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Insee Conjoncture Ile-de-France · Avril 2021 · n° 33
Insee Conjoncture Ile-de-FranceLe second confinement interrompt la reprise économique en Île-de-France Note de conjoncture régionale – 4ᵉ trimestre 2020

Samuel Deheeger, Sylvie Druelle, Cécile Le Fillâtre, Jean-Philippe Martin (Insee), Benoît Trinquier (Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi Île-de-France)

Au quatrième trimestre 2020, en Île-de-France, les restrictions sanitaires associées à l’épidémie de Covid-19 donnent un coup d’arrêt à la reprise économique amorcée au troisième trimestre. L’Île-de-France perd ainsi 23 000 emplois salariés sur le trimestre (- 0,4 %), une diminution plus prononcée qu’en France (- 0,1 %). Comme au printemps 2020, la région est davantage impactée que le reste du pays par les mesures de freinage de l’épidémie, de par sa spécialisation sectorielle (tourisme, culture…). Le nombre de nuitées enregistrées par les hôtels franciliens a été divisé par cinq par rapport au quatrième trimestre 2019, une chute plus marquée que dans le reste du pays.

Insee Conjoncture Ile-de-France
No 33
Paru le :Paru le12/04/2021

L’emploi baisse à nouveau, mais moins qu’au premier confinement

Après un troisième trimestre marqué par des créations importantes d’emplois (+ 89 000), l’emploi diminue en Île-de-France au quatrième trimestre 2020, sous l’effet des nouvelles restrictions mises en place fin octobre. La perte nette est ainsi de 23 000 emplois salariés par rapport au trimestre précédent (- 0,4 %) (figure 1). Cette baisse est cependant moins forte que durant les deux premiers trimestres de l’année (respectivement - 97 000 et - 72 000). Cependant, elle est plus marquée qu’en France entière (- 0,1 %).

Le déclin de l’emploi est particulièrement marqué dans le tertiaire marchand (- 33 000). Les pertes d’emplois sont fortes dans l’hébergement-restauration (- 3,8 %) mais moindres qu’en France entière (- 4,9 %). Les « autres activités de services » sont également fortement impactées (- 2,1 %).

L’industrie est aussi concernée par la baisse (- 3 000 emplois), de manière plus prononcée qu’au trimestre précédent (- 1 000) (figure 2). Avec une perte nette de 800 emplois (- 1,3 %), le secteur des industries de matériel de transport est particulièrement touché.

En raison de la fermeture en novembre des commerces non essentiels, les pertes d’emplois concernent également le secteur du commerce (- 1,1 %). À l’inverse, les effectifs progressent dans le secteur du transport et entreposage (+ 0,8 %). Les emplois intérimaires progressent aussi (+ 6 000) mais nettement moins qu’au troisième trimestre (+ 21 000).

Seuls le Val-d’Oise (+ 0,1 %) et la Seine-Saint-Denis (+ 0,2 %) gagnent des emplois ce trimestre. Pour la Seine-Saint-Denis, cela s’explique en partie par la forte reprise (+ 17,2 %) de l’intérim. À l’inverse, la baisse de l’emploi est particulièrement prononcée dans les Hauts-de-Seine et à Paris (- 0,6 %), en raison des pertes élevées dans l’hébergement-restauration, les activités scientifiques et techniques et les autres activités de service.

Sur l’ensemble de l’année 2020, plus de 100 000 emplois ont ainsi été détruits dans la région, plus du tiers des pertes nationales (- 284 000). L’intérim (- 13 300 emplois en un an) et les autres services marchands (- 100 000) ont été particulièrement mis à contribution en Île-de-France. A contrario, dans la construction, les créations d’emplois se sont poursuivies à un rythme élevé avec 8 100 emplois supplémentaires en un an (+ 2,7 %). Cela constitue néanmoins un ralentissement par rapport aux 19 400 emplois créés dans ce secteur en 2019 (+ 6,9 %).

Figure 1Évolution de l'emploi salarié

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
Évolution de l'emploi salarié (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
Emploi salarié total - Île-de-France Emploi salarié total - France hors Mayotte Emploi salarié privé - Île-de-France Emploi salarié privé - France hors Mayotte
T4 2010 100 100 100 100
T1 2011 100,3 100,2 100,38 100,27
T2 2011 100,49 100,31 100,6 100,4
T3 2011 100,51 100,25 100,66 100,4
T4 2011 100,64 100,3 100,84 100,42
T1 2012 100,71 100,32 100,81 100,4
T2 2012 100,86 100,29 101,05 100,33
T3 2012 100,73 100,14 100,85 100,06
T4 2012 100,66 100,03 100,8 99,94
T1 2013 100,69 100,04 100,85 99,91
T2 2013 100,79 99,92 100,88 99,66
T3 2013 100,77 100,09 100,86 99,81
T4 2013 101,17 100,37 101,17 99,95
T1 2014 101,26 100,41 101,17 99,9
T2 2014 101,32 100,44 101,29 99,93
T3 2014 101,3 100,33 101,31 99,76
T4 2014 101,41 100,43 101,45 99,82
T1 2015 101,41 100,38 101,51 99,78
T2 2015 101,72 100,61 101,84 99,99
T3 2015 101,79 100,69 101,94 100,11
T4 2015 101,91 100,88 102,15 100,34
T1 2016 102,06 101,06 102,27 100,54
T2 2016 102,25 101,31 102,51 100,84
T3 2016 102,5 101,59 102,82 101,15
T4 2016 102,58 101,69 102,91 101,28
T1 2017 103,02 102,08 103,45 101,76
T2 2017 103,31 102,41 103,78 102,16
T3 2017 103,49 102,7 104,1 102,61
T4 2017 103,96 103,08 104,71 103,18
T1 2018 104,09 103,19 104,9 103,33
T2 2018 104,28 103,25 105,19 103,5
T3 2018 104,65 103,4 105,59 103,72
T4 2018 105,13 103,7 106,25 104,09
T1 2019 105,51 104,09 106,71 104,58
T2 2019 105,89 104,33 107,15 104,83
T3 2019 106,27 104,5 107,63 105,04
T4 2019 106,74 104,87 108,18 105,51
T1 2020 105,02 102,87 106,01 102,94
T2 2020 103,72 102,04 104,79 102,17
T3 2020 105,31 103,79 106,27 103,95
T4 2020 104,89 103,71 105,72 103,8
  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 1Évolution de l'emploi salarié

  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 2Évolution de l'emploi salarié par secteur en Île-de-France

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
Évolution de l'emploi salarié par secteur en Île-de-France (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
Construction Industrie Tertiaire marchand hors intérim Tertiaire non marchand
T4 2010 100 100 100 100
T1 2011 100,15 99,77 100,43 100,16
T2 2011 100,19 99,4 100,85 100,21
T3 2011 100,12 98,63 100,92 100,26
T4 2011 100,82 98,19 101,21 100,11
T1 2012 101,89 98,27 101,29 100,37
T2 2012 102,23 98,31 101,56 100,3
T3 2012 102,46 98,25 101,32 100,56
T4 2012 102,88 98,35 101,29 100,45
T1 2013 102,43 98,23 101,27 100,63
T2 2013 102,87 97,79 101,22 101,13
T3 2013 102,96 97 101,51 100,76
T4 2013 103,84 96,85 101,65 101,73
T1 2014 103,71 96,85 101,74 102,01
T2 2014 103,34 96,21 102,01 101,84
T3 2014 102,84 95,91 102,15 101,86
T4 2014 101,68 95,52 102,31 102,19
T1 2015 101,12 95,21 102,51 101,95
T2 2015 100,65 95,02 102,9 102,29
T3 2015 99,41 94,4 103,1 102,18
T4 2015 99,51 94,02 103,28 102,24
T1 2016 99,12 93,48 103,57 102,57
T2 2016 98,93 93,16 103,8 102,67
T3 2016 99,13 92,96 104,1 102,68
T4 2016 99,19 92,51 104,1 102,76
T1 2017 99,45 92,43 104,49 102,88
T2 2017 99,77 92,18 104,71 103,12
T3 2017 100,38 91,95 105,04 102,91
T4 2017 101,66 91,96 105,6 102,94
T1 2018 102,85 91,68 105,72 102,94
T2 2018 104,41 91,47 106,05 102,76
T3 2018 105,54 91,25 106,51 102,86
T4 2018 107,2 91,52 107,16 102,86
T1 2019 109,59 91,63 107,62 102,82
T2 2019 111,31 91,74 107,98 102,97
T3 2019 113,04 92 108,46 102,97
T4 2019 114,65 92,03 109,1 103,17
T1 2020 113,94 91,83 107,78 103,3
T2 2020 114,6 90,82 106,01 101,76
T3 2020 117,06 90,58 106,98 103,85
T4 2020 117,73 89,98 105,97 104,19
  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 2Évolution de l'emploi salarié par secteur en Île-de-France

  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Nouvelle baisse « en trompe-l’œil » du taux de chômage

Au quatrième trimestre 2020, le taux de chômage au sens du BIT s’établit à 7,7 % de la population active, en baisse de 0,7 point par rapport au troisième trimestre (figure 3). En France (hors Mayotte), la baisse est plus importante (- 1,1 point) conduisant à un taux proche de celui de l’Île-de-France. Les mesures de confinement de fin octobre à mi-décembre ont réduit la disponibilité des personnes recherchant un emploi et leurs possibilités de recherche active : bien que privées d’emploi, la plupart de ces personnes n’ont pu être comptabilisées comme au chômage durant cette période.

Le taux de chômage baisse de ce fait significativement dans l’Essonne (- 1,0 point), en Seine-et-Marne et en Seine-Saint-Denis (- 0,9 point). Toutefois, ce dernier département reste celui où le taux de chômage est le plus élevé (11,1 % de la population active), devant le Val-d’Oise (8,9 %). C’est dans le département des Yvelines que le taux est le plus bas (6,7 %), juste devant Paris, l’Essonne et les Hauts-de-Seine (6,8 %).

Sur l’ensemble de l’année 2020, le taux de chômage augmente de 0,5 point en Île-de-France, alors qu’il diminue très légèrement en France hors Mayotte (- 0,1 point).

Figure 3Taux de chômage

en %
Taux de chômage (en %)
Île-de-France France hors Mayotte
T4 2010 8 9,2
T1 2011 7,9 9,1
T2 2011 7,8 9,1
T3 2011 7,9 9,2
T4 2011 8 9,4
T1 2012 8,1 9,5
T2 2012 8,3 9,7
T3 2012 8,3 9,8
T4 2012 8,5 10,1
T1 2013 8,8 10,3
T2 2013 8,9 10,5
T3 2013 8,8 10,3
T4 2013 8,7 10,1
T1 2014 8,8 10,1
T2 2014 8,8 10,2
T3 2014 8,9 10,3
T4 2014 9 10,4
T1 2015 8,9 10,3
T2 2015 9,1 10,5
T3 2015 9 10,4
T4 2015 8,8 10,2
T1 2016 8,8 10,2
T2 2016 8,7 10
T3 2016 8,6 9,9
T4 2016 8,8 10
T1 2017 8,4 9,6
T2 2017 8,2 9,5
T3 2017 8,4 9,5
T4 2017 7,9 9
T1 2018 8,1 9,2
T2 2018 8 9,1
T3 2018 7,9 9
T4 2018 7,7 8,7
T1 2019 7,6 8,7
T2 2019 7,4 8,4
T3 2019 7,5 8,4
T4 2019 7,2 8,1
T1 2020 7 7,8
T2 2020 6,3 7,1
T3 2020 8,4 9,1
T4 2020 7,7 8
  • Notes : données trimestrielles CVS. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Source : Insee, Enquête Emploi et Taux de chômage localisé.

Figure 3Taux de chômage

  • Notes : données trimestrielles CVS. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Source : Insee, Enquête Emploi et Taux de chômage localisé.
Avertissement sur le marché du travail

La situation des personnes sur le marché du travail a été fortement affectée depuis le début de la crise sanitaire (secteur d’activité à l’arrêt, contrainte de garde d’enfant par exemple). Pour être considéré comme chômeur, il faut être sans emploi, disponible pour travailler et avoir fait des démarches actives de recherche d’emploi. La baisse du chômage au sens du BIT ne traduit pas une amélioration du marché du travail mais un effet de confinement des personnes sans emploi. L’introduction de la déclaration sociale nominative (DSN) peut entraîner des révisions accrues sur les données, durant la phase de montée en charge du dispositif.

La demande d’emploi ne diminue pas en Île-de-France

Au quatrième trimestre 2020, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi et n’ayant auparavant exercé aucune activité (catégorie A) reste stable en Île-de-France par rapport au troisième trimestre, à 755 230 personnes en moyenne, alors qu’il diminue en France métropolitaine (- 2,7 %). En particulier, la demande d’emploi relative à une main-d’œuvre qualifiée, très présente dans la région, progresse. C’est le cas notamment des cadres des services administratifs, comptables et financiers, des ingénieurs de l’informatique et des cadres commerciaux et technico-commerciaux, pour lesquels le nombre de demandeurs d’emploi a particulièrement augmenté dans la région ce trimestre, surtout chez les moins de 25 ans.

Durant le quatrième trimestre, le nombre de demandeurs d’emploi en activité réduite (catégories B et C) augmente plus modérément qu’en France métropolitaine (+ 0,4 %, contre + 1,2 %). Au total, le nombre de demandeurs d’emploi (catégories A, B et C) est stable en Île-de-France alors qu’il baisse en France métropolitaine (+ 0,1 % contre - 1,3 %). Cette stabilité cache de fortes disparités selon l’ancienneté des demandeurs : - 2,5 % pour les demandeurs inscrits depuis moins d’un an, contre + 3,1 % pour ceux inscrits depuis un an ou plus.

Ralentissement de la reprise des créations d’entreprises au quatrième trimestre 2020

Observée depuis mai 2020, la reprise des créations d’entreprises se poursuit au quatrième trimestre 2020 en Île-de-France (+ 13,8 % par rapport au troisième trimestre 2020) mais à un rythme moindre qu’entre les deuxième et troisième trimestres (+ 40 %). En effet, les créations d’entreprises augmentent en octobre par rapport à septembre (+ 4,9 %) mais se rétractent ensuite (- 12,2 % en novembre puis - 4,2 % en décembre), en lien avec le second confinement. En glissement annuel, l’augmentation est de 16,4 %, à l’identique de celle observée au niveau national (16,5 %) (figure 4).

Près du tiers des créations en Île-de-France concernent les activités des transports et du commerce, contre seulement un quart il y a un an. Durant cette période, la progression est la plus forte dans le secteur des transports. Cela tient au doublement des créations d’entreprises dans les activités de poste et de courrier, incluant notamment les services de livraison à domicile. Dans le commerce, le nombre des entreprises créées augmente de 36,5 %, en particulier celles de vente sur catalogue (+ 1 600 entreprises). Ces activités (livraison à domicile, commerce en ligne…) ont en effet été particulièrement sollicitées pendant la crise sanitaire et les restrictions de déplacement. Bien que sévèrement touché par les restrictions d’ouverture, le secteur de l’hébergement-restauration fait partie des secteurs qui affichent une des plus fortes croissances ce trimestre (+ 48,7 % en glissement annuel).

Entre décembre 2019 et décembre 2020, le nombre cumulé de défaillances d’entreprises diminue de 35,7 % en Île-de-France, baisse un peu moins marquée qu’au niveau national (- 39,1 %). Comme les trimestres précédents, cette chute ne reflète pas tout à fait la réalité économique, puisqu’un certain nombre d’entreprises en difficulté se maintiennent grâce aux dispositifs de soutien accordés par l’État dans le cadre de la crise sanitaire.

Figure 4Créations d’entreprises en Île-de-France

Créations d’entreprises en Île-de-France
Créations d’entreprises Évolution des créations d’entreprises (en %)
T4 2019 T4 2020 T4 2020 / T4 2019 T4 2020 / T3 2020 Oct. / sept. 2020 Nov. / oct. 2020 Déc. / nov. 2020
Industrie 1 747 1 850 5,9 17,8 5,3 -12,0 17,4
Construction 4 381 4 838 10,4 10,5 12,4 -14,4 -8,2
Commerce, transports, hébergement, restauration 18 944 28 924 52,7 13,8 9,3 -9,4 -9,3
dont Commerce 7 477 10 206 36,5 14,9 12,0 -9,1 -5,8
Transports 9 306 15 504 66,6 10,1 6,8 -11,9 -15,8
Hébergement-restauration 2 161 3 214 48,7 31,4 15,3 4,0 11,4
Information et communication 5 091 5 299 4,1 19,6 11,9 -6,6 -5,2
Activités financières 2 090 2 301 10,1 40,0 23,1 2,3 29,1
Activités immobilières 2 176 2 465 13,3 22,3 10,8 -18,4 16,1
Activités de services* 20 098 19 588 -2,5 17,4 5,8 -11,5 -3,3
Enseignement, santé, action sociale 5 936 5 762 -2,9 -4,0 -22,3 -21,2 -10,2
Autres activités de services 5 112 5 281 3,3 7,5 1,4 -24,7 4,3
Total Île-de-France 65 575 76 308 16,4 13,8 4,9 -12,2 -4,2
Total France 214 896 250 366 16,5 9,6 4,3 -13,1 -1,7
  • * Activités spécialisées, scientifiques et techniques et activités de services administratifs et de soutien (niveau A10, NAF rév 2).
  • Champ : activités marchandes hors agriculture, y compris micro-entrepreneurs. Données brutes.
  • Source : Insee, Répertoire des entreprises et des établissements.

La situation se dégrade à nouveau dans le secteur de la construction

Après une stabilisation des mises en chantier au troisième trimestre 2020, la construction francilienne souffre des nouvelles restrictions sanitaires mises en place au cours du quatrième trimestre 2020. Ainsi, un total de 61 500 logements ont été mis en chantier entre janvier et décembre 2020, ce qui représente une diminution de 19,1 % sur un an, plus sévère que sur l’ensemble de la France hors Mayotte (- 9,3 %) (figure 5). En 2020, le volume de logements commencés est en deçà de la cible de 70 000 par an fixée par la loi du Grand Paris.

Un nombre équivalent (61 100) de logements ont été autorisés à la construction en Île-de-France au cours de l’année 2020. Cela représente une baisse de 25,2 % sur un an, plus prononcée qu’en France hors Mayotte (- 14,7 %). Bien qu’amorcé à la mi-2018, l’essoufflement des autorisations de logements neufs s’est accentuée depuis le début de la crise sanitaire.

Concernant les ventes de logements neufs en Île-de-France, la diminution se poursuit au quatrième trimestre 2020, à - 29,4 % sur un an, à un rythme toutefois moins soutenu que les trois trimestres précédents. Cette diminution est plus marquée qu’en France métropolitaine (- 18,8 % sur un an). Après une chute au troisième trimestre 2020 (- 3,2 %), les prix de vente franciliens des appartements neufs reprennent leur croissance au quatrième trimestre (+ 2,2 %). Concernant les appartements anciens, les prix de vente ont augmenté de 0,3 % entre les troisième et quatrième trimestres et de 6 % en glissement annuel. À Paris, l’évolution trimestrielle est négative (- 0,2 %) et, sur un an, la hausse se poursuit mais à un rythme plus modéré que les trois années précédentes (+ 5,4 %).

Pour les locaux d’activité, la diminution des surfaces de plancher autorisées continue au quatrième trimestre 2020 en Île-de-France, à - 18,5 % sur un an, un chiffre similaire à celui observé en France hors Mayotte (- 19,2 %). Concernant les mises en chantier, la chute sur un an est plus marquée en Île-de-France (- 29,8 %) que sur l’ensemble de la France hors Mayotte (- 16,3 %).

Figure 5Évolution du nombre de logements commencés

indice base 100 en décembre 2010
Évolution du nombre de logements commencés (indice base 100 en décembre 2010)
Île-de-France France hors Mayotte
déc. 2010 100 100
janv. 2011 101,42 101,4
févr. 2011 102,24 102,35
mars 2011 104,88 103,49
avril 2011 106,71 103,88
mai 2011 107,52 105,04
juin 2011 106,5 103,8
juil. 2011 107,52 103,39
août 2011 107,72 102,88
sept. 2011 107,72 102,35
oct. 2011 102,64 101,31
nov. 2011 108,74 102,88
déc. 2011 114,43 104,21
janv. 2012 113,01 103,71
févr. 2012 113,82 103,54
mars 2012 116,26 103,8
avril 2012 116,67 102,23
mai 2012 116,06 99,83
juin 2012 118,9 100,02
juil. 2012 121,95 99,47
août 2012 121,75 98,81
sept. 2012 121,75 96,8
oct. 2012 122,97 96,17
nov. 2012 119,11 92,66
déc. 2012 122,36 92,61
janv. 2013 125,81 92,3
févr. 2013 127,03 92,52
mars 2013 124,8 91,45
avril 2013 124,39 92,44
mai 2013 125,61 92,73
juin 2013 125 92,61
juil. 2013 122,56 92,35
août 2013 120,93 91,91
sept. 2013 121,54 91,96
oct. 2013 120,53 90,51
nov. 2013 117,89 89,39
déc. 2013 113,41 86,61
janv. 2014 113,41 86,24
févr. 2014 109,35 84,67
mars 2014 109,55 83,41
avril 2014 111,59 83,12
mai 2014 110,16 82,47
juin 2014 109,76 81,64
juil. 2014 111,79 81,71
août 2014 111,18 81,35
sept. 2014 110,16 81,42
oct. 2014 107,93 81,25
nov. 2014 107,32 81,3
déc. 2014 106,3 81,47
janv. 2015 104,88 80,82
févr. 2015 106,3 80,94
mars 2015 104,47 80,87
avril 2015 104,27 80,07
mai 2015 104,27 79,49
juin 2015 104,67 80,14
juil. 2015 106,3 79,66
août 2015 108,33 80,14
sept. 2015 112,2 80,5
oct. 2015 115,04 80,7
nov. 2015 120,33 81,76
déc. 2015 126,63 82,97
janv. 2016 125 83,24
févr. 2016 129,47 84,4
mars 2016 129,47 83,68
avril 2016 131,1 84,48
mai 2016 134,96 86,63
juin 2016 137,2 86,9
juil. 2016 136,59 87,12
août 2016 136,79 87,21
sept. 2016 134,96 87,58
oct. 2016 135,37 88,62
nov. 2016 133,94 89,3
déc. 2016 138,01 90,19
janv. 2017 144,11 92,1
févr. 2017 143,9 92,88
mars 2017 151,02 95,91
avril 2017 152,03 97,14
mai 2017 152,03 97,31
juin 2017 154,88 98,55
juil. 2017 160,98 100,44
août 2017 162,6 101,07
sept. 2017 166,87 101,72
oct. 2017 169,51 102,47
nov. 2017 172,15 103,83
déc. 2017 174,19 106,03
janv. 2018 173,17 105,62
févr. 2018 173,98 105,21
mars 2018 171,14 103,95
avril 2018 169,92 103,39
mai 2018 170,73 102,95
juin 2018 172,97 102,57
juil. 2018 169,31 101,48
août 2018 166,26 100,92
sept. 2018 163,62 100,19
oct. 2018 163,41 100,15
nov. 2018 165,04 98,96
déc. 2018 163,01 96,88
janv. 2019 162,6 96,51
févr. 2019 163,41 96,32
mars 2019 162,2 95,83
avril 2019 166,46 95,76
mai 2019 164,84 95,4
juin 2019 157,93 94,57
juil. 2019 159,55 94,84
août 2019 160,57 94,62
sept. 2019 159,96 94,72
oct. 2019 160,16 93,97
nov. 2019 157,52 94,04
déc. 2019 155,08 93,82
janv. 2020 154,67 94,33
févr. 2020 151,02 94,16
mars 2020 147,97 92,06
avril 2020 137,6 87,79
mai 2020 135,37 86,46
juin 2020 138,82 86,7
juil. 2020 137,2 86,58
août 2020 139,63 87,41
sept. 2020 138,62 87,24
oct. 2020 135,37 87,41
nov. 2020 131,91 86,87
déc. 2020 128,46 86,46
janv. 2021 126,63 85,35
févr. 2021 127,44 85,23
  • Notes : données mensuelles brutes, en date réelle. Chaque point représente l'évolution du cumul des 12 derniers mois.
  • La ligne verticale rouge représente la fin du trimestre d'intérêt.
  • Source : SDES, Sit@del2.

Figure 5Évolution du nombre de logements commencés

  • Notes : données mensuelles brutes, en date réelle. Chaque point représente l'évolution du cumul des 12 derniers mois.
  • La ligne verticale rouge représente la fin du trimestre d'intérêt.
  • Source : SDES, Sit@del2.

La fréquentation hôtelière est toujours en berne en Île-de-France

Au quatrième trimestre 2020, le nombre de nuitées s’établit à 3,5 millions, soit 79,9 % de moins qu’au cours du même trimestre en 2019 (contre - 63,6 % en France métropolitaine) (figure 6). La chute, observée les trimestres précédents (- 92,1 % entre les deuxièmes trimestres 2019 et 2020 et - 68,9 % entre les troisièmes trimestres 2019 et 2020), se poursuit à un rythme soutenu. Durant le mois d’octobre, la fréquentation hôtelière enregistre les moins mauvais résultats du trimestre. Environ 90 % des hôtels sont ouverts avec un taux d’occupation toujours bas (29,1 %) (figure 7). Le nombre de nuitées baisse légèrement par rapport à septembre (- 7 %). La situation se dégrade nettement durant les deux derniers mois de l’année, du fait principalement du second confinement entre le 30 octobre et le 15 décembre et de ses restrictions de circulation. En novembre, 54 % des hôtels franciliens étaient ouverts (contre 59 % en France métropolitaine) mais ils n’étaient occupés qu’au cinquième de leur capacité. Le nombre mensuel de nuitées accuse donc un net repli (- 56,4 % par rapport à octobre). En décembre, ce nombre des nuitées repart à la hausse (+ 24,1 % par rapport à novembre), ce qui peut s’expliquer par l’allègement partiel des restrictions de déplacement à partir du 15 décembre. Le taux d’occupation des hôtels se redresse légèrement (26 %) mais la moitié des hôtels sont toujours fermés dans la région.

Le tourisme en Île-de-France est plus impacté que dans le reste de la France car il s’agit d’un tourisme urbain : au dernier trimestre 2020, les nuitées effectuées dans la région ne représentent plus que 21 % de l’ensemble des nuitées dans le pays contre 38 % à la même époque en 2019. La région concentre la moitié de la baisse nationale de fréquentation. L’Île-de-France subit le net recul des séjours des touristes non résidents et de la clientèle d’affaires en lien avec l’annulation d’un grand nombre de salons et autres manifestations commerciales.

Figure 6Évolution de la fréquentation dans les hôtels

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2011
Évolution de la fréquentation dans les hôtels (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2011)
Île-de-France France métropolitaine
T4 2011 100 100
T1 2012 100,22 100,43
T2 2012 100,16 100,1
T3 2012 99,8 99,82
T4 2012 99,83 99,95
T1 2013 99,57 99,83
T2 2013 99,32 99,69
T3 2013 99,21 99,67
T4 2013 98,79 99,47
T1 2014 98,5 98,97
T2 2014 98,4 98,98
T3 2014 98,77 98,96
T4 2014 99,31 99,27
T1 2015 99,07 99,58
T2 2015 98,67 99,76
T3 2015 98,92 100,24
T4 2015 96,58 99,46
T1 2016 95,43 99,81
T2 2016 92,71 98,89
T3 2016 88,85 97,64
T4 2016 89,98 98,66
T1 2017 92,11 99,2
T2 2017 95,05 100,78
T3 2017 98,22 102,46
T4 2017 100,35 103,55
T1 2018 102,02 104,48
T2 2018 103,09 104,85
T3 2018 104,95 105,5
T4 2018 105,59 105,84
T1 2019 104,79 105,66
T2 2019 105,42 106,34
T3 2019 105,09 106,47
T4 2019 104,87 106,7
T1 2020 100,35 103,1
T2 2020 74,2 78,15
T3 2020 54,59 66,67
T4 2020 33,98 52,01
  • Notes : données trimestrielles brutes. Chaque point représente le cumul du nombre de nuitées des 4 derniers trimestres en base 100 au 4ᵉ trimestre 2011.
  • Les données sont définitives.
  • Source : Insee, en partenariat avec les comités régionaux du tourisme (CRT).

Figure 6Évolution de la fréquentation dans les hôtels

  • Notes : données trimestrielles brutes. Chaque point représente le cumul du nombre de nuitées des 4 derniers trimestres en base 100 au 4ᵉ trimestre 2011.
  • Les données sont définitives.
  • Source : Insee, en partenariat avec les comités régionaux du tourisme (CRT).

Figure 7Évolution du taux d'occupation des hôtels en Île-de-France

En %
Évolution du taux d'occupation des hôtels en Île-de-France (En %)
2015 2016 2017 2018 2019 2020
Janvier 62,6 57,2 65,2 66,8 64,3 69,5
Février 64,3 57,3 63,4 68,2 66,8 65,6
Mars 70,3 67,9 72,6 77,3 72,4 27,7
Avril 74,4 65,4 73,7 77,7 79,3 19,0
Mai 76,1 71,3 75,1 76,6 74,0 23,0
Juin 85,6 77,1 82,4 85,8 88,0 31,9
Juillet 77,7 67,7 76,5 80,9 78,3 39,3
Août 70,1 56,0 63,6 69,7 67,8 34,1
Septembre 81,5 75,5 81,4 85,1 83,9 32,7
Octobre 78,7 74,7 79,9 84,5 81,5 29,1
Novembre 64,7 68,7 75,1 77,3 77,0 21,7
Décembre 59,4 64,7 70,0 67,8 67,3 25,9
  • Les données du dernier mois affiché sont provisoires.
  • Source : Insee, en partenariat avec les comités régionaux du tourisme (CRT) et la DGE.

Figure 7Évolution du taux d'occupation des hôtels en Île-de-France

  • Les données du dernier mois affiché sont provisoires.
  • Source : Insee, en partenariat avec les comités régionaux du tourisme (CRT) et la DGE.

Encadré 1 - Contexte national - En France, la baisse d’activité économique liée au deuxième confinement a été plus limitée que prévu

Au quatrième trimestre 2020, le deuxième confinement a conduit à une baisse du PIB d’ampleur plus limitée que le premier (- 1,4 % par rapport au troisième trimestre), affectant surtout les secteurs les plus exposés aux mesures de restrictions (hébergement-restauration, transports, loisirs…). La consommation des ménages a davantage diminué (- 5,4 %), du fait de la fermeture des commerces « non-essentiels » en novembre et malgré le net rebond observé en décembre. Au total, en moyenne annuelle, le PIB français a diminué de 8,2 % en 2020.

Début 2021, le renforcement des mesures de restrictions (couvre-feu avancé à 18h, fermetures de centres commerciaux, confinements locaux…) aurait limité la reprise de la consommation. La production industrielle a quant à elle à nouveau progressé en janvier, accentuant le contraste avec les services les plus affectés.

Encadré 2 - Contexte international - La reprise économique reste tributaire de la situation sanitaire

En 2020, la crise sanitaire a affecté l’ensemble des économies occidentales, en particulier les secteurs du commerce, des transports et de l’hébergement-restauration, provoquant un recul inédit de la consommation privée. Au quatrième trimestre, la production industrielle s’est maintenue, tandis que la consommation a davantage été affectée par le renforcement des mesures de restrictions (confinements et couvre-feux notamment). Le maintien de ces mesures en Europe depuis le début de l’année 2021 fait craindre une nouvelle baisse de l’activité dans les pays les plus touchés.

Publication rédigée par :Samuel Deheeger, Sylvie Druelle, Cécile Le Fillâtre, Jean-Philippe Martin (Insee), Benoît Trinquier (Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi Île-de-France)

Pour en savoir plus

Leclerc H., Pouget J., Poulon P., Simon O., « Un an après... », Insee, Note de conjoncture, mars 2021.

Notes et points de conjoncture 2020 et 2021, Insee, depuis fin mars 2020.

Chevrot J., Deheeger S., Druelle S., Herbet-Simon J., Trinquier B., « L’économie francilienne rebondit au troisième trimestre mais moins vite qu’au niveau national », Insee Conjoncture Île-de-France n° 32, janvier 2021.