L’arrondissement de Dunkerque, un carrefour stratégique à la population vieillissante Territoires des Hauts-de-France

Au 1^er janvier 2017, 375 800 personnes résident dans l’arrondissement de Dunkerque, deuxième arrondissement le plus peuplé des Hauts-de-France après celui de Lille (figure 1). Sa population représente 15 % de la population du département du Nord et 6 % de celle de la région.

Ce territoire comprend 111 communes, dont six de plus de 10 000 habitants. Avec un peu moins de 90 000 habitants, Dunkerque est la commune la plus peuplée, suivie de Grande-Synthe, Hazebrouck et Coudekerque-Branches qui avoisinent chacune les 20 000 habitants. Juste derrière, Bailleul et Gravelines dépassent 10 000 habitants.

La population de l’arrondissement de Dunkerque évolue peu depuis 1990. Entre 2012 et 2017, elle stagne, pénalisée par un déficit migratoire que compense un excédent naturel. Cette stabilité contraste avec la situation observée en moyenne dans le département et la région où la population croît de 0,1 % par an, et plus encore avec les arrondissements voisins de Calais, Saint-Omer et Lille (+ 0,4 % par an).

Comme partout ailleurs, le territoire vieillit. En 2016, 18 % des habitants ont 65 ans ou plus (contre 16 % dans le Nord et 17 % dans les Hauts-de-France), soit 2,6 points de plus qu’en 2011 (figure 2). À l’horizon 2050, la part des seniors devrait atteindre 28 % dans l’arrondissement, contre 23 % au niveau départemental et 25 % au niveau régional.

En 2016, l’arrondissement de Dunkerque compte 132 700 emplois, soit près de 14 % des emplois offerts dans le Nord. Malgré une perte de 1 800 emplois entre 2011 et 2016, le territoire affiche un taux d’activité (71,2 %) supérieur à ceux du département (70,3 %) et de la région (70,9 %).

Le chômage touche 15,6 % de la population active, une proportion inférieure à celles observées dans le Nord (17,9 %) et dans les Hauts-de-France (17,1 %). Toutefois, un jeune de 15‑24 ans sur trois se déclare au chômage.

Le secteur industriel dynamise l’emploi de l’arrondissement grâce à l’implantation de grandes entreprises de la sidérurgie ou de l’énergie. Notamment, Arcelor Mittal et le centre de production nucléaire de Gravelines totalisent plus de 6 000 emplois sur la zone d’emploi de Dunkerque. Parallèlement, le secteur tertiaire se développe et concentre près de 71,6 % des emplois de l’arrondissement, soit 2,4 points de plus qu’en 2011. Légèrement en baisse, le secteur agricole contribue pour 2,4 % aux emplois du territoire.

En 2016, 23 % des actifs exercent une activité en dehors de l’arrondissement. Les navetteurs résidant sur le territoire parcourent en moyenne 21 km pour se rendre sur leur lieu de travail et 82 % d’entre eux résident à moins de 30 minutes de leur emploi. Ainsi, 33 700 personnes quittent chaque jour l’arrondissement pour travailler majoritairement à Lille (61 %), Saint-Omer (12 %), Béthune (11 %), Calais (8 %) et même hors de France (3 %). Parallèlement, 22 000 personnes font le trajet inverse depuis Calais (35 %) et Lille (22 %) principalement. Cet important échange d’actifs est possible grâce à un réseau routier développé (encadré). Dans l’arrondissement comme dans la région, plus de trois quarts des actifs occupés utilisent leur voiture pour se déplacer sur leur lieu de travail.

Conséquence d’une situation socio-économique globalement plus favorable qu’ailleurs, le niveau de vie annuel médian s’élève à 19 655 € dans l’arrondissement contre 19 203 € dans le Nord et 19 249 € dans les Hauts-de-France. En corollaire, le taux de pauvreté (15,4 %) est inférieur respectivement de 4 et 3 points au niveau départemental et régional. Pourtant, le territoire abrite moins de diplômés de l’enseignement supérieur (22,3 % contre 27,2 % dans le Nord et 23,8 % en région).