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29 mai 2020
2020- n° 134
Au premier trimestre 2020, le revenu disponible brut des ménages se maintient et leur épargne bondit, malgré la chute du PIB de 5,3 % Comptes nationaux trimestriels - résultats détaillés (PIB) - premier trimestre 2020

Au premier trimestre 2020, le produit intérieur brut (PIB) en volume* baisse fortement : –5,3 % après –0,1 % au quatrième trimestre, soit une révision de +0,5 point par rapport à la première estimation publiée fin avril.

Les dépenses de consommation des ménages enregistrent une baisse inédite (–5,6 % après +0,3 %). La formation brute de capital fixe (FBCF) diminue plus fortement encore (–10,5 % après +0,1 %). Au total, la demande intérieure finale hors stocks se contracte : elle contribue à l’évolution du PIB à hauteur de –6,0 point.

Les importations chutent (–5,7 % après –0,7 %), mais un peu moins fortement que les exportations qui se contractent de 6,1 % (après –0,4 % au quatrième trimestre 2019). Au total, la contribution du solde extérieur à l’évolution du PIB est nulle, après +0,1 point au trimestre précédent. À l’inverse, la variation de stocks y contribue positivement (+0,6 point après −0,5 point).

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No 134
Paru le :Paru le29/05/2020
Prochaine parution le : 31/05/2024 à 08h45 - premier trimestre 2024
Avertissement

Les Résultats détaillés du premier trimestre 2020 prennent en compte les mesures de politique économique mises en place pour contenir les effets de la pandémie de Covid-19 à partir des informations disponibles. L’interprétation des comptes d’agents ainsi que les modifications méthodologiques sont détaillées dans la note jointe à cette publication. Étant donné les fortes évolutions attendues pour les trimestres suivants, les acquis d’évolution pour l’année 2020, qui supposent une évolution nulle sur le reste de l’année, ne sont pas interprétables. Ils ne sont donc pas diffusés dans cette publication.

Au premier trimestre 2020, le produit intérieur brut (PIB) en volume* baisse fortement : –5,3 % après –0,1 % au quatrième trimestre, soit une révision de +0,5 point par rapport à la première estimation publiée fin avril.

Les dépenses de consommation des ménages enregistrent une baisse inédite (–5,6 % après +0,3 %). La formation brute de capital fixe (FBCF) diminue plus fortement encore (–10,5 % après +0,1 %). Au total, la demande intérieure finale hors stocks se contracte : elle contribue à l’évolution du PIB à hauteur de –6,0 point.

Les importations chutent (–5,7 % après –0,7 %), mais un peu moins fortement que les exportations qui se contractent de 6,1 % (après –0,4 % au quatrième trimestre 2019). Au total, la contribution du solde extérieur à l’évolution du PIB est nulle, après +0,1 point au trimestre précédent. À l’inverse, la variation de stocks y contribue positivement (+0,6 point après −0,5 point).

* Les volumes sont mesurés aux prix de l’année précédente chaînés et corrigés des variations saisonnières et des effets des jours ouvrables (CVS-CJO).

Produit intérieur brut - Volume aux prix de l'année précédente chaînés - Série CVS-CJO

Produit intérieur brut - Volume aux prix de l'année précédente chaînés - Série CVS-CJO
PIB
2005-T1 492265
2005-T2 493240
2005-T3 495762
2005-T4 499503
2006-T1 503269
2006-T2 508351
2006-T3 508422
2006-T4 512545
2007-T1 516216
2007-T2 520254
2007-T3 522010
2007-T4 523278
2008-T1 525525
2008-T2 523086
2008-T3 521438
2008-T4 514239
2009-T1 505592
2009-T2 505072
2009-T3 505881
2009-T4 509600
2010-T1 511505
2010-T2 514129
2010-T3 517150
2010-T4 520777
2011-T1 526159
2011-T2 526373
2011-T3 527884
2011-T4 529162
2012-T1 529784
2012-T2 528746
2012-T3 529715
2012-T4 529325
2013-T1 529201
2013-T2 532774
2013-T3 532859
2013-T4 535546
2014-T1 535963
2014-T2 536552
2014-T3 539059
2014-T4 539801
2015-T1 542547
2015-T2 542234
2015-T3 544066
2015-T4 544666
2016-T1 548586
2016-T2 547222
2016-T3 548445
2016-T4 551622
2017-T1 556197
2017-T2 560111
2017-T3 564061
2017-T4 568793
2018-T1 569723
2018-T2 570810
2018-T3 572807
2018-T4 576465
2019-T1 579378
2019-T2 580857
2019-T3 582076
2019-T4 581562
2020-T1 550488

Produit intérieur brut - Volume aux prix de l'année précédente chaînés - Série CVS-CJO

  • Source : Insee

Le PIB et ses composantes en volumes chaînés

variations t/t-1, en %, données CVS-CJO
Le PIB et ses composantes en volumes chaînés (variations t/t-1, en %, données CVS-CJO)
2019 T2 2019 T3 2019 T4 2020 T1 2019
PIB 0,3 0,2 -0,1 -5,3 1,5
Importations 0,0 0,6 -0,7 -5,7 2,6
Dép. conso. ménages 0,3 0,5 0,3 -5,6 1,5
Dép. conso. APU* 0,5 0,6 0,5 -2,0 1,7
FBCF 1,4 1,2 0,1 -10,5 4,3
Exportations -0,4 -0,5 -0,4 -6,1 1,8
Contributions :
Demande intérieure finale hors stocks 0,6 0,7 0,3 -6,0 2,2
Variations de stocks -0,2 -0,1 -0,5 0,6 -0,4
Commerce extérieur -0,1 -0,3 0,1 0,0 -0,3
  • * APU : administrations publiques
  • ** ENF : entreprises non financières
  • Les volumes sont mesurés aux prix de l'année précédente chaînés et corrigés des variations saisonnières et des effets des jours ouvrables (CVS-CJO).
  • Source : Insee

Production, consommation et FBCF : principales composantes

variations t/t-1, en %, données CVS-CJO
Production, consommation et FBCF : principales composantes (variations t/t-1, en %, données CVS-CJO)
2019 T2 2019 T3 2019 T4 2020 T1 2019
Production branche 0,2 0,1 -0,2 -5,0 1,5
Biens -0,4 -0,6 -1,4 -5,3 -0,3
Ind. manufacturière -0,6 -0,6 -1,6 -6,3 -0,2
Construction 0,9 0,4 -0,1 -12,1 2,6
Services marchands 0,4 0,3 0,1 -4,7 2,2
Services non marchands 0,3 0,5 0,5 -1,7 1,2
Consommation des ménages 0,3 0,5 0,3 -5,6 1,5
Alimentaire 0,3 -0,6 0,2 2,8 -1,3
Énergie 0,8 -0,1 -0,9 -4,3 -0,1
Biens fabriqués -0,6 1,7 1,0 -16,1 1,7
Services 0,4 0,4 0,4 -4,8 2,0
FBCF 1,4 1,2 0,1 -10,5 4,3
Produits manufacturés 0,9 1,2 -0,6 -13,9 4,0
Construction 1,4 0,9 -0,1 -13,8 3,7
Services marchands 1,6 1,6 0,6 -4,5 5,3
  • Source : Insee

Le revenu disponible brut des ménages baisse légèrement

Le revenu disponible brut (RDB) des ménages diminue légèrement (–0,1 % après +0,9 %) : la baisse de la valeur ajoutée produite par les entrepreneurs individuels est en partie compensée par les subventions du fonds de solidarité, de sorte que leur revenu mixte baisse de 1,0 %. Avec le recours au dispositif d’activité partielle, la masse salariale reçue par les ménages diminue nettement (–1,8 % après +0,7 %), ce qui est contrebalancé par une forte accélération des prestations sociales en espèces (+2,8 % après +0,4 %). Les impôts sur le revenu et le patrimoine baissent (–1,5% après –2,9 %) : malgré le rebond technique qui a suivi la baisse de la taxe d’habitation fin 2019, la réforme du barème de l’impôt sur le revenu et l’ajustement de l’impôt à la baisse des revenus perçus soutiennent le revenu disponible. En outre, les cotisations sociales à la charge des ménages diminuent (–1,4 % après +0,9 %) avec la baisse de la masse salariale.

Les prix de la consommation des ménages poursuivent leur progression (+0,3 % après +0,2 %). Au total, la baisse du pouvoir d’achat reste limitée (–0,4 % après +0,7 %) étant donné l’ampleur de la baisse de l’activité. Mesuré par unité de consommation pour être ramené à un niveau individuel, le pouvoir d’achat baisse de –0,5 % (après +0,5 %). Dans le même temps, la consommation des ménages chute (–5,6 % après +0,3 %), si bien que le taux d’épargne s’accroît fortement : il s’établit à 19,6 % après 15,1 % au quatrième trimestre 2019.

Revenu disponible brut et ratios des comptes des ménages

variations t/t-1, en %, données CVS-CJO
Revenu disponible brut et ratios des comptes des ménages (variations t/t-1, en %, données CVS-CJO)
2019 T2 2019 T3 2019 T4 2020 T1 2019
RDB 0,3 0,7 0,9 -0,1 3,1
RDB (pouvoir d'achat) -0,1 0,5 0,7 -0,4 2,1
RDB par uc* (pouvoir d'achat) -0,2 0,4 0,5 -0,5 1,5
RDB ajusté (pouvoir d'achat) 0,0 0,5 0,6 -0,7 2,0
Taux d'épargne (niveau) 14,7 14,8 15,1 19,6 14,9
Taux d'épargne financière (niveau) 4,4 4,3 4,6 10,4 4,6
  • * uc : unité de consommation
  • Source : Insee

Le taux de marge des entreprises chute nettement

Au premier trimestre 2020, le taux de marge des sociétés non-financières (SNF) chute nettement et atteint son point bas de 2013. Il s’établit à 29,4 % après 33,5 %, soit une baisse de 4,1 points. Cette baisse est principalement due à la contraction de la valeur ajoutée au premier trimestre et à la fin du CICE en 2020. Néanmoins, la diminution de la masse salariale et des cotisations sociales afférentes atténuent cette baisse.

Ratios des comptes des sociétés non financières

niveaux en %, données CVS-CJO
Ratios des comptes des sociétés non financières (niveaux en %, données CVS-CJO)
2019 T2 2019 T3 2019 T4 2020 T1 2019
Taux de marge 33,2 33,2 33,5 29,4 33,2
Taux d'investissement 24,5 24,7 24,7 24,2 24,5
Taux d'épargne 23,2 22,8 24,0 19,8 23,2
Taux d'autofinancement 94,8 92,5 96,9 81,8 94,7
  • Source : Insee

Au premier trimestre 2020, le déficit public se dégrade fortement

Au premier trimestre 2020, le besoin de financement des administrations publiques (APU) augmente de 1,1 point, à 4,8 % du PIB après 3,7 % au quatrième trimestre 2019. Les recettes poursuivent leur repli (–2,4 % après – 1,2 %) : la baisse d’impôt sur le revenu intervient en 2020, à laquelle s’ajoutent des baisses de recettes liées au recul de l’activité économique (baisses des montants dus de TVA, d’impôt sur le revenu et sur les sociétés et de cotisations sociales, les reports d’échéances n’étant pas comptabilisés dans cette baisse, cf. note méthodologique). Parallèlement les dépenses diminuent (– 0,5 % après +0,6 %), avec la fin du CICE et la baisse des dépenses en investissements et malgré la hausse des prestations sociales versées.

Dépenses, recettes et besoin de financement des administrations publiques

niveaux, données CVS-CJO
Dépenses, recettes et besoin de financement des administrations publiques (niveaux, données CVS-CJO)
2019 T2 2019 T3 2019 T4 2020 T1 2019
En milliards d'euros
Dépenses totales 335,8 338,1 340,1 338,3 1347,9
Recettes totales 318,9 321,6 317,8 310,1 1275,0
Capacité (+) ou besoin (–) de financement -16,9 -16,5 -22,3 -28,2 -72,8
En % de PIB
Capacité (+) ou besoin (–) de financement -2,8 -2,7 -3,7 -4,8 -3,0
  • Source : Insee

Révisions

La croissance du PIB au premier trimestre 2020 est révisée à la hausse de 0,5 point par rapport à la Première estimation. Cette révision inhabituellement forte s’explique par le remplacement de certaines estimations et extrapolations pour le mois de mars, très affecté par les mesures de confinement, par les indicateurs habituels, notamment dans les services de transports et l’investissement en services. Par ailleurs, comme chaque année, les révisions sont plus élevées pour la publication des résultats détaillés du premier trimestre que lors des publications précédentes, en raison du calage des comptes trimestriels sur les comptes annuels des années 2017 à 2019, de la ré-estimation des modèles de CVS et de CJO et de diverses améliorations méthodologiques.

Pour en savoir plus

Prochaine publication : le 31 juillet 2020 à 07h30

Pour en savoir plus

Prochaine publication : le 31 juillet 2020 à 07h30

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