Insee Conjoncture Hauts-de-FranceSursaut de l’activité au 3e trimestre 2020 Note de conjoncture régionale - 3ᵉ trimestre 2020

Géraldine Caron, Kévin Fusillier, Delphine Léglise, Julien Marache (Insee), Julie Pariente (Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi)

Au troisième trimestre 2020, entre deux périodes de confinement, l’activité économique retrouve presque son niveau d’avant-crise (écart de − 3,7 % par rapport au 4e trimestre 2019 au niveau national). Dans les Hauts-de-France, l’emploi salarié se redresse, avec + 1,8 %, porté notamment par le dynamisme de l’intérim. Seul l’emploi industriel continue de se replier. Après une baisse en « trompe-l’œil », le taux de chômage enregistre une augmentation d’une ampleur inégalée depuis 1983 (+ 2,3 points), mais la hausse de la demande d’emploi ralentit (+ 0,2 %). Les créations d’entreprises renouent avec une vive croissance. Dans la construction, seuls les permis de construire progressent légèrement ce trimestre. Dans l’hôtellerie, la fréquentation rebondit sans retrouver cependant son niveau de 2019.

Insee Conjoncture Hauts-de-France
No 24
Paru le :Paru le12/01/2021
Géraldine Caron, Kévin Fusillier, Delphine Léglise, Julien Marache (Insee), Julie Pariente (Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi)
Insee Conjoncture Hauts-de-France No 24- Janvier 2021

Rebond de l’emploi entre les deux confinements

Au 3e trimestre 2020, l'activité économique en France retrouve son niveau d’avant-crise (encadrés). Signe de cette amélioration, l’emploi salarié se redresse de + 1,8 % dans les Hauts-de-France (soit 36 200 créations nettes d’emploi) (figure 1), aussi bien dans le secteur privé (+ 27 500) que public (+ 8 700).

Figure 1Évolution de l'emploi salarié

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
Évolution de l'emploi salarié (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
Emploi salarié total - Hauts-de-France Emploi salarié total - France hors Mayotte Emploi salarié privé - Hauts-de-France Emploi salarié privé - France hors Mayotte
T4 2010 100 100 100 100
T1 2011 100,15 100,2 100,13 100,27
T2 2011 100,17 100,31 100,22 100,41
T3 2011 100 100,25 100,09 100,41
T4 2011 99,89 100,3 99,98 100,42
T1 2012 99,82 100,32 99,85 100,4
T2 2012 99,57 100,29 99,53 100,33
T3 2012 99,2 100,14 98,97 100,06
T4 2012 98,81 100,03 98,59 99,94
T1 2013 98,75 100,04 98,55 99,91
T2 2013 98,39 99,93 97,98 99,66
T3 2013 98,58 100,09 98,12 99,81
T4 2013 98,74 100,37 98,09 99,95
T1 2014 98,79 100,41 98,03 99,9
T2 2014 98,68 100,44 97,9 99,94
T3 2014 98,39 100,33 97,53 99,76
T4 2014 98,58 100,43 97,6 99,82
T1 2015 98,52 100,38 97,57 99,78
T2 2015 98,57 100,61 97,57 99,99
T3 2015 98,72 100,69 97,73 100,11
T4 2015 98,84 100,88 97,87 100,34
T1 2016 98,91 101,06 97,95 100,55
T2 2016 99,1 101,32 98,23 100,84
T3 2016 99,31 101,59 98,49 101,15
T4 2016 99,51 101,7 98,69 101,29
T1 2017 99,61 102,09 98,79 101,78
T2 2017 99,76 102,4 98,94 102,17
T3 2017 100,05 102,69 99,5 102,62
T4 2017 100,21 103,09 99,95 103,2
T1 2018 100,12 103,23 99,79 103,36
T2 2018 100,09 103,3 99,93 103,51
T3 2018 100 103,45 99,88 103,72
T4 2018 100,06 103,76 100,01 104,09
T1 2019 100,34 104,16 100,4 104,57
T2 2019 100,45 104,41 100,42 104,82
T3 2019 100,46 104,58 100,28 105,04
T4 2019 100,66 104,94 100,72 105,51
T1 2020 98,68 102,92 98,2 102,91
T2 2020 98,12 102,08 97,85 102,12
T3 2020 99,91 103,72 99,64 103,79
  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 1Évolution de l'emploi salarié

  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Globalement, du fait de la structure de son tissu économique, la situation évolue un peu plus favorablement dans la région qu’en France (+ 1,6 %), y compris sur l’année (– 0,5 % contre – 0,8 %). Tous les départements de la région bénéficient de cette reprise, mais surtout les départements du Nord (+ 2,0 %) et du Pas-de-Calais (+ 1,9 %). La Somme se situe dans la moyenne régionale (+ 1,8 %), l’Oise (+ 1,3 %) et l’Aisne (+ 1,1 %) en deçà. Sur un an, seul le Nord maintient ses effectifs (+ 0,1 %). Ailleurs, l’emploi recule de – 0,8 % dans le Pas-de-Calais à – 1,9 % dans l’Aisne.

S’il reste inférieur à son niveau d’avant-crise, l’emploi salarié au 3e trimestre retrouve un volume comparable à celui de fin 2018 et franchit de nouveau la barre des 2 millions. Les Hauts-de-France comptent ainsi 2 026 200 salariés (dont 496 700 dans le secteur public).

L’intérim décolle, plus qu’en France

Première variable d’ajustement à la crise, l’intérim avait chuté brutalement au 1er trimestre de – 39 %, soit une perte de 27 800 emplois. Après un redémarrage au 2e trimestre (+ 20 %), l’emploi intérimaire accélère au troisième (+ 29 % dans la région et + 23 % au niveau national) (figure 2). Ce sont ainsi 14 900 emplois qui ont été créés dans ce secteur au cours de ce trimestre. Avec un volume de 66 700 missions, la situation dans l’intérim se retrouve au même niveau que celui observé au 3trimestre 2016.

Le regain d’activité dans ce secteur est particulièrement soutenu dans la Somme (+ 36 %) et le Nord (+ 33 %), un peu moins dans les autres départements (de + 17 % dans l’Aisne à + 26 % dans le Pas-de-Calais).

Figure 2Évolution de l'emploi intérimaire

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
Évolution de l'emploi intérimaire (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
Hauts-de-France France hors Mayotte
T4 2010 100 100
T1 2011 102,2 101,11
T2 2011 103,86 101,55
T3 2011 101,71 100,12
T4 2011 102,3 99,38
T1 2012 97,27 94,99
T2 2012 94,2 91,98
T3 2012 86 88,02
T4 2012 82,65 85,4
T1 2013 88,44 88,18
T2 2013 84,54 87,16
T3 2013 87,84 89,79
T4 2013 87,81 90,3
T1 2014 86,7 89,35
T2 2014 90,79 91,19
T3 2014 87,99 88,9
T4 2014 89,76 90,14
T1 2015 90,8 89,77
T2 2015 94,09 93,42
T3 2015 97,59 96,99
T4 2015 101,7 99,63
T1 2016 103,26 99,29
T2 2016 105,4 102,21
T3 2016 108,27 105,52
T4 2016 113,71 110,83
T1 2017 114,16 115,43
T2 2017 115,62 120,29
T3 2017 122,65 124,32
T4 2017 129,5 130,84
T1 2018 124,81 129,6
T2 2018 124,33 127,86
T3 2018 120,83 127,77
T4 2018 119,72 126,56
T1 2019 121,48 127,41
T2 2019 119,69 126,93
T3 2019 117,53 126,51
T4 2019 118,41 126,11
T1 2020 72,11 75,21
T2 2020 86,23 92,47
T3 2020 110,95 113,53
  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 2Évolution de l'emploi intérimaire

  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Au cours des douze mois précédents, l’intérim a cependant perdu près de 4 000 emplois dans les Hauts-de-France, soit un repli de 5,6 %, mais près de deux fois moins qu’au niveau national (– 10 %). Le Pas-de-Calais est le seul département de la région où l’emploi intérimaire s’est stabilisé au cours de la période.

Tous les secteurs redémarrent sauf l’industrie

Au 3e trimestre, comme en France, l’emploi accélère nettement dans la construction et dans le tertiaire (marchand et non marchand) (figure 3)

Figure 3Évolution de l’emploi salarié par secteur

Évolution de l’emploi salarié par secteur
Secteur d’activité Effectif au 3ᵉ trimestre 2020 Évolution par rapport au 2ᵉ trimestre 2020 Évolution sur un an (en %)
En effectif en % France Hors Mayotte (en %)
Agriculture 20 100 + 40 + 0,2 – 0,2 + 0,3
Industrie 281 400 – 700 – 0,2 – 0,2 – 1,9
Construction 110 000 + 1 300 + 1,2 + 1,3 + 1,5
Tertiaire marchand (hors intérim) 831 900 + 10 400 + 1,3 + 1,4 – 0,3
Intérim 66 700 + 14 900 + 28,7 + 22,8 – 5,6
Tertiaire non marchand 716 100 + 10 300 + 1,5 + 1,4 – 0,1
Ensemble 2 026 200 + 36 200 + 1,8 + 1,6 – 0,5
  • Champ : emploi salarié total.
  • Note : données corrigées des variations saisonnières et arrondies pour les effectifs. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Avertissement : les données du secteur agricole sont provisoires suite à des difficultés de traitement de la MSA. L’insee réalise une estimation en prolongeant les tendances des trimestres précédents.
  • Sources : Insee, estimations d’emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

La construction se porte relativement bien en dépit du contexte économique : + 1,2 % sur le trimestre (+ 1,3 % au niveau national). Après une baisse de 0,5 % au trimestre précédent (– 490 emplois), ce secteur emploie 109 900 salariés, son plus haut niveau depuis 6 ans. Le Nord et le Pas-de-Calais sont les départements de la région les plus dynamiques (+ 400 emplois en un trimestre pour chacun). Sur un an, l’emploi augmente de 1,5 % (+ 2,1 % en France), soit un gain de 1 600 emplois.

Le tertiaire marchand (hors intérim) emploie 832 000 personnes au 3e trimestre 2020, un volume proche de celui du début d’année. L’évolution régionale suit la tendance nationale avec + 1,3 % sur le trimestre après une chute de 2,1 % au 1er semestre (– 18 000 emplois). Sur un an, l’emploi dans ce secteur baisse légèrement (– 0,3 %, – 2 400 emplois), mais nettement moins qu’au niveau national (– 1,2 %). Ce trimestre, l’emploi dans ce secteur est tiré vers le haut dans tous les départements de la région, en particulier le Nord (+ 1,4 %) et le Pas-de-Calais (+ 1,2 %). La dynamique provient principalement de l’hébergement et de la restauration (+ 4,2 %, soit + 2 700 salariés) où l’emploi s’était fortement replié au 1er semestre (– 8,5 %, – 5 900 emplois). Avec 68 300 salariés, l’emploi dans ce secteur demeure cependant nettement inférieur à son niveau d’avant-crise (71 500 fin 2019).

L’emploi salarié dans le tertiaire principalement non marchand rebondit de + 1,5 % au 3e trimestre (10 300 créations nettes, une évolution similaire à celle de la France de + 1,4 %). Au 1er semestre, il avait chuté de 1,3 % (9 200 destructions nettes) dans la région contre – 1,1 % en moyenne nationale. Ce trimestre, le principal contributeur à la hausse est le secteur public avec + 1,8 % (soit + 8 700 emplois après – 7 300 au 1er semestre).

Seule l’industrie reste en repli, accentué au 1er semestre par la crise liée à la Covid-19. Les 667 destructions nettes d’emplois au 3e trimestre s’ajoutent aux 4 000 du 1er semestre. L’emploi industriel baisse ainsi de 0,2 % sur trois mois, comme en France, et de 1,9 % sur un an (contre – 1,4 % au niveau national). Les bons chiffres de l’agroalimentaire (+ 600 emplois) ne suffisent pas à compenser les pertes dans les autres secteurs industriels, à commencer par la fabrication d’équipements électriques et électroniques (– 260 emplois) et de matériels de transports (– 200 emplois). Les destructions nettes d’emploi se concentrent dans l’Oise (– 0,7 %), le Pas-de-Calais (– 0,3 %) et l’Aisne (– 0,5 %). Dans le Nord et la Somme, les effectifs sont stables.

Une hausse du chômage d’ampleur inédite

Dans les Hauts-de-France, 10,8 % de la population active est au chômage au 3e trimestre 2020 (contre 9,0 % en France hors Mayotte). Le taux de chômage régional augmente ainsi de 2,3 points ce trimestre, après une baisse en « trompe-l’œil » de 1,0 point au trimestre précédent. C’est non seulement la plus forte hausse observée en France métropolitaine (+ 1,8 point en moyenne nationale), mais aussi depuis la création de la série des taux de chômage localisés en 1983. Après un 2e trimestre, où le confinement avait freiné la recherche d’emploi et réduit la disponibilité d’un grand nombre de personnes (avertissement), le 3e trimestre était entièrement « déconfiné ». C’est pourquoi les recherches d’emploi ont fortement repris (+ 63 700 chômeurs au sens du BIT dans la région). Le taux de chômage revient ainsi à son niveau du 1er trimestre 2019, faisant des Hauts-de-France la région de France métropolitaine la plus touchée par le chômage devant l’Occitanie (10,5 %) et Provence-Alpes-Côte d’Azur (10,2 %).

La situation se détériore fortement au 3e trimestre dans tous les départements de la région. Elle varie de + 2,7 points pour l’Aisne à + 1,9 point pour l’Oise et le Pas-de-Calais. Les taux de chômage de l’Aisne (12,4 %), du Nord (11,1 %), de la Somme (10,6 %) et du Pas-de-Calais (10,5 %) figurent parmi les plus élevés de France. La situation est moins mauvaise dans l’Oise (9,2 %), mais gravite toujours autour de la moyenne nationale.

Le chômage augmente dans toutes les zones d’emploi des Hauts-de-France (figure 4). Cette évolution est la plus marquée dans la zone de Maubeuge (+ 3,2 points), puis viennent celles de Calais, Roubaix-Tourcoing, Saint-Quentin et Cambrai (+ 2,8 points chacune). Avec désormais, respectivement 14,1 % et 14,0 % de leur population active au chômage, Maubeuge et Calais restent parmi les territoires les plus touchés par le chômage de France métropolitaine (4e et 5e rangs). À l’inverse, Arras (7,7 %) se classe avec Berck (7,8 %) parmi les zones d’emploi les plus épargnées de la région.

Figure 4Taux de chômage localisés par zone d’emploi

Taux de chômage localisés par zone d’emploi
Code Zone d’emploi Taux de chômage 3e trim 2020 (en %) Évolution sur un trimestre (en points)
3201 Abbeville 10,1 1,8
3202 Amiens 10,7 2,5
3203 Arras 7,7 1,7
3204 Berck 7,8 1,3
3205 Béthune 10,4 2
3206 Boulogne-sur-Mer 10,4 1,9
3207 Calais 14,1 2,8
3208 Cambrai 11,8 2,8
3209 Château-Thierry 10,7 2,4
3210 Compiègne 9,2 1,9
3211 Creil 9,4 1,9
3212 Douai 12,6 2,5
3213 Dunkerque 10,8 2,2
3214 Laon 10,7 2,4
3215 Lens 12,8 2,4
3216 Lille 8,6 1,8
3217 Maubeuge 14,0 3,2
3218 Roubaix-Tourcoing 12,8 2,8
3219 Saint-Omer 9,2 1,7
3220 Saint-Quentin 13,1 2,8
3221 Soissons 9,9 1,9
3222 Valenciennes 13,7 3
3254 Beauvais - partie Hauts de France 9,5 1,9
3258 La Vallée de la Bresle - Vimeu - partie Hauts de France 10,6 2
  • Note de lecture : le taux de chômage de la zone d’emploi de Dunkerque augmente de 2,2 points ce trimestre pour atteindre 10,8 % de sa population active.
  • Note : données corrigées des variations saisonnières, provisoires pour le 3e trim. 2020.
  • Source : Insee, taux de chômage localisé.

Figure 4Taux de chômage localisés par zone d’emploi

  • Note de lecture : le taux de chômage de la zone d’emploi de Dunkerque augmente de 2,2 points ce trimestre pour atteindre 10,8 % de sa population active.
  • Note : données corrigées des variations saisonnières, provisoires pour le 3e trim. 2020.
  • Source : Insee, taux de chômage localisé.
AVERTISSEMENT SUR LE MARCHÉ DU TRAVAIL :

Au 3e trimestre 2020, le taux de chômage au sens du BIT rebondit fortement après une baisse « en trompe-l’œil » sur les deux premiers trimestres de l’année. En effet, pour être considéré comme chômeur, il faut être sans emploi, disponible pour travailler et avoir fait des démarches actives de recherche d’emploi. Au cours des deux premiers trimestres de l’année 2020, la période de confinement a fortement affecté les comportements de recherche active d’emploi (en particulier pour les personnes sans emploi dont le secteur d’activité était à l’arrêt), ainsi que la disponibilité des personnes (contrainte de garde d’enfant par exemple). Au total, la nette baisse du chômage au sens du BIT début 2020 ne traduisait pas une amélioration du marché du travail mais un effet de confinement des personnes sans emploi.

L’introduction de la déclaration sociale nominative (DSN) en remplacement du bordereau récapitulatif de cotisations (BRC) peut entraîner des révisions accrues sur les données, durant la phase de montée en charge de la DSN.

La demande d’emploi A, B, C augmente de 0,2 %

Après la forte augmentation du trimestre dernier (+ 4,4 %), la demande d’emploi de catégories ABC progresse de + 0,2 % dans la région (+ 1 290 personnes) au 3e trimestre 2020 (par rapport au 2e trimestre). Cette évolution trimestrielle masque toutefois des situations contrastées d’un mois sur l’autre : – 0,4 % en juillet (par rapport à juin), + 0,1 % en août (par rapport à juillet) et – 1,2 % en septembre (par rapport à août). En moyenne nationale, le marché du travail au 3trimestre affiche une situation plus favorable avec une baisse de 0,5 %, mais, le trimestre précédent, l’impact de la crise sanitaire était plus prononcé qu’en région (+ 6,7 %).

Dans quatre départements de la région, la demande d’emploi augmente ce trimestre : de la plus modérée dans la Somme (+ 0,1 %) à la plus marquée dans l’Aisne (+0,8 %), en passant par le Nord (+ 0,5 %) et l’Oise (+ 0,7 %). à l’inverse, elle diminue dans le Pas-de-Calais (– 0,8 %).

Le nombre de demandeurs d’emploi tenus de rechercher un emploi et sans activité (catégorie A) s’établit en Hauts-de-France à 381 660 au 3trimestre, soit une chute de – 9,5 % par rapport au trimestre précédent contre – 12 % en France métropolitaine. Ce recul fait suite au bond de 19 % au 2e trimestre, qui s’expliquait par la bascule des demandeurs de catégorie B et C en activité réduite vers la catégorie A. En effet, le confinement généralisé des six premières semaines du trimestre a conduit à ce qu’une majeure partie des demandeurs d’emploi B et C ne soient plus en mesure d’exercer une activité professionnelle, même de quelques heures. Au cours du 3trimestre, la tendance s’inverse car la levée des restrictions rend de nouveau possible l’activité réduite. Ainsi, après un passage transitoire en catégorie A, les demandeurs d’emploi augmentent de + 7,7 % pour la catégorie B (activité réduite courte inférieure ou égale à 78 h sur un mois) et de + 35 % pour la catégorie C (activité réduite longue supérieure ou égale à 79 h sur un mois).

Le nombre de demandeurs d’emploi de catégories ABC inscrits depuis moins d’un an baisse de 2,3 % sur le trimestre, tandis que celui des inscrits depuis plus d’un an progresse de 2,8 % (+ 3,0 % en France métropolitaine). La part de demandeurs d’emploi ABC de longue durée augmente de 1,3 point ce trimestre et représente désormais 51 % de la demande d’emploi (48 % en moyenne nationale).

Ce trimestre, la demande d’emploi de catégorie ABC augmente pour les femmes comme pour les hommes avec respectivement + 0,3 % et + 0,2 %. Pour les demandeurs d’emploi de moins de 25 ans, la situation s’améliore un peu au 3e trimestre avec – 1,2 %, après le bond de + 8,3 % au trimestre précédent. Le nombre d’inscrits de 25 à 49 ans progresse de + 0,4 % et celui des 50 ans ou plus de + 0,7 %.

Construction : évolution contrastée selon les départements

Au cours des 12 derniers mois, 24 800 logements ont été autorisés à la construction dans la région, soit 5,3 % de moins que le volume observé au trimestre précédent (– 3,4 % au niveau national) (figure 5). Dans la région, la baisse concerne tous les départements, à l’exception de l’Oise en très légère hausse (+ 1,9 %) .

Figure 5Évolution du nombre de logements autorisés à la construction

indice base 100 en décembre 2010
Évolution du nombre de logements autorisés à la construction (indice base 100 en décembre 2010)
Hauts-de-France France hors Mayotte
déc. 2010 100 100
janv. 2011 101,53 101,57
févr. 2011 102,14 101,78
mars 2011 101,83 101,19
avril 2011 102,45 100,98
mai 2011 103,98 102,6
juin 2011 103,67 102,87
juil. 2011 103,98 103,08
août 2011 103,67 104,27
sept. 2011 105,2 105,82
oct. 2011 107,03 106,51
nov. 2011 107,65 107,5
déc. 2011 110,4 108,57
janv. 2012 110,4 108,36
févr. 2012 110,7 108,54
mars 2012 109,79 108,52
avril 2012 110,4 109,05
mai 2012 108,56 107,69
juin 2012 106,73 107,16
juil. 2012 103,36 106,41
août 2012 103,98 106,66
sept. 2012 101,53 104,46
oct. 2012 101,22 103,96
nov. 2012 100,31 102,89
déc. 2012 97,86 101,09
janv. 2013 97,86 101,26
févr. 2013 101,53 102,74
mars 2013 105,5 103,04
avril 2013 104,28 101,34
mai 2013 103,67 99,33
juin 2013 104,28 97,63
juil. 2013 107,03 95,64
août 2013 104,89 92,48
sept. 2013 101,83 90,99
oct. 2013 100,92 90,39
nov. 2013 97,25 89,61
déc. 2013 94,5 88,69
janv. 2014 91,13 86,6
févr. 2014 85,32 83,54
mars 2014 78,9 82,62
avril 2014 76,45 81,4
mai 2014 72,78 81,4
juin 2014 70,03 81,4
juil. 2014 66,06 81,8
août 2014 68,5 81,55
sept. 2014 69,42 81,7
oct. 2014 70,34 80,8
nov. 2014 71,87 79,87
déc. 2014 72,48 79,75
janv. 2015 73,39 79,52
févr. 2015 73,09 78,99
mars 2015 71,87 78,07
avril 2015 71,87 79,02
mai 2015 71,56 78,51
juin 2015 72,48 79,39
juil. 2015 72,78 79,23
août 2015 70,95 80,19
sept. 2015 70,64 81,05
oct. 2015 69,72 81,68
nov. 2015 71,25 83,64
déc. 2015 71,87 84,86
janv. 2016 70,95 85,17
févr. 2016 71,25 86,62
mars 2016 71,25 86,93
avril 2016 72,17 87,94
mai 2016 74,31 89,91
juin 2016 74,92 90,3
juil. 2016 77,68 91,29
août 2016 79,2 92,38
sept. 2016 83,49 94,49
oct. 2016 85,32 95,18
nov. 2016 85,32 96,06
déc. 2016 85,32 97,17
janv. 2017 87,46 97,88
févr. 2017 88,07 98,07
mars 2017 89,91 100,21
avril 2017 89,6 100,06
mai 2017 91,44 100,88
juin 2017 92,97 101,97
juil. 2017 92,97 103,31
août 2017 91,74 103,73
sept. 2017 91,44 104
oct. 2017 90,21 104,48
nov. 2017 90,21 103,56
déc. 2017 89,91 103,25
janv. 2018 88,99 103,41
févr. 2018 91,74 103,98
mars 2018 92,66 102,64
avril 2018 95,11 102,66
mai 2018 95,41 102,37
juin 2018 92,66 100,96
juil. 2018 90,52 99,62
août 2018 90,21 99,2
sept. 2018 90,83 98,26
oct. 2018 90,21 98,07
nov. 2018 90,52 97,84
déc. 2018 90,83 96,52
janv. 2019 91,74 96,21
févr. 2019 88,07 94,76
mars 2019 87,16 94,14
avril 2019 83,49 94,45
mai 2019 82,26 93,82
juin 2019 80,43 93,61
juil. 2019 82,26 94,05
août 2019 80,43 93,09
sept. 2019 77,06 91,75
oct. 2019 76,76 92,31
nov. 2019 77,06 92,25
déc. 2019 79,82 93,7
janv. 2020 79,51 94,32
févr. 2020 80,43 95,08
mars 2020 79,51 94,64
avril 2020 78,9 89,95
mai 2020 76,15 86,51
juin 2020 80,43 85,4
juil. 2020 76,45 83,14
août 2020 76,76 82,43
sept. 2020 77,06 82,24
oct. 2020 76,76 80,84
nov. 2020 76,15 81,47
  • Notes : données mensuelles brutes, en date réelle. Chaque point représente l'évolution du cumul des 12 derniers mois.
  • La ligne verticale rouge représente la fin du trimestre d'intérêt.
  • Source : SDES, Sit@del2.

Figure 5Évolution du nombre de logements autorisés à la construction

  • Notes : données mensuelles brutes, en date réelle. Chaque point représente l'évolution du cumul des 12 derniers mois.
  • La ligne verticale rouge représente la fin du trimestre d'intérêt.
  • Source : SDES, Sit@del2.

Inversement, le nombre de permis de construire de logements neufs repart à la hausse, et ce de façon un peu plus marquée dans la région (+ 1,7 %) qu’au niveau national (+ 1,0 %). Toutefois, seuls les départements du Nord et de l’Oise contribuent à cette reprise avec respectivement + 4,4 % et + 7,2 %.

Les volumes de surfaces de plancher de locaux autorisés diminuent de – 1,6 % en glissement du cumul annuel sur un trimestre en moyenne régionale, contre – 0,8 % au niveau national. Cependant, seul le département de la Somme évolue fortement à la baisse (− 31 % en glissement du cumul annuel sur un trimestre). Dans les autres départements, les volumes sont même en légère augmentation.

Le nombre de mises en chantier de locaux recule également dans les Hauts-de-France (− 2,9 % en glissement du cumul annuel sur un trimestre contre − 3,4 % au niveau national) du fait d’un effondrement dans l’Aisne (− 36 %). Le Nord enregistre également une légère baisse de 2,5 % alors que la situation dans les autres départements est plutôt stable.

La fréquentation hôtelière reste en berne

Après un 2e trimestre où le confinement a durement touché le secteur touristique, la fréquentation dans l’hôtellerie des Hauts-de-France repart ce trimestre sans retrouver son niveau de 2019. Le taux d’occupation baisse de 11 points par rapport à l’année dernière pour s’établir à 51 %. En France métropolitaine, ce taux est légèrement supérieur (52 %), mais le repli est plus important (− 18 points).

Entre juillet et septembre, 1,6 million de nuitées ont été consommées dans la région, soit une diminution de 25 % par rapport à la même période en 2019 (− 34 % au niveau national). Ceci s’explique par un recul de la fréquentation résidente (− 14 %) et surtout non résidente (− 51 %). Cette dernière ne représente plus que 19 % des nuitées, contre 29 % un an auparavant. Au niveau national, l’absence de la clientèle non-résidente est plus marquée (− 72 % des nuitées), à l’inverse de celle des résidents (− 10 %).

Au niveau départemental, l’hôtellerie dans la Somme et du Pas-de-Calais, grâce à leur façade littorale, s’en sort mieux (respectivement − 17 % et − 18 % du nombre de nuitées). Dans l’Aisne, l’Oise et le Nord, le nombre de nuitées diminue de respectivement 25 %, 25 % et 33 %.

Reprise exceptionnelle des créations d’entreprise

Avec 15 255 entreprises créées au 3e trimestre, l’entreprenariat renoue avec son dynamisme d’avant crise (figure 6). Sur un trimestre, la hausse atteint 50 % dans la région (49 % en France) et plus de 20 % sur un an. Tous les départements de la région s’inscrivent dans cette tendance.

Sur le trimestre, les créations d’entreprises augmentent particulièrement dans les secteurs du commerce, transports, hébergement et restauration (+ 61 %) en lien notamment avec le développement des services de livraison à domicile.

Figure 6Créations d'entreprises

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
Créations d'entreprises (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
Hauts-de-France y compris micro-entrepreneurs France entière y compris micro-entrepreneurs
T4 2010 100 100
T1 2011 95,22 91,9
T2 2011 94,45 92,54
T3 2011 96,2 92,91
T4 2011 101 92,89
T1 2012 97,77 95,04
T2 2012 97,17 92,63
T3 2012 97,65 92,83
T4 2012 90,5 90,51
T1 2013 94,22 90,78
T2 2013 93,08 91,2
T3 2013 92,18 90,61
T4 2013 93,77 92,05
T1 2014 92,88 92,54
T2 2014 94,44 92,83
T3 2014 95,67 93,84
T4 2014 92,22 93,84
T1 2015 90,93 88,01
T2 2015 87,31 88,08
T3 2015 85,86 88,63
T4 2015 86,68 90
T1 2016 88,12 91,39
T2 2016 94,1 96,24
T3 2016 87,27 92,94
T4 2016 89,11 92,53
T1 2017 90,99 95,45
T2 2017 92,18 96,06
T3 2017 94,12 100,13
T4 2017 100,64 107,54
T1 2018 106,77 111,76
T2 2018 107,51 117,62
T3 2018 105,23 116,31
T4 2018 112,12 121,95
T1 2019 123,6 132,45
T2 2019 130,48 136,55
T3 2019 137,71 138,07
T4 2019 141,05 145,1
T1 2020 124,35 128,91
T2 2020 110,91 111,27
T3 2020 166,41 165,69
  • Note : données trimestrielles corrigées des variations saisonnières (CVS).
  • Champ : ensemble des activités marchandes hors agriculture.
  • Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene).

Figure 6Créations d'entreprises

  • Note : données trimestrielles corrigées des variations saisonnières (CVS).
  • Champ : ensemble des activités marchandes hors agriculture.
  • Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene).
Avertissement sur les défaillances d’entreprises

Le confinement ayant retardé l’enregistrement des dates de caractérisation et de déclaration de cessation de paiement par les juridictions commerciales et réglementaires idoines, la baisse des défaillances d’entreprises observée au 3e trimestre 2020 ne traduit pas une réduction du nombre d’entreprises en difficulté dans la région et n’est donc pas reprise ici.

Encadré 1 - Contexte national : un deuxième confinement moins pesant que le premier sur l’activité

Après le point bas atteint au deuxième trimestre, l’activité a rebondi de manière très vive au 3e trimestre (+ 18,7 %) par rapport au trimestre précédent) et la consommation y a quasiment retrouvé son niveau d’avant-crise. Par la suite, le renforcement des mesures de restrictions en octobre puis le confinement instauré en novembre auraient entraîné un nouveau recul de l’activité, de l’ordre 4 % au 4trimestre par rapport au 3e. L’impact aurait cependant été moins fort qu’au printemps. Les secteurs les plus pénalisés auraient été ceux directement soumis aux mesures de restriction (services de transport, hébergement et restauration, activités de loisirs…) tandis que les autres secteurs, tirant parti de l’expérience acquise lors du premier confinement, auraient davantage maintenu leur activité (industrie et construction notamment). Après une contraction du PIB d’environ 9 % en 2020, le début de l’année 2021 reste marqué par de forts aléas, liés à l’évolution à court terme de la situation sanitaire.

Encadré 2 - Contexte international : la fin d’année 2020 reste sous le signe de la crise sanitaire

Après le rebond du troisième trimestre 2020, la résurgence de l’épidémie a conduit à durcir les mesures de restrictions, pesant sur l’activité économique du quatrième trimestre en Europe et notamment sur la consommation des ménages. Les services sont a priori davantage affectés par ces mesures que l’industrie. La situation diffère cependant selon les pays, dépendant en Europe de la mise en place de confinements d’intensité variable, tandis qu’aux États-Unis la consommation des ménages aurait été moins affectée. De son côté, la Chine, épargnée par cette deuxième vague épidémique, poursuit sa reprise entamée au printemps 2020.

Pour en savoir plus

Tableau de bord de la conjoncture des Hauts-de-France sur insee.fr

« L’emploi salarié au plus bas depuis 5 ans », Insee Conjoncture Hauts-de-France, n°23, octobre 2020

« Bilan économique 2019 – Hauts-de-France », Insee Conjoncture Hauts-de-France, n°22, juin 2020

« Point de conjoncture nationale du 15 décembre 2020 », Insee Note de conjoncture, décembre 2020

« Ouvrir dans un nouvel ongletLes demandeurs d’emploi inscrits à Pôle Emploi au 3e trimestre en Hauts-de-France », Direccte, Info Emploi en bref, octobre 2020

« Ouvrir dans un nouvel ongletRebond de l’activité économique au 3e trimestre 2020 », Urssaf, Stat’UR n°22 Conjoncture, décembre 2020