Insee Conjoncture RéunionL’emploi salarié retrouve son niveau d’avant la crise sanitaire Note de conjoncture régionale - 3ᵉ trimestre 2020

Daniel Ah-Son, Aurore Fleuret, Anne Jonzo, Nathalie Poleya (Insee)

L’économie réunionnaise se redresse au 3e trimestre, après avoir fortement subi l’impact de la crise sanitaire depuis la mi-mars 2020. Après deux trimestres consécutifs de baisse, l’emploi salarié repart à la hausse : + 1,6 % par rapport au trimestre précédent, et 4 200 emplois créés en un trimestre. De fait, il se situe même légèrement au-dessus de son niveau de la fin 2019, avant la crise. La Réunion est la seule région française dans ce cas. La hausse concerne davantage le secteur privé (+ 2 %) que public, et touche quasiment tous les secteurs d’activité. Malgré ce rebond de l’emploi au troisième trimestre, le commerce, le transport et l’hébergement-restauration n’ont pas retrouvé leur niveau d’activité de la fin 2019 : au total, 1 000 emplois ont été perdus dans l’ensemble de ces trois secteurs. Et l’emploi reste soutenu par le recours à l’activité partielle : en octobre, le nombre d’heures rémunérées est inférieur de 1 % à son niveau de l’année précédente. Par ailleurs, au troisième trimestre, après le confinement, les personnes sans emploi et souhaitant travailler se sont remises à rechercher activement un emploi. En conséquence, le taux de chômage au sens du Bureau international du travail (BIT) réaugmente pour s’établir à 19 % fin septembre, soit un niveau proche de celui de la fin 2019. C’est le cas également pour le sous-emploi qui concerne 9 % des personnes en activité. Autre signe de reprise de l’activité, les créations d’entreprises sont dynamiques au troisième trimestre à La Réunion : + 10 % entre avril et septembre par rapport à l’année précédente, contre seulement + 1 % au niveau national.

Insee Conjoncture Réunion
No 15
Paru le :Paru le14/01/2021
Daniel Ah-Son, Aurore Fleuret, Anne Jonzo, Nathalie Poleya (Insee)
Insee Conjoncture Réunion No 15- Janvier 2021

Fin septembre 2020, 266 600 salarié·es travaillent à La Réunion, secteurs privé et public confondus. Les 4 200 emplois créés entre fin juin et fin septembre compensent les 3 600 emplois perdus sur les six premiers mois de l’année. L’emploi dépasse ainsi son niveau d’avant-crise avec 600 emplois de plus par rapport à fin 2019. La Réunion est la seule région française à ne pas avoir perdu d’emplois depuis fin 2019. Toutefois, la crise a cassé la dynamique de l’emploi observée en 2019.

La Réunion moins impactée que les autres régions par la crise sanitaire

À La Réunion comme ailleurs, l’emploi rebondit entre fin juin et fin septembre, après deux trimestres consécutifs de baisse : + 1,6 % après - 0,7 % aux premier et deuxième trimestres 2020 (figure 1). Depuis juillet, les embauches se font d’ailleurs au même rythme qu’en 2019, alors qu’elles avaient fortement ralenti pendant la crise sanitaire. Au niveau national, l’emploi rebondit également de 1,6 % mais il avait davantage diminué aux premier et deuxième trimestres. Entre janvier et octobre, les embauches ont d’ailleurs baissé deux fois plus en France que dans l’île.

Figure 1L’emploi salarié rebondit au troisième trimestreÉvolution de l'emploi salarié

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
L’emploi salarié rebondit au troisième trimestre (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
Emploi salarié total - La Réunion Emploi salarié total - France hors Mayotte Emploi salarié privé - La Réunion Emploi salarié privé - France hors Mayotte
T4 2010 100 100 100 100
T1 2011 100,32 100,2 101,1 100,27
T2 2011 100,84 100,31 100,93 100,41
T3 2011 102,14 100,25 102,7 100,41
T4 2011 103,28 100,3 103,26 100,42
T1 2012 103,22 100,32 103,17 100,4
T2 2012 103,96 100,29 103,76 100,33
T3 2012 103,29 100,14 103,36 100,06
T4 2012 103,39 100,03 103,52 99,94
T1 2013 102,59 100,04 102,21 99,91
T2 2013 103,92 99,93 103,3 99,66
T3 2013 104,7 100,09 103,9 99,81
T4 2013 106,55 100,37 104,72 99,95
T1 2014 107,63 100,41 105,77 99,9
T2 2014 107,68 100,44 105,92 99,94
T3 2014 108,44 100,33 106,96 99,76
T4 2014 109,75 100,43 107,75 99,82
T1 2015 110,99 100,38 108,53 99,78
T2 2015 110,9 100,61 108,16 99,99
T3 2015 111,3 100,69 108,94 100,11
T4 2015 112,28 100,88 109,97 100,34
T1 2016 112,7 101,06 110,51 100,55
T2 2016 113,32 101,32 111,01 100,84
T3 2016 113,31 101,59 111,18 101,15
T4 2016 113,54 101,7 111,82 101,29
T1 2017 114,28 102,09 112,97 101,78
T2 2017 114,78 102,4 113,39 102,17
T3 2017 114,41 102,69 113,17 102,62
T4 2017 114,88 103,09 114,05 103,2
T1 2018 114,31 103,23 114,43 103,36
T2 2018 113,51 103,3 114,02 103,51
T3 2018 113,59 103,45 114,31 103,72
T4 2018 113,56 103,76 114,12 104,09
T1 2019 115,81 104,16 116,98 104,57
T2 2019 116,38 104,41 117,66 104,82
T3 2019 117,44 104,58 119,56 105,04
T4 2019 118,81 104,94 120,87 105,51
T1 2020 118,01 102,92 119,58 102,91
T2 2020 117,21 102,08 118,95 102,12
T3 2020 119,08 103,72 121,36 103,79
  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 1L’emploi salarié rebondit au troisième trimestreÉvolution de l'emploi salarié

  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Les dispositifs d’activité partielle mis en œuvre depuis mars 2020 ont amorti l’impact de la crise sanitaire sur l’emploi, en indemnisant les salarié·es dont le nombre d’heures rémunérées par les entreprises a baissé mais qui n’ont pas perdu leur emploi. Hors indemnisation de chômage partiel, les fluctuations liées à la crise ont été bien plus importantes. Malgré l’assouplissement des mesures sanitaires entre juin et octobre, le volume d’heures rémunérées reste inférieur à son niveau habituel : en octobre 2020, à La Réunion, il est inférieur de 1 % à son niveau de l’année précédente. Toutefois, cette baisse est bien plus modérée que dans toutes les autres régions françaises. De plus, l’écart devrait être amené à s’amplifier en novembre et décembre : le deuxième confinement, débuté le 30 octobre, ne concerne pas La Réunion.

Fin septembre, seuls 2 % des salariés sont en activité partielle effective, soit trois fois moins que fin juin.

Dans le privé, l’emploi salarié dépasse son niveau d’avant-crise

Au troisième trimestre, l’emploi salarié augmente fortement dans le privé et dépasse son niveau d’avant crise : + 700 emplois par rapport à la fin 2019. Dans le public, l’emploi est stable sur la même période (- 100 emplois). Les contrats aidés « Parcours emploi compétences » (PEC), majoritairement déployés dans la fonction publique, restent un peu au-dessous de leur niveau d’avant-crise (- 200 emplois).

Dans l’ensemble des secteurs, industrie, construction, services, les entreprises réalisent des ajustements de court terme grâce à l’intérim. Ainsi, après avoir chuté fin mars au moment du confinement, les emplois intérimaires se redressent vigoureusement sur les deux derniers trimestres. Les 1 500 emplois retrouvés compensent les 1 400 emplois perdus au premier trimestre (figure 2).

Figure 2Au troisième trimestre, l’emploi repart à la hausse dans presque tous les secteurs Niveau et évolution de l’emploi salarié par secteur d’activité détaillé à La Réunion

Au troisième trimestre, l’emploi repart à la hausse dans presque tous les secteurs - L’évolution trimestrielle compare le trimestre en cours au trimestre précédent, l’évolution annuelle compare le trimestre en cours au même trimestre de l’année précédente.
Emploi salarié Évolution trimestrielle Évolution annuelle
en milliers en %
Ensemble 266,6 1,6 1,4
Privé 180,6 2,0 1,5
Public 86,0 0,7 1,2
Par secteur d'activité
Agriculture 3,0 -2,4 -3,4
Industrie 18,3 0,1 -0,6
dont Agro-alimentaire 7,0 0,6 -1,2
Construction 15,1 2,9 3,0
Tertiaire marchand 119,5 2,3 1,2
Commerce 34,7 1,8 0,4
Transports 12,4 -0,4 -2,5
Hébergement - restauration 10,1 6,4 -0,3
Information et communication 3,8 0,9 -1,2
Services financiers 6,5 1,4 3,7
Services immobiliers 2,0 2,6 2,4
Services aux entreprises* 24,3 1,8 2,5
Intérim 4,5 18,7 5,9
Services aux ménages 21,2 1,1 3,0
Tertiaire non marchand 110,8 1,0 1,8
  • * hors intérim
  • Note : données corrigées des variations saisonnières (CVS), en fin de trimestre.
  • L’évolution trimestrielle compare le trimestre en cours au trimestre précédent, l’évolution annuelle compare le trimestre en cours au même trimestre de l’année précédente.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

1 000 emplois perdus dans le commerce, les transports et l’hébergement-restauration par rapport à fin 2019

Malgré un rebond au troisième trimestre, le commerce perd 400 emplois par rapport à fin 2019. Les secteurs du transport et de l’hébergement-restauration perdent chacun 300 emplois. Les services aux ménages (essentiellement les associations) ont été moins impactés par la crise sanitaire : 100 emplois perdus par rapport à fin 2019.

Quant aux secteurs des services aux entreprises, ils n’ont pas perdu d’emploi pendant la crise sanitaire (hors intérim), et ils créent 400  emplois au troisième trimestre (figure 3). Dans la construction, l’emploi salarié hors intérim est lui aussi resté stable sur les six premiers mois de l’année, grâce à un recours à l’activité partielle ou aux arrêts de travail particulièrement importants dans ce secteur, ainsi qu’à un ajustement sur les emplois intérimaires. Au troisième trimestre, 500 emplois sont créés dans la construction. Les emplois industriels demeurent à leur niveau d’avant la crise.

Figure 3Fort rebond de l’emploi dans le tertiaire marchand au troisième trimestre, hors intérimÉvolution de l'emploi salarié par secteur d'activité

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
Fort rebond de l’emploi dans le tertiaire marchand au troisième trimestre, hors intérim (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
Construction Industrie Tertiaire marchand hors intérim Tertiaire non marchand
T4 2010 100 100 100 100
T1 2011 99,5 99,13 101,34 99,09
T2 2011 100,81 97,88 100,98 100,72
T3 2011 102,89 101,23 102,52 101,63
T4 2011 102,57 100,69 102,94 103,82
T1 2012 103,26 101,27 102,65 103,97
T2 2012 100,84 101,3 103,41 105,13
T3 2012 99,62 101,58 102,82 104,34
T4 2012 98,03 101,83 103,26 104,68
T1 2013 94,81 101,81 101,96 104,79
T2 2013 93,77 102,3 103,04 106,55
T3 2013 91,24 102,59 103,77 107,87
T4 2013 91,43 102,19 104,48 111,55
T1 2014 93,09 102,02 105,22 112,54
T2 2014 93,25 101,96 104,75 112,81
T3 2014 93,1 106,06 105,8 113,06
T4 2014 92,03 104,62 107,26 115,3
T1 2015 95,92 106,2 107,65 117,2
T2 2015 94,62 105,71 107,17 117,82
T3 2015 96,81 106,67 107,94 117,65
T4 2015 97,54 106,72 109,07 118,47
T1 2016 98,2 107,57 109,96 118,67
T2 2016 99,36 107,32 110,61 119,8
T3 2016 99,45 107,58 110,26 119,54
T4 2016 98,84 108,79 110,82 119,12
T1 2017 98,05 108,25 111,74 119,39
T2 2017 98,1 108,74 111,85 120,15
T3 2017 97,2 108,69 111,3 119,89
T4 2017 97,47 109,08 111,92 119,73
T1 2018 98,1 109,91 111,99 117,67
T2 2018 98,15 111,4 110,86 116,57
T3 2018 98,44 112,34 110,95 116,44
T4 2018 98,29 111,89 111,16 116,99
T1 2019 101,8 111,43 113,89 118,59
T2 2019 103,19 112,46 114,3 119,11
T3 2019 103,9 113,72 116,54 118,91
T4 2019 103,33 113,09 118,27 120,5
T1 2020 103,9 114,62 117,22 120,82
T2 2020 104 112,98 115,73 119,86
T3 2020 107,01 113,09 117,79 121,06
  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 3Fort rebond de l’emploi dans le tertiaire marchand au troisième trimestre, hors intérimÉvolution de l'emploi salarié par secteur d'activité

  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Au troisième trimestre 2020, 110 800 salarié·es travaillent dans les services non marchands : enseignement, administration publique, santé ou action sociale. Ces personnes travaillent majoritairement dans le public (80 %), mais peuvent également exercer dans le privé (activités de soutien scolaire, enseignement de la conduite, médecine, actions auprès des personnes âgées ou en situation de handicap, etc.). Dans ce secteur, l’emploi augmente de 500 emplois par rapport à fin 2019.

Le chômage proche de son niveau d’avant crise

À La Réunion, le taux de chômage au sens du Bureau international du travail (BIT) s’établit à 19 % de la population active à la fin du troisième trimestre 2020 (figure 4). Il bondit de 4 points sur le trimestre et retrouve un niveau proche de celui d’avant-crise (20 % au quatrième trimestre 2019). Au niveau national, 9,0 % de la population active est au chômage, soit 0,9 point de plus que fin 2019.

Figure 419 % de chômeurs, comme avant la criseEstimation du taux de chômage trimestriel au sens du Bureau international du travail

en %
19 % de chômeurs, comme avant la crise (en %)
La Réunion France hors Mayotte La Réunion, tendance annuelle sous-jacente
T1 2014 26,3 10,2 27,0
T2 2014 26,8 10,2 26,8
T3 2014 27,2 10,3 26,2
T4 2014 25,4 10,4 25,5
T1 2015 23,3 10,3 24,5
T2 2015 23,5 10,5 23,7
T3 2015 24,1 10,4 23,1
T4 2015 23,4 10,2 22,7
T1 2016 23,2 10,3 22,4
T2 2016 21,6 10,0 22,3
T3 2016 22,2 9,9 22,2
T4 2016 21,8 10,0 22,1
T1 2017 21,7 9,6 22,2
T2 2017 23,6 9,5 22,4
T3 2017 22,4 9,5 22,8
T4 2017 22,9 9,0 23,3
T1 2018 23,9 9,3 23,9
T2 2018 24,3 9,1 24,2
T3 2018 24,0 9,0 24,1
T4 2018 23,7 8,7 23,6
T1 2019 22,1 8,7 22,8
T2 2019 22,5 8,4 21,8
T3 2019 20,2 8,4 20,8
T4 2019 20,1 8,1 19,6
T1 2020 18,3 7,9 18,4
T2 2020 14,9 7,1 17,5
T3 2020 18,8 9,0 16,9
  • Note : données corrigées des variations saisonnières (CVS), en moyenne trimestrielle.
  • Champ : population des ménages, personnes de 15 ans ou plus.
  • Sources : Insee, taux de chômage localisé et taux de chômage au sens du BIT.

Figure 419 % de chômeurs, comme avant la criseEstimation du taux de chômage trimestriel au sens du Bureau international du travail

  • Note : données corrigées des variations saisonnières (CVS), en moyenne trimestrielle.
  • Champ : population des ménages, personnes de 15 ans ou plus.
  • Sources : Insee, taux de chômage localisé et taux de chômage au sens du BIT.
Avertissement

Dans les DOM, contrairement aux départements de métropole, les séries de taux de chômage localisés sont directement issues d'une enquête par sondage. En conséquence, une part d'aléa est susceptible d'introduire du bruit à court terme dans les données.

Dans les notes de conjoncture régionales, les séries de taux de chômage localisés sont ainsi complétées par des séries lissées représentant la tendance annuelle sous-jacente. Pour étudier les effets structurels et de long terme, les séries de taux de chômage en moyenne annuelle sont à privilégier.

Au deuxième trimestre, la baisse du chômage au sens du BIT était liée au fait qu’un grand nombre de personnes sans emploi n’avaient pas effectué de recherche active d’emploi en raison du confinement. De fait, elles ne vérifiaient plus l’un des critères du BIT pour être comptabilisées comme chômeurs. Au troisième trimestre, ce n’est plus le cas : les comportements de recherche reviennent à la normale ; le chômage augmente donc fortement. Ce rebond est en partie mécanique, par contrecoup de la baisse en trompe-l’œil liée au confinement.

Après son envolée, le halo revient à la normale

Parmi les personnes inactives au sens du BIT, celles qui souhaitent un emploi sans être considérées au chômage constituent le halo autour du chômage. Au troisième trimestre, 10 % des Réunionnais·es en âge de travailler font partie du halo, soit une baisse de 7 points par rapport au trimestre précédent : cette part retrouve ainsi son niveau de la fin 2019 (figure 5). Au deuxième trimestre, le halo avait fortement augmenté (+ 6 points) en lien avec le confinement. Ce pic constituait la principale contrepartie de la baisse du chômage sur la période. Il concernait principalement les personnes se déclarant disponibles pour travailler mais sans être à la recherche active d’un emploi. Au troisième trimestre, la baisse du halo est ainsi mécanique à l’instar de la hausse du chômage : à la fin du confinement, les personnes sans emploi ont repris leur recherche active d’emploi.

Figure 5Bascule du halo vers le chômageRépartition des personnes âgées de 15 ans à 64 ans selon leur situation par rapport à l’emploi

en %
Bascule du halo vers le chômage (en %)
T4 2019 T1 2020 T2 2020 T3 2020
Chômeurs BIT 12 11 7 12
Personnes en emploi en situation de sous-emploi 10 14 20 9
Personnes en emploi hors sous emploi 38 34 27 39
Inactifs du halo 10 11 17 10
Inactifs hors halo 29 30 29 30
  • Source : Insee, enquête Emploi en continu.

Figure 5Bascule du halo vers le chômageRépartition des personnes âgées de 15 ans à 64 ans selon leur situation par rapport à l’emploi

  • Source : Insee, enquête Emploi en continu.

Au final, les personnes sans emploi qui souhaitent travailler constituent 22 % de l’ensemble de la population des 15-64 ans, comme fin 2019. Au niveau national, elles sont deux fois moins nombreuses.

Un fort repli du sous-emploi

Au troisième trimestre, le sous-emploi retrouve un niveau proche de celui de fin 2019 : 9 % des Réunionnais·es en emploi sont en situation de sous-emploi. Le sous-emploi concerne les personnes employées à temps partiel qui souhaitent travailler davantage et sont disponibles pour le faire, ainsi que celles qui ont travaillé moins que d’habitude en raison de chômage partiel. Au deuxième trimestre 2020, le sous-emploi avait atteint un pic exceptionnel. Avec la hausse des personnes en situation de chômage technique ou partiel, le sous-emploi concernait alors 20 % des Réunionnais·es en emploi.

Les autorisations de construire restent dynamiques grâce aux logements collectifs

Sur un an, de novembre 2019 à octobre 2020, 7 900 logements ont été autorisés à la construction à La Réunion, soit une hausse de 16 % par rapport à la même période un an auparavant (figure 6). Les autorisations de constructions de logements collectifs augmentent en effet fortement (+ 47 %), alors que les projets de construction de logements individuels diminuent (- 10 %). Au niveau national, les autorisations de construction diminuent fortement (- 12 %), tant pour les logements individuels que collectifs. À La Réunion, 6 700 logements sont mis en chantier entre novembre 2019 et octobre 2020. Les mises en chantier de logements individuels reculent (- 3 %), tandis qu’elles stagnent dans le collectif. La conjoncture régionale demeure toutefois mieux orientée qu’en France où les mises en chantiers baissent (- 5 %).

Figure 6Les permis de construire en hausse à La RéunionÉvolution du nombre de logements autorisés à la construction

indice base 100 en décembre 2010
Les permis de construire en hausse à La Réunion (indice base 100 en décembre 2010)
La Réunion France hors Mayotte
déc. 2010 100 100
janv. 2011 97,87 101,57
févr. 2011 96,81 101,78
mars 2011 100 101,19
avril 2011 98,94 100,98
mai 2011 104,26 102,6
juin 2011 101,06 102,87
juil. 2011 95,74 103,08
août 2011 95,74 104,27
sept. 2011 86,17 105,82
oct. 2011 86,17 106,51
nov. 2011 87,23 107,5
déc. 2011 89,36 108,57
janv. 2012 93,62 108,36
févr. 2012 92,55 108,54
mars 2012 95,74 108,52
avril 2012 101,06 109,05
mai 2012 103,19 107,69
juin 2012 102,13 107,16
juil. 2012 104,26 106,41
août 2012 103,19 106,66
sept. 2012 101,06 104,46
oct. 2012 102,13 103,96
nov. 2012 100 102,89
déc. 2012 96,81 101,09
janv. 2013 92,55 101,26
févr. 2013 92,55 102,74
mars 2013 87,23 103,04
avril 2013 84,04 101,34
mai 2013 86,17 99,33
juin 2013 86,17 97,63
juil. 2013 92,55 95,64
août 2013 89,36 92,48
sept. 2013 91,49 90,99
oct. 2013 89,36 90,39
nov. 2013 89,36 89,61
déc. 2013 88,3 88,69
janv. 2014 88,3 86,6
févr. 2014 87,23 83,54
mars 2014 95,74 82,62
avril 2014 90,43 81,4
mai 2014 90,43 81,4
juin 2014 91,49 81,4
juil. 2014 87,23 81,8
août 2014 86,17 81,55
sept. 2014 87,23 81,7
oct. 2014 89,36 80,8
nov. 2014 88,3 79,87
déc. 2014 87,23 79,75
janv. 2015 88,3 79,52
févr. 2015 86,17 78,99
mars 2015 80,85 78,07
avril 2015 86,17 79,02
mai 2015 80,85 78,51
juin 2015 78,72 79,39
juil. 2015 75,53 79,23
août 2015 78,72 80,19
sept. 2015 79,79 81,05
oct. 2015 76,6 81,68
nov. 2015 78,72 83,64
déc. 2015 80,85 84,86
janv. 2016 78,72 85,17
févr. 2016 81,91 86,62
mars 2016 81,91 86,93
avril 2016 82,98 87,94
mai 2016 81,91 89,91
juin 2016 86,17 90,3
juil. 2016 88,3 91,29
août 2016 85,11 92,38
sept. 2016 82,98 94,49
oct. 2016 81,91 95,18
nov. 2016 82,98 96,06
déc. 2016 84,04 97,17
janv. 2017 86,17 97,88
févr. 2017 84,04 98,07
mars 2017 82,98 100,21
avril 2017 77,66 100,06
mai 2017 79,79 100,88
juin 2017 78,72 101,97
juil. 2017 76,6 103,31
août 2017 82,98 103,73
sept. 2017 81,91 104
oct. 2017 85,11 104,48
nov. 2017 86,17 103,56
déc. 2017 84,04 103,25
janv. 2018 82,98 103,41
févr. 2018 82,98 103,98
mars 2018 81,91 102,64
avril 2018 81,91 102,66
mai 2018 78,72 102,37
juin 2018 80,85 100,96
juil. 2018 85,11 99,62
août 2018 81,91 99,2
sept. 2018 87,23 98,26
oct. 2018 84,04 98,07
nov. 2018 81,91 97,84
déc. 2018 81,91 96,52
janv. 2019 84,04 96,21
févr. 2019 84,04 94,76
mars 2019 85,11 94,14
avril 2019 85,11 94,45
mai 2019 87,23 93,82
juin 2019 81,91 93,61
juil. 2019 78,72 94,05
août 2019 75,53 93,09
sept. 2019 70,21 91,75
oct. 2019 72,34 92,31
nov. 2019 75,53 92,25
déc. 2019 75,53 93,7
janv. 2020 75,53 94,32
févr. 2020 79,79 95,08
mars 2020 78,72 94,64
avril 2020 77,66 89,95
mai 2020 73,4 86,51
juin 2020 79,79 85,4
juil. 2020 80,85 83,14
août 2020 80,85 82,43
sept. 2020 81,91 82,24
oct. 2020 81,91 80,84
nov. 2020 81,91 81,47
  • Notes : données mensuelles brutes, en date réelle. Chaque point représente l'évolution du cumul des 12 derniers mois.
  • La ligne verticale rouge représente la fin du trimestre d'intérêt.
  • Source : SDES, Sit@del2.

Figure 6Les permis de construire en hausse à La RéunionÉvolution du nombre de logements autorisés à la construction

  • Notes : données mensuelles brutes, en date réelle. Chaque point représente l'évolution du cumul des 12 derniers mois.
  • La ligne verticale rouge représente la fin du trimestre d'intérêt.
  • Source : SDES, Sit@del2.

Une création d’entreprise dynamique après le premier confinement

À La Réunion, 3 800 entreprises sont créées dans l’ensemble des secteurs marchands non agricoles entre avril et septembre 2020, soit une hausse de 10 % par rapport à la même période de 2019 (figure 7). Les créations d’entreprises à La Réunion avaient chuté en avril pendant le confinement, puis retrouvé un niveau comparable à celui de l’année précédente en mai. Au niveau national, la hausse est beaucoup plus mesurée sur le troisième trimestre (+ 1 %).

Les créations d’entreprises augmentent dans la plupart des secteurs d’activité sur ce trimestre à La Réunion. C’est dans le secteur du « commerce, transport, restauration et hébergement » que la hausse est la plus forte (+ 25 %), ce secteur contribuant pour les deux tiers à la hausse globale. Les créations augmentent également dans les « autres services » (hors commerces) (+ 6 %) et dans l’industrie (+ 5 %). En revanche, les créations d’entreprises diminuent dans la construction (- 8 %). La forme sociétaire attire de nouveau les créateurs : le nombre d’immatriculations de sociétés augmente de 50 %. À l’inverse, les créations d’entreprises individuelles baissent de 1 %. Ainsi, près d’une création sur trois concerne le régime de société entre avril et septembre 2020, contre près d’une sur quatre entre avril et septembre 2019. Le dynamisme des créations d’entreprises semble se confirmer en octobre 2020 (+ 53 % par rapport à octobre 2019).

Figure 7Les créations d’entreprises repartent à la hausse dès juinÉvolution des créations d’entreprises à La Réunion par catégorie juridique au 1ᵉʳ semestre 2020

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
Les créations d’entreprises repartent à la hausse dès juin (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
La Réunion y compris micro-entrepreneurs France entière y compris micro-entrepreneurs
T4 2010 100 100
T1 2011 77,54 91,9
T2 2011 86,34 92,54
T3 2011 83,6 92,91
T4 2011 77,24 92,89
T1 2012 76,77 95,04
T2 2012 68,53 92,63
T3 2012 72,33 92,83
T4 2012 74,98 90,51
T1 2013 72,54 90,78
T2 2013 73,1 91,2
T3 2013 68,32 90,61
T4 2013 65,2 92,05
T1 2014 69,43 92,54
T2 2014 64,99 92,83
T3 2014 65,84 93,84
T4 2014 74,55 93,84
T1 2015 61,27 88,01
T2 2015 64,73 88,08
T3 2015 64,47 88,63
T4 2015 61,7 90
T1 2016 66,61 91,39
T2 2016 65,76 96,24
T3 2016 62,3 92,94
T4 2016 63,58 92,53
T1 2017 64,82 95,45
T2 2017 65,29 96,06
T3 2017 67,21 100,13
T4 2017 71,52 107,54
T1 2018 72,72 111,76
T2 2018 72,54 117,62
T3 2018 70,07 116,31
T4 2018 65,54 121,95
T1 2019 73,27 132,45
T2 2019 74,34 136,55
T3 2019 73,61 138,07
T4 2019 77,71 145,1
T1 2020 79,76 128,91
T2 2020 62,72 111,27
T3 2020 100,38 165,69
  • Note : données trimestrielles corrigées des variations saisonnières (CVS).
  • Champ : ensemble des activités marchandes hors agriculture.
  • Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene).

Figure 7Les créations d’entreprises repartent à la hausse dès juinÉvolution des créations d’entreprises à La Réunion par catégorie juridique au 1ᵉʳ semestre 2020

  • Note : données trimestrielles corrigées des variations saisonnières (CVS).
  • Champ : ensemble des activités marchandes hors agriculture.
  • Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene).
Avertissement

Depuis la publication de juillet 2018, portant sur le premier trimestre 2018, le champ des estimations trimestrielles d’emploi (ETE) publiées au niveau localisé (région et département) est étendu aux départements d’outre-mer (hors Mayotte) et à l’ensemble de l’emploi salarié. Par rapport à la situation antérieure, sont donc ajoutés les salariés de la fonction publique, de l’agriculture et de l’ensemble des particuliers employeurs.

De plus, les niveaux de l’emploi « privé » publiés par les Urssaf, les CGSS et par l’Insee diffèrent du fait d’écarts de champ et de concept, et de légères différences peuvent exister sur les taux d’évolution.

L'introduction de la déclaration sociale nominative (DSN) en remplacement du bordereau récapitulatif de cotisations (BRC) peut entraîner des révisions accrues sur les données, durant la phase de montée en charge de la DSN.

Sont compris dans l’emploi les salariés qui, avec la crise sanitaire, se sont trouvés en situation d’activité partielle ou d’arrêt-maladie (y compris pour garde d’enfant).

Les informations déclarées dans la DSN correspondent à de l’activité partielle réellement consommée au cours du mois de la déclaration, ce qui explique que le volume de salariés concernés soit inférieur au nombre de salariés ayant fait l’objet d’une demande d’autorisation préalable.

Encadré 1 - Contexte international : la fin d’année 2020 reste sous le signe de la crise sanitaire

Après le rebond du troisième trimestre 2020, la résurgence de l’épidémie a conduit à durcir les mesures de restrictions, pesant sur l'activité économique du quatrième trimestre en Europe et notamment sur la consommation des ménages. Les services sont a priori davantage affectés par ces mesures que l’industrie. La situation diffère cependant selon les pays, dépendant en Europe de la mise en place de confinements d’intensité variable, tandis qu’aux États-Unis la consommation des ménages aurait été moins affectée. De son côté, la Chine, épargnée par cette deuxième vague épidémique, poursuit sa reprise entamée au printemps 2020.

Encadré 2 - Contexte national : un deuxième confinement moins pesant que le premier sur l’activité

Après le point bas atteint au deuxième trimestre, l’activité a rebondi de manière très vive au troisième trimestre (+ 18,7 % par rapport au trimestre précédent) et la consommation a quasiment retrouvé son niveau d’avant-crise. Par la suite, le renforcement des mesures de restrictions en octobre puis le confinement instauré en novembre en métropole auraient entraîné un nouveau recul de l’activité, de l’ordre de 4 % au quatrième trimestre par rapport au troisième. L’impact aurait cependant été moins fort qu’au printemps. Les secteurs les plus pénalisés auraient été ceux directement soumis aux mesures de restriction (services de transport, hébergement et restauration, activités de loisirs…) tandis que les autres secteurs, tirant parti de l’expérience acquise lors du premier confinement, auraient davantage maintenu leur activité (industrie et construction notamment).

Après une contraction du PIB d’environ 9 % en 2020, le début de l’année 2021 reste marqué par de forts aléas, liés à l’évolution à court terme de la situation sanitaire.

Sources

Les estimations trimestrielles de l'emploi salarié sont élaborées à partir de différentes sources :

  • les déclarations de cotisations sociales des établissements faites aux Unions de recouvrement des cotisations de sécurité sociale et d’allocations familiales (Urssaf) et Caisses générales de sécurité sociale (CGSS), soit sous forme de bordereaux récapitulatifs de cotisations (BRC), soit de déclarations sociales nominatives (DSN) ;
  • les fichiers de paie pour les personnels de la fonction publique d’État ;
  • les déclarations de cotisations sociales collectées par la mutualité sociale agricole (MSA) ;
  • les déclarations d’emploi des particuliers employeurs provenant de trois formalités administratives : déclaration nominative simplifiée (DNS), chèque emploi service universel (Cesu) et prestation d’accueil du jeune enfant (Paje) ;
  • les déclarations mensuelles des entreprises de travail temporaire (ETT) adressées à Pôle emploi, auxquelles se sont progressivement substituées les déclarations sociales nominatives (DSN) à compter de mi-2016.

Le champ des taux de chômage localisés couvre à présent les DOM (hors Mayotte) sur une période débutant au premier trimestre 2014. Contrairement aux départements de métropole, les taux de chômage localisés sont issus principalement de l’enquête emploi en continu, et présentent des intervalles de confiance importants. Ils sont donc complétés par des séries lissées représentant la tendance annuelle sous-jacente. Pour étudier les effets structurels et de long terme, les séries de taux de chômage en moyenne annuelle sont à privilégier.

Les estimations trimestrielles d’emploi et de chômage sont susceptibles d’être révisées chaque trimestre.

Définitions

Les services aux entreprises correspondent aux activités scientifiques et techniques, qui regroupent les activités juridiques, comptables, de gestion, d’architecture, d'ingénierie, de contrôle et d'analyses techniques, ainsi qu’aux activités de services administratifs et de soutien, qui regroupent les activités liées à l’emploi (hors intérim), aux agences de voyage, aux activités de location et à la sécurité.

Les services aux ménages sont majoritairement composés des activités des organisations associatives. Ils comportent également les activités d’arts et spectacles, des activités récréatives et d’autres services personnels.