Insee Analyses Hauts-de-FrancePlus de neuf habitants des Hauts-de-France sur dix vivent dans une aire d’attraction des villes

Mickaël Bréfort, Cyril Gicquiaux (Insee)

Dans les Hauts-de-France, les 65 nouvelles aires d’attraction des villes rassemblent 95 % de la population régionale, soit un peu plus de 5,7 millions d’habitants. Les vingt principales aires, hors celle de Paris, regroupent trois habitants sur quatre et huit emplois sur dix. Quelle que soit la taille de l’aire, les pôles concentrent une part importante de l’emploi, notamment leurs communes-centres, tandis que les actifs occupés sont surreprésentés en couronne.

Entre 2007 et 2017, à l’exception de Lille, les pôles de la région perdent des habitants. À l’inverse, les couronnes bénéficient d’une dynamique démographique en lien avec la périurbanisation. Toutefois, cette croissance démographique, portée exclusivement par l’excédent naturel, se fait à un rythme deux fois moins élevé qu’au niveau national.

Insee Analyses Hauts-de-France
No 113
Paru le :Paru le21/10/2020
Mickaël Bréfort, Cyril Gicquiaux (Insee)
Insee Analyses Hauts-de-France No 113- Octobre 2020

Le nouveau zonage en aires d’attraction des villes

Pour analyser le rayonnement de communes densément peuplées concentrant emplois et habitants au-delà de leurs limites administratives, un zonage en aires d’attraction des villes (AAV), millésimé « 2020 », se substitue au précédent zonage en aires urbaines datant de 2010. Une AAV se compose de son pôle et de sa zone d’attraction, la couronne. Le pôle est constitué d’une ou plusieurs communes comportant des zones à forte densité de population et abritant un nombre élevé d’habitants et d’emplois. Au sein du pôle, la commune-centre est la plus peuplée. Par ailleurs, la couronne est composée de communes dont au moins 15 % des actifs résidents travaillent au sein du pôle (méthodologie).

La grande majorité de la population régionale vit dans une aire d’attraction des villes

Dans les Hauts-de-France, 3 159 communes sur les 3 789 que compte la région, s’organisent autour de 65 aires d’attraction des villes. Sept d’entre elles, notamment Paris et Reims, sont majoritairement implantées dans les régions voisines (figure 1). Par ailleurs, les aires de Lille, Valenciennes et Maubeuge ont une couronne qui s’étend en Belgique.

Couvrant 83 % des communes de la région, les 65 aires abritent un peu plus de 5,7 millions d’habitants, soit 95 % de la population des Hauts-de-France, proportion la plus forte derrière les régions Île-de-France et Paca (figure 2). En France de province, 92 % de la population vit dans une AAV.

De façon complémentaire, 630 communes regroupant environ 280 000 habitants (4,7 % de la population régionale) sont situées hors de l’attraction d’une ville. Ces communes de faible densité (52 habitants/km² en moyenne) occupent cependant 17 % de la surface régionale.

Figure 1Une forte concentration de grandes aires d’attraction des villes autour de Lille et dans le bassin minierClassification des communes suivant le nouveau zonage en AAV

Une forte concentration de grandes aires d’attraction des villes autour de Lille et dans le bassin minier
Nom de l'AAV Taille de l'AAV selon le nombre d'habitants en 2017
AAV de Abbeville AAV de 50 000 à 200 000 habitants
AAV de Aire-sur-la-Lys AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Amiens AAV de 200 000 à 700 000 habitants
AAV de Arras AAV de 50 000 à 200 000 habitants
AAV de Auchel - Lillers AAV de 50 000 à 200 000 habitants
AAV de Avesnes-sur-Helpe AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Bapaume AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Bar-sur-Aube AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Beauvais AAV de 50 000 à 200 000 habitants
AAV de Berck AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Béthune AAV de 50 000 à 200 000 habitants
AAV de Blancs-Coteaux AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Blangy-sur-Bresle AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Bohain-en-Vermandois AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Bouchain AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Boulogne-sur-Mer AAV de 50 000 à 200 000 habitants
AAV de Breteuil AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Brienne-le-Château AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Bruay-la-Buissière AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Calais AAV de 50 000 à 200 000 habitants
AAV de Cambrai AAV de 50 000 à 200 000 habitants
AAV de Caudry AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Châlons-en-Champagne AAV de 50 000 à 200 000 habitants
AAV de Charleroi (partie française) AAV de 200 000 à 700 000 habitants
AAV de Charleville-Mézières AAV de 50 000 à 200 000 habitants
AAV de Chartres AAV de 50 000 à 200 000 habitants
AAV de Château-Thierry AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Chaulnes AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Chauny AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Compiègne AAV de 50 000 à 200 000 habitants
AAV de Dieppe AAV de 50 000 à 200 000 habitants
AAV de Douai AAV de 50 000 à 200 000 habitants
AAV de Dunkerque AAV de 200 000 à 700 000 habitants
AAV de Épernay AAV de 50 000 à 200 000 habitants
AAV de Étaples - Le Touquet-Paris-Plage AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Eu AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Évreux AAV de 50 000 à 200 000 habitants
AAV de Forges-les-Eaux AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Fourmies AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Friville-Escarbotin AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Fruges AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Fumay AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Gaillon AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Givet AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Gournay-en-Bray AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Guise AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Ham AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Hazebrouck AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Hesdin AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Hirson AAV de moins 50 000 habitants
AAV de La Loupe AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Laon AAV de 50 000 à 200 000 habitants
AAV de Le Cateau-Cambrésis AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Le Neubourg AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Le Nouvion-en-Thiérache AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Lens - Liévin AAV de 200 000 à 700 000 habitants
AAV de Les Andelys AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Lille (partie française) AAV de plus de 700 000 habitants
AAV de Louviers AAV de 50 000 à 200 000 habitants
AAV de Luneray AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Maubeuge (partie française) AAV de 50 000 à 200 000 habitants
AAV de Méaulte AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Merville AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Montdidier AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Montmirail AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Montreuil AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Mourmelon-le-Grand AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Neufchâtel-en-Bray AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Noeux-les-Mines AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Nogent-le-Rotrou AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Nogent-sur-Seine AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Nonancourt - Saint-Lubin-des-Joncherets AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Noyon AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Paris AAV de plus de 700 000 habitants
AAV de Péronne AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Reims AAV de 200 000 à 700 000 habitants
AAV de Revin AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Romilly-sur-Seine AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Rouen AAV de 200 000 à 700 000 habitants
AAV de Roye AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Saint-Dizier AAV de 50 000 à 200 000 habitants
AAV de Saint-Omer AAV de 50 000 à 200 000 habitants
AAV de Saint-Pol-sur-Ternoise AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Saint-Quentin AAV de 50 000 à 200 000 habitants
AAV de Saint-Valery-en-Caux AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Saint-Venant AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Sainte-Menehould AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Sedan AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Sézanne AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Soissons AAV de 50 000 à 200 000 habitants
AAV de Solesmes AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Somain AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Steenvoorde AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Suippes AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Tergnier AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Troyes AAV de 200 000 à 700 000 habitants
AAV de Valenciennes (partie française) AAV de 200 000 à 700 000 habitants
AAV de Verneuil d'Avre et d'Iton AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Vervins AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Vitry-le-François AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Vouziers AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Paris AAV de plus de 700 000 habitants
AAV de Paris - Pôle secondaire de Mantes-la AAV de plus de 700 000 habitants
  • Source : Insee, recensement de la population 2017

Figure 1Une forte concentration de grandes aires d’attraction des villes autour de Lille et dans le bassin minierClassification des communes suivant le nouveau zonage en AAV

  • Source : Insee, recensement de la population 2017

Figure 2Les Hauts-de-France, 3e région sous influence des villesPart de la population résidant dans une aire d’attraction des villes par région (en %)

Les Hauts-de-France, 3e région sous influence des villes
Région Part de la population résidant dans une AAV par région (en %)
Île-de-France 100,0
Provence-Alpes-Côte d'Azur 96,4
Hauts-de-France 95,3
Pays de la Loire 93,4
Occitanie 92,2
Grand Est 91,9
Auvergne-Rhône-Alpes 91,8
Normandie 90,6
Centre-Val de Loire 89,6
Bourgogne-Franche-Comté 89,5
Bretagne 87,2
Nouvelle-Aquitaine 87,2
Corse 85,6
France de province 91,6
  • Source : Insee, recensement de la population 2017.

Figure 2Les Hauts-de-France, 3e région sous influence des villesPart de la population résidant dans une aire d’attraction des villes par région (en %)

  • Source : Insee, recensement de la population 2017.

Trois habitants sur quatre résident dans l’une des vingt principales aires de la région

Les vingt plus grandes aires régionales, aire de Paris exclue, sont peuplées d’au moins 50 000 habitants et offrent plus de 10 000 emplois. Elles rassemblent un peu plus de 4,5 millions d’habitants, soit 76 % de la population régionale (figure 3). Ce poids démographique se double d’un poids économique. En effet, les vingt principales AAV concentrent huit emplois sur dix de la région (78,9 %).

L’aire de Lille est la plus peuplée. Avec 1,5 million d’habitants, soit un quart de la population des Hauts-de-France, elle se positionne au 4e rang des six aires françaises de plus de 1 million d’habitants, derrière Paris (13 millions), Lyon (2,2 millions) et Marseille-Aix-en-Provence (1,9 millions) et juste devant Toulouse (1,4 millions) et Bordeaux (1,3 millions). Autour de Lille, dans le bassin minier, quelques aires d’attraction parmi les plus importantes de la région accentuent la polarité démographique au nord de la région. Il s’agit principalement des aires de Valenciennes (338 000 hab.), Douai (199 000 hab.), Lens-Liévin (321 000 hab.) et Béthune (77 000 hab.). Lille et le bassin minier forment ainsi un vaste ensemble urbain de près 2,4 millions de personnes, soit quatre habitants sur dix de la région (41 %).

Dans le versant picard de la région, l’aire d’Amiens est la plus peuplée. Avec une population quatre fois moins importante que l’aire lilloise (355 000 habitants, 5,9 % de la population régionale), elle se positionne au 2e rang régional et au 30e rang métropolitain, juste devant Reims. Elle rassemble 60 % de la population de la Somme et se distingue par son étendue, la plus importante des aires de la région. Elle couvre ainsi près de 10 % de la surface régionale, débordant même dans les départements voisins du Pas-de-Calais et de l’Oise.

Enfin, l’aire de Paris s’étend significativement dans le sud des Hauts-de-France (encadré).

Figure 33 habitants sur 4 et 8 emplois sur 10 dans l’une des 20 principales aires de la régionPopulation et emploi en 2017 dans les aires d’attraction des villes des Hauts-de-France

3 habitants sur 4 et 8 emplois sur 10 dans l’une des 20 principales aires de la région
Aires d’attraction des villes Nombre d’habitants Part de la population des Hauts-de-France (en %) Poids cumulé au sein de la région Hauts-de-France (en %) Nombre d’emplois Part de l’emploi des Hauts-de-France (en %) Poids cumulé au sein de la région Hauts-de-France (en %)
Lille (partie française) 1 498 143 25,0 25,0 606 233 28,7 28,7
Amiens 354 520 5,9 30,9 134 870 6,4 35,1
Valenciennes (partie française) 338 210 5,6 36,5 111 932 5,3 40,4
Lens - Liévin 321 080 5,3 41,8 98 027 4,6 45,0
Dunkerque 262 803 4,4 46,2 97 177 4,6 49,6
Douai 198 530 3,3 49,5 66 381 3,1 52,7
Boulogne-sur-Mer 160 337 2,7 52,2 54 941 2,6 55,3
Arras 157 541 2,6 54,8 67 044 3,2 58,5
Calais 150 395 2,5 57,3 49 869 2,4 60,9
Beauvais 143 814 2,4 59,7 58 429 2,8 63,7
Maubeuge (partie française) 141 506 2,4 62,1 42 075 2,0 65,7
Compiègne 141 504 2,4 64,5 55 859 2,6 68,3
Saint-Quentin 120 399 2,0 66,5 42 259 2,0 70,3
Saint-Omer 117 785 2,0 68,5 41 443 2,0 72,3
Cambrai 94 773 1,6 70,1 32 236 1,5 73,8
Béthune 76 571 1,3 71,4 27 918 1,3 75,1
Soissons 74 499 1,2 72,6 23 716 1,1 76,2
Laon 68 526 1,1 73,7 25 682 1,2 77,4
Auchel - Lillers 57 502 1,0 74,7 12 150 0,6 78,0
Abbeville 54 907 0,9 75,6 18 889 0,9 78,9
Aires régionales de plus de 50 000 hab. 4 533 345 75,6 1 667 130 78,9
Partie régionale des aires extra-régionales 537 711 9,0 84,6 153 162 7,3 86,2
dont Paris 509 504 8,5 146 014 6,9
dont Reims 20 736 0,3 3 808 0,2
Aires régionales de moins de 50 000 hab. 653 208 10,9 95,4 224 165 10,6 96,8
Communes hors attraction des villes 279 551 4,6 100,0 65 943 3,2 100,0
Hauts-de-France 6 003 815 100 2 110 400 100
  • Source : Insee, recensement de la population 2017.

Concentration des emplois dans les pôles et des actifs occupés dans les couronnes

Comme au niveau national, l’emploi est majoritairement localisé dans les pôles des AAV. En effet, 62 % des emplois régionaux y sont concentrés, dont 38 % au sein des communes-centres (respectivement 58 % et 36 % en France de province). Inversement, seuls 43 % des actifs en emploi résident dans ces pôles. À contrario, les couronnes regroupent 52 % des actifs en emploi, mais seulement 35 % des emplois régionaux, traduisant l’orientation plus résidentielle de ces communes.

Le ratio entre le nombre d’emplois offerts et d’actifs occupés résidents est un peu moins important en moyenne dans les pôles de la région : 134 emplois pour 100 actifs résidents contre 140 en France de province (figure 5). Ce sont les communes-centres qui concentrent les emplois (171 pour 100 actifs résidant contre 101 dans les autres communes du pôle), et ce davantage qu’au niveau national (respectivement 155 et 106). Des disparités importantes existent toutefois d’une commune-centre à l’autre. Par exemple, Calais et Dunkerque concentrent 142 et 143 emplois pour 100 actifs occupés contre 182 à Lille, et jusqu’à 232 à Lens‑Liévin.

Figure 5L’emploi se concentre dans les communes-centres des pôlesNombre d’emplois pour 100 actifs occupés en 2017

L’emploi se concentre dans les communes-centres des pôles
Hauts-de-France France de province
Pôles 134 140
dont communes-centres 171 155
dont autres communes en pôle 101 106
Couronnes  62 66
Communes hors attraction des villes 62 76
  • Note de lecture : les pôles de la région Hauts-de-France offrent en moyenne 134 emplois pour 100 actifs ayant un emploi et résidant dans un pôle, contre 140 nationalement.
  • Source : Insee, recensement de la population 2017.

Figure 5L’emploi se concentre dans les communes-centres des pôlesNombre d’emplois pour 100 actifs occupés en 2017

  • Note de lecture : les pôles de la région Hauts-de-France offrent en moyenne 134 emplois pour 100 actifs ayant un emploi et résidant dans un pôle, contre 140 nationalement.
  • Source : Insee, recensement de la population 2017.

Croissance démographique dans les couronnes, déclin dans les communes-centres

Quelle que soit la taille de l’aire, la démographie est moins dynamique dans les Hauts-de-France qu’au niveau national, en lien avec un déficit migratoire important.

Sous l’effet de la périurbanisation, les couronnes des AAV gagnent en proportion plus d’habitants que les pôles, comme au niveau national. Ainsi, de nombreux ménages (notamment des couples avec enfants) s’installent en périphérie des plus grands pôles d’emplois, trouvant des conditions de logements plus intéressantes.

Entre 2007 et 2017, les couronnes des AAV de la région ont ainsi gagné un peu plus de 100 000 habitants supplémentaires. Cela représente une croissance de + 0,4 % par an sur la période. Celle-ci est portée exclusivement par le (+ 0,4 % par an), le jeu des migrations résidentielles amenant à un solde migratoire nul. Au niveau national, la population des couronnes croît à un rythme près de deux fois supérieur (+ 0,7 %), l’excédent migratoire expliquant 60 % de cette augmentation.

Globalement, les pôles de la région ont perdu des habitants en 10 ans. Ce sont surtout dans les communes-centres que la population recule : – 0,3 % par an, soit 34 700 habitants en moins entre 2007 et 2017. Parmi elles, on peut citer Dunkerque (– 6 500 habitants), Lens-Liévin (– 4 600), Boulogne-sur-Mer (– 3 000) ainsi que Douai (– 2 900), Maubeuge et Saint-Quentin (– 2 700). Seul Lille fait exception. Malgré un déficit migratoire, la commune-centre connaît un réel dynamisme démographique. Sa population s’accroît de 0,3 % par an, soit un gain de 7 000 habitants en 10 ans. Dans une moindre mesure, on peut citer également Beauvais (+ 1 000) et Valenciennes (+ 700).

Hors de l’attraction des villes, la population augmente un peu et à un rythme deux fois moins rapide qu’au niveau national (+ 0,1 % contre + 0,2 % l’an). Cela représente près de 3 200 habitants supplémentaires entre 2007 et 2017.

Encadré - Près d’un habitant sur dix des Hauts-de-France vit dans l’aire d’attraction de Paris

Plus de 500 000 habitants résident dans l’aire d’attraction de Paris. Cela représente 8,5 % de la population régionale, soit la proportion la plus importante parmi les régions limitrophes de l’Île-de-France, devant le Centre-Val de Loire (7,1 %) et la Normandie (4,1 %). De même, l’emprise au sol de l’aire parisienne est relativement élevée avec 11 % de la surface des Hauts-de-France (3 500 km²), contre 5 % pour le Centre-Val de Loire et 4 % pour la Normandie (figure 4).

La région abrite le pôle de Creil où vivent 75 500 habitants, qui constitue l’un des quatre pôles secondaires de cette aire « multipôle », avec Mantes-la-Jolie, Melun et Meaux (méthodologie). Les autres communes font partie de la couronne de l’aire parisienne, s’étendant dans la région principalement dans le sud du département de l’Oise et de l’Aisne. Les communes des Hauts-de-France de l’aire d’attraction de Paris ont une dynamique démographique plus soutenue que la région, mais légèrement inférieure à celle de l’aire dans sa totalité (+ 0,4 % par an contre + 0,5 % sur l’ensemble de l’aire parisienne).

Figure 4Une empreinte forte de l’aire de Paris dans les Hauts-de-FranceReprésentation de l’aire d’attraction de Paris

Une empreinte forte de l’aire de Paris dans les Hauts-de-France
Nom de l'AAV Taille de l'AAV selon le nombre d'habitants en 2017
AAV de Auxerre AAV de 50 000 à 200 000 habitants
AAV de Beauvais AAV de 50 000 à 200 000 habitants
AAV de Blancs-Coteaux AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Blois AAV de 50 000 à 200 000 habitants
AAV de Bonneval AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Brou AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Chablis AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Châlons-en-Champagne AAV de 50 000 à 200 000 habitants
AAV de Chartres AAV de 50 000 à 200 000 habitants
AAV de Château-Thierry AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Châteaudun AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Chauny AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Compiègne AAV de 50 000 à 200 000 habitants
AAV de Épernay AAV de 50 000 à 200 000 habitants
AAV de Évreux AAV de 50 000 à 200 000 habitants
AAV de Forges-les-Eaux AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Gaillon AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Gien AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Gournay-en-Bray AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Joigny AAV de moins 50 000 habitants
AAV de La Ferté-Bernard AAV de moins 50 000 habitants
AAV de La Loupe AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Laon AAV de 50 000 à 200 000 habitants
AAV de Le Neubourg AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Les Andelys AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Louviers AAV de 50 000 à 200 000 habitants
AAV de Migennes AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Montargis AAV de 50 000 à 200 000 habitants
AAV de Montmirail AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Montoire-sur-le-Loir AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Nogent-le-Rotrou AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Nogent-sur-Seine AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Nonancourt - Saint-Lubin-des-Joncherets AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Noyon AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Orléans AAV de 200 000 à 700 000 habitants
AAV de Paris AAV de plus de 700 000 habitants
AAV de Pithiviers AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Reims AAV de 200 000 à 700 000 habitants
AAV de Romilly-sur-Seine AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Rouen AAV de 200 000 à 700 000 habitants
AAV de Saint-Florentin AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Saint-Julien-du-Sault AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Sens AAV de 50 000 à 200 000 habitants
AAV de Sézanne AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Soissons AAV de 50 000 à 200 000 habitants
AAV de Sully-sur-Loire AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Tonnerre AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Troyes AAV de 200 000 à 700 000 habitants
AAV de Vendôme AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Verneuil d'Avre et d'Iton AAV de moins 50 000 habitants
AAV de Paris AAV de plus de 700 000 habitants
AAV de Paris - Pôle secondaire de Mantes-la AAV de plus de 700 000 habitants
  • Source : Insee, recensement de la population 2017

Figure 4Une empreinte forte de l’aire de Paris dans les Hauts-de-FranceReprésentation de l’aire d’attraction de Paris

  • Source : Insee, recensement de la population 2017

Pour comprendre

Se substituant au zonage en aires urbaines de 2010, le zonage en aires d’attraction des villes 2020 (AAV) identifie des pôles concentrant population et emplois.

Le pôle est une commune (ou un ensemble de communes contiguës) ayant une forte densité de population, un nombre d’habitants et d’emplois élevés.

On distingue quatre niveaux de pôles définis à partir de la grille de densité européenne. Celle-ci découpe le territoire en carreaux contigus de 1 km de côté, permettant de repérer des zones agglomérées (ensemble de carreaux contigus de même densité élevée). Ne peuvent appartenir à un pôle que les communes dont plus de la moitié de la population réside dans la zone agglomérée. Un seuil d’emploi est ajouté de façon à éviter de considérer comme pôles des communes essentiellement résidentielles. La commune la plus peuplée du pôle est dénommée « commune-centre ».

Pour permettre des comparaisons internationales, les très grands pôles (50 000 habitants et 10 000 emplois) coïncident avec la définition d’Eurostat des « cities ».

Type de pôle Seuils
Densité des carreaux (hab/km2) Population minimale de la « tâche » de carreaux Nombre d’emplois minimal dans le pôle
Niveau A 1 500 50 000 10 000
Niveau B 1 500 5 000 5 000
Niveau C 300 5 000 1 500
Niveau D 300 1 000 1 500

Constituant l’aire d’attraction de ces pôles, les couronnes sont les communes dont au moins 15 % des actifs résidents travaillent au sein des pôles, ce qui permet d’apprécier l’influence de ces derniers au-delà de leurs limites administratives. Si un pôle échange au moins 15 % de ses actifs occupés avec un autre pôle de même niveau, l’aire est multipôle. C’est le cas du pôle de Paris qui comporte également quatre pôles secondaires : Meaux, Mantes-la-Jolie, Creil et Melun.

Cette méthode de construction du zonage est harmonisée avec celle des « Fonction al Urban Areas » mise en œuvre par Eurostat et l’OCDE. Les pôles sont identifiés successivement en partant des niveaux les plus élevés. On détermine d’abord les pôles de niveau A, puis les communes de leurs couronnes. Ensuite, les pôles B sont les communes n’appartenant pas aux couronnes des pôles A et respectant les critères dans le tableau ci-dessus de population et d’emploi et ainsi de suite. L’attraction du pôle de niveau le plus élevé est donc déterminante dans l’affectation des communes à une aire d’attraction.

La couronne de trois aires (Lille, Valenciennes et Maubeuge) s’étend en Belgique. Dans cette étude, ne sont cependant comptabilisées que les populations résidant sur la partie française de ces aires. Dans la région, une seule commune fait partie de la couronne de l’aire d’attraction d'une ville située en Belgique (Charleroi).

Ce zonage en aires d’attraction des villes ne peut être comparé à celui des aires urbaines du fait de la méthode retenue lors de sa construction.

Définitions

Le solde naturel est la différence entre le nombre des naissances et celui des décès. On parle d’excédent lorsque ce solde est positif, de déficit dans le cas contraire.

AAV est l’acronyme des aires d’attractions des villes.

Le solde migratoire est la différence entre le nombre de personnes entrées sur un territoire et le nombre qui en sont sorties au cours de la période considérée. Dans cette étude, il s’agit d’un solde apparent estimé par différence entre la variation totale de la population et le solde naturel.

Pour en savoir plus