Insee Flash Corse338 550 habitants dans les 19 intercommunalités de Corse au 1ᵉʳ janvier 2018

Antonin Bretel (Insee)

Avec 338 550 habitants au 1er janvier 2018, la population de la Corse a augmenté en moyenne de 1,1 % sur les cinq dernières années. Cette croissance soutenue place les départements insulaires parmi les départements de métropole les plus dynamiques. Au sein des 19 établissements de coopération intercommunale (EPCI), les territoires proches des pôles urbains d’Ajaccio et de Bastia enregistrent les plus fortes hausses de population alors que les deux communautés d’agglomération portent la croissance en volume.

Antonin Bretel (Insee)
Insee Flash Corse No 57- Décembre 2020

Au 1er janvier 2018, 338 554 habitants résident en Corse. Avec 18 350 personnes en plus depuis 2013, la population de l'île croît de 5,7 % sur cinq ans, ce qui représente une croissance annuelle moyenne de 1,1 %. Cette hausse est trois fois supérieure à celle de la France métropolitaine (1,8 % soit une évolution annuelle moyenne de 0,4 %). La Corse est la région qui enregistre la croissance démographique la plus importante devant l’Occitanie (0,7 %), les Pays de la Loire (0,7 %) et l’Auvergne-Rhône-Alpes (0,6 %). En Corse, ce sont les migrations qui expliquent cette augmentation de population. En effet, alors que la croissance française est tirée par le solde naturel (0,3 % par an), l’île enregistre un solde naturel négatif depuis 2013 (- 0,1 % par an).

La Haute-Corse est le plus peuplé des deux départements insulaires. Il compte 180 701 habitants au 1er janvier 2018 contre 157 853 en Corse-du-Sud. Les deux départements enregistrent chacun une croissance annuelle moyenne de population de 1,1 % par an entre 2013 et 2018 ce qui les positionne parmi les plus dynamiques en termes de démographie (figure 1), à la sixième et septième position des départements métropolitains derrière notamment la Loire-Atlantique, la Gironde et la Haute-Garonne.

Figure 1 Évolution de population dans les départements entre 2013 et 2018

Évolution de population dans les départements entre 2013 et 2018
Départements Variation annuelle moyenne entre 2013 et 2018 (%)
01 Ain 0,9
02 Aisne -0,2
03 Allier -0,4
04 Alpes-de-Haute-Provence 0,3
05 Hautes-Alpes 0,2
06 Alpes-Maritimes 0,1
07 Ardèche 0,4
08 Ardennes -0,7
09 Ariège 0,0
10 Aube 0,2
11 Aude 0,4
12 Aveyron 0,1
13 Bouches-du-Rhône 0,4
14 Calvados 0,1
15 Cantal -0,3
16 Charente -0,1
17 Charente-Maritime 0,4
18 Cher -0,5
19 Corrèze 0,0
21 Côte-d'Or 0,1
22 Côtes-d'Armor 0,1
23 Creuse -0,6
24 Dordogne -0,2
25 Doubs 0,3
26 Drôme 0,8
27 Eure 0,2
28 Eure-et-Loir 0,0
29 Finistère 0,2
2A Corse-du-Sud 1,1
2B Haute-Corse 1,1
30 Gard 0,3
31 Haute-Garonne 1,2
32 Gers 0,1
33 Gironde 1,2
34 Hérault 1,2
35 Ille-et-Vilaine 0,9
36 Indre -0,7
37 Indre-et-Loire 0,2
38 Isère 0,5
39 Jura -0,1
40 Landes 0,7
41 Loir-et-Cher -0,1
42 Loire 0,2
43 Haute-Loire 0,1
44 Loire-Atlantique 1,2
45 Loiret 0,4
46 Lot 0,0
47 Lot-et-Garonne -0,1
48 Lozère 0,0
49 Maine-et-Loire 0,4
50 Manche -0,2
51 Marne -0,1
52 Haute-Marne -0,8
53 Mayenne 0,0
54 Meurthe-et-Moselle 0,1
55 Meuse -0,7
56 Morbihan 0,5
57 Moselle -0,1
58 Nièvre -0,9
59 Nord 0,1
60 Oise 0,3
61 Orne -0,5
62 Pas-de-Calais 0,0
63 Puy-de-Dôme 0,6
64 Pyrénées-Atlantiques 0,5
65 Hautes-Pyrénées 0,0
66 Pyrénées-Orientales 0,6
67 Bas-Rhin 0,4
68 Haut-Rhin 0,2
69 Rhône 0,9
70 Haute-Saône -0,2
71 Saône-et-Loire -0,1
72 Sarthe -0,1
73 Savoie 0,5
74 Haute-Savoie 1,2
75 Paris -0,5
76 Seine-Maritime 0,0
77 Seine-et-Marne 0,7
78 Yvelines 0,3
79 Deux-Sèvres 0,2
80 Somme 0,0
81 Tarn 0,3
82 Tarn-et-Garonne 0,7
83 Var 0,7
84 Vaucluse 0,4
85 Vendée 0,7
86 Vienne 0,3
87 Haute-Vienne -0,1
88 Vosges -0,5
89 Yonne -0,2
90 Territoire de Belfort -0,3
91 Essonne 0,7
92 Hauts-de-Seine 0,3
93 Seine-Saint-Denis 1,0
94 Val-de-Marne 0,6
95 Val-d'Oise 0,7
  • Source : Insee, Recensements de la population 2013 et 2018

Figure 1 Évolution de population dans les départements entre 2013 et 2018

  • Source : Insee, Recensements de la population 2013 et 2018

Les deux communautés d’agglomération polarisent la croissance

En volume, les deux communautés d’agglomération d’Ajaccio et de Bastia concentrent la majeure partie de la hausse de la population, soit 58 % de la croissance insulaire (10 650 personnes). Ces deux intercommunalités ont un rythme de croissance supérieur à la moyenne régionale avec une évolution annuelle moyenne de 1,8 % pour la communauté d’agglomération de Bastia et 1,3 % pour celle du Pays Ajaccien (figure 2).

Les EPCI ayant les taux de croissance les plus importants se situent à proximité des pôles urbains, le Celavu-Prunelli et la Pieve de l’Ornano et du Taravo autour d’Ajaccio ; à proximité de Bastia, les communautés de communes Nebbiu - Conca d’Oro et de Marana-Golo. En effet le phénomène de péri-urbanisation s’étend aujourd’hui au-delà des deux communautés d’agglomération.

Seules deux intercommunalités perdent des habitants, il s’agit des communautés de communes Pasquale Paoli et l’Île-Rousse - Balagne avec des évolutions de population respectives de - 0,4 % et - 0,9 % en moyenne annuelle.

Figure 2Évolution de population dans les intercommunalités de Corse entre 2013 et 2018

Évolution de population dans les intercommunalités de Corse entre 2013 et 2018
Intercommunalité Nombre de communes Population 2018 Variation annuelle moyenne entre 2013 et 2018 (%) dont solde naturel (%)
CA du Pays Ajaccien 10 87 726 1,3 -0,1
CA de Bastia 5 61 691 1,8 -0,1
CC de Marana-Golo 10 23 897 1,5 0,5
CC du Sud Corse 7 21 003 1,2 0,4
CC de Fium'orbu Castellu 13 12 971 0,6 0,0
CC de la Piève de l'Ornano et du Taravo 28 12 721 1,9 -0,4
CC de la Castagniccia-Casinca 42 12 472 0,8 0,1
CC de Calvi Balagne 14 12 334 0,8 0,3
CC du Sartenais Valinco Taravo 18 11 498 0,2 -0,3
CC de la Costa Verde 23 10 666 2,4 -0,2
CC de l'Île-Rousse - Balagne 22 10 522 -0,9 -0,3
CC du Centre Corse 10 9 820 0,2 -0,2
CC Celavu-Prunelli 10 8 828 1,6 0,0
CC de l'Alta Rocca 18 8 460 0,3 -0,2
CC Spelunca-Liamone 33 7 617 0,1 -0,7
CC Nebbiu - Conca d'Oro 15 7 434 1,6 -0,3
CC du Cap Corse 18 6 766 0,1 -0,6
CC Pasquale Paoli 42 6 117 -0,4 -0,6
CC de l'Oriente 22 6 011 0,2 -0,1
  • Source : Insee recensements de la population 2013 et 2018

Un solde naturel négatif dans la moitié des EPCI

Comme au niveau régional, l’augmentation de population dans les EPCI de Corse est exclusivement due aux migrations. En effet seules trois intercommunalités enregistrent plus de naissances que de décès : Marana Golo (0,5 % de variation annuelle moyenne due au solde naturel), Sud Corse (0,4 %) et Calvi-Balagne (0,3 %). À l’inverse dix intercommunalités ont un solde naturel négatif inférieur à - 0,2 % par an, particulièrement le Spelunca Liamone (- 0,7 % par an). Enfin six intercommunalités présentent un solde naturel nul, dont les deux communautés d’agglomération d’Ajaccio et de Bastia.

Encadré - Évolution de la population dans les nouvelles unités urbaines

Parmi les 16 nouvelles unités urbaines (méthodologie) de l’île, seules 2 enregistrent une baisse de population au cours des cinq dernières années. Il s’agit des unités urbaines de Sartène (commune isolée) et de l’Île-Rousse (agglomération composée d’Île-Rousse et de Monticello) avec respectivement des évolutions annuelles moyennes de - 1 % et de - 2,4 %.

Le dynamisme démographique est plus important dans les unités urbaines proches des grandes villes de la Corse. Tout d’abord dans les 3 unités urbaines du sud du golfe d’Ajaccio, celle d’Albitreccia (qui comprend les communes d’Albitreccia et de Pietrosella : 3,5 % de croissance moyenne par an), de Grosseto-Prugna (3,3 %) et de Bastelicaccia (2,1 %) où la croissance démographique est très élevée. C’est le cas également des unités urbaines qui se déploient au sud de Bastia, avec l’agglomération multicommunale de Borgo (constituée de 6 communes : Borgo, Lucciana, Monte, Sorbo-Ocagnano, Venzolasca, Vescovato) qui croît de 2,2 % et celle de Penta-di-Casinca (composée de 7 communes : Castellare-di-Casinca, Penta-di-Casinca, Poggio-Mezzana, Santa-Lucia-di-Moriani, San-Nicolao, Taglio-Isolaccio, Talasani) avec 1,5 %.

L’unité urbaine d’Ajaccio qui intègre désormais 5 communes : Ajaccio, Afa, Alata, Apietto et Sarrola-Carcopino, et celle de Bastia composée des communes de Bastia, Biguglia, Brando, Furiani, San-Martino-di-Lota, Santa-Maria-di-Lota et Ville-di-Pietrabugno, restent toutefois très dynamiques avec respectivement une croissance de 1,2 % et 1,6 % sur les cinq dernières années.

Évolution de population dans les unités urbaines entre 2013 et 2018

Évolution de population dans les unités urbaines entre 2013 et 2018
Unités Urbaines 2020 Nombre Variation annuelle moyenne entre 2013 et 2018 (%)
2A104 Albitreccia 550 3,5
2A102 Grosseto-Prugna 484 3,3
2B401 Borgo 2 100 2,2
2A105 Bastelicaccia 396 2,1
2B501 Bastia 5 300 1,6
2A101 Bonifacio 228 1,5
2B203 Penta-di-Casinca 693 1,5
2A501 Ajaccio 4 924 1,2
2B102 Ghisonaccia 253 1,2
2B101 Prunelli-di-Fiumorbo 165 0,9
2B201 Calvi 244 0,9
2A301 Porto-Vecchio 394 0,7
2A106 Propriano 97 0,4
2B202 Corte 136 0,4
2A103 Sartène -163 -1,0
2B103 L'Île-Rousse -663 -2,4
  • Source : Insee Recensements de la population 2013 et 2018

Évolution de population dans les unités urbaines entre 2013 et 2018

  • Source : Insee Recensements de la population 2013 et 2018

Pour comprendre

Unités urbaines : La notion d’unité urbaine repose sur la continuité du bâti et le nombre d’habitants. Les unités urbaines sont une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de 200 mètres entre deux constructions) qui compte au moins 2 000 habitants. L’actuel zonage, daté de 2020, est établi en référence au recensement de 2017 et sur la géographie administrative du 1er janvier 2020. L’exercice précédent datait de 2010.

Si l’unité urbaine s’étend sur plusieurs communes, et si chacune concentre plus de la moitié de sa population dans la zone de bâti continu, elle est dénommée agglomération multicommunale. Si une de ces communes concentre moins de la moitié de sa population dans la zone de bâti continu mais qu’elle y concentre 2 000 habitants ou plus alors elle constituera une unité urbaine isolée.