Former un couple après 50 ans en France: des déterminants économiques différents selon le sexe
Les formations d’union après 50 ans demeurent une thématique peu explorée, en particulier en France à cause de la faible fréquence d’événements à ces âges, même si celle-ci augmente. À partir du panel Fideli 2016, appariant des données fiscales exhaustives sur le revenu et la taxe d’habitation, on étudie les déterminants de la (re-)mise en couple des femmes et des hommes après 50 ans (régression logistique), la forme de l’union : mariage, Pacs ou union libre (régression multinomiale), ainsi que le degré d’homogamie de ces nouveaux couples.
La probabilité de former une union, très décroissante avec l’âge, est plus forte pour les hommes que pour les femmes. L’état matrimonial antérieur et le revenu jouent un rôle différencié selon le sexe. Alors que par rapport aux hommes jamais mariés, les veufs se remettent davantage en couple, c’est l’inverse pour les femmes. Les divorcé-e-s ont eux une probabilité plus forte de se remettre en union. Alors qu’un revenu élevé augmente les chances de remise en couple pour les hommes, il les diminue pour les femmes, sans pouvoir démêler les effets d’offre (moindre opportunité sur le marché des unions) des effets de demande (moindre volonté et besoin de former un couple). Pour les bas revenus en effet, se mettre en couple permet d’augmenter son niveau de vie, à des âges où augmenter son offre de travail est difficile.
Le type d’union choisie diffère aussi selon l’état matrimonial et le revenu. Après 50 ans, les ex-mariés ont une probabilité plus forte de se marier à l’exception des veuves, qui y sont les moins enclines. Le revenu joue positivement sur le fait de contractualiser son union pour les hommes. Pour les femmes, la probabilité est la plus forte de se marier ou de se pacser aux deux extrémités de la distribution de revenu.
Après 50 ans, les hommes se mettent en couple avec des femmes plus jeunes et avec des niveaux de revenus similaires. Les femmes s’unissent plutôt avec des partenaires ayant des revenus supérieurs aux leurs.