Insee Flash Corse335 000 habitants en Corse au 1ᵉʳ janvier 2017

Antonin Bretel (Insee)

Avec 335 000 habitants au 1er janvier 2017, la population de la Corse a augmenté en moyenne de 1,1 % sur les dix dernières années. Cette croissance soutenue place les deux départements corses parmi les plus dynamiques de métropole. Seules les plus petites communes hors influence des aires urbaines, très peu denses, enregistrent une baisse de leur population.

Antonin Bretel (Insee)
Insee Flash Corse No 46- Décembre 2019

Au 1er janvier 2017, 334 938 habitants résident en Corse. Avec 35 700 personnes en plus depuis 2007, la population de l'île croît de 11,9 % sur dix ans, ce qui représente une croissance annuelle moyenne de 1,1 %. Cette hausse est deux fois supérieure à celle de la France métropolitaine (4,6 % soit une évolution annuelle moyenne de 0,45 %). La Corse est la région qui a la croissance démographique la plus importante sur la période, devant l’Occitanie (0,85 %), les Pays de la Loire (0,76 %) et l’Auvergne-Rhône-Alpes (0,71 %). En Corse ce sont les migrations qui expliquent cette augmentation de population. En effet, alors que la croissance française est tirée par le solde naturel (0,4 % par an), l'île enregistre autant de décès que de naissances entre 2007 et 2017.

Une croissance forte dans les deux départements

La Haute-Corse est le plus peuplé des deux départements insulaires et compte 177 689 habitants au 1er janvier 2017 contre 157 249 en Corse-du-Sud. La Corse-du-Sud affiche toutefois une croissance démographique supérieure : 1,2 % en moyenne annuelle sur dix ans contre 1,1 % pour la Haute-Corse.

Les deux départements corses se placent parmi les plus dynamiques en termes de démographie (figure 1). Néanmoins, certains départements du continent connaissent des évolutions de population supérieures. En tête on trouve la Haute-Savoie, la Haute-Garonne et l’Hérault. La Corse-du-Sud se place à la quatrième position et la Haute-Corse à la dixième parmi les 96 départements métropolitains.

Figure 1Évolution annuelle moyenne de la population des départements métropolitains entre 2007 et 2017

Évolution annuelle moyenne de la population des départements métropolitains entre 2007 et 2017
Code département Nom Taux de variation annuel moyen entre 2007 et 2017 (%)
01 Ain 1,1
02 Aisne -0,1
03 Allier -0,2
04 Alpes-de-Haute-Provence 0,5
05 Hautes-Alpes 0,7
06 Alpes-Maritimes 0,0
07 Ardèche 0,5
08 Ardennes -0,4
09 Ariège 0,3
10 Aube 0,3
11 Aude 0,7
12 Aveyron 0,2
13 Bouches-du-Rhône 0,3
14 Calvados 0,3
15 Cantal -0,3
16 Charente 0,1
17 Charente-Maritime 0,6
18 Cher -0,3
19 Corrèze 0,0
21 Côte-d'Or 0,3
22 Côtes-d'Armor 0,4
23 Creuse -0,4
24 Dordogne 0,2
25 Doubs 0,4
26 Drôme 0,8
27 Eure 0,5
28 Eure-et-Loir 0,3
29 Finistère 0,3
2A Corse-du-Sud 1,2
2B Haute-Corse 1,1
30 Gard 0,8
31 Haute-Garonne 1,3
32 Gers 0,4
33 Gironde 1,2
34 Hérault 1,3
35 Ille-et-Vilaine 1,0
36 Indre -0,5
37 Indre-et-Loire 0,4
38 Isère 0,7
39 Jura 0,1
40 Landes 1,0
41 Loir-et-Cher 0,2
42 Loire 0,3
43 Haute-Loire 0,3
44 Loire-Atlantique 1,1
45 Loiret 0,5
46 Lot 0,2
47 Lot-et-Garonne 0,3
48 Lozère 0,0
49 Maine-et-Loire 0,5
50 Manche 0,0
51 Marne 0,0
52 Haute-Marne -0,7
53 Mayenne 0,2
54 Meurthe-et-Moselle 0,1
55 Meuse -0,4
56 Morbihan 0,7
57 Moselle 0,0
58 Nièvre -0,7
59 Nord 0,2
60 Oise 0,3
61 Orne -0,3
62 Pas-de-Calais 0,1
63 Puy-de-Dôme 0,4
64 Pyrénées-Atlantiques 0,5
65 Hautes-Pyrénées 0,0
66 Pyrénées-Orientales 0,8
67 Bas-Rhin 0,4
68 Haut-Rhin 0,3
69 Rhône 1,0
70 Haute-Saône 0,0
71 Saône-et-Loire 0,0
72 Sarthe 0,2
73 Savoie 0,6
74 Haute-Savoie 1,3
75 Paris 0,0
76 Seine-Maritime 0,1
77 Seine-et-Marne 0,9
78 Yvelines 0,2
79 Deux-Sèvres 0,3
80 Somme 0,1
81 Tarn 0,5
82 Tarn-et-Garonne 1,1
83 Var 0,6
84 Vaucluse 0,4
85 Vendée 1,1
86 Vienne 0,4
87 Haute-Vienne 0,1
88 Vosges -0,3
89 Yonne -0,1
90 Territoire de Belfort 0,0
91 Essonne 0,8
92 Hauts-de-Seine 0,4
93 Seine-Saint-Denis 0,8
94 Val-de-Marne 0,6
95 Val-d'Oise 0,6
  • Source : Insee, Recensements de la population 2007 et 2017

Figure 1Évolution annuelle moyenne de la population des départements métropolitains entre 2007 et 2017

  • Source : Insee, Recensements de la population 2007 et 2017

La périurbanisation se poursuit

Les deux agglomérations de l’île ont une croissance démographique supérieure à la moyenne nationale mais en deçà de la moyenne régionale (figure 2). La commune d’Ajaccio, qui compose le pôle urbain, gagne en 10 ans 6 200 résidents. Elle franchit la barre des 70 000 habitants, soit une hausse de 0,9 % par an en moyenne. De même le pôle urbain de Bastia, constitué de 7 communes, avec une population de 68 842 habitants en 2017 enregistre une hausse annuelle de 0,8 % entre 2007 et 2017. Au sein même de ce pôle ce sont les communes du sud de l’agglomération qui enregistrent les évolutions les plus importantes (Biguglia et Furiani).

Figure 2Évolution de la population des communes par densité et type d’espace

Évolution de la population des communes par densité et type d’espace
Type d’espace Typologie de densité Nombre de communes Population au 01/01/2017 Variation annuelle moyenne entre 2007 et 2017 (%)
Pôle urbain Ajaccio intermédiaire 1 70 659 0,93
Pôle urbain Bastia intermédiaire 6 67 212 0,82
peu dense 1 1 630 0,59
Couronne Ajaccio peu dense 24 33 979 2,13
très peu dense 28 4 453 0,84
Couronne Bastia intermédiaire 3 17 376 2,68
peu dense 13 8 429 1,47
très peu dense 31 4 041 0,12
Autres aires urbaines intermédiaire 3 25 047 0,63
peu dense 24 29 630 1,61
très peu dense 18 3 185 2,33
Hors aires urbaine (≥ 1 000 hab.) peu dense 17 34 139 1,53
très peu dense 1 1 107 0,87
Hors aires urbaine (250-1 000 hab.) peu dense 25 14 398 0,67
très peu dense 15 5 360 0,12
Hors aires urbaine (< 250 hab.) peu dense 7 951 0,20
très peu dense 143 13 342 -0,29
Total Corse 360 334 938 1,13
  • Source : Insee, Recensements de la population 2007 et 2017

Ce sont les couronnes des grands pôles urbains qui sont les territoires les plus dynamiques de l’île avec une croissance deux fois supérieure à la moyenne régionale. Elles ont accueilli 12 000 habitants supplémentaires sur la dernière décennie. Au sein de ces couronnes, les communes ayant les densités de population les plus importantes sont celles qui se développent le plus. Ces villages en périphérie des pôles de services et d’emplois sont attractifs pour les personnes qui travaillent dans les pôles urbains et qui sont à la recherche d’un cadre de vie hors des centres-villes.

Les autres aires urbaines sont également des territoires en croissance. On y mesure un phénomène d’étalement de l’habitat. En effet, les plus fortes hausses de population ont lieu dans les communes les moins denses. Ainsi les 18 villages « très peu denses » ont crû de 2,3 % en moyenne annuelle contre 1,6 % pour ceux « peu denses ». Les pôles de « densité intermédiaire » ont une croissance moindre.

En dehors de l’influence des aires urbaines, c'est l'inverse, plus la commune est grande et densément peuplée, plus sa croissance est forte. La présence d’équipements structurants est une des explications de ce phénomène. Ainsi les communes isolées de plus de 1 000 habitants croissent plus que la moyenne régionale et que celles de taille inférieure (toutes densités confondues).

Enfin les 143 communes de moins de 250 habitants hors influence des aires urbaines, « très peu denses », perdent 400 résidents entre 2007 et 2017. Cette baisse est totalement imputable au solde naturel. En effet, au cours des dix dernières années, ces territoires enregistrent plus de décès que de naissances. Le solde migratoire bien que positif ne compense pas ce déficit naturel.

Graphique interactif : choisir la série et cliquer sur le département pour des résultats détaillés

Population au 1ᵉʳ janvier 2017

Population au 1ᵉʳ janvier 2017
Population en 2017 Population en 2012 Évolution annuelle moyenne (en %)
2012-2017 2007-2012
Corse 334 938 316 257 + 1.1 + 1.1
France Métropolitaine 64 639 133 63 375 971 + 0.4 + 0.5
Départements
Corse-du-Sud 157 249 145 429 + 1.6 + 0.9
Haute-Corse 177 689 170 828 + 0.8 + 1.3
Principales unités urbaines de la région
Ajaccio 70 659 66 245 + 1.3 + 0.6
Bastia 68 842 66 717 + 0.6 + 1.0
Borgo 20 611 18 458 + 2.2 + 2.6
Porto-Vecchio 12 042 10 064 + 3.6 - 2.3
Penta-di-Casinca 7 514 6 973 + 1.5 + 1.9
Corte 7 446 7 280 + 0.5 + 1.5
Calvi 5 559 5 514 + 0.2 + 0.3
L'Île-Rousse 4 966 5 480 - 1.9 + 4.3
Afa 4 958 4 507 + 1.9 + 2.5
Propriano 4 561 4 307 + 1.1 + 2.5
Principales communes
Ajaccio 70 659 66 245 + 1.3 + 0.6
Bastia 45 715 43 479 + 1.0 + 0.1
Porto-Vecchio 12 042 10 064 + 3.6 - 2.3
Borgo 8 760 7 950 + 2.0 + 2.5
Biguglia 7 923 7 547 + 1.0 + 4.0
Corte 7 446 7 280 + 0.5 + 1.5
Lucciana 5 780 4 883 + 3.4 + 4.0
Furiani 5 628 5 591 + 0.1 + 3.6
Calvi 5 559 5 514 + 0.2 + 0.3
Ghisonaccia 4 225 3 892 + 1.7 + 3.0
  • Champ : limites territoriales communales en vigueur au 1ᵉʳ janvier 2019
  • Source : Insee, recensements de la population de 2007, 2012 et 2017

Population au 1ᵉʳ janvier 2017

Avertissement

Afin d’améliorer la prise en compte de la multirésidence, notamment pour les enfants en résidence partagée, le questionnaire du recensement de la population a évolué en 2018. La croissance de population mesurée entre 2007 et 2017 est ainsi affectée d’un très léger effet questionnaire qui est négligeable sur cette période (Insee, note technique 2019).

Encadré - Une nouvelle grille de densité

La définition de l’espace rural a évolué avec le développement des villes et les besoins de la population en matière d’accès aux services, commerces, emplois. Situés en périphérie des villes, les territoires « ruraux » n’évoquent plus systématiquement des espaces agricoles mais font davantage référence aujourd’hui à un cadre de vie : paysage, discontinuité du bâti, faible densité de population.

Pour tenir compte de ces évolutions, l’Insee propose depuis 2016 une nouvelle typologie fondée sur le degré de densité de population des territoires en adéquation avec la méthodologie définie par Eurostat.

Cette approche identifie quatre types d’espaces : les communes « densément peuplées », celles de « densité intermédiaire », « peu denses » et « très peu denses ».

Cette grille de densité a été mise à jour en 2019. Pour la Corse aucune commune n’est « densément peuplée », 13 sont de « densité intermédiaire », 111 sont « peu denses » et la majorité des communes (236) sont « très peu denses » (figure 3).

Figure 3Grille de densité communale

  • Source : Insee, Recensement de la population 2016, Fideli 2018