Insee Conjoncture NormandieRebond de l’activité et de l’emploi au 3ᵉ trimestre 2020 en Normandie Note de conjoncture régionale - 3ᵉ trimestre 2020

Laura Le Mains, Bruno Mura, Jean-Louis Reboul, Étienne Silvestre (Insee)

Au 3e trimestre 2020, l'activité économique en Normandie s'est rapprochée de son niveau d'avant-crise, soit un vif rebond par rapport au point très bas atteint lors du premier confinement. Deux secteurs particulièrement impactés bénéficient de cette reprise : la construction retrouve au 3e trimestre une activité normale tandis que l'hôtellerie-restauration connaît un fort redressement en juillet-août. Le deuxième confinement devrait cependant à nouveau nettement impacter l’activité des deux derniers mois de l’année (- 12 % en novembre et - 8 % en décembre). Il apparaît notamment que le secteur du tourisme devrait à nouveau chuter en cette fin d’année. L’emploi salarié rebondit au 3e trimestre (+ 1,6 %), après deux trimestres de baisse, et l’intérim progresse à nouveau (+ 25 %). L’impact de la crise se traduit dans le taux de chômage qui progresse fortement ce trimestre (+ 1,6 point).

Insee Conjoncture Normandie
No 25
Paru le :Paru le14/01/2021
Laura Le Mains, Bruno Mura, Jean-Louis Reboul, Étienne Silvestre (Insee)
Insee Conjoncture Normandie No 25- Janvier 2021

Une baisse d’activité réduite au 3ᵉ trimestre 2020

Après la brutale chute de l’activité lors du premier confinement (- 31 % en avril), les pertes d’activité se sont réduites au cours des mois suivants (figure 1). En Normandie la baisse d’activité, par rapport à la même période en 2019, n’est plus que de 5 % en août puis de 3 % les mois suivants jusqu’à l’instauration d’un nouveau confinement du 29 octobre au 14 décembre. Le reconfinement se traduit par un recul de l’activité de 12 % en novembre et de 8 % en décembre. Comme les mois précédents, les replis observés en Normandie ne se démarquent pas significativement des évolutions nationales, la structure de l’économie régionale expliquant les différences de contribution des différents secteurs d’activité au recul observé. Ainsi, du fait de sa sur-représentation en Normandie, l’industrie y contribue un peu plus fortement qu’au niveau national à l’inverse du tertiaire marchand, sous-représenté dans la région.

Figure 1Pertes d’activité en Normandie et contributions sectorielles

en %
Pertes d’activité en Normandie et contributions sectorielles (en %)
Agriculture Industrie Construction Services marchands Services non marchands Ensemble
Mars -0,1 -3,2 -2,9 -7,5 -3,0 -16,8
Avr. 0,0 -7,3 -3,7 -12,8 -7,1 -30,9
Mai -0,1 -4,5 -1,3 -7,9 -3,9 -17,7
Juin 0,0 -2,3 -0,8 -4,0 -1,1 -8,3
Juil. 0,0 -1,2 -0,5 -2,8 -0,2 -4,8
Août -0,1 -1,5 0,0 -1,6 0,3 -2,8
Sept. 0,0 -1,1 -0,5 -2,1 0,4 -3,4
Oct. 0,0 -0,4 -0,3 -2,4 0,0 -3,2
Nov. 0,0 -2,3 -0,8 -7,0 -1,6 -11,8
Déc. 0,0 -1,3 -0,5 -5,2 -0,8 -8,0
  • Source : Insee, estimations au 15 décembre 2020 à partir de sources diverses.

Figure 1Pertes d’activité en Normandie et contributions sectorielles

  • Source : Insee, estimations au 15 décembre 2020 à partir de sources diverses.

Une reprise marquée dans l’hôtellerie-restauration …

Les hôtels et restaurants ont été particulièrement touchés par les restrictions liées à la crise sanitaire avec, en particulier, une activité quasiment à l’arrêt en avril et mai 2020. Au premier rebond observé en juin a succédé une reprise plus marquée en juillet (avec des nuitées dans les hôtels normands inférieures de 15 % seulement à celles de juillet 2019), puis en août (- 8 % par rapport à août 2019). Cependant en septembre les nuitées sont en recul de 25 % et en octobre de près de 30 %.

En France métropolitaine, la reprise a été moins forte en juillet-août (respectivement - 36 % et - 24 %) et le recul plus prononcé en septembre-octobre (- 42 % et - 49 %), la différence favorable à la région normande s’expliquant par la clientèle française plus présente. Avec de longues périodes de fermeture, le chiffre d’affaires des hôtels et restaurants normands a chuté de près de 60 % en mars 2020 et de plus de 90 % en avril 2020 par rapport aux mêmes mois de 2019. En mai 2020, le recul était encore de 90 % dans les hôtels et de plus de 75 % dans les restaurants et en juin 2020 de 60 % dans les hôtels et de près de 30 % dans les restaurants. Pendant le 3e trimestre 2020, le chiffre d’affaires est encore resté inférieur à celui de 2019 : selon les mois de 10 à 25 % en deçà dans les hôtels et de 2 à 6 % en deçà dans les restaurants. Les prévisions laissent à penser que le second confinement aura à nouveau un effet négatif sur la fréquentation touristique au 4e trimestre.

… et dans la construction

Comme l’hôtellerie-restauration, le secteur de la construction a été affecté par la crise sanitaire sur les deux premiers trimestres 2020 avec un recul de 5 % du cumul sur 12 mois des logements commencés (figure 2). L’activité a fortement repris dans ce secteur au cours du 3e trimestre 2020, avec une hausse de 1 % du nombre de logements commencés au cours des 12 derniers mois. La Manche, département normand le plus touché par la baisse au 2e trimestre 2020 (- 14 %), affiche la meilleure reprise du 3e trimestre (+ 14 %) à l’inverse du Calvados (- 7 %). Les surfaces de locaux commencés sur 12 mois progressent à nouveau en Normandie (+ 7 % au 3e trimestre 2020 après + 6 % le trimestre précédent), contrairement au niveau national (- 3 % après - 6 % respectivement). Cette progression régionale est portée par les départements de la Seine-Maritime (+ 21 %) et de l’Eure (+ 13 %), les surfaces commencées étant en recul dans les autres départements normands.

Figure 2Évolution du nombre de logements commencés

indice base 100 en décembre 2010
Évolution du nombre de logements commencés (indice base 100 en décembre 2010)
Normandie France hors Mayotte
déc. 2010 100 100
janv. 2011 104,21 101,4
févr. 2011 102,63 102,35
mars 2011 104,74 103,44
avril 2011 105,79 103,85
mai 2011 105,79 105,01
juin 2011 102,11 103,78
juil. 2011 103,16 103,37
août 2011 102,63 102,86
sept. 2011 103,68 102,32
oct. 2011 103,68 101,28
nov. 2011 105,26 102,81
déc. 2011 106,84 104,14
janv. 2012 104,74 103,66
févr. 2012 103,68 103,49
mars 2012 102,63 103,78
avril 2012 100,53 102,2
mai 2012 99,47 99,81
juin 2012 100,53 100
juil. 2012 100,53 99,44
août 2012 101,05 98,77
sept. 2012 97,89 96,76
oct. 2012 97,37 96,13
nov. 2012 93,68 92,64
déc. 2012 88,42 92,59
janv. 2013 87,89 92,28
févr. 2013 88,95 92,49
mars 2013 88,95 91,43
avril 2013 88,95 92,42
mai 2013 88,95 92,71
juin 2013 88,42 92,59
juil. 2013 88,95 92,32
août 2013 87,89 91,89
sept. 2013 86,84 91,91
oct. 2013 84,21 90,48
nov. 2013 84,21 89,37
déc. 2013 86,84 86,59
janv. 2014 86,84 86,22
févr. 2014 86,32 84,65
mars 2014 84,21 83,37
avril 2014 82,63 83,08
mai 2014 81,58 82,42
juin 2014 80,53 81,6
juil. 2014 79,47 81,67
août 2014 80,53 81,28
sept. 2014 82,11 81,4
oct. 2014 81,05 81,26
nov. 2014 79,47 81,31
déc. 2014 76,84 81,4
janv. 2015 75,79 80,75
févr. 2015 76,32 80,9
mars 2015 76,84 80,82
avril 2015 76,32 80,02
mai 2015 75,26 79,47
juin 2015 73,16 80,12
juil. 2015 72,63 79,64
août 2015 71,58 80,12
sept. 2015 69,47 80,48
oct. 2015 71,58 80,65
nov. 2015 73,16 81,72
déc. 2015 75,79 82,98
janv. 2016 75,79 83,29
févr. 2016 76,84 84,53
mars 2016 73,68 84
avril 2016 74,74 84,96
mai 2016 75,26 87,17
juin 2016 75,79 87,43
juil. 2016 74,74 87,72
août 2016 74,21 87,92
sept. 2016 74,74 88,18
oct. 2016 73,68 89,32
nov. 2016 74,21 90,12
déc. 2016 71,58 90,8
janv. 2017 72,11 92,37
févr. 2017 71,05 92,78
mars 2017 74,74 95,13
avril 2017 74,74 95,88
mai 2017 74,74 95,88
juin 2017 75,26 96,85
juil. 2017 77,89 98,52
août 2017 77,89 99,1
sept. 2017 82,11 99,73
oct. 2017 82,11 100,29
nov. 2017 81,05 101,48
déc. 2017 84,21 103,9
janv. 2018 84,21 103,87
févr. 2018 84,74 103,8
mars 2018 84,21 103,22
avril 2018 87,37 103,08
mai 2018 88,42 103
juin 2018 88,95 103,17
juil. 2018 86,84 102,49
août 2018 87,89 102,06
sept. 2018 83,68 101,72
oct. 2018 84,74 102,03
nov. 2018 85,79 101,33
déc. 2018 82,11 99,69
janv. 2019 82,11 99,56
févr. 2019 81,05 99,47
mars 2019 81,05 99,13
avril 2019 77,89 99,15
mai 2019 79,47 98,89
juin 2019 78,42 98,16
juil. 2019 78,42 98,55
août 2019 78,95 98,35
sept. 2019 83,68 98,69
oct. 2019 82,11 98,21
nov. 2019 80,53 98,33
déc. 2019 80,53 98,38
janv. 2020 80,53 98,86
févr. 2020 80 98,79
mars 2020 76,32 96,66
avril 2020 73,68 92,49
mai 2020 71,58 91,28
juin 2020 72,63 91,74
juil. 2020 74,21 91,96
août 2020 75,79 92,98
sept. 2020 73,16 92,74
oct. 2020 74,21 93,17
nov. 2020 76,32 92,47
  • Notes : données mensuelles brutes, en date réelle. Chaque point représente l'évolution du cumul des 12 derniers mois.
  • La ligne verticale rouge représente la fin du trimestre d'intérêt.
  • Source : SDES, Sit@del2.

Figure 2Évolution du nombre de logements commencés

  • Notes : données mensuelles brutes, en date réelle. Chaque point représente l'évolution du cumul des 12 derniers mois.
  • La ligne verticale rouge représente la fin du trimestre d'intérêt.
  • Source : SDES, Sit@del2.

Un nouveau recul de la consommation lors du second confinement

Bon indicateur de la consommation des ménages, le montant des transactions par carte bancaire avait chuté de plus de 40 % en Normandie pendant le premier confinement par rapport à la même période de 2019 (figure 3). Dès la fin du confinement, le 10 mai, il s’est alors nettement redressé, traduisant un phénomène de rattrapage qui s’est accentué pendant les vacances d’été.

Fin octobre, le montant des transactions par carte bancaire réalisées en 2020 en Normandie n’était ainsi inférieur que de 2 % à celui des dix premiers mois de 2019 (- 5 % au niveau national).

Le second confinement se traduit dans la région par un recul du montant des transactions en novembre de 26 % par rapport à novembre 2019 (- 30 % au niveau national). Selon les prévisions, la réouverture fin novembre des commerces « non essentiels » permettrait en décembre de combler près des deux tiers de la baisse de consommation des ménages observée en novembre.

Figure 3Évolution des montants de transactions par carte bancaire par rapport à la même semaine de l'année précédente

en %
Évolution des montants de transactions par carte bancaire par rapport à la même semaine de l'année précédente (en %)
Semaine Normandie France
02/03/20 +2,5 +4,1
09/03/20 +10,6 +8,3
16/03/20 -36,0 -40,3
23/03/20 -54,7 -57,9
30/03/20 -51,1 -54,4
06/04/20 -41,8 -46,5
13/04/20 -45,6 -48,4
20/04/20 -38,1 -41,3
27/04/20 -42,6 -44,7
04/05/20 -31,5 -34,2
11/05/20 +12,6 +3,9
18/05/20 +6,5 -1,3
25/05/20 +5,4 +2,9
01/06/20 +8,2 +2,5
08/06/20 +8,8 +4,3
15/06/20 +12,2 +7,2
22/06/20 -1,1 -4,1
29/06/20 +2,8 -1,5
06/07/20 +12,5 +6,0
13/07/20 +17,5 +8,7
20/07/20 +16,6 +12,1
27/07/20 +8,2 +5,8
03/08/20 +17,7 +15,5
10/08/20 +12,3 +12,4
17/08/20 +11,9 +11,0
24/08/20 +5,8 +4,9
31/08/20 +7,5 +6,0
07/09/20 +6,8 +5,4
14/09/20 +6,8 +4,6
21/09/20 +3,9 +0,8
28/09/20 +2,3 +0,9
05/10/20 +4,9 +2,5
12/10/20 +9,6 +7,3
19/10/20 +6,4 +2,1
26/10/20 +3,3 -2,3
02/11/20 -28,4 -33,3
09/11/20 -22,7 -29,6
16/11/20 -26,7 -28,3
23/11/20 -25,0 -26,9
  • Source : Cartes Bancaires CB, calculs Insee (données hebdomadaires).

Figure 3Évolution des montants de transactions par carte bancaire par rapport à la même semaine de l'année précédente

  • Source : Cartes Bancaires CB, calculs Insee (données hebdomadaires).

L’emploi salarié repart dans tous les secteurs…

Lors du 1er semestre 2020, la crise sanitaire a mis un terme à la progression de l’emploi salarié observée depuis trois ans, avec une baisse de 2,8 % en Normandie. Au 3e trimestre 2020, l’emploi salarié rebondit de 1,6 %, dans la région comme sur le territoire national (hors Mayotte ; figure 4). Cette progression des emplois (+ 18 000) est loin de compenser les pertes du 1er semestre (- 33 000). Sur un an, l’emploi salarié recule de 0,9 % en Normandie ; la baisse est particulièrement nette dans le secteur privé, en recul de 1,4 %, tandis que le secteur public voit ses effectifs salariés augmenter de 0,7 %.

Figure 4Évolution de l'emploi salarié

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
Évolution de l'emploi salarié (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
Emploi salarié total - Normandie Emploi salarié total - France hors Mayotte Emploi salarié privé - Normandie Emploi salarié privé - France hors Mayotte
T4 2010 100 100 100 100
T1 2011 100,12 100,2 100,26 100,27
T2 2011 100,03 100,31 100,16 100,41
T3 2011 99,93 100,25 100,09 100,41
T4 2011 100 100,3 100,16 100,42
T1 2012 99,86 100,32 99,91 100,4
T2 2012 99,69 100,29 99,57 100,33
T3 2012 99,51 100,14 99,37 100,06
T4 2012 99,24 100,03 98,93 99,94
T1 2013 99,25 100,04 98,93 99,91
T2 2013 98,77 99,93 98,31 99,66
T3 2013 98,88 100,09 98,36 99,81
T4 2013 98,79 100,37 98,19 99,95
T1 2014 98,73 100,41 98,06 99,9
T2 2014 98,88 100,44 98,25 99,94
T3 2014 98,67 100,33 97,9 99,76
T4 2014 98,59 100,43 97,67 99,82
T1 2015 98,43 100,38 97,47 99,78
T2 2015 98,37 100,61 97,3 99,99
T3 2015 98,25 100,69 97,22 100,11
T4 2015 98,32 100,88 97,31 100,34
T1 2016 98,29 101,06 97,22 100,55
T2 2016 98,25 101,32 97,17 100,84
T3 2016 98,49 101,59 97,4 101,15
T4 2016 98,49 101,7 97,4 101,29
T1 2017 98,57 102,09 97,55 101,78
T2 2017 98,81 102,4 97,83 102,17
T3 2017 99,01 102,69 98,14 102,62
T4 2017 99,2 103,09 98,48 103,2
T1 2018 99,16 103,23 98,42 103,36
T2 2018 99,15 103,3 98,51 103,51
T3 2018 99,11 103,45 98,5 103,72
T4 2018 99,36 103,76 98,77 104,09
T1 2019 99,56 104,16 99,03 104,57
T2 2019 99,64 104,41 99,06 104,82
T3 2019 99,55 104,58 99,12 105,04
T4 2019 99,93 104,94 99,55 105,51
T1 2020 97,62 102,92 96,65 102,91
T2 2020 97,09 102,08 96,27 102,12
T3 2020 98,63 103,72 97,71 103,79
  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 4Évolution de l'emploi salarié

  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

L’intérim, première variable d’ajustement de l’emploi aux fluctuations de l’activité, s’est contracté de plus de 40 % au 1er trimestre 2020 en Normandie. Il progresse de près de 25 % au cours du 2e puis du 3e trimestre 2020 (figure 5).

Figure 5Évolution de l'emploi intérimaire

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
Évolution de l'emploi intérimaire (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
Normandie France hors Mayotte
T4 2010 100 100
T1 2011 101,88 101,11
T2 2011 103,17 101,55
T3 2011 99,99 100,12
T4 2011 99,56 99,38
T1 2012 93,18 94,99
T2 2012 91,07 91,98
T3 2012 86,83 88,02
T4 2012 86,36 85,4
T1 2013 88,58 88,18
T2 2013 86,76 87,16
T3 2013 91,14 89,79
T4 2013 90,84 90,3
T1 2014 89,98 89,35
T2 2014 94,46 91,19
T3 2014 92,44 88,9
T4 2014 93,54 90,14
T1 2015 93,53 89,77
T2 2015 94,35 93,42
T3 2015 96,71 96,99
T4 2015 98,33 99,63
T1 2016 98,67 99,29
T2 2016 101,05 102,21
T3 2016 106,08 105,52
T4 2016 108,41 110,83
T1 2017 110,33 115,43
T2 2017 114,54 120,29
T3 2017 116,52 124,32
T4 2017 120,63 130,84
T1 2018 120,14 129,6
T2 2018 118,33 127,86
T3 2018 118,62 127,77
T4 2018 119,09 126,56
T1 2019 120,54 127,41
T2 2019 116,28 126,93
T3 2019 114,89 126,51
T4 2019 114,71 126,11
T1 2020 67,33 75,21
T2 2020 83,82 92,47
T3 2020 104,6 113,53
  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 5Évolution de l'emploi intérimaire

  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Hors intérim, l’emploi salarié croît de 0,9 % au 3e trimestre 2020 (après - 1,9 % au 1er semestre). Les pertes ralentissent dans l’industrie (- 0,3 % ; figure 6). Elles s’atténuent dans toutes les branches industrielles, sauf dans la construction automobile (- 0,8 %). Le tertiaire non marchand, porté par le secteur public, progresse vivement (+ 1,5 %). Le tertiaire marchand croît également (+ 1,0 %). Sa hausse est essentiellement liée à l’hébergement-restauration (+ 5,3 %) et aux services aux ménages (+ 3,4 %), particulièrement éprouvés au 1er semestre par le confinement. L’emploi salarié de la construction est aussi orienté à la hausse (+ 0,8 %). Sur un an, l’emploi salarié hors intérim recule de 1,4 % dans l’industrie et le tertiaire marchand, mais progresse de près de 0,5 % dans le tertiaire non marchand et la construction.

Figure 6Évolution de l'emploi salarié par secteur - Normandie

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
Évolution de l'emploi salarié par secteur - Normandie (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
Construction Industrie Tertiaire marchand hors intérim Tertiaire non marchand
T4 2010 100 100 100 100
T1 2011 100 100,03 100,35 99,7
T2 2011 99,22 99,76 100,15 99,73
T3 2011 98,92 99,92 100,16 99,71
T4 2011 99,09 99,73 100,56 99,62
T1 2012 98,4 99,69 100,54 99,91
T2 2012 98,07 99,29 100,31 100,21
T3 2012 98,07 99,26 100,19 100,38
T4 2012 96,89 98,73 99,85 100,31
T1 2013 95,76 98,56 99,82 100,45
T2 2013 94,96 97,89 99,32 100,25
T3 2013 94,31 97,59 99,21 100,64
T4 2013 93,35 97,52 99,04 100,71
T1 2014 92,75 97,11 99,12 100,85
T2 2014 91,9 96,79 99,3 100,93
T3 2014 90,7 96,13 99,26 101,21
T4 2014 89,86 95,89 99,13 101,27
T1 2015 88,53 95,63 98,97 101,37
T2 2015 87,51 95,27 98,92 101,54
T3 2015 86,72 94,9 99,09 101,17
T4 2015 86,11 94,72 99,24 101,24
T1 2016 85,58 94,21 99,34 101,36
T2 2016 85,39 93,92 99,3 101,29
T3 2016 84,59 93,99 99,53 101,48
T4 2016 84,35 93,75 99,45 101,38
T1 2017 84,46 93,65 99,48 101,29
T2 2017 84,43 93,8 99,78 101,26
T3 2017 84,25 94,38 99,97 101,15
T4 2017 84,71 94,71 100,13 100,82
T1 2018 84,42 94,71 100,18 100,81
T2 2018 84,76 94,89 100,47 100,45
T3 2018 84,96 94,84 100,64 100,17
T4 2018 85,48 95,13 100,98 100,26
T1 2019 86,05 95,33 101,24 100,13
T2 2019 86,19 95,43 101,56 100,25
T3 2019 86,78 95,62 101,71 99,76
T4 2019 87,07 95,73 102,37 99,98
T1 2020 86,76 95,27 101,06 99,45
T2 2020 86,46 94,53 99,33 98,63
T3 2020 87,19 94,24 100,34 100,13
  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 6Évolution de l'emploi salarié par secteur - Normandie

  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

… et dans tous les départements normands

L’emploi salarié croît dans tous les départements normands au 3e trimestre 2020, de 1,2 % dans le Calvados et l’Eure à 2,0 % en Seine-Maritime (figure 7). La reprise de l’intérim, générale, est particulièrement vive dans l’Orne (+ 40,6 %). Hors intérim, le tertiaire marchand progresse également partout. Le tertiaire non marchand reprend vivement en Seine-Maritime (+ 2,8 %) alors que la construction reste relativement peu dynamique, tout comme dans la Manche. L’industrie repart dans la Manche (+ 0,5 %) et atténue ses pertes dans les autres départements, sauf dans l’Eure (- 0,7 %). Sur un an, l’emploi salarié recule dans tous les départements, de - 0,7 % dans la Seine-Maritime et l’Orne à - 1,3 % dans le Calvados (recul plus marqué du fait de la prépondérance de l’activité touristique).

Figure 7Évolution de l'emploi salarié total par département

en % par rapport au trimestre précédent
Évolution de l'emploi salarié total par département (en % par rapport au trimestre précédent)
2020T2 2020T3
Calvados -0,78 1,24
Eure -0,27 1,19
Manche -0,64 1,4
Orne -0,64 1,58
Seine-Maritime -0,47 2,01
  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 7Évolution de l'emploi salarié total par département

  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Le recours à l’activité partielle se réduit

En Normandie, comme au niveau national, le recours à l’activité partielle a été fortement mobilisé pour limiter les conséquences économiques et sociales de la crise sanitaire et en particulier l’impact sur l’emploi pendant les fortes baisses d’activité. En effet, alors que moins de 0,5 % des salariés sont en activité partielle d'ordinaire (figure 8), près d'un quart des salariés l’ont été de mi-mars à fin avril 2020, tant en Normandie qu’au niveau national. Avec la fin du premier confinement et le redémarrage de l’activité qui a suivi, le recours à l’activité partielle a ensuite diminué. Au début du 3e trimestre 2020, il concernait encore près de 3 % des salariés normands et moitié moins à la fin de ce trimestre (à un niveau moindre qu’au niveau national pendant toute la période). Les écarts entre les différents départements normands sont faibles : de 0,7 % des salariés dans l’Orne à 1,2 % dans l’Eure, à la fin du 3e trimestre 2020.

Figure 8Évolution de la part de salariés en activité partielle

en %
Évolution de la part de salariés en activité partielle (en %)
Date Normandie France
02/03/20 0,3 0,3
09/03/20 0,3 0,3
16/03/20 1,7 2,0
23/03/20 20,2 20,9
30/03/20 24,6 25,4
06/04/20 25,9 27,5
13/04/20 24,4 26,4
20/04/20 24,6 27,1
27/04/20 24,0 26,5
04/05/20 20,4 22,6
11/05/20 19,3 21,7
18/05/20 15,2 17,9
25/05/20 12,8 15,5
01/06/20 11,0 13,6
08/06/20 6,6 9,1
15/06/20 6,0 8,5
22/06/20 5,4 7,6
29/06/20 4,6 6,8
06/07/20 2,9 4,7
13/07/20 2,4 4,1
20/07/20 2,1 3,6
27/07/20 2,1 3,6
03/08/20 1,6 3,0
10/08/20 1,3 2,5
17/08/20 1,2 2,4
24/08/20 1,4 2,5
31/08/20 1,5 2,7
07/09/20 1,4 2,6
14/09/20 1,4 2,5
21/09/20 1,4 2,5
  • Source : DSN (données hebdomadaires).

Figure 8Évolution de la part de salariés en activité partielle

  • Source : DSN (données hebdomadaires).
Avertissement sur le marché du travail

Au troisième trimestre 2020, le taux de chômage au sens du BIT rebondit fortement après une baisse " en trompe-l'oeil " sur les deux premiers trimestres de l'année. En effet, pour être considéré comme chômeur, il faut être sans emploi, disponible pour travailler et avoir fait des démarches actives de recherche d'emploi. Au cours des deux premiers trimestres de l'année 2020, la période de confinement a fortement affecté les comportements de recherche active d'emploi (en particulier pour les personnes sans emploi dont le secteur d'activité était à l'arrêt), ainsi que la disponibilité des personnes (contrainte de garde d'enfant par exemple). Au total, la nette baisse du chômage au sens du BIT début 2020 ne traduisait pas une amélioration du marché du travail mais un effet de confinement des personnes sans emploi.

L'introduction de la déclaration sociale nominative (DSN) en remplacement du bordereau récapitulatif de cotisations (BRC) peut entraîner des révisions accrues sur les données, durant la phase de montée en charge de la DSN.

Le taux de chômage traduit la dégradation du marché du travail

Après une baisse « en trompe-l’œil » au cours du 1er semestre 2020, le taux de chômage bondit de 1,6 point au 3e trimestre 2020 pour atteindre 8,9 % en Normandie (9,0 % en France hors Mayotte ; figure 9). La hausse est du même ordre dans les départements normands, sauf dans la Manche (+ 1,0 point). Au 2e trimestre 2020, le chômage avait continué de baisser malgré la chute de l’activité. En effet, du fait du confinement et de la situation sanitaire, une partie des personnes au chômage ont interrompu leur recherche active d’emploi ou n’étaient plus disponibles pour travailler. Elles ont ainsi basculé du chômage (au sens du BIT) vers le « halo autour du chômage ». Au 3e trimestre 2020, avec la reprise d’un comportement habituel de recherche d’emploi, le taux de chômage s’est redressé. Sur un an, il progresse de 0,7 point en Normandie (+ 0,6 point au niveau national), attestant d’une réelle dégradation du marché du travail. La hausse est très uniforme selon les départements normands, de 0,7 point dans le Calvados et de 0,6 point dans les autres départements.

Les demandeurs d’emploi les plus vulnérables à la crise actuelle sont les jeunes de moins de 25 ans et d’une manière générale les hommes (avec une évolution de + 5 % tous deux selon les statistiques de Pôle emploi - Dares).

Figure 9Taux de chômage

en %
Taux de chômage (en %)
Normandie France hors Mayotte
T4 2010 9,2 9,2
T1 2011 9,2 9,1
T2 2011 9,1 9,1
T3 2011 9,2 9,2
T4 2011 9,3 9,4
T1 2012 9,5 9,5
T2 2012 9,7 9,7
T3 2012 9,8 9,7
T4 2012 10,2 10,1
T1 2013 10,4 10,3
T2 2013 10,5 10,5
T3 2013 10,3 10,3
T4 2013 10,1 10,1
T1 2014 10,1 10,2
T2 2014 10,1 10,2
T3 2014 10,2 10,3
T4 2014 10,3 10,4
T1 2015 10,2 10,3
T2 2015 10,4 10,5
T3 2015 10,3 10,4
T4 2015 10,2 10,2
T1 2016 10,3 10,3
T2 2016 10,1 10
T3 2016 9,9 9,9
T4 2016 10 10
T1 2017 9,6 9,6
T2 2017 9,5 9,5
T3 2017 9,5 9,5
T4 2017 8,9 9
T1 2018 9,2 9,3
T2 2018 9 9,1
T3 2018 8,9 9
T4 2018 8,6 8,7
T1 2019 8,6 8,7
T2 2019 8,3 8,4
T3 2019 8,2 8,4
T4 2019 8 8,1
T1 2020 7,8 7,9
T2 2020 7,3 7,1
T3 2020 8,9 9
  • Notes : données trimestrielles CVS. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Source : Insee, taux de chômage au sens du BIT et taux de chômage localisé.

Figure 9Taux de chômage

  • Notes : données trimestrielles CVS. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Source : Insee, taux de chômage au sens du BIT et taux de chômage localisé.

Le rebond des créations d’entreprises compense la baisse du 1ᵉʳ semestre 2020

La crise sanitaire s’est répercutée sur les créations d’entreprises en recul de 10 % au 1er trimestre puis de 13 % au 2e trimestre 2020 en Normandie. Avec un bond des créations de près de 50 % au cours du 3e trimestre 2020 dans la région comme au niveau national la baisse des deux premiers trimestres est compensée et les créations d’entreprises atteignent même un niveau record (figure 10).

Tous les secteurs sont concernés, avec plus ou moins d’intensité, par cette reprise : de + 30 % dans l’industrie à + 75 % dans la construction.

Au 3e trimestre 2020, le nombre de défaillances (moins de 300 en Normandie) est resté à un niveau bas comme au trimestre précédent (lié à la fermeture des tribunaux pendant le confinement d’une part et à l’adoption d’ordonnances permettant aux entreprises en difficulté de reporter après le 24 juin leurs demandes d’ouverture de procédure collective d’autre part). Sur un an, le nombre de défaillances d’entreprises a baissé de 31 % en Normandie comme au niveau national.

Figure 10Créations d'entreprises

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
Créations d'entreprises (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
Normandie y compris micro-entrepreneurs France entière y compris micro-entrepreneurs
T4 2010 100 100
T1 2011 94,26 91,9
T2 2011 92,67 92,54
T3 2011 92,76 92,91
T4 2011 92,21 92,89
T1 2012 93,19 95,04
T2 2012 92,71 92,63
T3 2012 91,73 92,83
T4 2012 90,04 90,51
T1 2013 86,33 90,78
T2 2013 90,29 91,2
T3 2013 89,79 90,61
T4 2013 88,73 92,05
T1 2014 90,94 92,54
T2 2014 93,01 92,83
T3 2014 94,45 93,84
T4 2014 93,49 93,84
T1 2015 85,3 88,01
T2 2015 84,17 88,08
T3 2015 83,92 88,63
T4 2015 79,83 90
T1 2016 84,88 91,39
T2 2016 89,73 96,24
T3 2016 86,35 92,94
T4 2016 85,34 92,53
T1 2017 90,6 95,45
T2 2017 85,53 96,06
T3 2017 89,16 100,13
T4 2017 95,36 107,54
T1 2018 101,5 111,76
T2 2018 106,81 117,62
T3 2018 108,27 116,31
T4 2018 113,36 121,95
T1 2019 123,92 132,45
T2 2019 126,87 136,55
T3 2019 128,73 138,07
T4 2019 136,78 145,1
T1 2020 123,36 128,91
T2 2020 107,18 111,27
T3 2020 159,12 165,69
  • Note : données trimestrielles corrigées des variations saisonnières (CVS).
  • Champ : ensemble des activités marchandes hors agriculture.
  • Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene).

Figure 10Créations d'entreprises

  • Note : données trimestrielles corrigées des variations saisonnières (CVS).
  • Champ : ensemble des activités marchandes hors agriculture.
  • Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene).

Encadré 1 - Contexte international – La fin d’année 2020 reste sous le signe de la crise sanitaire

Après le rebond du troisième trimestre 2020, la résurgence de l’épidémie a conduit à durcir les mesures de restrictions, pesant sur l'activité économique du quatrième trimestre en Europe et notamment sur la consommation des ménages. Les services sont a priori davantage affectés par ces mesures que l’industrie. La situation diffère cependant selon les pays, dépendant en Europe de la mise en place de confinements d’intensité variable, tandis qu’aux États-Unis la consommation des ménages aurait été moins affectée. De son côté, la Chine, épargnée par cette deuxième vague épidémique, poursuit sa reprise entamée au printemps 2020.

Encadré 2 - Contexte national – Un deuxième confinement moins pesant que le premier sur l’activité

Après le point bas atteint au deuxième trimestre, l’activité a rebondi de manière très vive au troisième trimestre (+ 18,7 % par rapport au trimestre précédent) et la consommation a quasiment retrouvé son niveau d’avant-crise. Par la suite, le renforcement des mesures de restrictions en octobre puis le confinement instauré en novembre auraient entraîné un nouveau recul de l’activité, de l’ordre de 4 % au quatrième trimestre par rapport au troisième. L’impact aurait cependant été moins fort qu’au printemps. Les secteurs les plus pénalisés auraient été ceux directement soumis aux mesures de restriction (services de transport, hébergement et restauration, activités de loisirs…) tandis que les autres secteurs, tirant parti de l’expérience acquise lors du premier confinement, auraient davantage maintenu leur activité (industrie et construction notamment).

Après une contraction du PIB d’environ 9 % en 2020, le début de l’année 2021 reste marqué par de forts aléas, liés à l’évolution à court terme de la situation sanitaire.

Pour en savoir plus

"La fin d’année 2020 reste sous le signe de la crise sanitaire", Note de conjoncture, décembre 2020

Tableaux de bord de la conjoncture www.insee.fr/fr rubrique Statistiques