Insee Analyses NormandieMême si la baisse démographique ralentit, Le Havre Seine Métropole continue de perdre des habitants 

Anne-Sarah Horvais, Antoine Le Graët, Caroline Poupet (Insee)

En 2016, la communauté urbaine du Havre Seine Métropole compte environ 269 000 habitants, soit 20 000 de moins qu’en 1975. Parmi un ensemble d’agglomérations comparables, elle est la seule qui connaît une baisse de population sur cette période, même si ce recul ralentit depuis 2011. Cette perte résulte d’un déficit migratoire, notamment vis-à-vis des jeunes. Si les tendances démographiques se poursuivaient, l’agglomération perdrait 15 000 habitants supplémentaires entre 2013 et 2040.

Insee Analyses Normandie
No 81
Paru le :Paru le03/09/2020
Anne-Sarah Horvais, Antoine Le Graët, Caroline Poupet (Insee)
Insee Analyses Normandie No 81- Septembre 2020

Le Havre Seine Métropole a perdu 20 000 habitants depuis 1975

En 2016, la Communauté Urbaine (CU) du Havre Seine Métropole compte 269 300 habitants. Depuis 1975, ce territoire a perdu 20 300 habitants, soit 7 % de sa population. La CU havraise est la seule dont la population chute au sein du référentiel de comparaison (encadré 1), tandis qu’elle croît dans les autres établissements publics de coopération intercommunale (EPCI), de 1 % à Brest Métropole à 61 % dans les intercommunalités d’Annecy et Perpignan. Cette perte est concentrée sur la période 1999-2016, au cours de laquelle Le Havre Seine Métropole a connu une décroissance continue de sa population (figure 1).

Ce recul résulte d’un déficit migratoire plus marqué que dans les autres EPCI du référentiel (figure 2). Ainsi, entre 1975 et 2016, les migrations entraînent dans la CU havraise une baisse annuelle moyenne de la population de 0,7 %, contre  0,2 % dans le référentiel. De plus, l’excédent naturel, en baisse depuis 1975, atténue de moins en moins ce déficit.

Mais au sein de la CU, les populations de la ville du Havre et de sa périphérie suivent des trajectoires différenciées. Si Le Havre a perdu 47 500 habitants depuis 1975, les communes environnantes accueillent 27 200 habitants supplémentaires.

Figure 1Depuis 1975, une dynamique démographique moins favorable dans l’intercommunalité havraise que dans le référentielÉvolution de la population et du nombre de ménages depuis 1975 dans la CU Le Havre Seine Métropole et dans les territoires de comparaison

base 100 en 1975
Depuis 1975, une dynamique démographique moins favorable dans l’intercommunalité havraise que dans le référentiel (base 100 en 1975)
Le Havre Seine Métropole Territoires de comparaison
Population Ménages Population Ménages
1975 100 100 100 100
1982 98 106 104 113
1990 100 112 108 126
1999 99 119 113 143
2006 96 123 115 155
2011 94 124 116 160
2016 93 126 118 166
  • Sources : Insee, Recensements de la population, État civil.

Figure 1Depuis 1975, une dynamique démographique moins favorable dans l’intercommunalité havraise que dans le référentielÉvolution de la population et du nombre de ménages depuis 1975 dans la CU Le Havre Seine Métropole et dans les territoires de comparaison

  • Sources : Insee, Recensements de la population, État civil.

Encadré 1 - Construction du référentiel de comparaison

Un référentiel de comparaison a été construit afin de situer les spécificités de la CU Le Havre Seine Métropole. Les territoires sélectionnés répondent aux critères suivants : avoir entre 150 000 et 350 000 habitants et une ville-centre ayant entre 100 000 et 300 000 habitants.

Le référentiel compte 18 EPCI : CA Amiens Métropole, CU du Grand Besançon, CA du Grand Annecy, CU Le Mans Métropole, CU Limoges Métropole, Brest Métropole, Metz Métropole, Dijon Métropole, Métropole du Grand Nancy, CA Nîmes Métropole, CU Caen la Mer, CU Perpignan Méditerranée Métropole, CA Mulhouse Alsace Agglomération, Orléans Métropole, Clermont Auvergne Métropole, Tours Métropole Val de Loire, CU Angers Loire Métropole et CU du Grand Reims.

Figure 2Un déficit migratoire plus prononcé dans la CU havraiseContributions des soldes naturel et migratoire à l’évolution de la population depuis 1975 dans la CU Le Havre Seine Métropole et dans les territoires de comparaison

en %
Un déficit migratoire plus prononcé dans la CU havraise (en %)
Le Havre Seine Métropole
Évolution annuelle moyenne due au solde migratoire due au solde naturel
1975-82 -0,22 -0,97 0,75
1982-90 0,14 -0,56 0,70
1990-99 -0,10 -0,62 0,52
1999-06 -0,37 -0,82 0,45
2006-11 -0,45 -0,89 0,44
2011-16 -0,22 -0,59 0,37
  • Sources : Insee, Recensements de la population, État civil.

Figure 2Un déficit migratoire plus prononcé dans la CU havraiseContributions des soldes naturel et migratoire à l’évolution de la population depuis 1975 dans la CU Le Havre Seine Métropole et dans les territoires de comparaison

  • Sources : Insee, Recensements de la population, État civil.

Une baisse de la population ralentie depuis 2011

L’essentiel de l’érosion démographique de la communauté urbaine s’est produit durant la décennie 2000 (- 13 500 entre 1999 et 2011, soit - 0,45 % par an). Depuis, cette tendance s’infléchit (- 2 900, soit - 0,22 % par an entre 2011 et 2016). La CU connaît malgré tout l’évolution la moins favorable du référentiel.

Le déficit migratoire est moins marqué entre 2011 et 2016 que lors du quinquennat précédent. Cette amélioration n’est cependant pas une spécificité de la CU havraise. En effet, au niveau national, les phénomènes de périurbanisation se poursuivent, mais à un rythme moins soutenu sur la période récente. Le solde migratoire est ainsi plus favorable entre 2011 et 2016 pour 16 des 18 autres EPCI du référentiel.

Près de 25 000 ménages supplémentaires en 40 ans

Bien que la population de la CU diminue, les besoins en logements sont croissants. En effet, à l’instar des autres territoires comparables, le nombre de ménages ne cesse de croître depuis 1975 mais dans des proportions inférieures (+ 26 %, soit + 24 600 ménages, contre + 66 % pour l’ensemble du référentiel).

Au regard du recul de la population, cette augmentation s’explique exclusivement par une chute de la taille des ménages, comme dans l’ensemble des territoires de comparaison. La taille moyenne des ménages de la CU havraise est passée de 2,9 personnes en 1975 à 2,2 en 2016.

Un déficit migratoire marqué

Le recul de la population de l’intercommunalité havraise s’explique en premier lieu par un déficit migratoire. Entre 2015 et 2016, 6 200 personnes ont emménagé dans la CU Le Havre Seine Métropole mais 7 500 ont quitté le territoire. La CU perd ainsi 1 300 personnes, soit 0,5 % de sa population en 2016. Bien que ce solde soit le plus défavorable parmi les EPCI du référentiel, Metz Métropole et Mulhouse Alsace Agglomération perdent également de la population dans les mêmes proportions.

La majorité des échanges migratoires se fait avec le reste de la Normandie (54 % des arrivants et 52 % des sortants), plus particulièrement avec les EPCI voisins (35 % des entrées et 36 % des sorties ; figure 3) et la Métropole de Rouen (12 % des entrées et 10 % des sorties). Ils sont également nombreux avec la région Île-de-France (14 % des entrées et 12 % des départs).

Figure 3Des échanges qui se concentrent avec le reste de la Normandie, et notamment les EPCI voisinsÉchanges migratoires entre la CU havraise, les EPCI normands et la Métropole du Grand Paris entre 2015 et 2016

Des échanges qui se concentrent avec le reste de la Normandie, et notamment les EPCI voisins
Code EPCI EPCI Entrées Sorties
200010700 CA Caux Seine Agglo 754 992
200023414 Métropole Rouen Normandie 738 749
200054781 Métropole du Grand Paris 607 629
200069821 CA Fécamp 293 223
200065597 CU Caen la Mer 235 217
247600505 CC Campagne de Caux 207 464
200066827 CC du Pays de Honfleur-Beuzeville 160 254
  • Source : Insee, Recensement de la population 2016, exploitation complémentaire

Figure 3Des échanges qui se concentrent avec le reste de la Normandie, et notamment les EPCI voisinsÉchanges migratoires entre la CU havraise, les EPCI normands et la Métropole du Grand Paris entre 2015 et 2016

  • Source : Insee, Recensement de la population 2016, exploitation complémentaire

Une moindre attractivité vis-à-vis des jeunes...

Le déficit migratoire résulte principalement d’une moindre attractivité vis-à-vis des jeunes. En effet, entre 15 et 24 ans, le nombre d’entrants est équivalent au nombre de sortants dans la CU havraise, alors que l’ensemble du référentiel connaît un excédent migratoire qui représente 3,3 % de la population de cette classe d’âge (figure 4). Si l’EPCI se comportait comme l’ensemble des territoires du référentiel, il accueillerait environ 1 000 jeunes de plus chaque année.

L’offre de formation du territoire permet d’attirer des étudiants, mais dans des proportions moindres que l’ensemble du référentiel. Ceux-ci viennent principalement de Normandie, et notamment de Seine-Maritime (40 % d’entre eux). En revanche les jeunes actifs, qui représentent 41 % des 15-24 ans, sont plus nombreux à quitter la CU qu’à y entrer.

L’attractivité du territoire vis-à-vis des jeunes s’est toutefois améliorée ces dernières années, avec un solde migratoire revenu à l’équilibre. En 2016, l’EPCI du Havre se situe au 16e rang des EPCI du référentiel pour le solde migratoire des 15-24 ans devant Nîmes Métropole, Mulhouse Agglomération et Perpignan Métropole.

Figure 4Une attractivité moins marquée que dans le référentiel pour les jeunesSolde migratoire rapporté à la population par âge

en %
Une attractivité moins marquée que dans le référentiel pour les jeunes (en %)
Âge Référentiel Le Havre Seine Métropole
5 -0,3 -0,6
6 +0,0 -0,7
7 -0,6 -1,2
8 +0,2 -1,1
9 -0,0 -0,1
10 +0,0 -0,3
11 +0,6 +0,3
12 -0,2 -0,3
13 -0,0 -0,9
14 +0,3 +0,2
15 +0,6 +0,8
16 +0,8 +0,9
17 +1,8 +0,1
18 +19,9 -0,1
19 +6,6 +2,3
20 +3,5 -0,9
21 -0,1 -1,0
22 -0,6 -0,6
23 -2,6 -2,0
24 -2,4 +0,2
25 -2,7 -1,7
26 -2,5 -4,7
27 -2,2 -2,7
28 -2,3 -4,3
29 -1,9 -1,3
30 -2,1 -3,1
31 -2,0 -2,4
32 -2,2 -1,0
33 -1,9 -2,7
34 -1,1 -0,1
35 -0,9 -1,8
36 -0,6 +0,0
37 -0,4 -1,2
38 -0,7 -1,1
39 -0,1 -0,5
40 +0,1 +0,6
41 +0,5 +0,3
42 -0,1 +0,2
43 +0,2 +0,6
44 +0,4 +0,2
45 -0,1 -0,0
46 +0,2 -1,2
47 +0,1 +0,4
48 +0,2 -0,5
49 -0,2 -1,0
50 +0,0 -0,5
51 -0,2 -1,0
52 +0,0 -0,1
53 -0,3 -0,4
54 -0,2 +0,1
55 -0,3 -0,2
56 -0,4 +0,2
57 -0,4 -0,8
58 -0,3 -0,3
59 -0,2 +0,4
60 -0,6 -1,0
61 -0,7 -0,8
62 -0,6 -0,6
63 -0,4 -0,6
64 -0,3 -0,3
65 -0,2 +0,3
66 -0,2 -0,1
67 -0,0 -0,3
68 -0,0 +0,1
69 +0,1 +0,4
70 +0,2 +0,1
71 +0,4 +0,1
72 +0,1 +0,1
73 +0,5 +0,2
74 +0,3 +0,4
75 +0,1 +0,5
76 +0,3 -0,3
77 +0,1 -0,2
78 +0,4 +0,0
79 +0,4 +0,4
80 +0,2 -0,4
81 -0,0 -0,3
82 -0,2 +0,2
83 -0,0 +0,6
84 +0,0 +1,3
85 -0,0 +0,3
86 -0,1 -0,7
87 +0,4 +0,4
88 +0,1 +1,8
89 +0,7 +1,0
90 +0,5 +2,2
  • Source : Insee, Recensement de la population 2016, exploitation complémentaire

Figure 4Une attractivité moins marquée que dans le référentiel pour les jeunesSolde migratoire rapporté à la population par âge

  • Source : Insee, Recensement de la population 2016, exploitation complémentaire

… mais un territoire plus attractif pour les seniors

La communauté urbaine est en revanche attractive pour les 65 ans ou plus, de façon légèrement plus marquée que dans le référentiel. Avec 470 entrées et 310 sorties, elle gagne 160 personnes entre 2015 et 2016, soit 0,3 % de la population de cet âge (contre 0,1 % dans le référentiel).

Plus de 8 seniors sur 10 entrant dans la CU s’installent au Havre, notamment pour la proximité des services et équipements. Ils viennent essentiellement de Normandie (76 %) et plus particulièrement de la Métropole de Rouen (28 %) et des EPCI voisins (32 %). En outre, plus de la moitié d’entre eux s’orientent vers des structures d’hébergement collectif (52 %).

Les seniors quittant l’EPCI sont plus jeunes que les arrivants : près de la moitié d’entre eux ont entre 65 et 75 ans (contre 40 % des entrants). Ce sont plus fréquemment des couples sans enfant (49 % contre 20 % des entrées) et plus de la moitié quittent la région.

La moitié des actifs qui quittent le territoire reste dans la région

Entre 2015 et 2016, 3 800 personnes entre 25 et 64 ans sont sorties de la CU havraise pour 2 700 entrées (soit un solde migratoire de - 1 100 personnes). Cette perte de population, dans des proportions proches de l’ensemble du référentiel (- 0,8 % contre - 0,7 %), se concentre sur les personnes de 25 à 39 ans (figure 5).

Parmi les échanges migratoires des 25 à 64 ans, plus de 80 % concernent des actifs. Lorsque ces derniers quittent l’agglomération, ils s’orientent majoritairement vers le reste de la Normandie et notamment vers les EPCI voisins comme la CA Caux Seine Agglo (14,3 %) ou la CC Campagne de Caux (7,8 %), mais aussi vers la Métropole de Rouen (5,6 %). Plus d’un actif sur dix se dirige vers l’Île-de-France.

Pour cette tranche d’âge, le déficit concerne surtout les couples, qu’ils aient des enfants ou non (deux fois plus de départs que d’arrivées).

Figure 5Un solde migratoire négatif entre 25 et 39 ansNombre d’entrées, sorties et solde migratoire âge par âge au sein de la CU Le Havre Seine Métropole entre 2015 et 2016

Un solde migratoire négatif entre 25 et 39 ans
Âge Arrivées Départs Solde
5 +67 -87 -20
6 +70 -94 -24
7 +52 -95 -43
8 +37 -75 -38
9 +57 -61 -4
10 +44 -54 -10
11 +55 -43 +12
12 +71 -80 -10
13 +49 -79 -30
14 +48 -42 +6
15 +57 -30 +27
16 +70 -39 +32
17 +56 -52 +5
18 +311 -314 -3
19 +284 -204 +79
20 +313 -342 -29
21 +263 -293 -30
22 +276 -295 -19
23 +286 -348 -62
24 +303 -298 +5
25 +251 -306 -56
26 +185 -328 -143
27 +195 -283 -88
28 +105 -241 -136
29 +111 -157 -46
30 +98 -197 -99
31 +128 -208 -79
32 +79 -110 -31
33 +94 -182 -88
34 +93 -97 -4
35 +68 -129 -61
36 +68 -67 +1
37 +49 -87 -38
38 +36 -73 -36
39 +53 -68 -15
40 +90 -72 +18
41 +82 -74 +8
42 +56 -47 +9
43 +53 -32 +22
44 +61 -56 +5
45 +35 -37 -2
46 +42 -82 -41
47 +74 -59 +15
48 +43 -62 -18
49 +40 -71 -31
50 +27 -44 -17
51 +15 -49 -34
52 +20 -24 -5
53 +34 -50 -17
54 +51 -48 +3
55 +44 -51 -7
56 +45 -37 +8
57 +41 -67 -26
58 +40 -52 -12
59 +53 -37 +16
60 +21 -57 -36
61 +35 -63 -28
62 +22 -43 -21
63 +25 -44 -19
64 +19 -28 -9
65 +23 -14 +9
66 +29 -34 -5
67 +20 -29 -8
68 +18 -15 +3
69 +26 -15 +11
70 +21 -19 +3
71 +9 -7 +2
72 +8 -6 +2
73 +9 -6 +3
74 +14 -7 +7
75 +11 -3 +8
76 +12 -18 -6
77 +4 -8 -4
78 +11 -11 +1
79 +20 -13 +6
80 +10 -16 -6
81 +6 -10 -4
82 +9 -6 +3
83 +13 -5 +8
84 +25 -8 +17
85 +11 -8 +3
86 +4 -12 -8
87 +13 -9 +4
88 +19 -3 +16
89 +13 -6 +7
90 +25 -10 +15
  • Source : Insee, Recensement de la population 2016, exploitation complémentaire

Figure 5Un solde migratoire négatif entre 25 et 39 ansNombre d’entrées, sorties et solde migratoire âge par âge au sein de la CU Le Havre Seine Métropole entre 2015 et 2016

  • Source : Insee, Recensement de la population 2016, exploitation complémentaire

À horizon 2040, Le Havre Seine Métropole perdrait près de 15 000 habitants

Si les tendances démographiques récentes se poursuivaient, Le Havre Seine Métropole compterait 255 900 habitants en 2040, soit 14 600 habitants de moins qu’en 2013. Cette perte de population, de 0,2 % par an en moyenne (figure 6), suivrait le rythme observé entre 2011 et 2016. Entre 2020 et 2030, la CU perdrait près de 6 000 habitants.

Figure 6Le Havre Seine Métropole compterait 256 000 habitants en 2040Évolution projetée de la population de la CU Le Havre Seine Métropole

Le Havre Seine Métropole compterait 256 000 habitants en 2040
Année Population
2013 270 520
2014 270 110
2015 269 736
2016 269 354
2017 268 941
2018 268 159
2019 267 391
2020 266 637
2021 265 918
2022 265 226
2023 264 576
2024 263 936
2025 263 341
2026 262 748
2027 262 192
2028 261 659
2029 261 143
2030 260 650
2031 260 168
2032 259 689
2033 259 216
2034 258 751
2035 258 285
2036 257 811
2037 257 352
2038 256 887
2039 256 405
2040 255 933
  • Source : Insee, Omphale 2017

Figure 6Le Havre Seine Métropole compterait 256 000 habitants en 2040Évolution projetée de la population de la CU Le Havre Seine Métropole

  • Source : Insee, Omphale 2017

Cette baisse résulterait d’un solde naturel qui diminuerait et d’un solde migratoire qui resterait négatif, malgré une amélioration. En effet, à partir de 2020, le nombre de naissances continuerait à baisser, bien que moins rapidement que sur la période récente, et l’arrivée aux âges de forte mortalité des générations du baby-boom entraînerait une augmentation des décès. Dans le même temps, le solde migratoire resterait déficitaire mais s’améliorerait progressivement pour atteindre - 750 en 2040 (contre - 1 400 en 2013), sans compenser la baisse du solde naturel. Le nombre d’arrivées dans l’EPCI demeurerait stable et le nombre de sorties diminuerait progressivement. En moyenne il y aurait 6 100 arrivées et 7 200 départs par an entre 2025 et 2040.

La structure de la population de l’EPCI serait modifiée (figure 7). Le nombre de personnes âgées de 65 ans ou plus passerait de 46 300 en 2013 à près de 69 000 en 2040 soit une hausse de 1,5 % en moyenne par an (contre + 1,8 % au niveau national). Dans le même temps, le nombre de jeunes de 15 à 24 ans reculerait nettement (- 4 300, soit - 0,5 % en moyenne par an), alors qu’il progresserait très légèrement en France métropolitaine (+ 0,1 % par an). Par conséquent, le vieillissement de la population serait plus marqué dans la CU havraise, avec 26,9 % de seniors en 2040 contre 26,2 % au niveau national (contre respectivement 17,1 % et 17,7 % en 2013).

Figure 7 Plus d’une personne sur quatre âgée de 65 ans ou plus en 2040Pyramide des âges de la population de la CU Le Havre Seine Métropole : population en 2013 et population projetée en 2040

Plus d’une personne sur quatre âgée de 65 ans ou plus en 2040
Âge Femmes 2013 Hommes 2013 Femmes 2040 Hommes 2040
0 -1645,0 1681,0 -1379,0 1448,9
1 -1681,0 1763,0 -1352,6 1422,5
2 -1611,0 1707,0 -1341,7 1422,6
3 -1636,0 1654,0 -1360,8 1422,8
4 -1724,0 1755,0 -1350,9 1421,8
5 -1732,0 1701,0 -1349,9 1420,9
6 -1628,0 1766,0 -1365,9 1397,9
7 -1680,0 1805,0 -1355,9 1406,9
8 -1704,0 1636,0 -1338,0 1393,0
9 -1655,0 1664,0 -1331,0 1394,0
10 -1731,0 1813,0 -1333,0 1414,0
11 -1733,0 1799,0 -1335,0 1415,0
12 -1762,0 1803,0 -1342,0 1436,0
13 -1494,0 1836,0 -1365,0 1437,0
14 -1714,0 1655,0 -1351,1 1443,0
15 -1644,0 1822,0 -1353,0 1461,0
16 -1654,0 1709,0 -1387,0 1482,0
17 -1658,0 1769,0 -1399,9 1504,8
18 -1618,0 1880,0 -1480,7 1580,7
19 -1735,0 1826,0 -1543,6 1663,5
20 -1832,0 1915,0 -1601,6 1668,5
21 -1844,0 1830,0 -1651,7 1665,5
22 -1699,0 1763,0 -1619,7 1635,5
23 -1701,0 1775,0 -1571,9 1657,9
24 -1754,0 1837,0 -1452,1 1616,1
25 -1776,0 1817,0 -1482,1 1670,2
26 -1672,0 1799,0 -1426,1 1626,1
27 -1874,0 1640,0 -1456,0 1547,1
28 -1644,0 1578,0 -1482,1 1537,1
29 -1704,0 1695,0 -1482,1 1557,1
30 -1737,0 1685,0 -1485,1 1542,1
31 -1702,0 1646,0 -1533,0 1549,1
32 -1638,0 1502,0 -1485,0 1490,0
33 -1510,0 1496,0 -1459,1 1465,1
34 -1623,0 1459,0 -1453,0 1432,0
35 -1455,0 1430,0 -1449,0 1391,0
36 -1389,0 1435,0 -1444,0 1374,0
37 -1575,0 1487,0 -1474,0 1384,0
38 -1730,0 1679,0 -1491,0 1412,0
39 -1720,0 1716,0 -1515,0 1410,0
40 -1847,0 1854,0 -1405,0 1385,0
41 -1716,0 1795,0 -1463,0 1354,0
42 -1963,0 1713,0 -1418,0 1348,0
43 -1889,0 1795,0 -1452,2 1326,1
44 -1746,0 1590,0 -1432,1 1322,1
45 -1908,0 1665,0 -1386,7 1298,5
46 -1802,0 1644,0 -1384,6 1252,5
47 -1763,0 1755,0 -1432,2 1332,1
48 -1794,0 1657,0 -1425,2 1311,1
49 -1908,0 1730,0 -1401,2 1322,2
50 -1868,0 1596,0 -1431,1 1319,0
51 -1936,0 1712,0 -1528,2 1377,1
52 -1946,0 1731,0 -1539,2 1361,1
53 -1934,0 1804,0 -1531,3 1367,3
54 -2008,0 1731,0 -1629,3 1344,2
55 -1912,0 1699,0 -1533,1 1336,1
56 -1910,0 1674,0 -1557,9 1369,9
57 -1887,0 1745,0 -1611,3 1378,3
58 -1887,0 1654,0 -1594,3 1367,2
59 -1917,0 1642,0 -1568,3 1307,3
60 -1876,0 1632,0 -1449,0 1285,0
61 -1824,0 1537,0 -1511,0 1265,0
62 -1894,0 1659,0 -1397,1 1242,1
63 -1744,0 1614,0 -1334,0 1236,0
64 -1758,0 1672,0 -1452,0 1273,0
65 -1847,0 1583,0 -1570,0 1398,2
66 -1642,0 1574,0 -1568,1 1427,2
67 -1171,0 1079,0 -1634,1 1484,3
68 -1131,0 1078,0 -1534,1 1410,2
69 -1089,0 910,0 -1682,1 1362,1
70 -1134,0 890,0 -1611,0 1375,0
71 -1031,0 800,0 -1491,1 1222,0
72 -1032,0 757,0 -1595,0 1249,0
73 -1108,0 799,0 -1519,0 1220,0
74 -1093,0 763,0 -1478,0 1258,1
75 -1112,0 814,0 -1492,1 1186,1
76 -1144,0 751,0 -1565,1 1205,0
77 -1024,0 745,0 -1508,0 1095,0
78 -1080,0 668,0 -1537,0 1128,0
79 -1075,0 626,0 -1513,0 1110,0
80 -1058,0 653,0 -1485,1 1105,1
81 -1049,0 561,0 -1478,0 1009,0
82 -989,0 541,0 -1374,1 951,0
83 -831,0 498,0 -1312,1 895,0
84 -812,0 454,0 -1255,1 876,0
85 -790,0 409,0 -1191,1 776,0
86 -784,0 312,0 -1159,0 710,0
87 -680,0 298,0 -1077,0 667,0
88 -630,0 248,0 -986,0 563,0
89 -564,0 187,0 -949,0 550,0
90 -415,0 190,0 -801,0 480,0
91 -439,0 134,0 -730,0 409,0
92 -359,0 118,0 -677,0 344,0
93 -188,0 38,0 -531,0 285,0
94 -115,0 17,0 -319,0 161,0
95 -105,0 17,0 -264,0 130,0
96 -59,0 10,0 -203,0 85,0
97 -54,0 10,0 -164,0 61,0
98 -61,0 16,0 -114,0 35,0
Sous-total -141 350 129 076 -133 664 121 921
Total -12 274 -11 743
  • Source : Insee, Omphale 2017

Figure 7 Plus d’une personne sur quatre âgée de 65 ans ou plus en 2040Pyramide des âges de la population de la CU Le Havre Seine Métropole : population en 2013 et population projetée en 2040

  • Source : Insee, Omphale 2017

Une baisse plus prononcée de la population active d’ici 2040…

Entre 2013 et 2040, la population active résidant dans l’intercommunalité havraise chuterait de 123 000 à 111 400 individus, soit une perte de 11 600 actifs, dont 6 000 dès la prochaine décennie.

Cette baisse, près de deux fois plus prononcée que pour l’ensemble de la population, serait essentiellement due au déficit migratoire (- 0,54 % par an). Le vieillissement démographique influe également à la baisse, mais de manière marginale (- 0,06 % par an). Il est compensé par l’accroissement des taux d’activité après 60 ans (+ 0,24 %).

… tandis que la hausse du nombre de ménages se poursuivrait

La progression du nombre de ménages se poursuivrait à un rythme moyen de 0,11 % par an, passant de 119 550 en 2013 à 123 100 ménages en 2040 (+ 3 550) avec une croissance de 1 700 ménages pour la seule décennie 2020-2030. Cette augmentation résulterait essentiellement du vieillissement progressif de la population qui conduit à une diminution de la taille moyenne des ménages et donc à une hausse de leur nombre.

Ainsi, le nombre de ménages seniors (dont le référent a plus de 65 ans) augmenterait nettement, qu’il s’agisse de couples (+ 6 350 ménages) ou de personnes seules (+ 8 750). À l’inverse, les ménages plus jeunes seraient en recul, en particulier les couples, qu’ils aient des enfants ou non (respectivement - 5 350 et - 6 700). Ces évolutions pourraient entraîner des demandes accrues de logements, notamment pour des populations plus âgées (proche du centre et des aménités, logement avec des facilités d’accès, etc.).

Encadré 2 - Une recomposition de la population du Havre Seine Métropole depuis 1975

Sur les quarante dernières années, une recomposition démographique et sociale de la population du Havre Seine Métropole s’est opérée, de façon analogue au reste du référentiel.

Avec l’arrivée aux âges seniors des générations issues du baby-boom et l’allongement de l’espérance de vie, la population de la CU vieillit. Les personnes de 65 ans ou plus représentent désormais 19 % de la population contre 11 % en 1975. À l’inverse, la part des moins de 25 ans chute de 43 % à 31 %. La population de la CU havraise conserve cependant des spécificités par rapport au reste du référentiel. Elle comporte toujours davantage d’enfants âgés de 0 à 14 ans, mais peu de jeunes étudiants ou actifs.

En outre, la structure socio-professionnelle s’est profondément transformée. Si la CU conserve un nombre important d’ouvriers par rapport au référentiel, leur part baisse fortement, de 42 % en 1975 à 25 % en 2016. À l’inverse, le poids des professions intermédiaires progresse. Celui des cadres augmente également, mais moins que dans l’ensemble du référentiel.

Encadré 3 - 3 scénarios alternatifs d’évolution de la population

Le modèle Omphale permet de réaliser des projections d’année en année de la population d’un territoire. L’évolution de la population par sexe et âge repose sur des hypothèses d’évolution de trois composantes : la fécondité, la mortalité et les migrations résidentielles (flux internes à la France et solde migratoire avec l’étranger). Différents scénarios peuvent être élaborés en modifiant l’hypothèse d’évolution d’une ou de plusieurs composantes.

Le premier scénario, dit tendanciel, décline localement les évolutions nationales basées sur l’observation du passé récent :

  •  les quotients d’émigration d’une zone vers une autre sont maintenus constants à leur niveau de 2013 ;
  •  l’ est maintenu constant à partir de 2018 (valeur de 2,01) ;
  •  les gains d’espérance de vie sont parallèles à la tendance centrale France entière ;
  •  le solde avec l’étranger est une déclinaison locale du solde France entière, il est constant.

Trois autres scénarios ont été élaborés en modifiant les flux migratoires en provenance ou à destination du Havre Seine Métropole pour mesurer l’impact de l’attractivité du territoire sur l’évolution de la population.

Un premier scénario permet d’atteindre une « stabilité démographique », en augmentant l’attractivité du territoire à partir de 2025 (les flux entrants sont augmentés de 5 % et les flux sortants diminués de 5 %). Par rapport au scénario tendanciel, cela représente en moyenne 300 arrivées de plus et 200 départs de moins par an entre 2025 et 2040.

Dans ce scénario, le solde migratoire est de moins en moins déficitaire. Il s’améliore plus rapidement que dans le scénario tendanciel pour atteindre - 400 en 2040. Le nombre de naissances cesse de diminuer à partir de 2025, ralentissant la baisse du solde naturel qui compense ainsi la perte migratoire. La population du territoire se stabilise et progresse même légèrement. La perte de population est ainsi plus faible que dans le scénario tendanciel : - 5 900, soit une baisse de 0,08 % par an en moyenne entre 2013 et 2040 (figure 8).

Un deuxième scénario permet, à l’inverse, de simuler les conséquences d’une « baisse de l’attractivité ». Les flux entrants sont ainsi diminués de 5 % et les flux sortants augmentés de 5 % à partir de 2025. Dans ce scénario, on compte en moyenne 300 arrivées de moins et 200 départs supplémentaires par an entre 2025 et 2040. La perte serait alors de 23 000 habitants entre 2013 et 2040, soit une baisse de 0,3 % par an.

Enfin, un dernier scénario permet de mettre en avant les conditions qui permettraient un « retour au niveau de population de 2013 ». L’attractivité du territoire s’améliore une première fois en 2025 (flux entrants augmentés de 5 % et flux sortants diminués de 5 %) puis davantage en 2030 (flux entrants augmentés de 10 % par rapport à leur valeur de 2013 et flux sortants diminués de 10 %).

Cela représente 500 arrivées de plus et 300 départs de moins par an en moyenne entre 2025 et 2040. À partir de 2025, les naissances augmentent et le solde naturel se stabilise. Le solde migratoire redevient positif au cours de la décennie 2030-2040. Dans ce scénario, Le Havre Seine Métropole retrouverait en 2040 son niveau de population de 2013.

Figure 8Évolution de la population de la CU Le Havre Seine Métropole selon quatre scénarios

Évolution de la population de la CU Le Havre Seine Métropole selon quatre scénarios
Année Scénario tendanciel Scénario «retour au niveau de population de 2013 » Scénario « stabilité démographique » Scénario « baisse de l’attractivité »
2013 270 520 270 520 270 520 270 520
2014 270 110 270 110 270 110 270 110
2015 269 736 269 736 269 736 269 736
2016 269 354 269 354 269 354 269 354
2017 268 941 268 941 268 941 268 941
2018 268 159 268 159 268 159 268 159
2019 267 391 267 391 267 391 267 391
2020 266 637 266 637 266 637 266 637
2021 265 918 265 918 265 918 265 918
2022 265 226 265 226 265 226 265 226
2023 264 576 264 576 264 576 264 576
2024 263 936 263 936 263 936 263 936
2025 263 341 263 341 263 341 263 341
2026 262 748 263 445 263 445 262 050
2027 262 192 263 545 263 545 260 824
2028 261 659 263 680 263 680 259 663
2029 261 143 263 778 263 778 258 510
2030 260 650 263 910 263 910 257 413
2031 260 168 264 029 264 029 256 356
2032 259 689 264 828 264 128 255 307
2033 259 216 265 617 264 235 254 290
2034 258 751 266 376 264 340 253 283
2035 258 285 267 090 264 402 252 276
2036 257 811 267 779 264 473 251 296
2037 257 352 268 469 264 533 250 341
2038 256 887 269 107 264 586 249 380
2039 256 405 269 727 264 609 248 422
2040 255 933 270 327 264 640 247 498
  • Source : Insee, Omphale 2017

Figure 8Évolution de la population de la CU Le Havre Seine Métropole selon quatre scénarios

  • Source : Insee, Omphale 2017

Définitions

ICF : l'indicateur conjoncturel de fécondité (ICF), ou somme des naissances réduites, mesure le nombre d'enfants qu'aurait une femme tout au long de sa vie, si les taux de fécondité observés l'année considérée à chaque âge demeuraient inchangés.

Pour en savoir plus

Delamare J., Follin J. (Insee), Cousin M-H. (AURH), « Perspectives démographiques de l'Agglomération havraise à l'horizon 2030 », Dossier d’Aval, mai 2014