Insee Flash Martinique · Mars 2021 · n° 148

Martinique - 13 % d’écart de salaires entre les femmes et les hommes au sein de la fonction publique d’État

En 2018, plus de 64 % des agents de la fonction publique martiniquaise sont des femmes. Cette féminisation se retrouve également en Guadeloupe (62 %), en Guyane (59 %) et en France métropolitaine (65 %). En Martinique, l’âge moyen des femmes au sein de la fonction publique est proche de celui des hommes (49 ans pour les femmes et de 51 ans pour les hommes). En France métropolitaine, l’âge moyen des femmes est de 45 ans et celui des hommes et de 46 ans.

La fonction publique hospitalière (FPH) est la plus féminisée des trois versants de la fonction publique avec 71 % de personnel féminin. Cette part est de 67 % dans la fonction publique d’État (FPE) et de 59 % dans la fonction publique territoriale (FPT). Cette surreprésentation féminine est plus accentuée en France métropolitaine au sein de la FPH (78 %).

L’écart de rémunération entre les femmes et les hommes est plus important au sein de la FPE (13 %), il représente 455 euros pour un salaire moyen de 3 626 euros en équivalent temps plein (EQTP). Deux raisons principales expliquent ces inégalités de salaire. D’une part, il y a une surreprésentation des femmes dans les corps de métiers les moins rémunérateurs tels que l’éducation, la santé et le social. Ainsi, les ministères les plus féminisés sont ceux du Travail , et de la Santé (72 %) et de l’Éducation nationale et l’enseignement supérieur (72 %), où les rémunérations sont moindres. D’autre part, les femmes occupent plus souvent des postes de faibles niveaux hiérarchiques ou avec moins de responsabilités. En effet, au sein de la FPE, les hommes sont plus nombreux parmi les agents de la catégorie A+ (emploi de direction et de l’encadrement supérieur). Au contraire, les agents de la catégorie A sont majoritairement des femmes, essentiellement des enseignantes (figure 1). De même au sein de la FPT, les hommes sont nombreux parmi les agents de la catégorie A+ tandis que les femmes sont plus présentes parmi les agents de la catégorie A. Cependant, l’écart de rémunération y est plus faible (7 %). Cette moindre présence féminine dans la catégorie A+ existe aussi au niveau national et s’explique par un taux de promotions plus faible chez les femmes (Pour en savoir plus). Par ailleurs, au sein de la FPH, les rémunérations entre les femmes et les hommes sont proches.

Dans la fonction publique, le recours au temps partiel constitue une autre source d’écart de rémunération selon les sexes. C’est au sein de la FPT que les femmes utilisent plus largement le temps partiel (9 %), alors que seuls 2 % des hommes y ont recours. La différence est moins importante dans les deux autres versants de la fonction publique.

La différence de durée de travail est la plus élevée au sein de la FPE : les femmes y travaillent en moyenne 1 heure de moins que les hommes par semaine. Hors enseignement, cette différence est plus faible : moins de 42 minutes. Elle est de 36 minutes au sein de la FPT.

Une autre source de différence de rémunération entre les femmes et les hommes est l’attribution des primes. Au sein de la fonction publique, les primes reconnaissent le mérite de l’agent. Elles incluent également les indemnités de résidence et le supplément familial de traitement, les rémunérations des heures supplémentaires et les rachats de jours de congé dans le cadre du compte épargne temps. Ces primes intègrent enfin les traitements majorés en raison du coût de la vie plus élevé en outre-mer. Elles sont bien plus importantes à des niveaux de responsabilités élevées que les hommes occupent plus souvent que les femmes. Le montant annuel des primes et indemnités perçu dans l’année est plus faible pour les femmes au sein de la FPE et FPT (figure 2). Dans la FPE, cette différence est de 5 103 euros par an et dans la FPT, elle est de 1 235 euros. En revanche, les primes sont plus proches au sein de la FPH.