Forte progression de l’emploi salarié et des créations d’entreprises Note de conjoncture régionale - 1^er trimestre 2019

Au premier trimestre 2019, l’emploi salarié en Occitanie continue de croître vigoureusement, avec 11 600 emplois créés soit quasi le double du trimestre précédent. La hausse s’établit à 0,6 % sur le trimestre et à 1,2 % sur un an (figure 1).

Pour la France hors Mayotte, la hausse est plus modérée : + 0,4 % sur le trimestre et + 0,9 % sur un an.

La croissance dans la région est principalement due à l’emploi privé, avec 10 700 salariés supplémentaires par rapport au trimestre précédent (+ 0,7 %). L’emploi public croît plus modérément, de 0,2 %.

Au premier trimestre 2019, l’emploi salarié croît dans tous les départements d’Occitanie, à l’exception de la Lozère (figure 2). La hausse de l’emploi est particulièrement marquée dans le Tarn-et-Garonne (+ 1,1 %, soit + 900 emplois sur le trimestre et + 1,5 % sur un an) et en Haute-Garonne (+ 0,8 %, soit + 4 700 salariés sur le trimestre et + 2,2 % sur un an). Dans l’Hérault, l’emploi augmente de 0,4 % au cours du trimestre (+ 1 600 salariés) et de 1,4 % sur un an. Ces deux derniers départements concentrent la moitié de l’emploi salarié de la région et des créations du trimestre.

La reprise de l’intérim est particulièrement nette au premier trimestre 2019, avec une progression de 1,5 % après un recul au trimestre précédent, tendance identique à celle de la France (figure 3). En ce qui concerne les secteurs d’activité, les services marchands hors intérim contribuent le plus à la croissance de l’emploi dans la région, avec 7 200 emplois nets créés, soit une hausse de 0,8 % après + 0,5 % au trimestre précédent.

Le soutien aux entreprises est particulièrement dynamique, avec 2 400 emplois supplémentaires (+ 1,2 %). De même, le commerce (+ 1 700 emplois, soit + 0,7 %), le secteur des transports et de l’entreposage (+ 1 100 emplois, soit + 1,2 %) ainsi que l’hébergement et la restauration (+ 1 100 emplois, soit + 1,2 %) sont créateurs de nombreux emplois. Les activités financières et d’assurance enregistrent une reprise (+ 0,9 %) avec 500 emplois créés.

Malgré une nouvelle baisse des mises en chantier de logements ce trimestre, la croissance de l’emploi dans le secteur de la construction accélère (+ 1,1 %) avec 1 300 emplois supplémentaires. Cette croissance pourrait être due à une hausse de l’activité dans les travaux publics.

L’emploi dans l’industrie augmente également dans la région (+ 0,5 %, soit un solde net de 1 200 emplois). La hausse est moindre (+ 0,2 %) en France hors Mayotte. Comme au trimestre précédent, la croissance de l’emploi reste soutenue dans la fabrication de matériels de transport (+ 0,8 % après + 1 %) tirée par l’industrie aéronautique et spatiale et dans l’industrie agroalimentaire (+ 0,9 % après + 0,5 %).

Au premier trimestre 2019, le taux de chômage reste stable à 10,3 % en Occitanie, le dynamisme de l’emploi ne suffisant pas à compenser l’augmentation de la population active. Ce taux demeure toujours le deuxième plus élevé des régions métropolitaines. Sur un an, il recule néanmoins de 0,4 % (figure 4).

En France hors Mayotte, le taux de chômage s’établit à 8,7 % au premier trimestre 2019, en baisse de 0,1 % sur un trimestre et de 0,5 % sur un an.

Le taux de chômage diminue dans l’ensemble des départements d’Occitanie sur un an. Les plus fortes baisses concernent le Tarn-et-Garonne (- 0,7 %), ainsi que l’Aude, la Haute-Garonne, l’Hérault et le Tarn (- 0,5 %).

Après une forte hausse tout au long de l’année 2018, le trafic mondial de passagers augmente à un rythme moins soutenu au premier trimestre 2019. Selon l’association internationale du transport aérien, suite à un mois de janvier dynamique (+ 6,5 % par rapport à janvier 2018), les résultats des mois de février (+ 5,3 %) et mars (+ 3,1 %) sont plus modérés. Dans un contexte économique mondial devenu plus incertain, l’année 2019 débute avec des commandes en recul par rapport au premier trimestre 2018 pour les deux principaux constructeurs mondiaux Airbus et Boeing, mais sans impact immédiat sur l’activité compte tenu de l’ampleur de leurs carnets de commandes.

Boeing rencontre des difficultés suite aux deux accidents du 737 Max, qui ont cloué au sol l’ensemble des avions de ce modèle depuis la mi-mars 2019. Sans aucune commande pour cet appareil au cours du mois de mars, les commandes totales de Boeing sont en net recul au premier trimestre : 95 avions sont commandés, soit 160 de moins qu’au premier trimestre 2018. Les livraisons sont aussi en forte diminution, avec 149 avions livrés soit 35 de moins qu’au premier trimestre 2018.

En revanche, le trimestre est plus favorable pour Airbus. Les commandes enregistrées (62 appareils) sont légèrement en dessous de celles du premier trimestre 2018 (68), mais les livraisons progressentet atteignent 162 avions au lieu de 121 pour le premier trimestre 2018. L’activité d’Airbus n’est pas impactée dans l’immédiat par l’arrêt progressif de la chaîne de production de l’A380 décidée en février 2019. Le succès du programme de l’A350, qui bénéficie du savoir-faire accumulé en matière de longs courriers, devrait permettre une conversion progressive des chaînes de production concernées.

Les industriels de la filière spatiale sont en position d’attente au premier trimestre 2019. Après le succès de la constellation OneWeb, Airbus Defense and Space attend de nouvelles opportunités pour valoriser son savoir-faire. Initialement basée à Toulouse, la chaîne de production de ces satellites, dont la mission est de garantir un accès internet haut débit à tous les habitants de la planète, est transférée en Floride.

Thales Aliena Space est également en attente de nouvelles commandes après avoir mené à bien la production des 20 satellites de télécommunications O3B (télécommunications et connectivité Internet) et des 75 satellites de la constellation Iridium (télécommunications).

La durée de vie des satellites de télécommunication et d’observation étant plus longue que prévu, les commandes liées au renouvellement des appareils sont retardées.

Au premier trimestre 2019, le nombre de permis de construire baisse de 2,2 % en Occitanie, après une légère baisse de 0,8 % au trimestre précédent (figure 5).

Fin mars 2019, le nombre de logements autorisés s’établit à 48 000 en cumul annuel, soit une baisse de 11,1 % sur un an. Le recul est particulièrement net en Haute-Garonne (- 20,5 %) et plus modeste dans l’Hérault (- 5,6 %). Pour les autres départements, les résultats s’échelonnent entre une baisse de 20,4 % dans l’Aveyron et une hausse de 6,8 % dans le Gers.

Les mises en chantier des douze derniers mois s’établissent à 45 000 fin mars 2019. Le nombre de logements commencés continue de baisser : - 2,7 % au premier trimestre 2019 après - 7,6 % au quatrième trimestre 2018. Au premier trimestre 2019, les mises en chantier reculent dans huit départements de la région (Aveyron, Gers, Hautes-Pyrénées, Haute-Garonne, Lot, Hérault, Tarn et Tarn-et-Garonne), tandis qu’elles progressent dans les autres départements.

Avec 4,6 millions de nuitées enregistrées au premier trimestre 2019, la fréquentation dans les hébergements touristiques marchands d’Occitanie diminue légèrement (- 0,7 %) par rapport au premier trimestre 2018. Cette baisse fait suite à une forte augmentation un an plus tôt (+ 7,6 %). En France métropolitaine, le nombre de nuitées tous hébergements confondus diminue de 2,5 % par rapport au premier trimestre 2018.

En Occitanie, la baisse de fréquentation s’explique par la diminution des nuitées dans les hôtels (- 1,3 %) qui représentent 55 % de la fréquentation régionale (figure 6). Dans les autres hébergements collectifs (résidences hôtelières et de tourisme, villages de vacances…), le nombre de nuitées se maintient (+ 0,1 %), malgré un net recul de fréquentation de la clientèle qui ne réside pas en France (- 17,4 %).

La baisse des nuitées dans les hébergements touristiques marchands est particulièrement sensible dans les stations de ski pyrénéennes (- 10,7 %). Avec un très faible enneigement début janvier et malgré les bonnes conditions climatiques lors des vacances d’hiver, la fréquentation est en net recul par rapport au premier trimestre 2018, qui avait été particulièrement dynamique. En revanche, la fréquentation progresse sur le littoral (+ 7,3 %), grâce à la clientèle résidente venue profiter du climat ensoleillé du début d’année. Dans l’espace urbain de la région, qui concentre la moitié des nuitées totales, la fréquentation augmente légèrement (+ 0,4 %).

Au premier trimestre 2019, le nombre de créations d’entreprises accélère fortement en Occitanie : + 14,7 % après + 3,2 % au trimestre précédent (figure 7). Ce rythme est supérieur à celui de la France (+ 8,1 %).

La forte hausse des créations dans la région est principalement portée par la dynamique des immatriculations de micro-entreprises dont le nombre bondit : 8 800 nouvelles entreprises de ce type sont recensées ce trimestre, soit une augmentation de 32,0 % par rapport au trimestre précédent. Les autres créations d’entreprises, dites classiques, augmentent de 2,8 %. En Occitanie comme en France, la part des micro-entreprises dans les créations est en nette augmentation et représente désormais une création d'entreprise sur deux. Cette tendance s'explique principalement par l'existence d'un régime social et fiscal simplifié pour ce statut et par l'émergence de grandes plateformes internet qui utilisent largement ce statut (Uber, Deliveroo...).

Dans la région, tous les secteurs d'activité contribuent à la hausse des créations d'entreprises ce trimestre, en particulier les activités de services (+ 19,9 %) et le secteur regroupant le commerce, les transports, l'hébergement et la restauration (+ 10,7 %). La progression pour ce secteur agrégé est encore plus marquée sur un an, avec des créations en hausse de 25,3 % tous types d'entreprises confondus, et de 57,8 % pour le statut de micro-entrepreneur.

Fin mars 2019, 4 700 défaillances d’entreprises sont jugées sur les douze derniers mois en Occitanie, un niveau équivalent au trimestre précédent. En France hors Mayotte, les défaillances d’entreprises sont également stables sur la même période (figure 8).

Dans la région, les défaillances d’entreprises diminuent surtout dans les activités immobilières (- 13,7 %) et dans le secteur des transports et de l’entreposage (- 10,1 %), ainsi que dans une moindre mesure dans l’agriculture (- 2,8 %), le commerce (- 1,6 %) et la construction (- 1,2 %). En revanche, elles progressent dans les autres secteurs, notamment dans les activités financières et d’assurance (+ 16,0 %), les activités de soutien aux entreprises (+ 6,2 %) et l’information-communication (+ 5,4 %).

Sur un an, entre mars 2018 et mars 2019, le nombre de défaillances jugées au cours des 12 derniers mois, est en repli de 1,6 % dans la région alors qu’il augmente de 1,8 % en France.