SCoT de l’Uzège-Pont du Gard - De nombreuses arrivées en provenance des territoires proches

Composé de 49 communes, le territoire du Schéma de cohérence territoriale (SCoT) de l’Uzège-Pont du Gard est un espace relativement rural du Gard, dont une partie importante se situe sous l’influence croisée des deux grandes aires urbaines de Nîmes au sud et d’Avignon à l’est. En 2016, sa population est de 54 100 habitants, soit 7 % de la population du département du Gard. La commune la plus peuplée, Uzès (8 500 habitants), est au centre d’une unité urbaine de 11 700 habitants. Le SCoT est constitué des deux communautés de communes, Pont du Gard et Pays d’Uzès. Sa population augmente de 0,8 % en moyenne chaque année entre 2011 et 2016. Cette croissance démographique soutenue s’explique d’abord par l’arrivée de nouvelles populations, même si les naissances sont aussi plus nombreuses que les décès. Le territoire est engagé dans un projet de démarche InterSCoT avec le SCoT du Pays des Cévennes et le SCoT du Sud Gard, regroupant à eux trois 79 % de la population du département. Cette démarche nécessite une bonne connaissance du dynamisme migratoire à l’échelle de chacun de ces territoires, objet de cette étude.

Au cours de l’année 2014, 2 900 personnes se sont installées dans le ScoT de l’Uzège-Pont du Gard et 2 500 en sont parties, soit un gain net de 400 habitants en un an.

Les échanges se font surtout avec les territoires voisins. Ainsi, 45 % des nouveaux habitants du SCoT viennent du reste du Gard et 20 % des départements limitrophes : Bouches-du-Rhône, Vaucluse, Hérault. De même, 72 % des personnes quittant le SCoT s’installent dans ces territoires proches, dont les deux tiers dans le reste du Gard (figure 1).

Les mouvements sont particulièrement nombreux avec le SCoT du Sud Gard, tout proche et organisé autour de l’unité urbaine de Nîmes : 30 % des arrivées et 27 % des départs se font avec ce territoire, qui contribue fortement à l’excédent migratoire du SCoT de l’Uzège-Pont du Gard (+ 160 habitants sur l’année 2014). Les échanges avec le SCoT voisin du Pays des Cévennes, centré sur l’agglomération d’Alès, sont quant à eux peu nombreux et déficitaires : les départs vers le Pays des Cévennes sont plus nombreux que les arrivées en provenance de ce territoire.

Le SCoT perd de nombreux habitants dans ses échanges avec l’agglomération montpelliéraine. Ce déficit s’explique uniquement par le départ de jeunes, qui, faute de trouver sur place une offre de formations universitaires adaptée, quittent le territoire pour poursuivre des études supérieures. La tranche d’âge des 18 à 24 ans est la seule pour laquelle le territoire perd davantage d’habitants qu’il n’en gagne.

Le SCoT de l’Uzège-Pont du Gard attire principalement une population active : 43 % des nouveaux venus sont des actifs en emploi. C’est nettement plus que dans les SCoT du Sud Gard et du Pays des Cévennes (figure 2). Sur l’ensemble de l’année 2014, le SCoT de l’Uzège-Pont du Gard gagne 200 actifs en emploi par le simple jeu des déménagements : 51 % d’entre eux habitaient dans une autre commune du Gard, et 22 % dans les départements voisins, Bouches-du-Rhône, Vaucluse et Hérault.

Mais ces nouveaux arrivants n’exercent pas forcément leur emploi sur le territoire du SCoT. Situé au carrefour de plusieurs pôles d’emplois importants, SCoT de l’Uzège-Pont du Gard attire essentiellement des personnes qui viennent y résider : les deux tiers des actifs qui s’installent dans le périmètre du SCoT travaillent en dehors, principalement dans les unités urbaines voisines de Nîmes (19 %) et d’Avignon (16 %). Lorsqu’ils travaillent sur le territoire du SCoT, leur lieu de travail se situe principalement dans l’unité urbaine d’Uzès.

Les actifs en emploi s’installent davantage dans la partie sud-est du SCoT, dans la communauté de communes du Pont-du-Gard, territoire mieux desservi pour rejoindre les grands pôles d’emploi de Nîmes et d’Avignon.

En 2015, le SCoT de l’Uzège-Pont du Gard abrite 400 personnes retraitées qui vivaient ailleurs un an auparavant. À l’inverse, 230 ont quitté le SCoT en 2014 pour s’installer ailleurs. Les retraités qui ont récemment emménagé dans le SCoT sont souvent jeunes : seuls 28 % d’entre eux ont plus de 75 ans. Ils viennent de plus loin que les actifs : 24 % vivaient dans le reste du Gard (contre 48 %) et 16 % dans un département limitrophe (Bouches-du-Rhône, Vaucluse, Hérault) (contre 21 %). Contrairement aux actifs, ces retraités s’installent plus souvent dans la communauté de communes du Pays d’Uzès, qui offre un cadre de vie plus rural et qui, par ailleurs, est bien dotée en équipements et services.

Le SCoT de l’Uzège-Pont du Gard accueille davantage les familles avec enfants que les deux autres SCoT : 39 % des ménages qui s’installent sont dans ce cas, contre 26 % dans le Pays des Cévennes et dans le Sud du Gard. De ce fait, les élèves et stagiaires représentent une part importante des nouveaux arrivants (19 %) (figure 2). Mais les couples sans enfants sont également nombreux à emménager sur ce territoire : ils représentent un nouveau ménage sur trois. Ce sont aussi bien des retraités que de jeunes couples.

Les nouveaux venus emménagent plus souvent dans une maison individuelle que dans les deux SCoT limitrophes. Face à une offre constituée pour l’essentiel d’habitat individuel, un tiers des ménages fraîchement arrivés ont quitté un appartement pour une maison (figure 3).

Lorsqu’ils s’installent sur le territoire, 4 ménages sur 10 sont propriétaires : pour la moitié d’entre eux, ce déménagement est l’occasion d’accéder à la propriété.