanitaire en début d’année 2021 et les mesures de restriction instaurées depuis le 10 février (fermeture de centres commerciaux et couvre-feu généralisé à l’ensemble de l’île le 5 mars) risquent de mettre à mal cette dynamique retrouvée. En février 2021, le volume d’heures de travail rémunérées restait malgré tout supérieur de 1 % par rapport à février 2020.

Une dynamique de l’emploi portée par le secteur privé

La dynamique de l’emploi du second semestre 2020 est portée par le secteur privé : 4 700 emplois sont créés entre fin 2019 et fin 2020 (+ 2,6 %). Dans la fonction publique, l’emploi dépasse de 700 son niveau d’avant-crise (+ 0,8 %), grâce notamment aux 450 contrats aidés « Parcours emploi compétence » (PEC) supplémentaires par rapport à fin 2019. Ce sont 10 700 personnes qui bénéficient de ces contrats fin 2020.

L’emploi intérimaire augmente pour le 3ᵉ trimestre consécutif

Dans l’ensemble des secteurs (industrie, construction, services), les entreprises réalisent des ajustements de court terme en ayant recours à l’intérim. Après la chute inédite fin mars au moment du premier confinement, l’emploi intérimaire avait retrouvé à la fin du 3e trimestre son niveau de fin 2019. Il continue d’augmenter au 4e trimestre, signe que les entreprises privilégient des embauches sous contrat court plutôt qu’à durée indéterminée pour faire face à un surcroît d’activité dans la période d’incertitude liée à la crise sanitaire. Sur un an, l’intérim augmente de 400 emplois.

Transports, hébergement, restauration : les plus impactés par la crise

Au 4e trimestre, l’emploi salarié hors intérim se stabilise dans les secteurs des transports et de l’hébergement-restauration (figure 2). Cependant, sur un an, ces secteurs ont perdu chacun 200 emplois, en raison de la forte baisse de touristes. Dans l’hébergement-restauration, en décembre 2020, 9 % des salariés sont en activité partielle, soit six fois plus que la moyenne. De plus, les embauches sont inférieures de 32 % au 4e trimestre 2020 par rapport à fin 2019 (contre + 7 % pour l’ensemble des secteurs).

Figure 2Évolution de l’emploi salarié par secteur détaillé d’activité à La Réunion

Évolution de l’emploi salarié par secteur détaillé d’activité à La Réunion - L’évolution trimestrielle compare le trimestre en cours au trimestre précédent, l’évolution annuelle compare le trimestre en cours au même trimestre de l’année précédente.
Emploi salarié Évolution trimestrielle Évolution annuelle
en milliers en %
Ensemble 269,0 1,3 2,0
Privé 181,7 1,4 2,6
Public 87,3 1,2 0,8
Par secteur d'activité
Agriculture 3,0 3,2 -0,3
Industrie 18,2 1,1 1,5
dont Agro-alimentaire 7,1 0,9 1,7
Construction 15,6 2,1 6,3
Tertiaire marchand 120,2 1,3 2,0
Commerce 34,6 1,2 0,5
Transports 12,4 0,5 -1,7
Hébergement - restauration 9,9 0,2 -1,9
Information et communication 3,9 2,5 1,1
Services financiers 6,4 0,2 3,1
Services immobiliers 2,0 -0,3 1,3
Services aux entreprises* 24,1 1,7 4,2
Intérim 4,8 3,8 9,6
Services aux ménages 22,2 1,7 4,5
Tertiaire non marchand 112,0 1,2 1,6
  • * hors intérim.
  • Note : données corrigées des variations saisonnières (CVS), en fin de trimestre.
  • L’évolution trimestrielle compare le trimestre en cours au trimestre précédent, l’évolution annuelle compare le trimestre en cours au même trimestre de l’année précédente.
  • Sources : Insee, estimations d’emploi ; estimations trimestrielles Accoss-Urssaf, Dares, Insee.

Les autres secteurs ont plutôt bien résisté à la crise sanitaire, avec un dernier trimestre favorable. Parmi les plus épargnés, les (essentiellement des associations) et (notamment dans les domaines du nettoyage et de l’entretien) créent chacun 1 000 emplois sur un an, en plus des emplois en intérim. Le commerce a pu lui aussi rebondir et crée 200 emplois sur l’année. Dans ce secteur, l’emploi est stimulé par l’ouverture au 4e trimestre d’un vaste centre commercial à Sainte-Marie et d’une nouvelle grande surface de bricolage au Port.

Dans la construction, l’emploi salarié hors intérim progresse de nouveau ce trimestre (figure 3). Ce secteur avait particulièrement bien résisté au premier confinement en plaçant largement ses salariés en activité partielle ou en arrêt de travail, ainsi qu’en ayant moins recours à l’intérim. Sur un an, 900 emplois sont créés. L’emploi industriel hors intérim dépasse également son niveau d’avant-crise avec 300 emplois créés en un an.

Figure 3Évolution de l'emploi salarié par secteur

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
Évolution de l'emploi salarié par secteur (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
Construction Industrie Tertiaire marchand hors intérim Tertiaire non marchand
T4 2010 100 100 100 100
T1 2011 99,5 99,13 101,34 99,07
T2 2011 100,81 97,88 100,98 100,7
T3 2011 102,89 101,23 102,52 101,62
T4 2011 102,57 100,69 102,94 103,82
T1 2012 103,26 101,27 102,65 103,96
T2 2012 100,84 101,3 103,41 105,11
T3 2012 99,62 101,58 102,82 104,34
T4 2012 98,03 101,83 103,26 104,67
T1 2013 94,81 101,81 101,96 104,78
T2 2013 93,77 102,3 103,04 106,52
T3 2013 91,24 102,59 103,77 107,87
T4 2013 91,43 102,19 104,49 111,54
T1 2014 93,09 102,02 105,22 112,53
T2 2014 93,25 101,96 104,75 112,78
T3 2014 93,1 106,06 105,8 113,06
T4 2014 92,03 104,62 107,26 115,29
T1 2015 95,92 106,2 107,65 117,18
T2 2015 94,62 105,71 107,17 117,82
T3 2015 96,81 106,67 107,94 117,64
T4 2015 97,54 106,72 109,08 118,47
T1 2016 98,2 107,57 109,95 118,64
T2 2016 99,36 107,31 110,6 119,8
T3 2016 99,45 107,58 110,26 119,51
T4 2016 98,84 108,79 110,84 119,13
T1 2017 98,03 108,27 111,77 119,37
T2 2017 98,06 108,72 111,84 120,19
T3 2017 97,15 108,72 111,41 119,9
T4 2017 97,49 109,08 111,94 119,75
T1 2018 98,26 109,42 111,59 117,58
T2 2018 98,52 110,46 109,81 116,47
T3 2018 98,93 111,03 109,6 116,27
T4 2018 99,06 110,02 109,17 116,83
T1 2019 102,53 109,61 111,91 118,32
T2 2019 103,99 110,72 112,33 118,92
T3 2019 104,67 112,08 114,66 118,77
T4 2019 104,1 111,31 116,19 120,38
T1 2020 104,77 112,88 115,47 120,58
T2 2020 104,88 111,26 114,3 119,52
T3 2020 108,35 111,66 116,78 120,89
T4 2020 110,67 112,93 118,17 122,34
  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 3Évolution de l'emploi salarié par secteur

  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Au 4e trimestre 2020, 112 000 salariés travaillent dans les services non marchands : enseignement, administration publique, santé, ou action sociale. Si 80 % d’entre eux travaillent dans le public, ils peuvent également exercer dans le privé (activités de soutien scolaire, enseignement de la conduite, médecin, actions auprès des personnes âgées ou en situation de handicap, etc.). Dans ce secteur, le nombre d’emplois augmente de 1 800 en un an, essentiellement dans les secteurs de la santé et du social.

Avertissement sur le marché du travail

La situation des personnes sur le marché du travail a été fortement affectée depuis le début de la crise sanitaire (secteur d’activité à l’arrêt, contrainte de garde d’enfant par exemple). Pour être considéré comme chômeur, il faut être sans emploi, disponible pour travailler et avoir fait des démarches actives de recherche d’emploi. La baisse du chômage au sens du BIT ne traduit pas une amélioration du marché du travail mais un effet de confinement des personnes sans emploi. L'introduction de la déclaration sociale nominative (DSN) peut entraîner des révisions accrues sur les données, durant la phase de montée en charge du dispositif.

Retour à la normale sur le marché du travail

À La Réunion, le taux de chômage au sens du Bureau international du travail (BIT) s’établit au 4e trimestre à 17 % en moyenne. Après la chute en trompe-l’oeil liée au premier confinement, le taux de chômage descend sous son niveau d’avant-crise, poursuivant une baisse initiée en 2018 (figure 4). Au niveau national, le chômage concerne 8 % de la population active fin 2020 ; il est quasi stable par rapport à fin 2019.

Figure 4Estimation du taux de chômage trimestriel au sens du Bureau international du travail

Estimation du taux de chômage trimestriel au sens du Bureau international du travail
La Réunion France hors Mayotte La Réunion, tendance annuelle sous-jacente
2014T1 25,8 10,1 27
2014T2 26,9 10,2 26,8
2014T3 27,5 10,3 26,2
2014T4 25,4 10,4 25,5
2015T1 23,0 10,3 24,5
2015T2 23,6 10,5 23,7
2015T3 24,2 10,4 23,1
2015T4 23,2 10,2 22,7
2016T1 23,3 10,2 22,4
2016T2 21,9 10,0 22,3
2016T3 21,8 9,9 22,2
2016T4 22,0 10,0 22,1
2017T1 21,4 9,6 22,2
2017T2 24,0 9,5 22,4
2017T3 22,4 9,5 22,8
2017T4 22,9 9,0 23,3
2018T1 23,8 9,2 23,9
2018T2 24,4 9,1 24,2
2018T3 24,3 9,0 24,1
2018T4 23,5 8,7 23,6
2019T1 22,3 8,7 22,8
2019T2 22,1 8,4 21,8
2019T3 20,4 8,4 20,8
2019T4 20,2 8,1 19,6
2020T1 18,9 7,8 18,4
2020T2 13,4 7,1 17,5
2020T3 19,6 9,1 16,9
2020T4 17,1 8,0 16,6
  • Note : données corrigées des variations saisonnières (CVS).
  • Champ : personnes de 15 ans ou plus.
  • Source : Insee, taux de chômage localisé et taux de chômage au sens du BIT.

Figure 4Estimation du taux de chômage trimestriel au sens du Bureau international du travail

  • Note : données corrigées des variations saisonnières (CVS).
  • Champ : personnes de 15 ans ou plus.
  • Source : Insee, taux de chômage localisé et taux de chômage au sens du BIT.

Parmi les personnes inactives au sens du BIT, celles qui souhaitent un emploi sans être considérées au chômage constituent le halo autour du chômage. Au 4e trimestre, le halo est à son niveau d’avant-crise : fin 2020, il regroupe 10 % des Réunionnais·es en âge de travailler, comme fin 2019 (figure 5). Au final, qu’elles soient au chômage ou dans son halo, les personnes sans emploi qui souhaitent travailler constituent 20 % de la population en âge de travailler fin 2020, une part un peu inférieure au niveau d’avant-crise. Au niveau national, cette part reste toutefois deux fois plus faible.

Figure 5Situation vis-à-vis du marché du travail en 2019 et 2020

Situation vis-à-vis du marché du travail en 2019 et 2020
en % T4 2019 T1 2020 T2 2020 T3 2020 T4 2020
Chômeurs BIT 12 11 7 12 11
Personnes en emploi en situation de sous-emploi (dont chômage partiel) 10 14 20 9 8
Personnes en emploi hors sous emploi 38 34 27 39 42
Inactifs du halo 10 11 17 10 10
Inactifs hors halo (étudiants, femmes et hommes au foyer, retraités…) 29 30 29 30 30
  • Champ : personnes âgées de 15 à 64 ans.
  • Source : Insee, enquêtes Emploi Réunion 2019 et 2020.

Figure 5Situation vis-à-vis du marché du travail en 2019 et 2020

  • Champ : personnes âgées de 15 à 64 ans.
  • Source : Insee, enquêtes Emploi Réunion 2019 et 2020.

Le sous-emploi concerne les personnes employées à temps partiel qui souhaitent travailler davantage et sont disponibles pour le faire ou ont travaillé moins que d’habitude en raison de chômage partiel. Au 4e trimestre, 8 % des personnes en âge de travailler sont en situation de sous-emploi, un niveau proche de celui d’avant-crise. Au niveau national, il augmente de nouveau sous l’effet du confinement.

Les permis de construire repartent à la hausse

En 2020, après deux années de repli, le nombre de logements autorisés à la construction à La Réunion repart à la hausse (figure 6). Le nombre de permis de construire accordés s’élève à 7 900 en 2020, en hausse de 11 % par rapport à 2019. Ce rebond est fortement stimulé par les autorisations de logements collectifs (+ 27 %). Les logements individuels reculent en revanche de 3 % sur la période, avec 3 700 logements autorisés. Au niveau national, les autorisations de construire baissent de 15 % ; les permis autorisés de logements individuels et collectifs reculent respectivement de 10 % et 18 %. En 2020, à La Réunion, le nombre d’ouvertures de chantier est estimé à 6 500 logements, en recul de 7 % par rapport à 2019. Cette baisse concerne aussi bien les logements individuels (- 3 %) que les logements collectifs (- 8 %). En France, les mises en chantier reculent également (- 7 %), quel que soit le type de logement.

Figure 6Évolution du nombre de logements autorisés à la construction

indice base 100 en décembre 2010
Évolution du nombre de logements autorisés à la construction (indice base 100 en décembre 2010)
La Réunion France hors Mayotte
déc. 2010 100 100
janv. 2011 97,87 101,57
févr. 2011 96,81 101,78
mars 2011 100 101,19
avril 2011 98,94 100,98
mai 2011 104,26 102,6
juin 2011 101,06 102,87
juil. 2011 95,74 103,08
août 2011 95,74 104,27
sept. 2011 86,17 105,82
oct. 2011 86,17 106,51
nov. 2011 87,23 107,5
déc. 2011 89,36 108,57
janv. 2012 93,62 108,36
févr. 2012 92,55 108,57
mars 2012 95,74 108,54
avril 2012 101,06 109,05
mai 2012 103,19 107,69
juin 2012 102,13 107,18
juil. 2012 104,26 106,41
août 2012 103,19 106,68
sept. 2012 101,06 104,46
oct. 2012 102,13 103,96
nov. 2012 100 102,89
déc. 2012 96,81 101,09
janv. 2013 92,55 101,26
févr. 2013 92,55 102,76
mars 2013 87,23 103,06
avril 2013 84,04 101,34
mai 2013 86,17 99,35
juin 2013 86,17 97,65
juil. 2013 92,55 95,66
août 2013 89,36 92,48
sept. 2013 91,49 90,99
oct. 2013 88,3 90,41
nov. 2013 89,36 89,61
déc. 2013 88,3 88,69
janv. 2014 88,3 86,6
févr. 2014 87,23 83,54
mars 2014 95,74 82,64
avril 2014 90,43 81,4
mai 2014 90,43 81,42
juin 2014 91,49 81,42
juil. 2014 87,23 81,8
août 2014 86,17 81,55
sept. 2014 87,23 81,7
oct. 2014 89,36 80,8
nov. 2014 88,3 79,87
déc. 2014 87,23 79,77
janv. 2015 88,3 79,54
févr. 2015 86,17 79,04
mars 2015 80,85 78,14
avril 2015 86,17 79,08
mai 2015 80,85 78,55
juin 2015 78,72 79,46
juil. 2015 75,53 79,29
août 2015 78,72 80,25
sept. 2015 79,79 81,11
oct. 2015 76,6 81,74
nov. 2015 78,72 83,69
déc. 2015 80,85 84,94
janv. 2016 78,72 85,24
févr. 2016 81,91 86,64
mars 2016 81,91 86,95
avril 2016 82,98 87,96
mai 2016 81,91 89,93
juin 2016 86,17 90,32
juil. 2016 88,3 91,31
août 2016 85,11 92,4
sept. 2016 82,98 94,49
oct. 2016 81,91 95,18
nov. 2016 82,98 96,06
déc. 2016 84,04 97,15
janv. 2017 86,17 97,86
févr. 2017 84,04 98,05
mars 2017 82,98 100,19
avril 2017 77,66 100,06
mai 2017 79,79 100,86
juin 2017 78,72 101,95
juil. 2017 76,6 103,31
août 2017 82,98 103,71
sept. 2017 81,91 104
oct. 2017 85,11 104,48
nov. 2017 86,17 103,6
déc. 2017 84,04 103,27
janv. 2018 82,98 103,46
févr. 2018 82,98 104
mars 2018 81,91 102,68
avril 2018 81,91 102,72
mai 2018 78,72 102,43
juin 2018 80,85 101,01
juil. 2018 85,11 99,69
août 2018 81,91 99,27
sept. 2018 87,23 98,35
oct. 2018 84,04 98,18
nov. 2018 81,91 97,95
déc. 2018 81,91 96,57
janv. 2019 84,04 96,23
févr. 2019 82,98 94,72
mars 2019 85,11 94,09
avril 2019 85,11 94,39
mai 2019 87,23 93,82
juin 2019 81,91 93,65
juil. 2019 78,72 94,14
août 2019 75,53 93,17
sept. 2019 70,21 91,87
oct. 2019 72,34 92,46
nov. 2019 75,53 92,44
déc. 2019 75,53 93,99
janv. 2020 75,53 94,68
févr. 2020 79,79 95,6
mars 2020 78,72 95,18
avril 2020 77,66 90,53
mai 2020 73,4 87,1
juin 2020 79,79 85,95
juil. 2020 80,85 83,64
août 2020 80,85 82,89
sept. 2020 80,85 83,1
oct. 2020 81,91 81,68
nov. 2020 81,91 81,82
déc. 2020 82,98 80,5
janv. 2021 81,91 79,56
févr. 2021 79,79 78,95
  • Notes : données mensuelles brutes, en date réelle. Chaque point représente l'évolution du cumul des 12 derniers mois.
  • La ligne verticale rouge représente la fin du trimestre d'intérêt.
  • Source : SDES, Sit@del2.

Figure 6Évolution du nombre de logements autorisés à la construction

  • Notes : données mensuelles brutes, en date réelle. Chaque point représente l'évolution du cumul des 12 derniers mois.
  • La ligne verticale rouge représente la fin du trimestre d'intérêt.
  • Source : SDES, Sit@del2.

Nouvel essor des créations d’entreprises

Au 4e trimestre 2020, 2 500 entreprises sont créées à La Réunion dans l’ensemble des secteurs marchands non agricoles, soit une hausse de 7 % par rapport au trimestre précédent. Dans le même temps, le nombre de créations d’entreprises est stable au niveau national (figure 7).

Si les créations d’entreprises croissent dans tous les secteurs d’activité à La Réunion, elles sont les plus dynamiques dans la construction (+ 18 %), qui contribue pour un quart à la hausse globale. Elles progressent de 8 % dans le « commerce, transports, hébergement et restauration » et de 5 % dans les services (hors commerces). Ces deux derniers secteurs concentrent 83 % des créations. Par rapport au 4e trimestre 2019, les créations sous le statut de micro-entrepreneur augmentent fortement (+ 81 %) : plus d’une entreprise sur deux est ainsi immatriculée sous ce régime contre quatre sur dix au 4e trimestre 2019. Les créations sous forme de société sont également dynamiques (+ 54 %), tandis que les créations d’entreprises individuelles classiques reculent (- 16 %).

Figure 7Créations d'entreprises

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
Créations d'entreprises (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
La Réunion y compris micro-entrepreneurs France entière y compris micro-entrepreneurs
T4 2010 100 100
T1 2011 77,64 91,91
T2 2011 86,34 92,61
T3 2011 83,65 92,92
T4 2011 77,21 92,9
T1 2012 76,31 95,21
T2 2012 68,5 92,78
T3 2012 72,17 92,73
T4 2012 74,99 90,48
T1 2013 72,51 90,89
T2 2013 72,98 91,17
T3 2013 68,33 90,45
T4 2013 65,22 92,06
T1 2014 69,31 92,55
T2 2014 64,96 92,68
T3 2014 65,86 93,81
T4 2014 74,61 93,97
T1 2015 61,2 87,89
T2 2015 64,7 88,04
T3 2015 64,49 88,76
T4 2015 61,67 90,04
T1 2016 66,45 91,37
T2 2016 65,77 96,3
T3 2016 62,31 93,07
T4 2016 63,59 92,49
T1 2017 64,75 95,38
T2 2017 65,26 96,2
T3 2017 67,31 100,33
T4 2017 71,4 107,32
T1 2018 72,64 111,68
T2 2018 72,51 117,93
T3 2018 70,34 116,63
T4 2018 65,3 121,47
T1 2019 73,15 132,37
T2 2019 74,18 137
T3 2019 74,18 138,52
T4 2019 77,17 144,15
T1 2020 79,68 128,85
T2 2020 62,7 111,8
T3 2020 101,45 166,36
T4 2020 108,79 166,49
  • Note : données trimestrielles corrigées des variations saisonnières (CVS).
  • Champ : ensemble des activités marchandes hors agriculture.
  • Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene).

Figure 7Créations d'entreprises

  • Note : données trimestrielles corrigées des variations saisonnières (CVS).
  • Champ : ensemble des activités marchandes hors agriculture.
  • Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene).

Encadré 1 - Contexte international – La reprise économique reste tributaire de la situation sanitaire

En 2020, la crise sanitaire a affecté l’ensemble des économies occidentales, en particulier les secteurs du commerce, des transports et de l’hébergement-restauration, provoquant un recul inédit de la consommation privée. Au quatrième trimestre, la production industrielle s’est maintenue, tandis que la consommation a davantage été affectée par le renforcement des mesures de restrictions (confinements et couvre-feux notamment). Le maintien de ces mesures en Europe depuis le début de l’année 2021 fait craindre une nouvelle baisse de l’activité dans les pays les plus touchés.

Encadré 2 - Contexte national – En France, la baisse d’activité économique liée au deuxième confinement a été plus limitée que prévu

Au quatrième trimestre 2020, le deuxième confinement a conduit à une baisse du PIB d’ampleur plus limitée que le premier (- 1,4 % par rapport au troisième trimestre), affectant surtout les secteurs les plus exposés aux mesures de restrictions (hébergement-restauration, transports, loisirs…). La consommation des ménages a davantage diminué (- 5,4 %), du fait de la fermeture des commerces « non-essentiels » en novembre et malgré le net rebond observé en décembre. Au total, en moyenne annuelle, le PIB français a diminué de 8,2 % en 2020.

Début 2021, le renforcement des mesures de restrictions (couvre-feu avancé à 18 h, fermetures de centres commerciaux, confinements locaux…) aurait limité la reprise de la consommation. La production industrielle a quant à elle à nouveau progressé en janvier, accentuant le contraste avec les services les plus affectés.

Publication rédigée par :Daniel Ah-Son, Anne Jonzo, Nathalie Poleya (Insee)

Pour comprendre

Les estimations trimestrielles de l'emploi salarié sont élaborées à partir de différentes sources :

  • les déclarations de cotisations sociales des établissements faites aux Unions de recouvrement des cotisations de sécurité sociale et d’allocations familiales (Urssaf) et Caisses générales de sécurité sociale (CGSS), soit sous forme de bordereaux récapitulatifs de cotisations (BRC), soit de déclarations sociales nominatives (DSN) ;
  • les fichiers de paie pour les personnels de la fonction publique d’État ;
  • les déclarations de cotisations sociales collectées par la mutualité sociale agricole (MSA) ;
  • les déclarations d’emploi des particuliers employeurs provenant de trois formalités administratives : déclaration nominative simplifiée (DNS), chèque emploi service universel (Cesu) et prestation d’accueil du jeune enfant (Paje) ;
  • les déclarations mensuelles des entreprises de travail temporaire (ETT) adressées à Pôle emploi, auxquelles se sont progressivement substituées les déclarations sociales nominatives (DSN) à compter de mi-2016.

Le champ des taux de chômage localisés couvre à présent les DOM (hors Mayotte) sur une période débutant au 1er trimestre 2014. Ces taux de chômage localisés sont issus principalement de l’enquête Emploi en continu, et présentent des intervalles de confiance importants.

Les estimations trimestrielles d’emploi et de chômage sont susceptibles d’être révisées chaque trimestre.

Définitions

Services aux ménages : majoritairement composés des activités des organisations associatives, ils comportent également les activités d’arts et spectacles, des activités récréatives et d’autres services personnels.

Services aux entreprises : correspondent aux activités scientifiques et techniques, qui regroupent les activités juridiques, comptables, de gestion, d’architecture, d'ingénierie, de contrôle et d'analyses techniques, ainsi qu’aux activités de services administratifs et de soutien, qui regroupent les activités liées à l’emploi (hors intérim), aux agences de voyage, aux activités de location et à la sécurité.