Insee Analyses BretagneEn un peu plus de 200 ans, la population a quasiment doublé en Bretagne

Auteurs : Paul Obszynski, Sébastien Pons (Insee)

En deux siècles, la population a augmenté de presque 1,5 million d’habitants en Bretagne. La progression a été la plus forte depuis le milieu du XXe siècle. Auparavant, deux phases aux tendances contraires ressortent : une hausse de la population tout au long du XIXe siècle et jusqu’à la Première Guerre mondiale, suivie d’un net recul. À l’échelle des départements, ces mêmes évolutions s’observent, avec toutefois des différences entre eux. Ainsi, sur les deux derniers siècles, le Finistère a longtemps été le plus peuplé de la région. Actuellement, et depuis les années 1990, il s’agit de l’Ille-et-Vilaine. La répartition territoriale de la population a fortement évolué en raison de l’exode rural et, à partir de la fin des années 1960 et du début des années 1970, de la périurbanisation. La croissance de la population bretonne, aujourd’hui tirée par l’Ille-et-Vilaine, ralentit sur la dernière décennie.

Insee Analyses Bretagne
No 87
Paru le :Paru le29/10/2019
Auteurs : Paul Obszynski, Sébastien Pons (Insee)
Insee Analyses Bretagne No 87- Octobre 2019

Le nombre d’habitants a fortement augmenté en Bretagne depuis le début du XIXe siècle. La population de la région, qui s’établissait à 1,8 million de personnes en 1801 (date du premier recensement général nominatif), atteint 3,3 millions en 2016 (figures 1 et 2). Elle a ainsi presque doublé sur l’ensemble de la période (+ 79 %). Considérée sur ce temps long, l’évolution de la population bretonne peut s’appréhender selon trois périodes. Deux phases de hausse, l’une très nette à partir des années 1950, l’autre plus modérée s’étalant du début du XIXe siècle à la Première Guerre mondiale, ont été entrecoupées par une phase de diminution sensible de la population.

Figure 1En 2016, un tiers des Bretons réside en Ille-et-Vilaine, c'était un quart en 1946Évolution de la population bretonne par département sur deux siècles

En 2016, un tiers des Bretons réside en Ille-et-Vilaine, c'était un quart en 1946 - Lecture : en 1801, avec 27 % de la population bretonne, le département des Côtes-d’Armor était le plus peuplé. À l’inverse, en 2016, il ne représente plus que 18 % de la population régionale ; il s’agit aujourd’hui du département le moins peuplé.
Population 1800 Population 1911 Population 1946 Population 2016
Nombre % Nombre % Nombre % Nombre %
Côtes d’Armor* 504 303 27,3 605 523 23,3 526 955 22,6 598 953 18,1
Finistère 455 198 24,6 809 771 31,1 724 735 31,0 908 249 27,5
Ille-et-Vilaine 489 214 26,5 608 098 23,4 578 246 24,7 1 051 779 31,8
Morbihan 399 596 21,6 578 400 22,2 506 884 21,7 747 548 22,6
Bretagne 1 848 311 100,0 2 601 792 100,0 2 336 820 100,0 3 306 529 100,0
  • * Les Côtes-d'Armor étaient appelées Côtes-du-Nord jusqu'en 1990.
  • Lecture : en 1801, avec 27 % de la population bretonne, le département des Côtes-d’Armor était le plus peuplé. À l’inverse, en 2016, il ne représente plus que 18 % de la population régionale ; il s’agit aujourd’hui du département le moins peuplé.
  • Source : Insee, recensements de la population.

Figure 2Trois périodes distinctes d'évolution de la population bretonneÉvolution de la population bretonne par département

Évolution (base 100 en 1801)
Trois périodes distinctes d'évolution de la population bretonne (Évolution (base 100 en 1801)) - Lecture : pour 100 habitants en 1801 dans le département du Finistère, on en compte 200 en 2016.
Côtes-d’Armor Finistère Ille-et-Vilaine Morbihan Bretagne
1801 100 100 100 100 100
1806 103 101 104 102 103
1821 110 107 109 104 107
1831 119 116 111 108 114
1836 120 121 112 113 116
1841 121 127 112 112 118
1846 125 133 115 118 123
1851 125 136 117 119 124
1856 123 134 119 119 124
1861 125 138 119 122 126
1866 128 146 121 125 130
1872 124 141 121 123 127
1876 125 146 123 127 130
1881 124 150 126 131 132
1886 125 155 127 134 135
1891 123 160 128 136 136
1896 122 162 127 138 137
1901 121 170 125 141 138
1906 121 175 125 143 140
1911 120 178 124 145 141
1921 111 168 114 137 131
1926 110 166 115 136 130
1931 107 164 115 135 129
1936 105 166 116 136 130
1946 104 159 118 127 126
1954 100 160 120 130 127
1962 100 165 126 133 130
1968 100 169 133 135 134
1975 104 177 144 141 140
1982 107 182 153 148 147
1990 107 184 163 155 151
1999 108 187 177 161 157
2006 113 194 193 174 167
2011 118 198 204 182 174
2016 119 200 215 187 179
  • Lecture : pour 100 habitants en 1801 dans le département du Finistère, on en compte 200 en 2016.
  • Source : Insee, recensements de la population.

Figure 2Trois périodes distinctes d'évolution de la population bretonneÉvolution de la population bretonne par département

  • Lecture : pour 100 habitants en 1801 dans le département du Finistère, on en compte 200 en 2016.
  • Source : Insee, recensements de la population.

Par ailleurs, ce regard sur longue période montre aussi des évolutions distinctes parmi les départements bretons. En particulier, la part de la population à l’est de la région s’est accrue et cette tendance devrait se poursuivre dans les prochaines décennies. Du reste, comme au niveau régional, la population de chaque département a nettement augmenté, avec toutefois des différences de rythme importantes. Ainsi, c’est assez récemment que l’Ille-et-Vilaine est devenu le département le plus peuplé de la région. Au sein des départements, ces évolutions ont en premier lieu résulté de la croissance de grands pôles urbains, Rennes et Brest en tête, avec de plus sur la dernière période un effet marqué de la périurbanisation.

Forte hausse de la population depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, en raison principalement du baby-boom

Après la Seconde Guerre mondiale, la population de la Bretagne progresse fortement : elle augmente ainsi d’un million d’habitants. Cela correspond à une hausse de plus de 40 % de la population, ce qui revient à une augmentation annuelle moyenne de 0,5 % (figure 3). Cette forte hausse, comme pour les autres régions françaises, s’explique principalement par les effets du .

Figure 3Depuis le milieu du XXe siècle, la population bretonne progresse plus rapidement en Ille-et-Vilaine et dans le MorbihanTaux annuel moyen de croissance de la population bretonne par département (en %)

Depuis le milieu du XXe siècle, la population bretonne progresse plus rapidement en Ille-et-Vilaine et dans le Morbihan - Lecture : la population de l’Ille-et-Vilaine a augmenté de 0,9 % en moyenne chaque année de 1946 à 2016. Cette hausse annuelle moyenne se décompose en 0,6 point dû au solde naturel et 0,3 point expliqué par le solde migratoire.
Côtes-d’Armor Finistère Ille-et-Vilaine Morbihan Bretagne France Métropolitaine
1801-1911 0,2 0,5 0,2 0,3 0,3 0,4
1911-1946 -0,4 -0,4 -0,1 -0,4 -0,3 0,0
dont : solde naturel 0,0 0,4 0,0 0,3 0,2 0,0
solde migratoire -0,4 -0,8 -0,1 -0,7 -0,5 0,0
1946-2017 0,2 0,3 0,9 0,6 0,5 0,7
dont : solde naturel 0,1 0,2 0,6 0,3 0,3 0,5
solde migratoire 0,1 0,1 0,3 0,3 0,2 0,2
  • Lecture : la population de l’Ille-et-Vilaine a augmenté de 0,9 % en moyenne chaque année de 1946 à 2016. Cette hausse annuelle moyenne se décompose en 0,6 point dû au solde naturel et 0,3 point expliqué par le solde migratoire.
  • Source : Insee, recensements de la population.

Pour la Bretagne, le constitue un moteur important de la démographie sur la période. Cela résulte des naissances plus nombreuses jusqu’au milieu des années 1970 et de la progression de l’espérance de vie. Autre facteur démographique, le , tout d’abord négatif en début de période, s’est retourné dans les années 1960, traduisant en particulier le développement de l’activité industrielle de la région, avec l’implantation d’importants centres de production – par exemple pour les produits automobiles, électroniques ou agroalimentaires. Cet effet migratoire s’est ensuite tassé avant une nouvelle accélération au début du XXIe siècle, avec l’arrivée en particulier de retraités des premières générations du baby-boom.

Au niveau des départements, les populations progressent dans chacun d’entre eux, à des rythmes toutefois distincts. C’est en Ille-et-Vilaine que ce rythme est le plus élevé (+ 0,9 % en moyenne chaque année de 1946 à 2016), avec une forte contribution du solde naturel. La population d’Ille-et-Vilaine est ainsi passée devant celle du Finistère dans les années 1990 (atteignant 1 050 000 habitants en 2016).

Si depuis l’après Seconde Guerre mondiale, la population a nettement augmenté en Bretagne, la dynamique était très différente sur la période précédente.

Entre 1911 et 1946, la population a chuté de 10 % en Bretagne

Sur la période couvrant les deux conflits mondiaux, la population de la région a diminué, passant de 2,6 à 2,3 millions d’habitants entre les recensements de 1911 et de 1946. Ce recul s’explique en premier lieu par le solde migratoire négatif sur cette période, sous l’effet en particulier des départs vers les industries de la région parisienne. Par ailleurs, il résulte, comme dans toute la France, des ruptures démographiques engendrées par la Première Guerre mondiale, en raison des décès et du recul de la fécondité durant ce conflit.

Dans chacun des départements bretons, la population baisse entre 1911 et 1946. Cette diminution de la population est plus limitée pour l’Ille-et-Vilaine, perdant en moyenne chaque année 0,1 % du nombre de ses habitants, que pour le Finistère, le Morbihan et les Côtes-d’Armor (– 0,4 %). Cet écart provient d’un redressement démographique intervenant plus tôt en Ille-et-Vilaine, à partir du milieu des années 1920, que dans les autres départements bretons.

Alors que les années couvrant les guerres mondiales et l’entre-deux-guerres correspondent à un recul de la population de Bretagne, le classement des départements n’a pas évolué sur cette période. Le Finistère était ainsi le département breton le plus peuplé en 1911 (810 000 habitants) et le demeurait en 1946 (725 000 habitants). Suivaient alors dans cet ordre l’Ille-et- Vilaine, les Côtes-du-Nord (devenues Côtes-d’Armor en 1990) et le Morbihan, département le moins peuplé.

Un siècle plus tôt, ce classement était très différent.

Au cours du XIXe siècle et jusqu’à la Première Guerre mondiale, la population bretonne croît sensiblement, particulièrement dans le Finistère

Au début du XIXe siècle, le département le plus peuplé était celui des actuelles Côtes-d’Armor. Sur ce territoire résidaient alors un peu plus de 500 000 habitants. La population départementale a crû jusqu’à environ 650 000 habitants dans les années 1870 avant de diminuer de façon quasi continue jusqu’à la moitié du XXe siècle. C’est dans le Finistère que la population a le plus augmenté. Sur le long XIXe siècle, elle s’est ainsi accrue de 350 000 habitants, ce qui correspond en moyenne à une hausse de 0,5 % chaque année.

Entre 1801 et 1911, la population de Bretagne a augmenté de près de 800 000 habitants. Cela correspond à une croissance annuelle moyenne de + 0,3 %. Cette évolution est toutefois légèrement moins forte qu’en France métropolitaine (+ 0,4 %). Cette hausse de la population résulte de la natalité particulièrement élevée, à l’origine d’un solde naturel largement positif. Dans le même temps, l’économie de la région connaît des difficultés majeures qui affectent la plupart des secteurs d’activité, en premier lieu l’industrie textile. Ces difficultés se traduisent par des départs vers les villes et hors de la région, départs amplifiés par l’arrivée du chemin de fer dans la seconde moitié du XIXe siècle.

Les évolutions démographiques constatées depuis deux siècles à l’échelle de la région et de ses départements s’observent également au niveau des grandes communes bretonnes, avec notamment l’apparition des grands pôles urbains.

Exode rural puis périurbanisation

Le processus d’urbanisation, considéré sur le temps long, a façonné la répartition spatiale de la population bretonne. En 1801, les 10 principales villes de la région rassemblaient 9 % de la population régionale. Un siècle plus tard, en 1901, cette part avait quasiment doublé, pour atteindre 16 %. Cette hausse traduit pour partie les départs des campagnes vers les villes. Ces mouvements migratoires, qualifiés d’« exode rural », se sont poursuivis au XXe siècle. En 1975, plus d’un quart des habitants de la région (27 %) habitait l’une de ses 10 plus grandes villes.

Depuis la fin des années 1960, un mouvement de périurbanisation s’observe, qui élargit le contour des agglomérations et diminue le poids des villes-centres. En 2016, la part de la population bretonne vivant dans les 10 villes-centres principales est ainsi plus faible (21 %). Cette inflexion vaut particulièrement pour les villes de Brest – qui n’est plus la plus peuplée depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale – Lorient et Saint-Brieuc. En lien avec la périurbanisation, le nombre d’habitants des communes périphériques de ces villes a nettement augmenté. C’est en particulier le cas de Lanester, contiguë à Lorient, depuis la Seconde Guerre mondiale : cette commune créée en 1909 est à présent la 8e ville la plus peuplée de Bretagne (figure 4).

Figure 4Un classement des 20 principales villes bretonnes relativement stableLes 20 villes bretonnes les plus peuplées au cours des deux siècles derniers

Un classement des 20 principales villes bretonnes relativement stable - Lecture : la ville de Saint-Malo était la 6e ville la plus peuplée de Bretagne en 2016, elle était la 3e ville la plus peuplée en 1801, la 4e en 1901 et la 5e en 1946. Par construction, certaines communes n’apparaissent qu’à certaines des dates données dans ce tableau. À titre d’exemple, Douardenez était la 7e commune la plus peuplée en 1901 ; elle est aujourd’hui sortie de la liste des 20 communes bretonnes les plus peuplées.
Rang Population en 2016 Population en 1946 Population en 1901 Population en 1801
1 Rennes 216 268 Rennes 113 781 Brest 117 517 Brest 34 802
2 Brest 139 342 Brest 74 991 Rennes 74 676 Rennes 25 904
3 Quimper 63 405 Quimper 40 345 Lorient 49 668 Saint-Malo 20 666
4 Lorient 57 274 Saint-Brieuc 36 674 Saint-Malo 29 223 Lorient 19 403
5 Vannes 53 218 Saint-Malo 33 203 Quimper 27 666 Morlaix 12 043
6 Saint-Malo 46 005 Vannes 28 189 Vannes 23 375 Quimper 9 915
7 Saint-Brieuc 44 999 Douarnenez 20 564 Douarnenez 22 342 Vannes 9 131
8 Lanester* 22 399 Fougères 19 281 Saint-Brieuc 22 198 Vitré 8 809
9 Fougères 20 194 Morlaix 18 386 Fougères 20 952 Saint-Brieuc 8 394
10 Lannion 19 831 Lorient 16 881 Morlaix 19 425 Lannion 8 221
11 Concarneau 19 046 Concarneau 13 369 Concarneau 14 757 Lamballe 7 786
12 Bruz 18 094 Dinan 12 737 Vitré 10 775 Fougères 7 297
13 Ploemeur 17 911 Landerneau 10 975 Dinan 10 534 Dinan 6 406
14 Vitré 17 884 Pontivy 10 878 Lannion 10 265 Loudéac 6 096
15 Cesson-Sevigné 17 371 Quimperlé 10 679 Pontivy 9 359 Languidic 6 076
16 Landerneau 15 836 Lannion 10 448 Guingamp 9 252 Crozon 5 617
17 Hennebont 15 620 Vitré 9 367 Quimperlé 9 036 Quimperlé 5 617
18 Morlaix 14 721 Lamballe 9 146 Hennebont 8 702 Paimpol 5 266
19 Pontivy 14 491 Guingamp 9 080 Crozon 8 625 Guingamp 5 190
20 Guipavas 14 466 Saint-Pol-de-Léon 8 903 Lamballe 8 598 Plélo 5 018
  • * La commune de Lanester a été créée en 1909 par démembrement de celle de Caudan.
  • Lecture : la ville de Saint-Malo était la 6e ville la plus peuplée de Bretagne en 2016, elle était la 3e ville la plus peuplée en 1801, la 4e en 1901 et la 5e en 1946. Par construction, certaines communes n’apparaissent qu’à certaines des dates données dans ce tableau. À titre d’exemple, Douardenez était la 7e commune la plus peuplée en 1901 ; elle est aujourd’hui sortie de la liste des 20 communes bretonnes les plus peuplées.
  • Source : Insee, recensements de la population.

Sur le temps long, de nombreuses communes bretonnes ont connu des mutations démographiques dues aux transformations de l’économie régionale. Par exemple, la Bretagne a connu pendant plus d’un siècle « l’épopée islandaise » de la pêche à la morue, essentiellement à partir de ports situés sur la Manche, et l’essor des pêches à la sardine et à la langoustine, plus côtières, à partir des ports de l’Atlantique. Douarnenez était ainsi la 7e commune la plus peuplée de Bretagne en 1901 ; aujourd’hui, elle se situe en 22e position. Saint-Malo, 3e ville la plus peuplée en 1801, se classe en 2016 au 6e rang. À l’inverse, le nombre d’habitants de Rennes continue de progresser. Il s’agit aujourd’hui de la commune bretonne la plus peuplée, avec 216 000 habitants. Cela traduit pour l’Ille-et-Vilaine la polarisation urbaine des territoires.

La croissance de la population bretonne, aujourd’hui tirée par l’Ille-et-Vilaine, ralentit sur la dernière décennie

La Bretagne est une des régions françaises les plus attractives en termes économiques comme résidentiels. La population de la région continue de croître. Cependant, cet accroissement est ralenti au niveau régional depuis le début des années 2010, après le dynamisme démographique observé en particulier dans les années 2000. Auparavant supérieur à 20 000 habitants chaque année, le solde migratoire s’affaiblit sur la dernière décennie, tandis que le solde naturel s’abaisse au point d’être négatif depuis 2015.

Sur la même période, analysés par département, les rythmes de croissance démographique diffèrent de plus en plus. Depuis 2010, la progression du nombre d’habitants s’est nettement atténuée dans les Côtes-d’Armor, le Finistère et le Morbihan (dans une moindre mesure). Le solde naturel y est devenu négatif en raison d’une baisse des naissances concomitante à une augmentation des décès, et l’excédent migratoire s’y est fortement réduit. L’Ille-et-Vilaine présente une évolution démographique opposée : le solde naturel y est toujours positif et le solde migratoire fortement excédentaire. Ce département concentre à lui seul plus de la moitié de l’augmentation régionale de la population et cela s’explique notamment par le dynamisme économique de l’aire urbaine rennaise.

Encadré - Projections de population à l'horizon 2050

Un poids croissant de l’est de la région en termes de population

Si les tendances observées sur la période récente se maintenaient, la Bretagne pourrait compter près de quatre millions d’habitants en 2050 selon les dernières projections élaborées par l’Insee. La part de la population résidant en Ille-et-Vilaine continuerait d’augmenter. Ainsi, elle constituerait à cet horizon 35 % de la population régionale. Cela traduit le rythme plus élevé de la croissance de la population brétilienne (+ 0,8 % chaque année en moyenne) comparé au niveau régional (+ 0,5 % par an).

Sources

Cette étude s'appuie sur des séries de population constituées à partir de 35 recensements réalisés depuis 1801, et établies pour chacune des communes de la région, dans leurs limites au 1er janvier 2010. La population prise en compte est la population totale pour les recensements de 1801 à 1954, la population sans doubles comptes pour les recensements de 1962 à 1999 et la population municipale pour les recensements de 2006, 2011 et 2016.

Définitions

Le baby-boom désigne le phénomène d’augmentation de la natalité en France après 1945, qui a duré jusqu’au milieu des années 1970.

Le solde naturel est la différence entre le nombre de naissances et le nombre de décès enregistrés au cours d'une période.

Le solde migratoire sur un territoire donné est la différence entre le nombre de personnes qui y sont entrées et le nombre de personnes qui en sont sorties au cours d’une période.

Pour en savoir plus

Retrouvez l’historique des populations depuis 1876 sur Ouvrir dans un nouvel ongletStatistiques locales !

Un siècle et demi de recomposition spatiale de la Bretagne / Michel Rouxel ; Insee Bretagne – Dans : Octant – n° 79 (1999, oct.) – p. 25-30.

Recensement de la population 1999. Le bilan démographique du siècle / Michel Rouxel ; Insee Bretagne - Dans : Octant – n° 80 (1999, déc.) – p. 4-11.

La démographie bretonne depuis deux siècles / Mickaël Ramonet ; Insee Bretagne – Dans : Octant Analyse – n° 9 (2010, nov.) – p. 4-11.

Bretagne - 150 ans d'évolution démographique / Jean Ollivro – Presses universitaires de Rennes – Collection : Espace et Territoires – 2005 (366 p.).

Histoire illustrée de la Bretagne et des Bretons / Joël Cornette – Seuil – Collection : Beaux Livres –2015 (480 p.).