77 500 Bretons vivent dans une communauté, dont plus de la moitié en maison de retraite

En 2016, 77 500 personnes vivent dans une communauté en Bretagne. Elles représentent 5,9 % des 1,3 million de personnes résidant en communauté en France métropolitaine, là où l’ensemble des Bretons représente 5,1 % de la population française. La part de ces personnes vivant dans une communauté en Bretagne (2,3 %) est légèrement supérieure à la moyenne nationale (2,0 %). Entre 2011 et 2016, leur nombre a augmenté de 1,0 % dans la région alors qu’il est en diminution de 1,5 % en France métropolitaine. En Bretagne, contrairement au niveau national, la baisse des effectifs dans les communautés religieuses et en casernes a en effet été compensée par une forte augmentation du nombre de résidents en maison de retraite. Avec au total 1 700 communautés recensées, la Bretagne regroupe 5,6 % des structures du pays.

Dans la région, plus de la moitié des personnes résidant en communauté sont âgées de 75 ans ou plus (figure 1). Sur l’ensemble des 347 100 Bretons d’au moins 75 ans, plus d’un sur dix vit ainsi dans une maison de retraite. En raison de leur âge avancé ou de leur situation de dépendance, ces personnes ont quitté leur domicile pour aller habiter dans une maison de retraite, médicalisée (Ehpad) ou non.

La deuxième grande catégorie de personnes vivant en communauté est constituée de jeunes âgés de 15 à 29 ans, qui représentent plus d’un quart du total de ces habitants. Ces jeunes sont, pour la plupart, hébergés dans des internats ou des foyers étudiants.

En Bretagne, la population des communautés se compose de 44 700 femmes et 32 800 hommes. Les hommes sont majoritaires dans toutes les classes d’âge jusqu’à 60 ans. En particulier, ils représentent les deux tiers des jeunes résidents âgés de 15 à 29 ans. Par exemple, les étudiants hébergés en foyer sont plus souvent des jeunes hommes (63 %), alors que dans l’enseignement supérieur les jeunes femmes sont majoritaires. Les hommes représentent également la grande majorité des jeunes en prison (94 %).

Les femmes sont à parité avec les hommes parmi les seniors de 60 à 74 ans en communauté, mais elles sont largement majoritaires parmi les personnes âgées de 75 ans ou plus. En lien avec une espérance de vie plus longue (84,6 ans pour les femmes, comparé à 78,6 ans pour les hommes en Bretagne en 2018), elles représentent plus des trois quarts des seniors de 75 ans ou plus vivant en communauté.

En Bretagne, 60 % des communautés sont des établissements de services de moyen ou long séjour (figure 2). En 2016, ces établissements accueillent 55 500 personnes, soit près des trois quarts des résidents en communauté. Signe d’un vieillissement de la population encore plus prononcé en Bretagne, leurs effectifs ont augmenté en cinq ans de près de 5,6 %, comparé à 3,5 % au niveau national. La moitié de ces établissements sont des maisons de retraite qui regroupent à elles seules près de 40 000 résidents. Viennent ensuite les structures pour adultes ou enfants handicapés, au nombre de 230 et accueillant 6 900 personnes. Puis une centaine d’établissements hébergeant 5 700 personnes nécessitant des soins médicaux. Figurent également dans cette catégorie de communautés les structures d’aide sociale à l’enfance, les structures pour adultes et familles nécessitant un accompagnement social et les foyers de travailleurs représentant au total 150 établissements et plus de 3 000 résidents.

Dans la région, 330 foyers étudiants et internats d’établissements scolaires accueillent 14 800 jeunes adultes. À noter que ces établissements hébergent également 17 900 mineurs, mais ces derniers sont comptabilisés au sein des ménages de leurs parents. En Bretagne, 14 % des jeunes âgés de 15 à 17 ans vivent ainsi leur scolarité en internat.

Les 130 communautés religieuses regroupent 2 500 personnes, soit 3,3 % des résidents en communauté de la région. Ce poids est supérieur à celui du niveau national (2,2 %).

Les casernes (gendarmeries et autres établissements militaires) hébergent 2 300 personnes. Les gendarmes, dans leur grande majorité, ne sont pas comptabilisés dans les communautés car ils vivent avec leurs familles dans des logements ordinaires (maisons ou appartements).

Enfin, 2 100 personnes dorment en prison. Elles sont plutôt jeunes puisque quatre détenus sur dix ont moins de 30 ans.

Les deux métropoles bretonnes, celles de Rennes et de Brest, concentrent plus d’un quart des résidents en communauté de la région (respectivement 17,2 % et 8,0 %), alors qu’elles hébergent moins d’un cinquième de la population bretonne (13,4 % et 6,3 %). Elles regroupent en effet plus de la moitié (36,6 % et 14,5 %) des jeunes majeurs hébergés en foyer étudiant ou en internat. Au sein de Rennes Métropole, les communautés les plus importantes sont les cités universitaires de Beaulieu, Villejean-Alsace et Patton, les internats de l’Insa et du lycée Chateaubriand ainsi que le centre pénitentiaire de Vezin-le-Coquet. Dans Brest Métropole, il s’agit du lycée naval, des cités universitaires de Kergoat et Bouguen-Lanrédec et de la maison d’arrêt de L’Hermitage.

Dans ces deux métropoles, la part de population habitant en communauté est de 3,0 %, supérieure de 0,7 point à la moyenne régionale (figure 3).

Cette part est encore plus élevée dans huit autres EPCI bretons et dépasse même les 5 % dans deux d’entre eux : d’une part, la communauté de communes de Pleyben-Châteaulin-Porzay avec notamment l’école de gendarmerie de Dineault et, d’autre part, celle de Kreiz-Breizh qui regroupe à la fois des structures de moyen ou long séjour, comme les maisons de retraite de Rostrenen et de Gouarec, et une structure pour personnes nécessitant des soins médicaux à Plouguernevel.