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Insee Conjoncture Grand Est · Avril 2021 · n° 26
Insee Conjoncture Grand EstUn deuxième confinement aux conséquences économiques moindres qu’au premier Note de conjoncture régionale - 4ᵉ trimestre 2020

Liliane Clément, Florent Isel, Marie-Laure Kayali, Brigitte Martin, Thibaut Martini, Béatrice Neiter, Loic Rousseau (Insee)

L’économie a moins souffert du deuxième confinement que du premier. En effet, le niveau de l’emploi salarié est stable au 4e trimestre, et recule de 1,2 % en un an. Le recours au dispositif d’activité partielle et la diminution du nombre d’heures rémunérées, sont moins importants à l’automne qu’au printemps. Bien que le confinement entrave les recherches d’emploi, le taux de chômage retrouve son niveau d’avant-crise. En repli au 4e trimestre, le nombre de demandeurs d’emploi progresse quant à lui sur l’année.

Les créations d’entreprises sont en franche augmentation en 2020 (+ 13 %). Dans la construction, le nombre de logements autorisés et commencés poursuit la baisse entamée en 2018. Côté tourisme, les mesures sanitaires à l’automne et l’annulation de marchés de Noël ont eu raison de la reprise estivale de la fréquentation hôtelière.

Les économies des pays voisins se redressent lentement : les PIB évoluent positivement, mais peu.

Insee Conjoncture Grand Est
No 26
Paru le :Paru le09/04/2021

L’emploi salarié globalement stable malgré le deuxième confinement

Au 4e trimestre dans le Grand Est, l’emploi salarié demeure stable malgré les mesures sanitaires du deuxième confinement. L’évolution est cependant très contrastée selon les grands secteurs d’activité. Dans l’intérim, l’emploi poursuit sa reprise ; hors intérim, il augmente dans la construction et dans les services principalement non marchands. Il repart à la baisse dans les services marchands, en raison des mesures sanitaires (fermeture des bars, restaurants et établissements culturels et récréatifs). L’industrie, continue de détruire des emplois.

Sur l’année 2020, l’emploi chute de 1,2 % dans la région, soit 0,1 point de plus qu’au niveau national. Le Grand Est a perdu 23 900 postes en un an. L’emploi intérimaire, flexible par nature, subit les pertes les plus importantes, malgré un redressement depuis le 2e trimestre. Hors intérim, l’industrie et les services marchands sont sévèrement affectés (- 2,5 % et - 2,2 %), alors que l’emploi est en hausse dans la construction et les services non marchands.

Figure 1Évolution de l'emploi salarié

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
Évolution de l'emploi salarié (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
Emploi salarié total - Grand Est Emploi salarié total - France hors Mayotte Emploi salarié privé - Grand Est Emploi salarié privé - France hors Mayotte
T4 2010 100 100 100 100
T1 2011 100,06 100,2 100,2 100,27
T2 2011 99,92 100,31 100,12 100,4
T3 2011 99,7 100,25 99,98 100,4
T4 2011 99,7 100,3 99,96 100,42
T1 2012 99,43 100,32 99,66 100,4
T2 2012 99,11 100,29 99,27 100,33
T3 2012 98,92 100,14 98,92 100,06
T4 2012 98,52 100,03 98,48 99,94
T1 2013 98,32 100,04 98,24 99,91
T2 2013 98,18 99,92 97,94 99,66
T3 2013 98,09 100,09 97,74 99,81
T4 2013 98,12 100,37 97,58 99,95
T1 2014 98,08 100,41 97,48 99,9
T2 2014 98,02 100,44 97,33 99,93
T3 2014 97,8 100,33 96,98 99,76
T4 2014 97,6 100,43 96,64 99,82
T1 2015 97,34 100,38 96,39 99,78
T2 2015 97,38 100,61 96,3 99,99
T3 2015 97,35 100,69 96,35 100,11
T4 2015 97,3 100,88 96,29 100,34
T1 2016 97,38 101,06 96,33 100,54
T2 2016 97,61 101,31 96,62 100,84
T3 2016 97,62 101,59 96,68 101,15
T4 2016 97,69 101,69 96,8 101,28
T1 2017 97,99 102,08 97,14 101,76
T2 2017 98,29 102,41 97,48 102,16
T3 2017 98,45 102,7 97,81 102,61
T4 2017 98,83 103,08 98,29 103,18
T1 2018 98,67 103,19 98,12 103,33
T2 2018 98,55 103,25 98,04 103,5
T3 2018 98,42 103,4 97,9 103,72
T4 2018 98,43 103,7 97,93 104,09
T1 2019 98,57 104,09 98,11 104,58
T2 2019 98,61 104,33 98,12 104,83
T3 2019 98,44 104,5 97,88 105,04
T4 2019 98,55 104,87 98,05 105,51
T1 2020 96,6 102,87 95,61 102,94
T2 2020 96 102,04 94,98 102,17
T3 2020 97,36 103,79 96,48 103,95
T4 2020 97,34 103,71 96,46 103,8
  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 1Évolution de l'emploi salarié

  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Haute-Marne et le Haut-Rhin plus fortement touchés

Sur un an, l’emploi est en nette baisse dans l’ensemble des départements de la région. La Haute-Marne et le Haut-Rhin sont les plus affectés (- 2,2 % et - 2,1 %), suivis par les Vosges et l’Aube (- 1,8 % et - 1,7 %). La Haute-Marne et le Haut-Rhin pâtissent de leur positionnement industriel sur des activités en difficulté (industrie automobile, métallurgie et fonderie) : l’emploi industriel chute de 4,0 % en Haute-Marne et de 2,9 % dans le Haut-Rhin (- 2,5 % au niveau régional).

Les plus faibles diminutions se situent dans le Bas-Rhin et en Meurthe-et-Moselle (- 0,6 % et - 0,7 %). L’emploi poursuit notamment sa reprise au 4e trimestre dans le Bas-Rhin (+ 0,3 %).

Figure 2Évolution de l'emploi salarié total par département

en % par rapport au trimestre précédent
Évolution de l'emploi salarié total par département (en % par rapport au trimestre précédent)
2020T3 2020T4
Ardennes 1,32 0,03
Aube 2,1 -0,66
Marne 1,15 0,12
Haute-Marne 1,56 -0,05
Meurthe-et-Moselle 1,77 -0,29
Meuse 0,86 0,11
Moselle 1,47 -0,13
Bas-Rhin 1,26 0,33
Haut-Rhin 1,33 -0,12
Vosges 1,41 -0,17
  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 2Évolution de l'emploi salarié total par département

  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Poursuite de la reprise de l’emploi intérimaire

L’intérim poursuit sa reprise entamée au 2e trimestre après un effondrement au 1er trimestre. Il progresse de 8 % ce trimestre, après + 24 % et + 25 % aux trimestres précédents. L’emploi intérimaire n’a cependant pas encore retrouvé son niveau de fin 2019. Il avait chuté de 43 % au premier semestre. Entre fin 2019 et fin 2020, il est en baisse de 4,4 %. Par rapport à fin 2019, 1 200 intérimaires de moins travaillent dans l’industrie (- 4,2 %), 1 200 de moins dans les services marchands (- 5,2 %) et 500 de moins dans la construction (- 4,1 %).

Figure 3Évolution de l'emploi intérimaire

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
Évolution de l'emploi intérimaire (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
Grand Est France hors Mayotte
T4 2010 100 100
T1 2011 103,82 101,1
T2 2011 103,93 101,55
T3 2011 100,89 100,12
T4 2011 99,77 99,38
T1 2012 94,96 94,99
T2 2012 90,08 91,98
T3 2012 84,48 88,02
T4 2012 80,92 85,4
T1 2013 83,53 88,18
T2 2013 84,75 87,16
T3 2013 88,86 89,79
T4 2013 87,18 90,3
T1 2014 89,06 89,35
T2 2014 91,06 91,19
T3 2014 88,42 88,91
T4 2014 89,32 90,14
T1 2015 89,6 89,76
T2 2015 91,46 93,41
T3 2015 94,92 96,99
T4 2015 99,39 99,62
T1 2016 97,55 99,29
T2 2016 98,99 102,21
T3 2016 99,37 105,52
T4 2016 105,09 110,82
T1 2017 109,16 115,43
T2 2017 115,15 120,29
T3 2017 119,7 124,32
T4 2017 127,72 130,82
T1 2018 124,46 129,61
T2 2018 123,29 127,85
T3 2018 121,02 127,77
T4 2018 117,36 126,5
T1 2019 120,09 127,43
T2 2019 116,9 126,92
T3 2019 114,51 126,51
T4 2019 111,2 126,02
T1 2020 63,63 75,23
T2 2020 79,79 92,46
T3 2020 98,67 113,52
T4 2020 106,3 119,31
  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 3Évolution de l'emploi intérimaire

  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Un tiers des pertes d’emplois dans l’hébergement-restauration

Après une forte reprise au 3e trimestre, l’emploi diminue à nouveau dans les services marchands (- 0,7 % après + 1,2 %). L’hébergement-restauration et les services aux particuliers (incluant les activités culturelles et récréatives) concentrent l’essentiel des pertes d’emplois avec respectivement 3 600 et 1 300 postes en moins au 4e trimestre, pour une baisse de 5 100 postes dans l’ensemble des services marchands. Ces deux secteurs d’activité sont les plus affectés par les fermetures obligatoires et les restrictions sanitaires. Sur l’ensemble de l’année, l’hébergement-restauration perd 7 800 postes, soit près d’un tiers de la baisse d’emploi régionale nette (23 900 postes). L’emploi des services aux particuliers diminue de 3 800 postes.

L’industrie en baisse, la construction en progression

L’emploi industriel continue de baisser au 4e trimestre (- 0,7 % après - 0,4 %). La crise a accentué les difficultés du secteur, dont les effectifs diminuaient déjà depuis début 2019. Sur l’ensemble de l’année 2020, l’emploi industriel chute de 2,5 %, soit - 7 600 postes. L’industrie automobile est particulièrement marquée, avec un recul de l’emploi de 4,3 % dans la fabrication de matériel de transport.

Dans la construction et les services non marchands, l’emploi poursuit sa progression au 4e trimestre (+ 0,6 % et + 0,2 %). La crise n’a affecté que temporairement l’emploi de ces deux secteurs au 2e trimestre, lors du premier confinement. Sur l’année, il augmente de 1,5 % dans la construction et de 0,3 % dans les services non marchands.

Figure 4Évolution de l'emploi salarié par secteur - Grand Est

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
Évolution de l'emploi salarié par secteur - Grand Est (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
Construction Industrie Tertiaire marchand hors intérim Tertiaire non marchand
T4 2010 100 100 100 100
T1 2011 99,97 99,72 100,18 99,78
T2 2011 99,44 99,7 100,32 99,49
T3 2011 98,79 99,31 100,2 99,48
T4 2011 98,46 99,01 100,29 99,45
T1 2012 98,9 98,47 100,25 99,31
T2 2012 98,53 98,26 99,97 99,28
T3 2012 98,03 98,09 99,96 99,6
T4 2012 97,12 97,66 99,67 99,18
T1 2013 96,12 96,87 99,58 99,09
T2 2013 95,61 96,21 99,25 99,28
T3 2013 95,63 95,62 99,14 99,52
T4 2013 94,94 95,28 98,95 100,02
T1 2014 94,12 94,94 98,79 99,95
T2 2014 93,15 94,55 98,68 100,17
T3 2014 91,6 93,93 98,63 100,25
T4 2014 90,67 93,59 98,44 100,35
T1 2015 89,68 93,04 98,36 100,09
T2 2015 88,68 92,5 98,43 100,29
T3 2015 88,08 92,04 98,59 100,05
T4 2015 87,71 91,56 98,54 100,07
T1 2016 87,47 91,09 99,08 100,17
T2 2016 87,1 90,75 99,4 100,21
T3 2016 86,79 90,55 99,66 100,2
T4 2016 86,33 89,99 100,07 100,14
T1 2017 86,68 89,68 100,11 100,3
T2 2017 86,94 89,59 100,53 100,45
T3 2017 87,05 89,39 101,1 100,15
T4 2017 87,46 89,36 101,42 100,11
T1 2018 87,49 89,23 101,45 99,97
T2 2018 87,71 88,95 101,57 99,77
T3 2018 87,83 88,81 101,55 99,56
T4 2018 88,29 88,85 101,66 99,48
T1 2019 89,1 88,72 101,77 99,46
T2 2019 89,42 88,6 101,86 99,59
T3 2019 89,8 88,3 101,96 99,53
T4 2019 90,47 88,22 102,28 99,62
T1 2020 90,7 87,84 101,36 99,19
T2 2020 90,17 87,02 99,48 98,74
T3 2020 91,34 86,71 100,68 99,7
T4 2020 91,87 86,06 100 99,93
  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 4Évolution de l'emploi salarié par secteur - Grand Est

  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Les embauches encore à un faible niveau en janvier

La réduction des embauches est l’un des premiers leviers d’ajustement de l’emploi. Après s’être largement redressées en été durant la reprise, les embauches diminuent à nouveau nettement en fin d’année. Hors intérim, le nombre de déclarations préalables à l’embauche de décembre 2020 est inférieur d’un tiers à celui de décembre 2019. En janvier 2021, la situation semble légèrement s’améliorer. Le nombre de déclarations préalables à l’embauche reste cependant 28 % plus faible qu’en janvier 2020, traduisant un marché de l’emploi toujours très dégradé.

Figure 5Évolution du nombre de déclarations préalables à l'embauche mensuelles par rapport à l'année précédente

en %
Évolution du nombre de déclarations préalables à l'embauche mensuelles par rapport à l'année précédente (en %) - Lecture : le nombre de déclarations préalables à l’embauche de janvier 2021 est inférieur de 28 % à celui de janvier 2020.
Déclarations préalables à l’embauche mensuelles
janv.-20 3,4
févr.-20 3,0
mars-20 -23,0
avr.-20 -67,0
mai-20 -53,9
juin-20 -31,9
juil.-20 -25,9
août-20 -7,2
sept.-20 -14,8
oct.-20 -15,8
nov.-20 -35,0
déc.-20 -33,5
janv.-21 -28,2
  • Lecture : le nombre de déclarations préalables à l’embauche de janvier 2021 est inférieur de 28 % à celui de janvier 2020.
  • Champ : Grand Est, régime général hors intérim.
  • Source : Urssaf-Acoss, déclarations préalables à l’embauche.

Figure 5Évolution du nombre de déclarations préalables à l'embauche mensuelles par rapport à l'année précédente

  • Lecture : le nombre de déclarations préalables à l’embauche de janvier 2021 est inférieur de 28 % à celui de janvier 2020.
  • Champ : Grand Est, régime général hors intérim.
  • Source : Urssaf-Acoss, déclarations préalables à l’embauche.

Légère reprise du recours à l’activité partielle en novembre

Ce paragraphe traite des placements effectifs au chômage partiel du 2 mars au 31 décembre 2020.

Le recours à l’activité partielle a fortement augmenté lors du premier confinement. Alors qu’avant la crise sanitaire, moins de 1 % des salariés étaient concernés par ce dispositif, 29 % des salariés du Grand Est en ont bénéficié durant la semaine du 29 mars. Ce dispositif a ensuite progressivement décliné, à 3 % en juillet, vers une stabilisation à 2 % en août, septembre et octobre. Le deuxième confinement l’a relancé, mais à des niveaux inférieurs à ceux atteints au premier confinement. De la semaine du 2 novembre à celle du 23 novembre, la part hebdomadaire des salariés au chômage partiel est de 9 %. Les restrictions sanitaires ont été moins fortes qu’au printemps et ont donc moins pesé sur l’activité économique. En décembre, la proportion de salariés en activité partielle est de 6 % entre la semaine du 30 novembre et celle du 14 décembre, puis de 5 % lors de la dernière quinzaine de l’année. Alors qu’au début de la crise, le dispositif était plus utilisé dans le Grand Est qu’au niveau national, il l’est moins depuis début juillet (en moyenne à 0,5 point en dessous).

C’est dans le secteur des services marchands que le recours à l’activité partielle est supérieur à la moyenne régionale (entre 12 % et 14 % en novembre, et entre 8 % et 9 % en décembre). La construction, dont plus de la moitié des salariés ont été placés au chômage partiel lors de la première semaine d’avril, s’avère le secteur où le recours au dispositif est le plus faible (1 % depuis la semaine du 29 juin). Suivent ensuite les secteurs de l’industrie et des services non marchands, dont la proportion reste relativement basse (entre 2 % et 3 % les deux derniers mois de 2020). Au niveau départemental, c’est le Haut-Rhin qui se démarque le plus, avec une part importante de salariés en activité partielle, atteignant 11 % la semaine du 16 novembre. Elle est de 9 % à son pic en novembre dans les entreprises des départements du Bas-Rhin, de la Moselle et des Vosges. La Meuse, où le recours est le plus faible, atteint au plus 6 % en novembre.

L’activité partielle : un système protecteur pour l’emploi des salariés et les compétences des entreprises

L’activité partielle est un outil au service de la politique publique de prévention des licenciements économiques, qui permet à l’employeur en difficulté de faire prendre en charge tout ou partie du coût de la rémunération de ses salariés.

Face à l’ampleur de la crise sanitaire liée au Covid-19, ce dispositif s’est récemment transformé et s’applique à toutes les demandes des entreprises effectuées depuis le 1er mars 2020. Auparavant forfaitaire et plafonnée à 7,74 euros, l’allocation versée par l’État à l’entreprise est désormais proportionnelle aux revenus des salariés placés en activité partielle, dans la limite d’un plafond de 4,5 SMIC et avec un minimum de 8,03 euros nets par heure (8,11 euros nets depuis le 1er janvier 2021). Cette modification du mode de calcul de l’allocation d’activité partielle vise à diminuer le reste à charge pour l’entreprise et ainsi à permettre aux entreprises d’éviter les licenciements, de conserver leurs compétences et aux salariés de conserver leur emploi.

Figure 6Les recours à l’activité partielle plus élevés dans les services marchandsPart hebdomadaire des salariés en activité partielle par secteur d’activité dans le Grand Est, et en France depuis le 2 mars 2020

en %
Les recours à l’activité partielle plus élevés dans les services marchands (en %)
Semaine de référence France Grand Est Agriculture Industrie Construction Services marchands Services non marchands
2 mars 0,3 0,4 0,1 0,3 0,4 0,4 0,7
9 mars 0,7 1,1 0,2 0,3 0,4 1,2 1,9
16 mars 18,7 20,2 3,8 14,4 34,9 22,8 12,7
23 mars 25,1 27,5 4,9 25,6 49,0 29,3 15,0
30 mars 27,2 29,3 4,9 26,0 50,8 31,7 16,4
6 avril 27,4 28,2 4,8 23,2 46,8 31,3 16,5
13 avril 26,1 27,2 4,5 21,4 43,7 30,8 15,9
20 avril 26,6 27,3 4,3 21,9 40,1 31,3 16,1
27 avril 22,9 23,5 3,8 17,4 28,1 28,2 14,9
4 mai 22,6 22,8 4,1 17,1 23,4 27,6 15,1
11 mai 18,2 18,2 3,4 15,4 14,1 21,8 12,5
18 mai 15,7 15,6 3,0 12,3 10,8 19,3 10,7
25 mai 15,1 14,8 2,8 11,9 9,2 18,3 10,3
1 juin 8,6 8,3 1,5 7,1 3,5 10,2 5,8
8 juin 8,6 8,1 1,5 7,3 3,3 9,9 5,7
15 juin 7,8 7,3 1,4 6,5 2,7 9,0 5,3
22 juin 6,9 6,5 1,3 5,8 2,3 8,0 4,6
29 juin 5,0 4,5 0,8 4,3 1,3 5,6 2,6
6 juillet 4,1 3,6 0,6 3,3 1,0 4,6 1,6
13 juillet 3,7 3,1 0,5 2,8 0,9 4,1 1,5
20 juillet 3,6 3,1 0,5 2,8 0,8 4,0 1,4
27 juillet 3,2 2,6 0,4 2,2 0,7 3,5 1,2
3 août 2,5 2,1 0,3 1,3 0,5 2,9 0,8
10 août 2,4 2,0 0,3 1,2 0,5 2,8 0,8
17 août 2,5 2,1 0,3 1,5 0,5 2,9 0,8
24 août 2,7 2,2 0,2 1,9 0,6 2,9 0,9
31 août 2,6 2,0 0,2 1,9 0,5 2,7 0,6
7 septembre 2,6 2,0 0,2 1,8 0,5 2,6 0,6
14 septembre 2,5 1,9 0,2 1,7 0,5 2,6 0,6
21 septembre 2,5 1,9 0,2 1,6 0,5 2,6 0,5
28 septembre 2,6 1,9 0,2 1,6 0,4 2,7 0,5
5 octobre 2,8 2,0 0,3 1,5 0,4 2,9 0,5
12 octobre 2,8 2,0 0,3 1,5 0,4 2,9 0,4
19 octobre 3,0 2,1 0,3 1,5 0,4 3,1 0,5
26 octobre 4,2 3,6 0,5 1,5 0,5 5,5 0,8
2 novembre 8,9 8,5 1,7 2,5 1,1 13,4 2,8
9 novembre 9,1 8,7 1,8 2,7 1,2 13,6 2,9
16 novembre 9,4 9,0 1,8 2,7 1,3 14,1 2,9
23 novembre 8,8 8,3 1,7 2,6 1,3 12,9 2,8
30 novembre 6,4 6,0 1,3 2,2 1,0 9,2 1,9
7 décembre 6,2 5,8 1,3 2,1 1,0 9,0 1,8
14 décembre 6,0 5,7 1,2 2,1 1,0 8,7 1,7
21 décembre 5,4 5,1 1,0 1,8 0,7 8,0 1,4
28 décembre 5,3 5,0 0,9 1,3 0,6 8,0 1,3
  • Champ : Emploi salarié.
  • Source : Insee – Déclaration sociale nominative des mois de mars à décembre 2020.

Figure 6Les recours à l’activité partielle plus élevés dans les services marchandsPart hebdomadaire des salariés en activité partielle par secteur d’activité dans le Grand Est, et en France depuis le 2 mars 2020

  • Champ : Emploi salarié.
  • Source : Insee – Déclaration sociale nominative des mois de mars à décembre 2020.

Nouveau repli en trompe-l’œil du taux de chômage au 4e trimestre

Au 4e trimestre 2020, le taux de chômage dans le Grand Est recule de 1,1 point pour s’établir à 7,7 % de la population active, revenant à son niveau d’avant-crise sanitaire, fin 2019. La baisse est la même qu’au niveau national, où le taux de chômage atteint 8 % ce trimestre (8,1 % au 4e trimestre 2019).

Comme au 2e trimestre, cette baisse en trompe-l’œil s’explique en partie par le deuxième confinement qui a freiné de nombreuses personnes dans la recherche active d’emploi.

Le taux de chômage diminue dans tous les départements. Les Ardennes et l’Aube enregistrent la plus forte baisse (- 1,5 et - 1,4 point), mais restent les départements où les taux sont les plus élevés (9,4 % et 9,8 %). Sur l’année, les évolutions sont comprises entre - 0,4 point pour les Ardennes et les Vosges, et + 0,2 point pour le Haut-Rhin.

Toutes les zones d’emploi de la région affichent un repli ce trimestre, allant de - 1,7 point pour Forbach et Saint-Dié-des-Vosges, à - 0,7 point pour Saint-Louis. Les taux de chômage restent inégaux selon les zones d’emploi, Épernay détient le taux le plus faible (5,2 %), Forbach le plus élevé (12,2 %).

Avertissement sur le marché du travail

La situation des personnes sur le marché du travail a été fortement affectée depuis le début de la crise sanitaire (secteur d’activité à l’arrêt, contrainte de garde d’enfant par exemple). Pour être considéré comme chômeur, il faut être sans emploi, disponible pour travailler et avoir fait des démarches actives de recherche d’emploi. La baisse du chômage au sens du BIT ne traduit pas une amélioration du marché du travail mais un effet de confinement des personnes sans emploi. L'introduction de la déclaration sociale nominative (DSN) peut entraîner des révisions accrues sur les données, durant la phase de montée en charge du dispositif.

Figure 7Taux de chômage

en %
Taux de chômage (en %)
Grand Est France hors Mayotte
T4 2010 8,8 9,2
T1 2011 8,7 9,1
T2 2011 8,7 9,1
T3 2011 8,8 9,2
T4 2011 9 9,4
T1 2012 9,2 9,5
T2 2012 9,4 9,7
T3 2012 9,5 9,8
T4 2012 9,9 10,1
T1 2013 10,2 10,3
T2 2013 10,3 10,5
T3 2013 10,2 10,3
T4 2013 10 10,1
T1 2014 10 10,1
T2 2014 10 10,2
T3 2014 10,1 10,3
T4 2014 10,3 10,4
T1 2015 10,2 10,3
T2 2015 10,4 10,5
T3 2015 10,3 10,4
T4 2015 10,1 10,2
T1 2016 10,1 10,2
T2 2016 9,9 10
T3 2016 9,7 9,9
T4 2016 9,8 10
T1 2017 9,5 9,6
T2 2017 9,4 9,5
T3 2017 9,3 9,5
T4 2017 8,6 9
T1 2018 8,8 9,2
T2 2018 8,7 9,1
T3 2018 8,6 9
T4 2018 8,2 8,7
T1 2019 8,3 8,7
T2 2019 8,1 8,4
T3 2019 8,2 8,4
T4 2019 7,7 8,1
T1 2020 7,5 7,8
T2 2020 6,9 7,1
T3 2020 8,8 9,1
T4 2020 7,7 8
  • Notes : données trimestrielles CVS. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Source : Insee, Enquête Emploi et Taux de chômage localisé.

Figure 7Taux de chômage

  • Notes : données trimestrielles CVS. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Source : Insee, Enquête Emploi et Taux de chômage localisé.

Figure 8Taux de chômage localisé par zone d’emploi au 4e trimestre 2020

Taux de chômage localisé par zone d’emploi au 4e trimestre 2020 - Lecture : dans la zone d'emploi de Sarreguemines, le taux de chômage au 4e trimestre atteint 7,5 %, en baisse de 1,2 point par rapport au 3e trimestre. Ce taux est 1,3 fois plus élevé que celui de la zone d'emploi de Sarrebourg, également en baisse, qui atteint 5,7 % au 4e trimestre. La représentation de la discontinuité relative locale traduit cet écart de taux de chômage entre zones d'emploi contiguës, à travers l'épaisseur de la frontière et l'orientation (du taux de chômage le plus élevé vers le plus bas).
CNTR Code Géographique Libellé Taux de chômage (en %) Évolution par rapport au dernier trimestre (en points de %)
BE BE32 Prov. Hainaut 5,8 0,1
BE BE33 Prov. Liège 5,8 0,1
BE BE34 Prov. Luxembourg (BE) 5,8 0,1
BE BE35 Prov. Namur 5,8 0,1
CH CH Suisse du Nord Ouest 4,3 -0,8
DE DE12 Karlsruhe 4,2 -0,4
DE DE13 Freiburg 4,2 -0,4
DE DEB1 Koblenz 5,1 -0,3
DE DEB2 Trier 5,1 -0,3
DE DEB3 Rheinhessen-Pfalz 5,1 -0,3
DE DEC0 Saarland 7,1 -0,4
LU LU00 Luxembourg 6,6 0,3
FR 0054 Beauvais 8,0 -1,3
FR 0056 Cosne-Cours-sur-Loire 6,3 -1,2
FR 0060 Nevers 6,4 -1,3
FR 1102 Coulommiers 6,3 -0,6
FR 1104 Evry 7,5 -1,1
FR 1105 Fontainebleau-Nemours 7,3 -0,8
FR 1106 Marne-la-Vallée 6,9 -0,5
FR 1107 Meaux 7,5 -1,0
FR 1108 Melun 7,8 -1,0
FR 1109 Paris 7,8 -0,6
FR 1110 Provins 7,5 -0,9
FR 1112 Roissy 10,2 -1,0
FR 2402 Bourges 7,4 -1,3
FR 2407 Gien 7,3 -1,3
FR 2409 Montargis 10,0 -1,7
FR 2411 Pithiviers 6,8 -1,0
FR 2701 Autun 7,5 -1,1
FR 2702 Auxerre 6,7 -1,3
FR 2703 Avallon 6,1 -1,3
FR 2704 Beaune 4,8 -0,5
FR 2705 Belfort 8,4 -1,7
FR 2706 Besançon 6,3 -1,2
FR 2709 Châtillon-Montbard 5,5 -1,1
FR 2711 Dijon 6,3 -1,1
FR 2712 Dole 6,0 -1,1
FR 2714 Montbéliard 9,4 -2,5
FR 2715 Pontarlier 5,8 -0,9
FR 2717 Sens 7,5 -1,3
FR 2718 Vesoul 6,5 -1,3
FR 3202 Amiens 9,1 -1,7
FR 3203 Arras 6,4 -1,3
FR 3204 Berck 6,6 -1,3
FR 3205 Béthune 8,8 -1,7
FR 3208 Cambrai 10,3 -1,7
FR 3209 Château-Thierry 9,4 -1,4
FR 3210 Compiègne 7,9 -1,4
FR 3211 Creil 8,1 -1,4
FR 3212 Douai 10,9 -2,2
FR 3214 Laon 9,9 -1,1
FR 3215 Lens 10,9 -2,1
FR 3216 Lille 7,4 -1,3
FR 3217 Maubeuge 12,6 -1,4
FR 3220 Saint-Quentin 11,3 -2,0
FR 3221 Soissons 8,9 -1,2
FR 3222 Valenciennes 11,9 -2,0
FR 4401 Bar-le-Duc 6,5 -1,1
FR 4402 Châlons-en-Champagne 6,7 -1,1
FR 4403 Charleville-Mézières 9,9 -1,6
FR 4404 Chaumont 5,7 -1,2
FR 4405 Colmar 6,3 -0,8
FR 4406 Épernay 5,2 -0,9
FR 4407 Épinal 7,9 -1,3
FR 4408 Forbach 12,2 -1,7
FR 4409 Haguenau 5,4 -0,9
FR 4410 Metz 7,5 -1,1
FR 4411 Mulhouse 9,1 -1,4
FR 4412 Nancy 7,2 -1,2
FR 4413 Reims 8,6 -1,2
FR 4414 Remiremont 7,4 -1,3
FR 4415 Romilly-sur-Seine 9,4 -1,1
FR 4416 Saint-Avold 7,8 -1,3
FR 4417 Saint-Dié-des-Vosges 10,1 -1,7
FR 4418 Saint-Louis 7,0 -0,7
FR 4419 Sarrebourg 5,7 -0,8
FR 4420 Sarreguemines 7,5 -1,2
FR 4421 Sedan 8,6 -1,5
FR 4422 Sélestat 5,9 -0,9
FR 4423 Strasbourg 7,6 -0,9
FR 4424 Thionville 7,5 -1,1
FR 4425 Troyes 9,6 -1,5
FR 4426 Verdun 8,3 -1,4
FR 4427 Vitry-le-François Saint-Dizier 8,2 -1,4
  • Note : données provisoires pour le quatrième trimestre 2020.
  • * Zone d’emploi (FR), Région (BE), Land (DE), Pays (LU), Suisse du Nord-Ouest (CH).
  • Lecture : dans la zone d'emploi de Sarreguemines, le taux de chômage au 4e trimestre atteint 7,5 %, en baisse de 1,2 point par rapport au 3e trimestre. Ce taux est 1,3 fois plus élevé que celui de la zone d'emploi de Sarrebourg, également en baisse, qui atteint 5,7 % au 4e trimestre. La représentation de la discontinuité relative locale traduit cet écart de taux de chômage entre zones d'emploi contiguës, à travers l'épaisseur de la frontière et l'orientation (du taux de chômage le plus élevé vers le plus bas).
  • Sources : Insee, Statbel, Destatis, Statec, OFS.

Figure 8Taux de chômage localisé par zone d’emploi au 4e trimestre 2020

  • Note : données provisoires pour le quatrième trimestre 2020.
  • * Zone d’emploi (FR), Région (BE), Land (DE), Pays (LU), Suisse du Nord-Ouest (CH).
  • Lecture : dans la zone d'emploi de Sarreguemines, le taux de chômage au 4e trimestre atteint 7,5 %, en baisse de 1,2 point par rapport au 3e trimestre. Ce taux est 1,3 fois plus élevé que celui de la zone d'emploi de Sarrebourg, également en baisse, qui atteint 5,7 % au 4e trimestre. La représentation de la discontinuité relative locale traduit cet écart de taux de chômage entre zones d'emploi contiguës, à travers l'épaisseur de la frontière et l'orientation (du taux de chômage le plus élevé vers le plus bas).
  • Sources : Insee, Statbel, Destatis, Statec, OFS.

Moins de demandeurs d’emploi au 4e trimestre, mais hausse sur l’année

Le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A (293 070) poursuit sa baisse au 4e trimestre dans le Grand Est (- 2,9 %), mais reste en progression de 7,6 % sur un an. En France métropolitaine, la diminution est de 2,7 % sur un trimestre, l’augmentation sur l’année est plus marquée que dans la région (+ 8,1 %).

L’ensemble des catégories A, B et C totalise 463 710 personnes, en léger recul au 4ᵉ trimestre (- 1,1 %), mais en hausse de 4,8 % sur un an, comme au niveau national. La baisse du trimestre varie selon les départements, de - 7,1 % en Haute-Marne, à - 2,0 % dans le Bas-Rhin. L’amélioration concerne plutôt les jeunes : - 6,0 % chez les moins de 25 ans, - 3,0 % chez les 25 à 49 ans et seulement - 1,0 % chez les 50 ans ou plus (respectivement + 7,7 %, + 8,2 % et + 6,4 % sur un an).

Le nombre de demandeurs d’emploi de catégories A, B et C inscrits depuis un an ou plus augmente encore ce trimestre (+ 1,5 %, + 8,3 % sur un an). Les demandeurs d’emploi de longue durée représentent désormais 50,1 % des inscrits (49,4 % à l’échelle nationale).

Le nombre moyen d’entrées à Pôle Emploi en catégories A, B et C progresse de 1,8 % ce trimestre, mais se replie de 5,2 % sur un an. Le nombre moyen de sorties diminue quant à lui de 3,3 % ce trimestre et de 7,4 % sur l’année.

Un ralentissement moins marqué durant le deuxième confinement

Ce texte traite de la baisse de l’activité économique à travers le volume de travail, soit le nombre d’heures rémunérées par les entreprises du secteur privé. Elles correspondent aux heures payées par les entreprises aux salariés, y compris les heures supplémentaires et les congés payés. Les arrêts maladie et l’activité partielle ne sont pas comptées dans ces heures rémunérées.

L’activité économique a connu de grandes variations au cours de l’année 2020, suivant les restrictions et les mesures de confinement et de couvre-feu. Après un redressement durant l’été, le nombre d’heures rémunérées a de nouveau baissé en novembre durant le deuxième confinement, mais nettement moins qu’en avril lors du premier confinement. Dans le Grand Est en novembre, le nombre d’heures rémunérées par les entreprises était inférieur de 10 % à son niveau de novembre 2019, alors qu’il avait diminué de 35 % en avril. L’activité a légèrement repris en décembre : comparé à décembre 2019, le volume de travail ne recule que de 7 %. Ces évolutions sont comparables aux évolutions nationales.

L’hébergement-restauration et les services aux particuliers (dont les activités culturelles et récréatives) subissent les plus fortes baisses (respectivement - 63 % et - 35 % en novembre). Ces secteurs sont les plus affectés par les restrictions sanitaires et les fermetures au public. En décembre, le nombre d’heures rémunérées se redresse dans les services aux particuliers (- 15 %), alors que la contraction demeure à - 63 % dans l’hébergement-restauration.

L’activité dans le commerce redémarre nettement en décembre : la diminution du volume de travail, comparée à celui de l’année précédente dans le secteur, remonte de 8 points pour s’établir à - 5 %, contre - 13 % en novembre.

Figure 9Évolution du nombre mensuel d’heures rémunérées par rapport à l’année précédente

en %
Évolution du nombre mensuel d’heures rémunérées par rapport à l’année précédente (en %) - Lecture : dans le Grand Est en novembre 2020, le nombre d’heures de travail rémunérées par les entreprises privés est inférieur de 9,8 % à celui de novembre 2019.
Grand Est France entière
janv.-20 0,9 1,9
févr.-20 0,5 1,8
mars-20 -15,3 -13,3
avr.-20 -35,1 -33,3
mai-20 -22,9 -22,5
juin-20 -10,1 -10,3
juil.-20 -6,9 -6,8
août-20 -4,0 -4,5
sept.-20 -4,5 -4,4
oct.-20 -4,3 -4,7
nov.-20 -9,7 -9,8
déc.-20 -6,8 -6,7
janv.-21 -6,7 -6,8
févr.-21 -6,7 -7,1
  • Lecture : dans le Grand Est en novembre 2020, le nombre d’heures de travail rémunérées par les entreprises privés est inférieur de 9,8 % à celui de novembre 2019.
  • Champ : entreprises du secteur privé hors agriculture ; France hors Mayotte.
  • Source : DSN, traitement provisoire au 28 mars 2021.

Figure 9Évolution du nombre mensuel d’heures rémunérées par rapport à l’année précédente

  • Lecture : dans le Grand Est en novembre 2020, le nombre d’heures de travail rémunérées par les entreprises privés est inférieur de 9,8 % à celui de novembre 2019.
  • Champ : entreprises du secteur privé hors agriculture ; France hors Mayotte.
  • Source : DSN, traitement provisoire au 28 mars 2021.

Figure 10Baisse du nombre d’heures rémunérées dans les entreprises du secteur privé en novembre 2020 par rapport à novembre 2019

Baisse du nombre d’heures rémunérées dans les entreprises du secteur privé en novembre 2020 par rapport à novembre 2019 - Lecture : en novembre 2020, le nombre d’heures rémunérées dans l’hébergement-restauration a chuté de 63 % par rapport à novembre 2019. Ce secteur contribue pour 3,2 points à la baisse du nombre total d’heures rémunérées dans les entreprises du secteur privé hors agriculture.
Poids Variation (%) contribution (points)
Industrie 25,7 -5 -1,4
dont IAA 4,6 -7 -0,3
équipements électr. et machines 3,8 -4 -0,2
mat. Transports 2,5 -8 -0,2
fabrication autres produits industriels 12,4 -5 -0,6
extr., énerg., eau, gestn déch. & dépol. 2,3 -3 -0,1
Construction 9,7 -3 -0,3
Services marchands 52,0 -15 -7,9
dont commerce 18,0 -13 -2,3
transports 8,2 -5 -0,4
hébergement-restauration 5,1 -63 -3,2
information et communication 1,8 -2 0,0
finance 3,6 -2 -0,1
activités immobilières 1,0 -12 -0,1
activités scient. et techn., services adm. 10,8 -5 -0,5
services aux particuliers 3,4 -35 -1,2
Services non marchands 12,6 -1 -0,1
Total 100 -9,7 -9,7
  • Lecture : en novembre 2020, le nombre d’heures rémunérées dans l’hébergement-restauration a chuté de 63 % par rapport à novembre 2019. Ce secteur contribue pour 3,2 points à la baisse du nombre total d’heures rémunérées dans les entreprises du secteur privé hors agriculture.
  • Champ : Grand Est, entreprises du secteur privée hors agriculture.
  • Source : DSN, traitement provisoire au 28 mars 2021.

Des créations d’entreprises en léger repli, mais toujours très nombreuses

Dans le Grand Est, 13 530 entreprises ont été créées au 4e trimestre, en repli de 3,4 % par rapport au trimestre précédent, mais en progression de 13,0 % par rapport au dernier trimestre 2019. Il s’agit du second plus haut niveau d’immatriculations depuis le suivi de la série en 2000, après le record du trimestre précédent. Au niveau national, les nouvelles immatriculations sont stables sur un trimestre. La baisse la plus forte est observée dans le secteur du commerce, particulièrement affecté par les restrictions en lien avec la crise sanitaire (- 9,4 %), suivi des services (- 6,6 %) ; à l’inverse, les créations d’entreprises dans les secteurs de la construction et de l’industrie progressent considérablement (+ 15 % et + 29 %).

En données brutes, le nombre de nouvelles entreprises est plus élevé pour chaque mois du trimestre qu’un an auparavant. La hausse est modérée en octobre (+ 5,4 %), mais le nombre mensuel de créations atteint le niveau historique de 4 710. Au mois de novembre, le deuxième confinement n’a pas empêché une hausse de 20,4 % des créations brutes ; cette dynamique s’est poursuivie en décembre (+ 24,0 %).

Le nombre cumulé d’entreprises créées au cours des douze derniers mois augmente de 4,0 % sur un trimestre. Ainsi, le nombre de créations de l’année 2020 atteint un chiffre jamais connu auparavant (47 600). Le constat est identique au niveau national, avec une progression de 4,3 %, proche de celle de la région. La dynamique est identique dans tous les départements du Grand Est (de + 1,4 % dans les Vosges à + 5,7 % en Meurthe-et-Moselle). Cette croissance est due aussi bien aux entreprises individuelles (microentreprises et entreprises classiques) qu’aux sociétés (respectivement + 4,0 % et + 3,9 %).

Figure 11Créations d'entreprises

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
Créations d'entreprises (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
Grand Est y compris micro-entrepreneurs France entière y compris micro-entrepreneurs
T4 2010 100 100
T1 2011 90,3 91,91
T2 2011 92,45 92,61
T3 2011 92,56 92,92
T4 2011 89,59 92,9
T1 2012 90,66 95,21
T2 2012 90,3 92,78
T3 2012 90,15 92,73
T4 2012 85,08 90,48
T1 2013 92,07 90,89
T2 2013 88,1 91,17
T3 2013 88,98 90,45
T4 2013 91,05 92,06
T1 2014 87,82 92,55
T2 2014 90,84 92,68
T3 2014 87,73 93,81
T4 2014 89,74 93,97
T1 2015 76,95 87,89
T2 2015 75,7 88,04
T3 2015 76,53 88,76
T4 2015 77,23 90,04
T1 2016 79,04 91,37
T2 2016 81,99 96,3
T3 2016 82,17 93,07
T4 2016 75,6 92,49
T1 2017 81,16 95,38
T2 2017 80,56 96,2
T3 2017 83,35 100,33
T4 2017 89,4 107,32
T1 2018 92,89 111,68
T2 2018 98,5 117,93
T3 2018 94,89 116,63
T4 2018 97,77 121,47
T1 2019 107,38 132,37
T2 2019 107,76 137
T3 2019 116,81 138,52
T4 2019 123,18 144,15
T1 2020 110,48 128,85
T2 2020 95,41 111,8
T3 2020 144,14 166,36
T4 2020 139,21 166,49
  • Note : données trimestrielles corrigées des variations saisonnières (CVS).
  • Champ : ensemble des activités marchandes hors agriculture.
  • Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene).

Figure 11Créations d'entreprises

  • Note : données trimestrielles corrigées des variations saisonnières (CVS).
  • Champ : ensemble des activités marchandes hors agriculture.
  • Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene).

Moins d’entreprises défaillantes

Entre janvier et décembre 2020, près de 2 300 entreprises ont été placées en redressement ou en liquidation dans le Grand Est. Les nombres de défaillances des deux trimestres précédents étaient déjà historiquement bas ; ce 4e trimestre l’est encore davantage. Les cessations baissent de 13,1 % par rapport au trimestre précédent et de 41,8 % par rapport au 4e trimestre 2019. Sur l’ensemble du territoire français, les évolutions sont les mêmes. Le département de la Meuse, qui compte peu de défaillances (une soixantaine), maintient un niveau stable par rapport au trimestre précédent. Dans les autres départements de la région, les défaillances reculent comparées au cumul du trimestre précédent (de - 5,8 % dans le Bas-Rhin, à - 31,8 % dans les Ardennes). C’est aussi le cas dans tous les grands secteurs d’activité que sont l’industrie, le commerce, la construction et les services marchands hors intérim (de - 8,7 %, à - 16,3 %).

Figure 12Défaillances d'entreprises

indice base 100 en décembre 2010
Défaillances d'entreprises (indice base 100 en décembre 2010)
Grand Est France entière
déc. 2010 100 100
janv. 2011 101,3 100,05
févr. 2011 101,47 100,01
mars 2011 98,81 99,36
avril 2011 97,73 98,97
mai 2011 100,11 100,3
juin 2011 97,41 99,27
juil. 2011 98,01 98,66
août 2011 97,6 98,73
sept. 2011 97,04 98,35
oct. 2011 96,98 98,49
nov. 2011 96,61 98,79
déc. 2011 96,07 98,61
janv. 2012 96,4 99,39
févr. 2012 96,74 99,42
mars 2012 96,96 98,69
avril 2012 98,79 98,95
mai 2012 94,95 97,57
juin 2012 95,68 97,65
juil. 2012 96,44 99
août 2012 95,42 98,83
sept. 2012 95,7 98,38
oct. 2012 96,83 99,98
nov. 2012 97,71 100,13
déc. 2012 99,68 101,27
janv. 2013 99,74 101,04
févr. 2013 99,48 100,84
mars 2013 100,02 100,65
avril 2013 99,63 101,76
mai 2013 100,39 102,02
juin 2013 100,13 102,37
juil. 2013 100,69 103,12
août 2013 100,63 103,02
sept. 2013 101,14 103,82
oct. 2013 100,56 103,76
nov. 2013 99,44 103,59
déc. 2013 99,53 103,65
janv. 2014 99,29 103,82
févr. 2014 101,49 104,8
mars 2014 100,93 104,77
avril 2014 101,55 104,96
mai 2014 101,62 104,53
juin 2014 102,05 104,7
juil. 2014 101,88 104,7
août 2014 101,64 104,71
sept. 2014 103,28 105
oct. 2014 103,84 104,8
nov. 2014 104,86 104,87
déc. 2014 104,77 103,43
janv. 2015 104,94 103,92
févr. 2015 104,94 103,76
mars 2015 105,81 105,63
avril 2015 105,83 105,72
mai 2015 103,26 103,53
juin 2015 105,18 104,99
juil. 2015 104,62 104,53
août 2015 104,79 104,12
sept. 2015 103,15 104,29
oct. 2015 101,25 102,87
nov. 2015 101,79 103,15
déc. 2015 101,77 104,44
janv. 2016 101,36 103,2
févr. 2016 100,45 102,56
mars 2016 99,96 101,22
avril 2016 100,28 100,17
mai 2016 103,93 102,61
juin 2016 101,92 101,2
juil. 2016 100,22 99,75
août 2016 100,13 99,61
sept. 2016 99,48 98,56
oct. 2016 99,89 98,25
nov. 2016 98,45 97,8
déc. 2016 95,94 96,21
janv. 2017 96,27 95,95
févr. 2017 94,45 95,01
mars 2017 94,86 94,82
avril 2017 93,24 93,56
mai 2017 93,2 93,54
juin 2017 91,39 92,43
juil. 2017 91,63 92,05
août 2017 91,75 92,12
sept. 2017 91,02 91,03
oct. 2017 91,43 90,71
nov. 2017 89,16 90,09
déc. 2017 89,64 90,29
janv. 2018 87,91 89,49
févr. 2018 86,83 89
mars 2018 85,17 87,94
avril 2018 84,07 88,15
mai 2018 83,19 87,27
juin 2018 84,09 87,32
juil. 2018 85,52 87,72
août 2018 84,5 88,19
sept. 2018 86,16 88,48
oct. 2018 86,68 89,35
nov. 2018 88,71 89,28
déc. 2018 88,5 89,41
janv. 2019 89,9 90,09
févr. 2019 91,56 90,01
mars 2019 91,8 89,66
avril 2019 91,95 89,86
mai 2019 90,89 89,63
juin 2019 90,5 88,81
juil. 2019 90,14 88,79
août 2019 90,2 87,7
sept. 2019 88,32 87,06
oct. 2019 86,47 86,05
nov. 2019 85,15 85,29
déc. 2019 84,52 84,83
janv. 2020 80,7 82,77
févr. 2020 77,98 81,5
mars 2020 73,69 78,19
avril 2020 68,75 73,07
mai 2020 64,64 68,79
juin 2020 62,57 66,59
juil. 2020 59,72 63,93
août 2020 59,05 63,12
sept. 2020 56,51 60,64
oct. 2020 53,42 57,33
nov. 2020 50,96 54,66
déc. 2020 49,17 51,83
janv. 2021 47,87 49,56
  • Notes : données mensuelles brutes au 17 mars 2021, en date de jugement.
  • Chaque point représente l'évolution du cumul des 12 derniers mois.
  • La ligne verticale rouge représente la fin du trimestre d'intérêt.
  • Source : Fiben, Banque de France.

Figure 12Défaillances d'entreprises

  • Notes : données mensuelles brutes au 17 mars 2021, en date de jugement.
  • Chaque point représente l'évolution du cumul des 12 derniers mois.
  • La ligne verticale rouge représente la fin du trimestre d'intérêt.
  • Source : Fiben, Banque de France.

Après l’embellie de l’été, la fréquentation touristique rechute au 4e trimestre

Avec 1,28 million de nuitées dans le Grand Est, la fréquentation hôtelière a été pratiquement divisée par trois par rapport au 4e trimestre de l’année précédente. Elle s’est effondrée de plus de 90 % en avril et en mai suite au premier confinement. Une reprise s’est amorcée dès le mois de juin et la diminution de la fréquentation hôtelière au 3e trimestre a pu être limitée au tiers de celle un an auparavant. L’évolution de la crise sanitaire a inversé cette dynamique avec le couvre-feu et le deuxième confinement mis en place fin octobre.

Après une baisse de 44 % en octobre, les nuitées hôtelières régionales ont chuté de 76 % en novembre et en décembre. Sur l’ensemble du trimestre, la baisse de la fréquentation atteint 65 % dans la région et 63 % en France entière.

En décembre, la diminution du nombre de nuitées a été plus sensible dans le Grand Est qu’au niveau national (- 76 % contre - 69 % respectivement). L’annulation de nombreux marchés de Noël, attirant habituellement beaucoup de touristes dans la région, a certainement contribué à une plus grande désaffection des hôtels.

Figure 13Évolution de la fréquentation dans les hôtels

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2011
Évolution de la fréquentation dans les hôtels (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2011)
Grand Est France métropolitaine
T4 2011 100 100
T1 2012 100,28 100,43
T2 2012 99,65 100,1
T3 2012 99,33 99,82
T4 2012 99,5 99,95
T1 2013 100,08 99,83
T2 2013 100,66 99,69
T3 2013 101,19 99,67
T4 2013 101,6 99,47
T1 2014 101,14 98,97
T2 2014 101,24 98,98
T3 2014 101,85 98,96
T4 2014 102,39 99,27
T1 2015 102,64 99,58
T2 2015 102,69 99,76
T3 2015 102,56 100,24
T4 2015 101,92 99,46
T1 2016 102,75 99,81
T2 2016 102,6 98,89
T3 2016 102,47 97,64
T4 2016 103,93 98,66
T1 2017 104,08 99,2
T2 2017 105,54 100,78
T3 2017 107,32 102,46
T4 2017 108,37 103,55
T1 2018 109,37 104,48
T2 2018 109,59 104,85
T3 2018 109,51 105,5
T4 2018 109,34 105,84
T1 2019 109,14 105,66
T2 2019 109,76 106,34
T3 2019 110,26 106,47
T4 2019 110,86 106,7
T1 2020 106,23 103,1
T2 2020 81,94 78,15
T3 2020 70,89 66,67
T4 2020 52,8 52,01
  • Notes : données trimestrielles brutes. Chaque point représente le cumul du nombre de nuitées des 4 derniers trimestres en base 100 au 4ᵉ trimestre 2011.
  • Les données sont définitives.
  • Source : Insee, en partenariat avec les comités régionaux du tourisme (CRT).

Figure 13Évolution de la fréquentation dans les hôtels

  • Notes : données trimestrielles brutes. Chaque point représente le cumul du nombre de nuitées des 4 derniers trimestres en base 100 au 4ᵉ trimestre 2011.
  • Les données sont définitives.
  • Source : Insee, en partenariat avec les comités régionaux du tourisme (CRT).

Le non-résidentiel davantage touché par la crise

La tendance à la baisse amorcée depuis mi-2018 sur les permis de construire se poursuit au 4e trimestre 2020. En cumul annuel, le nombre de logements autorisés recule en effet de 13,5 % dans le Grand Est et de 14,7 % en France. Au niveau régional, le repli est principalement dû aux logements collectifs et en résidence (- 19,8 % sur un an). Par rapport à 2019, 1 300 autorisations de moins ont été délivrées dans les départements les plus actifs en 2020 : Bas-Rhin, Moselle et Haut-Rhin, dont la moitié dans ce dernier département (- 16 %). Le nombre de logements autorisés chute de 45 % dans la Marne et de 32 % en Meurthe-et-Moselle. Il augmente dans trois départements seulement : les Vosges, l’Aube et la Haute-Marne.

Le nombre de logements commencés reste également orienté à la baisse fin 2020. Sur l’ensemble de l’année, elle est de 7,2 % dans le Grand Est et de 9,2 % en France. Dans la région, ce sont essentiellement les mises en chantier de logements individuels et individuels groupés qui diminuent (- 9,1 % et - 15,4 % sur un an). Comparées à 2019, les ouvertures de chantier se contractent fortement en Meurthe-et-Moselle et dans la Marne avec respectivement 1 000 et 800 logements commencés de moins. En cumul annuel, le nombre de logements commencés est en hausse dans deux départements seulement : le Haut-Rhin (+ 600 logements, + 16 %) et la Haute-Marne, où 500 logements ont été mis en chantier en 2020 contre 200 en 2019 (+ 130 %, dus essentiellement au démarrage des travaux de nombreux logements collectifs).

Au 4e trimestre 2020, les surfaces de locaux d’activités autorisées suivent les mêmes tendances : - 15,6 % dans le Grand Est et - 19,2 % en France, sur un an. Dans les départements du Bas-Rhin, du Haut-Rhin et de la Moselle, qui concentrent plus de la moitié des surfaces autorisées, le recul varie de 6 % à 42 %. Dans la Marne, la baisse est de 27 %. À l’inverse, les surfaces non résidentielles autorisées progressent de 23 % dans les Ardennes et de 47 % en Meurthe-et-Moselle.

Au dernier trimestre 2020, les mises en chantier de locaux continuent de diminuer également. En cumul annuel, elles se replient de 24,7 % dans le Grand Est et de 16,3 % en France, par rapport aux douze mois précédents. Sept des dix départements grandestois sont touchés par des baisses significatives des surfaces de locaux commencées. Ces baisses vont de 20 % dans l’Aube à 52 % dans les Vosges. Dans la Marne et en Meurthe-et-Moselle, les surfaces non résidentielles mises en chantier en 2020 sont respectivement en hausse de 8 % et de 77 % par rapport à 2019.

Figure 14Évolution du nombre de logements autorisés à la construction

indice base 100 en décembre 2010
Évolution du nombre de logements autorisés à la construction (indice base 100 en décembre 2010)
Grand Est France hors Mayotte
déc. 2010 100 100
janv. 2011 100,33 101,57
févr. 2011 100,99 101,78
mars 2011 103,97 101,19
avril 2011 104,97 100,98
mai 2011 107,95 102,6
juin 2011 106,95 102,87
juil. 2011 108,28 103,08
août 2011 110,6 104,27
sept. 2011 112,25 105,82
oct. 2011 112,91 106,51
nov. 2011 115,56 107,5
déc. 2011 118,54 108,57
janv. 2012 120,53 108,36
févr. 2012 122,52 108,57
mars 2012 120,2 108,54
avril 2012 118,87 109,05
mai 2012 115,56 107,69
juin 2012 115,89 107,18
juil. 2012 115,89 106,41
août 2012 114,57 106,68
sept. 2012 116,23 104,46
oct. 2012 113,25 103,96
nov. 2012 109,93 102,89
déc. 2012 105,3 101,09
janv. 2013 105,63 101,26
févr. 2013 105,63 102,76
mars 2013 106,95 103,06
avril 2013 105,3 101,34
mai 2013 103,97 99,35
juin 2013 100,99 97,65
juil. 2013 96,69 95,66
août 2013 92,72 92,48
sept. 2013 88,08 90,99
oct. 2013 85,76 90,41
nov. 2013 86,42 89,61
déc. 2013 86,75 88,69
janv. 2014 82,12 86,6
févr. 2014 79,14 83,54
mars 2014 79,8 82,64
avril 2014 79,14 81,4
mai 2014 81,79 81,42
juin 2014 81,46 81,42
juil. 2014 85,76 81,8
août 2014 87,09 81,55
sept. 2014 89,07 81,7
oct. 2014 90,07 80,8
nov. 2014 87,75 79,87
déc. 2014 88,08 79,77
janv. 2015 87,42 79,54
févr. 2015 84,77 79,04
mars 2015 81,79 78,14
avril 2015 82,12 79,08
mai 2015 77,48 78,55
juin 2015 77,81 79,46
juil. 2015 75,5 79,29
août 2015 76,82 80,25
sept. 2015 74,83 81,11
oct. 2015 75,83 81,74
nov. 2015 77,15 83,69
déc. 2015 76,82 84,94
janv. 2016 77,81 85,24
févr. 2016 81,13 86,64
mars 2016 79,47 86,95
avril 2016 81,79 87,96
mai 2016 84,11 89,93
juin 2016 86,42 90,32
juil. 2016 85,76 91,31
août 2016 86,09 92,4
sept. 2016 89,4 94,49
oct. 2016 90,4 95,18
nov. 2016 91,39 96,06
déc. 2016 93,38 97,15
janv. 2017 96,03 97,86
févr. 2017 96,36 98,05
mars 2017 97,35 100,19
avril 2017 94,7 100,06
mai 2017 94,37 100,86
juin 2017 94,04 101,95
juil. 2017 97,35 103,31
août 2017 98,01 103,71
sept. 2017 99,67 104
oct. 2017 100,99 104,48
nov. 2017 100,66 103,6
déc. 2017 100,33 103,27
janv. 2018 100 103,46
févr. 2018 100 104
mars 2018 99,34 102,68
avril 2018 103,31 102,72
mai 2018 104,64 102,43
juin 2018 105,63 101,01
juil. 2018 104,3 99,69
août 2018 104,64 99,27
sept. 2018 100,99 98,35
oct. 2018 98,34 98,18
nov. 2018 98,01 97,95
déc. 2018 94,7 96,57
janv. 2019 93,71 96,23
févr. 2019 91,06 94,72
mars 2019 94,37 94,09
avril 2019 91,39 94,39
mai 2019 90,73 93,82
juin 2019 90,73 93,65
juil. 2019 90,4 94,14
août 2019 87,42 93,17
sept. 2019 88,08 91,87
oct. 2019 89,07 92,46
nov. 2019 92,05 92,44
déc. 2019 94,04 93,99
janv. 2020 94,04 94,68
févr. 2020 95,7 95,6
mars 2020 92,38 95,18
avril 2020 89,07 90,53
mai 2020 86,75 87,1
juin 2020 83,44 85,95
juil. 2020 83,44 83,64
août 2020 83,44 82,89
sept. 2020 83,77 83,1
oct. 2020 84,44 81,68
nov. 2020 80,79 81,82
déc. 2020 81,13 80,5
janv. 2021 80,79 79,56
févr. 2021 81,79 78,95
  • Notes : données mensuelles brutes, en date réelle. Chaque point représente l'évolution du cumul des 12 derniers mois.
  • La ligne verticale rouge représente la fin du trimestre d'intérêt.
  • Source : SDES, Sit@del2.

Figure 14Évolution du nombre de logements autorisés à la construction

  • Notes : données mensuelles brutes, en date réelle. Chaque point représente l'évolution du cumul des 12 derniers mois.
  • La ligne verticale rouge représente la fin du trimestre d'intérêt.
  • Source : SDES, Sit@del2.

Encadré - Dans les pays voisins, la croissance demeure positive, sauf en Belgique

En Allemagne, au 4e trimestre 2020, la croissance du produit intérieur brut (PIB) ralentit fortement à + 0,3 %, après le rebond de + 8,5 % au 3e trimestre et la chute historique de - 9,7 % au 2e trimestre. L’activité est freinée en fin d’année par le confinement général suite à la deuxième vague épidémique, qui affecte particulièrement la consommation des ménages (- 3,3 %). Elle est néanmoins soutenue par le commerce extérieur et les investissements dans la construction (+ 1,8 %). En décembre 2020, les exportations bondissent de 4,5 % et les importations de 3,7 %. La fin d’année 2020 se solde par un excédent commercial de 14,8 milliards d’euros, contre 15,1 milliards un an auparavant.

Dans ce contexte, le nombre d’emplois (44,8 millions) se stabilise par rapport au 3e trimestre 2020, mais chute de 1,6 % par rapport au dernier trimestre 2019. Sur un an, les emplois reculent de 2,9 % dans l’industrie et de 1,5 % dans les services. Au cours des trois derniers mois de 2020, le nombre de chômeurs progresse pour atteindre 1,95 million en décembre, soit + 40,3 %. Le taux de chômage BIT passe de 3,1 % à 4,4 % entre fin 2019 et fin 2020.

Comparé au 4e trimestre 2019, l’emploi diminue dans les trois Länder limitrophes : - 1,6 % dans le Bade-Wurtemberg, - 1,8 % en Rhénanie-Palatinat et - 2,5 % dans la Sarre. Outre le tertiaire, le secteur industriel est également touché. Dans le Bade-Wurtemberg, ce secteur emploie 1,2 million de salariés en décembre, en retrait de 0,3 % par rapport à novembre et de 3,5 % comparé à décembre 2019. Néanmoins, son chiffre d’affaires mensuel de 30,6 milliards d’euros progresse de 13,4 % sur un an. Les exportations augmentent de 2,7 % au 4e trimestre, après de fortes baisses durant les deux trimestres précédents. En Rhénanie-Palatinat, malgré un recul du nombre de salariés dans l’industrie (- 2,4 %), le chiffre d’affaires de ce secteur d’activités croît de 9,6 % en 2020. Dans la Sarre, l’emploi salarié industriel se replie davantage (- 5,7 %). En décembre, la demande d’emploi progresse dans les trois Länder pour s’établir à 4,2 % des actifs dans le Bade-Wurtemberg, à 5,1 % en Rhénanie-Palatinat et à 7,1 % en Sarre (respectivement + 1,0, + 0,8 et + 0,9 point sur un an).

En Suisse, l’activité n’augmente que de 0,3 % au quatrième trimestre 2020, après +  7,6 % et  - 7,2 % au cours des deux trimestres précédents. Les pertes d’activité concernent surtout le secteur des services, notamment celui de l’hôtellerie-restauration, dont la valeur ajoutée diminue fortement (- 20,8 %). En revanche, la production de l’industrie manufacturière progresse grâce à la demande extérieure (+ 1,4 %). Ainsi, le commerce extérieur se solde par un excédent de 8,4 milliards d’euros avec des exportations en légère hausse (+ 1,0 %) et une contraction des importations (- 1,6 %). Au dernier trimestre 2020, la Suisse compte 5,1 millions d’emplois, soit une croissance de 0,2 % par rapport au trimestre précédent, mais un recul de 0,3 % sur une année. Dans le même temps, la Suisse du Nord-Ouest voit également ses emplois baisser de 0,6 % pour se fixer à 692 000, alors que le nombre de frontaliers non suisses résidant en Alsace augmente de 1,6 % et atteint 34 700.

Pour l’ensemble de la Suisse, le nombre de chômeurs passe de 192 000 à 246 000 sur un an (+ 28,1 %) et le taux de chômage BIT augmente de 3,9 % à 4,9 %. La tendance est identique en Suisse du Nord-Ouest qui enregistre une envolée du nombre de chômeurs (+ 26,0 %). Le taux passe ainsi de 3,4 % à 4,3 %.

Au Luxembourg, l’accroissement du PIB est estimé à + 1,6 % au 4e trimestre 2020, après un rebond de + 9,3 % au 3e trimestre succédant à la chute de - 7,3 % au second. Elle est soutenue par une valeur ajoutée des « activités financières et d’assurance » en hausse de 4,0 % qui compense le repli de la consommation des ménages (- 2,3 %). Malgré ce contexte, l’emploi est préservé et poursuit sa croissance ; il atteint 479 400 travailleurs en décembre, soit + 1,7 % sur un an. L’emploi salarié et les effectifs de frontaliers sont également en nette augmentation (208 000 frontaliers, soit + 2,0 % en douze mois). En revanche, le chômage bondit : 21 000 personnes sont au chômage fin 2020, soit + 23,5 % sur l’année. Le taux de chômage au sens du BIT passe ainsi de 5,8 % à 6,6 %.

En Belgique, la croissance du PIB retombe à - 0,1 % (après + 11,6 % et - 11,8 % aux deux trimestres précédents). D’après une première estimation, la valeur ajoutée s’accroît de 4,7 % dans l’industrie et de 3,3 % dans la construction comparée au 3e trimestre, mais baisse de 0,6 % dans les services. L’emploi progresse de 0,3 % sur un trimestre et de 1,3 % sur une année, soit + 63 000 emplois. Le nombre de chômeurs BIT augmente de 10,9 % en un an, pour s’établir à 295 000 personnes en décembre 2020. Le chômage au sens du BIT concerne 5,8 % de la population active travaillant en Belgique, contre 5,2 % un an auparavant.

Contexte international – La reprise économique reste tributaire de la situation sanitaire

En 2020, la crise sanitaire a affecté l’ensemble des économies occidentales, en particulier les secteurs du commerce, des transports et de l’hébergement-restauration, provoquant un recul inédit de la consommation privée. Au quatrième trimestre, la production industrielle s’est maintenue, tandis que la consommation a davantage été affectée par le renforcement des mesures de restrictions (confinements et couvre-feux notamment). Le maintien de ces mesures en Europe depuis le début de l’année 2021 fait craindre une nouvelle baisse de l’activité dans les pays les plus touchés.

Contexte national – En France, la baisse d’activité économique liée au deuxième confinement a été plus limitée que prévu

Au quatrième trimestre 2020, le deuxième confinement a conduit à une baisse du PIB d’ampleur plus limitée que le premier (- 1,4 % par rapport au troisième trimestre), affectant surtout les secteurs les plus exposés aux mesures de restrictions (hébergement-restauration, transports, loisirs…). La consommation des ménages a davantage diminué (- 5,4 %), du fait de la fermeture des commerces « non-essentiels » en novembre et malgré le net rebond observé en décembre. Au total, en moyenne annuelle, le PIB français a diminué de 8,2 % en 2020.

Début 2021, le renforcement des mesures de restrictions (couvre-feu avancé à 18h, fermetures de centres commerciaux, confinements locaux…) aurait limité la reprise de la consommation. La production industrielle a quant à elle à nouveau progressé en janvier, accentuant le contraste avec les services les plus affectés.

Publication rédigée par :Liliane Clément, Florent Isel, Marie-Laure Kayali, Brigitte Martin, Thibaut Martini, Béatrice Neiter, Loic Rousseau (Insee)

Pour en savoir plus

« Un an après », Note de conjoncture, Insee, mars 2021.

Tableau de bord Grand Est, mars 2021.

« L’économie tente de résister à la crise sanitaire », Insee Conjoncture Grand Est, n° 25, janvier 2021.