Insee Analyses OccitanieEn Occitanie, 27 nouvelles zones d'emploi très diversifiées

Julia Chipy, Fabien Steinmetz (Insee)

Les 27 nouvelles zones d’emploi d’Occitanie dessinent une région à l’économie diversifiée, avec en son sein des territoires spécialisés. Toulouse, Montpellier et les zones proches du littoral sont les moteurs de l’emploi régional. Les zones d’emploi voisines des métropoles bénéficient souvent de leurs dynamiques. Dans le reste de la région, les zones d’emploi sont moins denses et parfois en déclin. Certaines sont surtout résidentielles quand d’autres sont spécialisées dans l’agriculture ou l’industrie. L’attrait touristique reste une force et une caractéristique pour la plupart des zones d’Occitanie.

Insee Analyses Occitanie
No 96
Paru le :Paru le10/09/2020
Julia Chipy, Fabien Steinmetz (Insee)
Insee Analyses Occitanie No 96- Septembre 2020

En 2020, les zones d’emploi ont été redéfinies pour mieux coller à la réalité des marchés locaux de l’emploi. Sur les 306 zones d’emploi de France, l’Occitanie en compte 27, au profil hétérogène, dont deux à cheval sur la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (Pour comprendre). La plus importante, Toulouse, compte 584 500 emplois et la plus modeste, Nord-du-Lot, à peine 20 500 (figure 1). L’emploi se concentre dans et autour des grandes agglomérations, dans les villes moyennes et sur le littoral méditerranéen.

Figure 1Des zones d’emploi très hétérogènes en Occitanie7 profils de zones d’emploi selon leur orientation économique

Des zones d’emploi très hétérogènes en Occitanie
Code zone d’emploi 2020 Libellé zone d’emploi Type de zone Emploi total (au lieu de travail) 2017
52 Arles dont en PACA À forte orientation touristique 40 819
dont en Occitanie À forte orientation touristique 7 274
53 Avignon dont en PACA Autres grandes agglomérations ou dotées de gros employeurs 100 684
dont en Occitanie Autres grandes agglomérations ou dotées de gros employeurs 14 331
55 Bollène-Pierrelatte Spécialisées dans l’industrie 30 784
64 Valréas Spécialisées dans l’agriculture 21 326
7501 Agen Économie diversifiée 58 437
7503 Bayonne Autres grandes agglomérations ou dotées de gros employeurs 135 780
7504 Bergerac Spécialisées dans l’agriculture 40 639
7505 Bordeaux Grandes agglomérations à forte concentration de fonctions métropolitaines 512 339
7507 Brive-la-Gaillarde Économie diversifiée 53 293
7510 Dax À forte orientation touristique 57 849
7513 La Teste-de-Buch À forte orientation touristique 49 080
7514 Langon Spécialisées dans l’agriculture 38 620
7516 Libourne Spécialisées dans l’agriculture 54 520
7518 Marmande Spécialisées dans l’agriculture 34 913
7519 Mont-de-Marsan Économie diversifiée 55 162
7521 Oloron-Sainte-Marie Spécialisées dans l’agriculture 26 660
7522 Pau Autres grandes agglomérations ou dotées de gros employeurs 129 402
7529 Sarlat-La-Canéda À forte orientation touristique 21 699
7532 Villeneuve-sur-Lot Spécialisées dans l’agriculture 30 271
7601 Agde – Pézenas À forte orientation touristique 24 722
7602 Albi Économie diversifiée 83 417
7603 Alès - Le Vigan Résidentielles 56 928
7604 Auch Spécialisées dans l’agriculture 59 492
7605 Bagnols-sur-Cèze Autres grandes agglomérations ou dotées de gros employeurs 26 715
7606 Béziers À forte orientation touristique 75 181
7607 Cahors Économie diversifiée 31 610
7608 Carcassonne - Limoux Économie diversifiée 69 144
7609 Castelsarrasin - Moissac Spécialisées dans l’agriculture 25 401
7610 Castres - Mazamet Économie diversifiée 57 098
7611 Figeac - Villefranche Spécialisées dans l’industrie 35 586
7612 Foix - Pamiers Économie diversifiée 46 755
7613 Mende Spécialisées dans l’agriculture 30 366
7614 Millau Spécialisées dans l’agriculture 24 838
7615 Montauban Économie diversifiée 64 371
7616 Montpellier Grandes agglomérations à forte concentration de fonctions métropolitaines 292 910
7617 Narbonne À forte orientation touristique 54 425
7618 Nîmes Autres grandes agglomérations ou dotées de gros employeurs 134 497
7619 Nord-du-Lot Spécialisées dans l’industrie 20 579
7620 Perpignan À forte orientation touristique 156 798
7621 Rodez Économie diversifiée 61 913
7622 Saint-Gaudens Résidentielles 42 081
7623 Sète À forte orientation touristique 32 121
7624 Tarbes - Lourdes À forte orientation touristique 90 622
7625 Toulouse Grandes agglomérations à forte concentration de fonctions métropolitaines 593 456
8402 Aubenas À forte orientation touristique 46 223
8403 Aurillac Économie diversifiée 34 486
8409 Grenoble Grandes agglomérations à forte concentration de fonctions métropolitaines 276 224
8419 Le Puy en Velay Économie diversifiée 45 759
8420 Les Sources de la Loire Spécialisées dans l’industrie 29 378
8422 Montélimar Économie diversifiée 39 089
8427 Romans sur Isère Résidentielles 33 939
8429 Saint Flour Spécialisées dans l’agriculture 14 093
8431 Valence Autres grandes agglomérations ou dotées de gros employeurs 121 380
9301 Aix-en-Provence Grandes agglomérations à forte concentration de fonctions métropolitaines 166 127
9303 Brignoles À forte orientation touristique 35 847
9305 Carpentras Spécialisées dans l’agriculture 29 402
9306 Cavaillon À forte orientation touristique 46 521
9310 Gap À forte orientation touristique 41 734
9311 Manosque Autres grandes agglomérations ou dotées de gros employeurs 36 643
9312 Marseille Grandes agglomérations à forte concentration de fonctions métropolitaines 477 341
9313 Martigues-Salon Autres grandes agglomérations ou dotées de gros employeurs 111 070
9316 Orange Spécialisées dans l’agriculture 23 520
9318 Toulon Autres grandes agglomérations ou dotées de gros employeurs 208 078
  • Note : pour les zones d’emploi à cheval sur deux régions (Arles et Avignon), les indicateurs sont calculés sur chacune des parties de la zone d’emploi.
  • Sources : Insee, recensements de la population 2016 et 2017, Clap 2015

Figure 1Des zones d’emploi très hétérogènes en Occitanie7 profils de zones d’emploi selon leur orientation économique

  • Note : pour les zones d'emploi à cheval sur deux régions (Arles et Avignon), les indicateurs calculés sur chacune des parties de la zone d'emploi figurent dans le tableau associé.
  • Sources : Insee, recensements de la population 2016 et 2017, Clap 2015

Toulouse, une zone attractive tournée vers l'industrie et la recherche

La zone d’emploi de Toulouse concentre à elle seule 27 % de l’emploi régional. Elle est très attractive : un grand nombre d’actifs ne vivant pas dans la zone viennent en effet y travailler. En revanche, les habitants de la zone vont très peu travailler dans les zones d’emploi voisines. Parmi les actifs qui résident dans la zone, 95 % y travaillent. Ce est l’un des plus élevés de France (9e rang sur 306 zones).

Comparée aux zones d'emploi des autres grandes métropoles, celle de Toulouse se caractérise par la présence plus forte du secteur de l'industrie, ainsi que des fonctions de fabrication, de conception et de recherche, avec de grandes entreprises telles qu’Airbus, Continental Auto, Altran Technologies et des centres de recherche comme le CNRS et le Cnes. L’emploi y est aussi davantage concentré dans les gros établissements privés (figure 2 et Pour comprendre - typologie des zones d’emploi).

Figure 2Des contrastes entre les zones d’emploi de Toulouse et de Montpellier

Des contrastes entre les zones d’emploi de Toulouse et de Montpellier
Fonction surreprésentée Secteur surreprésenté Part de l’industrie (%) Nombre d’emplois au lieu de travail Poids des 10 plus gros établissements privés (%)
Toulouse Conception, recherche Fabrication de matériels de transport 11,5 593 000 7,3
Montpellier Santé, action sociale Recherche – développement scientifique 6,1 293 000 3,7
Classe des grandes agglomérations françaises Gestion Activités juridiques, comptables, de gestion,… 8,8 319 000* 5,1*
Ensemble de la région Santé, action sociale Administration publique 10,3 2 213 000 7,3*
France /// /// 12,3 26 417 000 9,5*
  • * Les chiffres correspondent à la valeur médiane des zones d’emploi du territoire concerné.
  • Note : la classe des grandes agglomérations françaises comprend notamment les zones d’emploi de Toulouse et de Montpellier.
  • Lecture : dans la zone d’emploi de Toulouse, la fonction de conception et recherche est davantage présente dans l’emploi qu’au niveau national. Sur les 593 000 emplois de la zone, 11,5 % sont des emplois industriels. Les 10 plus gros établissements privés, tous secteurs confondus, représentent 7,3 % de l’emploi de la zone.
  • Sources : Insee, recensements de la population 2016 et 2017, Clap 2015

Montpellier, une zone d'emploi plus diversifiée

Avec une économie plus diversifiée, la zone d’emploi de Montpellier est le deuxième pôle d’emploi d’Occitanie avec 13 % de l’emploi régional. Les fonctions liées à la santé et à l’action sociale y sont particulièrement développées, dans des établissements publics (CHU de Montpellier, Centre médical du Grau-du-Roi…), comme privés (Institut régional du cancer...). Le secteur de la recherche et développement (Inserm, Inra, Sanofi-Aventis...) est également très présent. Parmi les zones des grandes agglomérations françaises, celle de Montpellier apparaît aussi comme l’une des plus touristiques.

Toulouse et Montpellier, moteurs de l'emploi en Occitanie

Entre 2007 et 2017, les zones d’emploi de Toulouse et Montpellier sont les moteurs de l’emploi régional. Avec une croissance de l’emploi très dynamique (figure 3), ces deux zones concentrent à elles seules 80 % des emplois créés sur la période en Occitanie. La crise sanitaire actuelle les expose à des risques économiques différents, Toulouse étant particulièrement spécialisée dans les activités liées à l’industrie aéronautique.

Figure 3Des dynamiques d’emploi très contrastéesÉvolution de l’emploi entre 2007 et 2017 dans les 27 zones d’emploi d’Occitanie

Des dynamiques d’emploi très contrastées
Code zone d’emploi 2020 Libellé zone d’emploi Évolution emploi 2007-2017 * Emploi total (au lieu de travail) 2017
52 Arles dont en PACA Stable 40 819
dont en Occitanie Stable 7 274
53 Avignon dont en PACA Stable 100 684
dont en Occitanie Stable 14 331
55 Bollène-Pierrelatte Dynamique 30 784
64 Valréas En déclin 21 326
7501 Agen Stable 58 437
7503 Bayonne Dynamique 135 780
7504 Bergerac En déclin 40 639
7505 Bordeaux Dynamique 512 339
7507 Brive-la-Gaillarde En déclin 53 293
7510 Dax Dynamique 57 849
7513 La Teste-de-Buch Très dynamique 49 080
7514 Langon Stable 38 620
7516 Libourne Dynamique 54 520
7518 Marmande Stable 34 913
7519 Mont-de-Marsan Stable 55 162
7521 Oloron-Sainte-Marie Stable 26 660
7522 Pau Stable 129 402
7529 Sarlat-La-Canéda En déclin 21 699
7532 Villeneuve-sur-Lot En déclin 30 271
7601 Agde – Pézenas Dynamique 24 722
7602 Albi Stable 83 417
7603 Alès - Le Vigan En déclin 56 928
7604 Auch En déclin 59 492
7605 Bagnols-sur-Cèze Stable 26 715
7606 Béziers Dynamique 75 181
7607 Cahors En déclin 31 610
7608 Carcassonne - Limoux Stable 69 144
7609 Castelsarrasin - Moissac Stable 25 401
7610 Castres - Mazamet En déclin 57 098
7611 Figeac - Villefranche Stable 35 586
7612 Foix - Pamiers Stable 46 755
7613 Mende Stable 30 366
7614 Millau En déclin 24 838
7615 Montauban Dynamique 64 371
7616 Montpellier Très dynamique 292 910
7617 Narbonne Dynamique 54 425
7618 Nîmes Dynamique 134 497
7619 Nord-du-Lot En déclin 20 579
7620 Perpignan Dynamique 156 798
7621 Rodez En déclin 61 913
7622 Saint-Gaudens En déclin 42 081
7623 Sète Dynamique 32 121
7624 Tarbes - Lourdes En déclin 90 622
7625 Toulouse Très dynamique 593 456
8402 Aubenas Dynamique 46 223
8403 Aurillac En déclin 34 486
8409 Grenoble Stable 276 224
8419 Le Puy en Velay Stable 45 759
8420 Les Sources de la Loire Stable 29 378
8422 Montélimar Dynamique 39 089
8427 Romans sur Isère Dynamique 33 939
8429 Saint Flour En déclin 14 093
8431 Valence Dynamique 121 380
9301 Aix-en-Provence Dynamique 166 127
9303 Brignoles Très dynamique 35 847
9305 Carpentras Stable 29 402
9306 Cavaillon Stable 46 521
9310 Gap Dynamique 41 734
9311 Manosque Très dynamique 36 643
9312 Marseille Stable 477 341
9313 Martigues-Salon Stable 111 070
9316 Orange En déclin 23 520
9318 Toulon Stable 208 078
  • Note : pour les zones d’emploi à cheval sur deux régions (Arles et Avignon), les indicateurs sont calculés sur chacune des parties de la zone d’emploi.
  • Source : Insee, recensements de la population 2007 et 2017

Figure 3Des dynamiques d’emploi très contrastéesÉvolution de l’emploi entre 2007 et 2017 dans les 27 zones d’emploi d’Occitanie

  • Note : pour les zones d'emploi à cheval sur deux régions (Arles et Avignon), les indicateurs calculés sur chacune des parties de la zone d'emploi figurent dans le tableau associé.
  • Source : Insee, recensements de la population 2007 et 2017

Un emploi dynamique sur le littoral et près des métropoles

Le long du littoral, les zones d’emploi de Sète, Narbonne, Béziers et Agde-Pézenas sont les plus touristiques. La présence des touristes génère une demande dynamique qui renforce les services présentiels, en été notamment. Par ailleurs, dans ces zones, les services de proximité liés à la santé et à l’action sociale sont largement représentés, en lien avec une population résidente âgée, un habitant sur trois ayant plus de 60 ans.

La zone d’emploi de Perpignan, la plus étendue du littoral, contribue à hauteur de 7 % à l’emploi régional, ce qui la place au 3e rang après Toulouse et Montpellier. Cette zone fonctionne de manière très autonome en termes d’actifs occupés, avec un taux de stables très élevé, au 4e rang national. C’est une zone d’emploi touristique, aussi bien en été qu’en hiver.

Quatrième zone d’emploi de la région, celle de Nîmes représente 6 % de l’emploi régional. Située à proximité de Montpellier, la zone bénéficie de son dynamisme. Voisines de Nîmes, les zones d’emploi d’Arles et d’Avignon, en Provence-Alpes-Côte d’Azur, débordent en Occitanie, et sont davantage tournées vers les secteurs présentiels, la zone d’Arles étant la plus touristique.

De même, la zone d’emploi de Montauban bénéficie de l'influence de la métropole toulousaine avec des emplois orientés vers la sphère présentielle.

Des zones d’emploi moins denses et parfois en déclin, souvent touristiques

Saint-Gaudens et Alès-Le Vigan sont deux zones d’emploi résidentielles, et relativement touristiques, avec pour la première les sites du Comminges et du Luchonnais, et pour la seconde le parc national des Cévennes. Les fonctions liées à la santé et à l’action sociale y représentent autour de 13 % de l’emploi total, nettement plus qu’en moyenne en France métropolitaine (10 %). Néanmoins, dans ces deux zones, l’important chômage de longue durée traduit les difficultés d’un marché de l’emploi atone.

La zone d’emploi de Tarbes-Lourdes est particulièrement orientée vers les activités touristiques, qu’elles soient de montagne ou à caractère religieux à Lourdes. L’emploi est néanmoins en déclin dans cette zone.

Dans la zone d’emploi de Rodez, les secteurs de l’agriculture et de l’industrie sont bien représentés, notamment avec l’entreprise Bosch, et pourvoient à la demande locale de travail. Dans cette zone, la part des actifs se déclarant chômeurs est une des plus faibles en Occitanie et en France.

Les zones d’emploi de Carcassonne-Limoux, Albi, Castres-Mazamet, Foix-Pamiers et Cahors ont une économie plus diversifiée, sans secteur d’activité prédominant. Ces zones ont subi par le passé un déclin agricole ou industriel, comme la disparition des mines de charbon à Carmaux, l’arrêt de la production d’aluminium à Tarascon-sur-Ariège ou la chute de l’industrie textile à Mazamet et Carcassonne.

Une spécialisation agricole ou industrielle dans certaines zones d’emploi

Quatre zones d’emploi affichent un profil plutôt agricole : Auch, Mende, Millau et Castelsarrasin-Moissac. Auch est celle où l’agriculture emploie la plus grande part des actifs : 12 %, contre 3 % en France. Viennent ensuite les zones d’emploi de Mende et de Millau où la santé et l’action sociale pèsent également. Ces deux zones sont plus touristiques, avec les sites naturels du Larzac, de l’Aubrac et des Gorges du Tarn. Castelsarrasin-Moissac est, proportionnellement, moins agricole, en raison de la présence de la centrale nucléaire de Golfech.

L’industrie est présente dans la région, et pas seulement dans la zone d’emploi de Toulouse. Elle représente 18 % des emplois dans la zone d’emploi de Bagnols-sur-Cèze, avec les activités liées à la centrale de Marcoule, et autant dans celle de Castres-Mazamet, avec l’industrie pharmaceutique. La zone d’emploi Nord-du-Lot abrite à la fois des industries agro-alimentaires, avec notamment la présence du groupe Andros, mais aussi de nombreux emplois liés au tourisme (Rocamadour, gouffre de Padirac). La zone d’emploi de Figeac-Villefranche, la plus industrielle de la région avec 22 % d'emplois industriels, est spécialisée dans l’industrie aéronautique avec de grands établissements tels que Ratier-Figeac, Figeac Aéro et Blanc Aéro Industries.

Pour comprendre

Constitution des zones d’emploi

Les zones d’emploi forment un découpage du territoire français depuis 1984. Construite à partir des déplacements domicile-travail, une zone d’emploi est un ensemble de communes sur lequel la plupart des actifs résident et travaillent. Ce zonage d’étude est régulièrement mis à jour pour tenir compte de l’évolution de l’économie locale. En 2020, l’Insee et la Direction statistique du ministère en charge du travail et de l’emploi (Dares) ont révisé ce zonage en s’appuyant sur une méthodologie développée par Eurostat, permettant de comparer plus facilement les pays européens. Un autre objectif de cette refonte est d’homogénéiser la méthode sur le territoire. Contrairement aux zones d’emploi de 2010, construites région par région, les zones d’emploi de 2020 sont issues de paramètres nationaux.

La méthode repose sur un procédé itératif basé sur l’analyse des déplacements domicile-travail entre les différentes zones. À chaque étape, des communes (ou groupes de communes agrégées précédemment) sont agrégées en fonction des déplacements domicile-travail. Un des intérêts de cet algorithme est qu’il prend à la fois en compte les flux sortants et entrants d’une zone. Ainsi, certaines communes qui peuvent sembler dépendantes d’un pôle en matière d’emplois, sont affectées à une autre zone parce que beaucoup d’actifs viennent y travailler. Un ensemble de communes agrégées constitue une zone d’emploi dès lors qu’elle satisfait à des critères de taille (nombre d’emplois) et de stabilité (part élevée d’actifs travaillant et résidant dans la zone).

Un des principaux résultats de cette nouvelle méthode est un rééquilibrage des zones en nombre d’actifs. C’est particulièrement vrai autour des grandes métropoles, qui avaient tendance à agréger de nombreuses communes en 2010. La nouvelle méthode permet de limiter la taille des zones d’emploi et de laisser se construire d’autres zones autour des grands pôles. Dans la région, la zone d’emploi de Toulouse passe ainsi de 744 000 actifs dans la version de 2010 à 639 000 dans la version de 2020.

Contours des zones d'emploi 2010 et 2020 en Occitanie

  • Source : Insee, RP 2013.

Typologie des zones d’emploi

La principale orientation économique des territoires est dégagée à travers une typologie des 306 zones d’emploi françaises. Cette typologie permet ensuite de repérer les spécificités des zones d’emploi de la région en les resituant parmi les zones qui leur sont le plus semblables, c’est-à-dire qui partagent la même orientation économique. La typologie s’appuie sur des variables d’activité touristique et des indicateurs de spécialisation économique (part de l’emploi dans un secteur rapporté à cette même part mesurée France entière, pour les sphères productive et présentielle, l’industrie, l’administration publique, et les grands ou petits établissements). Dans une première étape, une analyse en composantes principales extrait des axes d’analyse à partir de l’ensemble de ces variables. Dans une seconde étape, une classification ascendante hiérarchique permet de regrouper les zones d’emploi selon un faisceau de caractéristiques communes. Ainsi, sept profils de zones d’emploi sont définis en France, tous représentés en Occitanie.

Sources

Cette étude s’appuie sur les exploitations principale et complémentaire du recensement de la population 2016 (pour la classification) et 2017, à l’exception des données relatives à la taille des établissements qui sont issues de la source Connaissance locale de l’appareil productif (Clap 2015), et des données relatives au nombre de nuitées qui sont issues des enquêtes de fréquentation touristiques (2019).

Dans cette étude, les emplois au lieu de travail sont analysés selon différentes dimensions :

- selon l’activité principale de l’établissement, avec un regroupement en secteurs d’activité économique ;

- selon la profession occupée, avec un regroupement en 15 fonctions, définies de façon transversale au secteur d’activité, au statut, ou au niveau de qualification.

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Définitions

Le taux de stables correspond à la part des actifs en emploi travaillant dans la zone où ils résident.

La sphère présentielle recouvre les activités mises en œuvre localement pour la production de biens et de services visant à satisfaire les besoins des personnes présentes dans la zone, résidents ou touristes. À l’opposé, la sphère productive recouvre les activités qui produisent des biens majoritairement consommés hors de la zone et des activités de services tournées principalement vers les entreprises de cette sphère.

La diversification économique d’une zone est mesurée à travers l’indice de spécialisation de Krugman. Cet indice calcule la différence entre la structure productive de la zone et celle des autres zones : plus celui-ci est fort, moins la zone est diversifiée dans ses secteurs d’activité.

Pour en savoir plus

« L'orientation économique des zones d'emploi : entre spécialisation et diversification des économies locales », Insee Première n° 1814, septembre 2020

« Depuis 50 ans, faute d’emplois, des territoires se dépeuplent en Occitanie », Insee Analyses Occitanie n° 93, juin 2020

« L’inégale réussite de l’économie occitane », Insee Analyses Occitanie n° 76, juillet 2019