Plus de personnes seules dans les pôles et de couples avec enfants dans les couronnes Aires d'attraction des villes

Au cours de leur cycle de vie, les individus choisissent leur lieu de résidence en fonction de multiples facteurs : la composition de la famille et les besoins en logement associés, la proximité des lieux d’études ou d’emploi, l’accès aux équipements et services mais également le niveau de revenu, la recherche de qualité de vie, le désir d’accéder à la propriété, etc. Ainsi les profils socio-démographiques sont contrastés entre les plus grandes et les plus petites aires d’attraction des villes et, au sein des aires, entre les pôles, espaces denses en population et en emplois, et leurs couronnes.

En 2017, la population de Provence-Alpes-Côte d’Azur est composée de 16 % de personnes âgées de 15 à 29 ans. Leur part dans la population croît lorsque la taille de l’aire augmente. Étudiants ou en début de vie active, les jeunes résident préférentiellement à proximité des lieux d’études et de travail. Ainsi, ils sont nombreux dans les pôles des aires de grande taille (figure 1) qui concentrent universités et sites d’emplois. Leur installation dans les grands pôles est favorisée par la présence de logements de petite taille, notamment d’appartements disponibles à la location, qui sont adaptés à cette population.

La proportion de jeunes varie entre les grandes villes universitaires de la région. Au sein de l’aire de Marseille – Aix-en-Provence, la part des 15-29 ans dans la population est plus élevée dans le pôle secondaire d’Aix-en-Provence (26 %) que dans le pôle principal de Marseille (19 %). Les pôles des aires d’Avignon, Nice et Toulon en comptent respectivement 20 %, 17 % et 16 %. Dans les grands pôles dépourvus de centres universitaires comme Cannes-Antibes et Fréjus, cette part est inférieure à 15 %.

La localisation des jeunes est fortement liée à leur mode de cohabitation. Pour la moitié d’entre eux, ils habitent chez leurs parents. Les autres ont quitté le domicile familial pour s’installer dans un logement indépendant, en couple (23 %), seuls (13 %), en colocation (6 %), ou bien plus rarement en famille monoparentale. Lorsqu’ils vivent en couple, les jeunes sont en moyenne aussi souvent présents dans les pôles que dans les couronnes. Seuls ou en colocation, ils sont plus de deux fois plus fréquemment installés dans les pôles que dans les couronnes. C’est particulièrement le cas dans les aires de 200 000 habitants ou plus (Marseille – Aix-en-Provence, Avignon, Nice et Toulon, à l’exception de Cannes-Antibes).

Entre 30 et 60 ans, les adultes vivent majoritairement au sein d’une famille avec enfant, dont 49 % en couple et 10 % en famille monoparentale. 19 % sont en couple sans enfant tandis que 16 % vivent seuls. La constitution d’une famille influe grandement sur les choix résidentiels des couples, notamment par le besoin d’un logement plus grand qu’elle induit et le souhait d’accéder à la propriété. Comme dans les autres régions de province, les couronnes accueillent plus fréquemment des couples avec enfants que les pôles, et ce de manière encore plus marquée dans les plus grandes aires (figure 2). Ces couronnes leur offrent d’autres conditions de logement : l’accès à des logements de plus grande surface, notamment à de l’habitat individuel, et la possibilité de devenir propriétaires grâce à des prix plus abordables en s’éloignant des centres urbains. Dans les couronnes des aires de Marseille – Aix-en-Provence et Nice, 57 % des adultes âgés de 30 à 59 ans sont en couple avec enfant, contre respectivement 48 % et 47 % dans le pôle. En revanche, la couronne de Toulon n’abrite que 53 % d’adultes âgés de 30 à 59 ans en couple avec enfant.

Même lorsqu’ils n’ont pas d’enfant, les couples âgés de 30 à 59 ans sont un peu plus présents dans les couronnes que dans les pôles. Et leur part dans la population est d’autant plus élevée que l’aire est petite. Ces couples sont également surreprésentés dans les communes hors attraction des villes. A contrario, les adultes de ces âges qui vivent seuls investissent les pôles, à l’instar des moins de 30 ans.

Pour les familles monoparentales, l’installation sur le territoire est souvent contrainte par la faiblesse des revenus. Ainsi, à l’inverse des couples, les parents élevant seuls leurs enfants sont davantage présents dans les pôles que dans les couronnes, et ce de façon plus marquée dans les aires de plus de 200 000 habitants. La localisation des logements locatifs sociaux dans les villes, notamment dans les communes-centres, favorise l’implantation de ces ménages aux revenus souvent modestes. La proportion de ces familles augmente avec la taille de l’aire. L’aire de Marseille – Aix-en-Provence concentre une part de familles monoparentales plus élevée que les aires de plus de 700 000 habitants des autres régions de province.

Au-delà de 60 ans, la moitié de la population vit en couple sans enfant, et un tiers vit seule. Les couples sans enfant ou dont les enfants ont quitté le domicile familial sont plus souvent installés dans les petites aires que dans les plus grandes, ainsi que dans les communes hors attraction des villes. Sur le littoral varois, la part des couples seniors atteint 25 % dans les aires de Cavalaire-sur-Mer, Bormes-les-Mimosas et La-Londe-les-Maures, contre 15 % en moyenne dans les aires de la région. Dans les départements alpins, ils représentent près d’une personne sur cinq dans les aires de Château-Arnoux-Saint-Auban, Forcalquier, Embrun et Laragne-Montéglin.

Au sein des aires, les couronnes concentrent davantage de couples seniors que les pôles. Et l’écart est plus marqué que pour les couples plus jeunes sans enfant. Les couples âgés sont particulièrement présents dans les couronnes des aires du Var, Draguignan, Toulon et Fréjus. Toutefois, dans l’aire de Fréjus, ces couples âgés sont encore plus présents dans le pôle.

Les seniors qui vivent seuls, comme les personnes seules plus jeunes, habitent plus souvent dans les pôles (10 % de la population) que dans les couronnes (7 %). La proximité des équipements et services à la population explique en grande partie cette localisation. Au sein des aires de 200 000 habitants ou plus, la proportion de personnes seules âgées de 60 ans ou plus atteint 13 % dans le pôle de Cannes-Antibes et 12 % dans celui de Fréjus, contre 9 % dans celui de Marseille – Aix-en-Provence.