À Mayotte, la fréquentation touristique recule de 9 % en 2018 Enquête Flux Touristiques

Avec 56 300 visiteurs en 2018, le nombre de touristes recule de 9 % à Mayotte. Cette baisse rompt avec la forte progression en 2017 (figure 1). Toutefois, le nombre de touristes reste au-dessus des niveaux d’avant 2017.

La baisse de la fréquentation touristique se concentre sur le début et la fin d’année :

- 22 % au 1^er trimestre du fait de mouvements sociaux et - 19 % au 4^e trimestre en lien avec le retrait d’une compagnie opérant sur les lignes aériennes directes Paris-Mayotte et La Réunion-Mayotte.

Sur le reste de l’année, la fréquentation touristique reste du même ordre de grandeur qu’en 2017, notamment pendant les vacances scolaires de juillet-août, haute saison touristique.

Les touristes viennent le plus souvent seuls (54 %) et, dans une moindre mesure, en famille avec des enfants (32 %). Les couples ne représentent que 7 % des touristes.

En 2018, six visiteurs sur dix viennent de métropole et quatre sur dix de La Réunion (figure 2). Les touristes venant d’autres pays sont très peu nombreux (3 000 touristes). Métropolitains comme Réunionnais sont moins nombreux à visiter Mayotte. C’est la première baisse du nombre de touristes métropolitains depuis 10 ans (hormis 2012, année marquée par de forts mouvements sociaux).

Visiter des amis, parents ou relations à Mayotte a moins le vent en poupe en 2018 : le tourisme affinitaire se replie de 17 % (figure 2). C’est cette baisse qui explique le recul de la fréquentation touristique en 2018. Ces 35 400 visiteurs représentent 63 % des touristes contre 69 % en 2017. Il s’agit dans la quasi-totalité de personnes seules (52 %) ou de familles (42 %). Les trois quarts de ces touristes affinitaires déclarent être originaires de Mayotte.

Près de 20 000 visiteurs viennent de métropole : c’est un quart de moins qu’en 2017. Les Réunionnais ont également moins visité Mayotte (- 7 %).

Avec 8 800 visiteurs (+ 7 %), le tourisme d’affaires se maintient et confirme ainsi son dynamisme retrouvé en 2017. Il dépasse les périodes d’avant 2016 synonymes de baisse (- 4 % en 2016, - 29 % en 2015 et - 1 % en 2014). En 2018, 16 % des touristes visitent donc Mayotte dans un but professionnel.

Les touristes d’affaires arrivent le plus souvent de métropole (51 %), et dans une moindre mesure de La Réunion (39 %). Ces derniers avaient été plus nombreux en 2017 (46 %). Deux touristes d’affaires sur trois déclarent être venus seuls et la grande majorité sont cadres ou assimilés.

Motivés par la découverte de Mayotte, 10 200 touristes ont visité Mayotte en 2018, soit 18 % des touristes. Ce type de tourisme continue d’augmenter (+ 2 % après + 3 % en 2017). Ces visiteurs arrivent davantage qu’en 2017 de métropole (62 % après 57 % en 2017) et moins fréquemment de La Réunion (30 % après 34 % en 2017). Les touristes d’agrément voyagent surtout seuls (48 %), mais aussi en famille (27 %) ou en couple (18 %).

En 2018, 44 % des touristes ont visité Mayotte entre juillet et septembre, période de grandes vacances scolaires (figure 3). Juste après les mouvements sociaux, 21 % des touristes sont venus entre avril et juin, alors que 20 % des touristes ont visité Mayotte entre janvier et mars.

Quasiment tout au long de l’année, les touristes venant de métropole restent les plus nombreux. Mais, entre janvier et mars, près de sept touristes sur dix étaient réunionnais.

En particulier, les touristes affinitaires et d’agrément se concentrent pendant les grandes vacances : 53 % des touristes affinitaires et 40 % d’agrément viennent sur cette période. À l’inverse, le tourisme d’affaires est logiquement plus rare entre juillet et septembre : seuls 10 % des touristes d’affaires viennent à cette période. Globalement, sur la période des grandes vacances, les trois quarts des touristes sont des affinitaires. C’est au deuxième trimestre que les touristes d’affaires viennent le plus souvent (38 %), contre 31 % au quatrième trimestre et 21 % au premier trimestre. 27 % des touristes d’agrément sont enregistrés au deuxième trimestre, les autres en début (16 %) et fin d’année (17 %).

La fréquentation touristique recule par rapport à 2017, mais la baisse n’a que peu concerné la période des vacances scolaires, haute saison touristique.

Les touristes venant surtout pour visiter de la famille ou des amis, hôtels, gîtes ou chambres d’hôtes n’accueillent que 21 % des touristes (figure 4). Toutefois, ces modes d'hébergement progressent de 6 points par rapport à 2017, hausse tirée par le plus grand nombre de touristes d’affaires venus en 2018. En effet, huit touristes d’affaires sur dix choisissent de résider dans un hôtel, gîte ou chambre d’hôtes.

Motivés par la visite de Mayotte, seulement 22 % des touristes d’agrément séjournent principalement dans un hébergement marchand. Les deux tiers sont en effet hébergés chez des amis, parents ou relation. Ces visiteurs sont probablement à la frontière entre le tourisme affinitaire et le tourisme d'agrément, mais déclarent être venus d'abord pour visiter l'île.

Aussi, 14 % des touristes d’agrément ont choisi d’autres types d’hébergement (chez l’habitant, AirBnb).

En 2018, la durée moyenne du séjour à Mayotte est de 30 jours, soit deux jours de moins qu’en 2017 (figure 5). Les personnes motivées principalement par la visite des parents, amis et relations sont ceux qui séjournent le plus longtemps : 37 jours en moyenne, soit deux fois plus qu’un touriste d’agrément (19 jours). Le touriste d’affaires séjourne 12 jours sur l’île.

En haute saison (juillet-septembre), les touristes séjournent plus longtemps (40 jours).

Par ailleurs, les métropolitains restent 32 jours en moyenne sur l’île, tandis que les Réunionnais séjournent 27 jours. Outre la distance, le mode d’hébergement influence la durée de séjour : 34 jours quand les visiteurs sont chez des proches contre 14 jours pour ceux qui logent dans un hébergement marchand. Le fait d’être originaire de Mayotte rallonge également la durée de séjour : 40 jours contre 29 jours pour les non originaires.

Avec 28,2 millions d’euros consommés, les touristes, moins nombreux, ont globalement moins dépensé durant leur séjour à Mayotte. En particulier, la dépense des affinitaires est en net recul (- 38 %, après + 25 % en 2017). Leur contribution à la dépense totale est moindre comparée à 2017 (44 % de la dépense totale, contre 56 %). Un touriste affinitaire dépense dorénavant 10 euros par jour, après 12 euros en 2017 (figure 6).

Ayant séjourné moins longtemps sur le territoire, les touristes d’affaires ont également moins dépensé en 2018 (9,8 millions après 10,7 millions d’euros en 2017). Constituant la principale clientèle de l’hébergement marchand, la baisse de la dépense des touristes d’affaire pénalise particulièrement les hôtels, gîtes et chambres d’hôtes. Néanmoins, ces touristes constituent plus d’un tiers de la dépense de l’ensemble des touristes. Par jour, un touriste d’affaire débourse en moyenne

93 euros à Mayotte. Les touristes d’agrément ont quant à eux dépensé au global 5,4 millions d’euros en 2018, soit 27 euros par jour et par personne.

Comme en 2017, un peu plus d’un quart de la dépense est alloué à l’hébergement. Ce sont les touristes d’affaire qui dépensent le plus pour se loger (51 % de leur dépense). Les touristes d’agrément consacrent 40 % de leur dépense à l’hébergement et les personnes venant rendre visite à des proches seulement 4 %.

En 2018, 95 % des touristes sont satisfaits de leur séjour à Mayotte. Ils sont 86 % à confirmer l’attrait touristique de Mayotte, une part en recul par rapport aux années passées (95 %). Néanmoins, la plupart des touristes pensent y revenir prochainement (87 %).

En revanche, le rapport qualité-prix est jugé insatisfaisant par une majorité de touristes (64 %). Les touristes non originaires restent fidèles à Mayotte : 57 % déclarent être déjà venus sur l’île et 87 % souhaitent y revenir (figure 7).