En baisse depuis 2004, la pauvreté en conditions de vie touche davantage les familles monoparentales

Insee Résultats
Paru le :Paru le25/04/2019
Insee Résultats- Avril 2019

     En 2017, la pauvreté en conditions de vie atteint son plus bas niveau depuis 15 ans : elle concerne 11,0 % des ménages de France métropolitaine (figure1). Le niveau de pauvreté était plus élevé en 2004 (14,6 %), puis a baissé jusqu’en 2007 (12,5 %). Il a oscillé au cours des années suivantes pour atteindre 12,8 % en 2014. Depuis, l’indicateur baisse malgré un léger rebond en 2016.

Figure 1 : Évolution de la pauvreté en conditions de vie en France depuis 2004

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Figure 1 : Évolution de la pauvreté en conditions de vie en France depuis 2004 (en %)
Évolution de la pauvreté en conditions de vie
2004 14,6
2005 13,3
2006 12,7
2007 12,5
2008 12,9
2009 12,6
2010 13,3
2011 12,5
2012 11,9
2013 12,6
2014 12,8
2015 11,7
2016 11,9
2017 11,0
  • Champ : ensemble des ménages ordinaires en France métropolitaine.
  • Source : Insee, SRCV-Silc 2004 à 2017.

Figure 1 : Évolution de la pauvreté en conditions de vie en France depuis 2004

  • Champ : ensemble des ménages ordinaires en France métropolitaine.
  • Source : Insee, SRCV-Silc 2004 à 2017.

La mesure de la pauvreté en conditions de vie s’appuie sur une liste de 27 composantes qui participent d’un bien-être matériel standard (au sens de largement diffusé dans la population). En France métropolitaine, en 2017, près d’un quart des ménages ne déclare aucune difficulté et un peu plus de la moitié au moins deux difficultés (figure 2).

Figure 2 : Proportion de ménages selon le nombre de privations rencontrées en 2017

en %
Figure 2 : Proportion de ménages selon le nombre de privations rencontrées en 2017 (en %)
Nombre de difficultés %
Aucune privation 23,7
Au moins 1 76,3
Au moins 2 53,3
Au moins 3 37,9
Au moins 4 28,6
Au moins 5 22,6
Au moins 6 17,6
Au moins 7 13,9
Au moins 8 11
Au moins 9 8,6
Au moins 10 6,6
Au moins 11 4,8
Au moins 12 3,6
Au moins 13 2,2
Au moins 14 1,4
Au moins 15 0,8
  • Champ : ensemble des ménages ordinaires en France métropolitaine.
  • Source : Insee, SRCV-Silc 2017.

Figure 2 : Proportion de ménages selon le nombre de privations rencontrées en 2017

  • Champ : ensemble des ménages ordinaires en France métropolitaine.
  • Source : Insee, SRCV-Silc 2017.

Sont pris en compte les insuffisances de ressources, les retards de paiement, les restrictions de consommation et les difficultés de logement. Les quatre indicateurs de pauvreté en conditions de vie ont connu des tendances différentes sur la période 2008-2014, mais semblent globalement stables ou en légère baisse depuis. La proportion de ménages qui déclarent des difficultés de logement a presque été divisée par deux depuis 2004 : 10,1 % des ménages étaient concernés, contre 5,7 % en 2017 à l'issue d'une baisse continue sur la période (figure 3). La proportion des ménages affectés par des retards de paiement baisse elle aussi : elle a diminué de 2004 à 2008 (de 11,5 % à 8,0 %), puis a légèrement augmenté, avant de diminuer à nouveau jusqu'en 2013 et de se stabiliser (autour de 8,5 %). Après une période de baisse, la part de ménages souffrant d'insuffisances de ressources a augmenté une première fois après la crise économique de 2008 (+ 2,3 points en deux ans), puis une seconde fois en 2012 (+1,6 point en deux ans), mais elle diminue faiblement depuis (-1,5 point entre 2014 et 2017). Enfin, la proportion de ménages touchés par des restrictions de consommation oscille entre 11,8 % et 14,2 % sur la période 2004-2014 (avec des points hauts en 2008 et 2014), mais baisse continûment depuis (- 2,2 points entre 2014 et 2017).

Figure 3 : Évolution des contraintes budgétaires, des retards de paiement, des restrictions de consommation et des difficultés de logement en France

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Figure 3 : Évolution des contraintes budgétaires, des retards de paiement, des restrictions de consommation et des difficultés de logement en France (en %)
Insuffisance de ressources (au moins 3 insuffisances sur 6) Retards de paiement (au moins 1 retard sur 3) Restrictions de consommation (au moins 4 restrictions sur 9) Difficultés de logement (au moins 3 difficultés sur 9)
2004 14,0 11,5 14,2 10,1
2005 13,4 9,8 12,4 8,9
2006 13,6 9,0 12,0 8,2
2007 13,6 9,2 12,2 8,8
2008 12,7 8,0 13,6 8,2
2009 14,1 9,6 12,7 7,3
2010 15,0 9,2 12,7 7,4
2011 14,6 8,6 12,4 6,7
2012 13,8 8,5 11,8 6,9
2013 14,7 8,3 12,9 6,3
2014 15,4 8,7 13,2 6,4
2015 14,4 8,6 12,2 5,7
2016 14,4 8,3 11,6 6,6
2017 13,9 8,0 11,0 5,7
  • Champ : ensemble des ménages ordinaires en France métropolitaine.
  • Source : Insee, SRCV-Silc 2004 à 2017.

Figure 3 : Évolution des contraintes budgétaires, des retards de paiement, des restrictions de consommation et des difficultés de logement en France

  • Champ : ensemble des ménages ordinaires en France métropolitaine.
  • Source : Insee, SRCV-Silc 2004 à 2017.

La pauvreté en conditions de vie des ménages varie selon l’âge de leur personne de référence. Elle atteint son plus haut niveau entre 45 et 59 ans (13,9 % en 2017). Elle est à l’inverse la moins élevée à partir de 75 ans (7,0 %), et à un niveau intermédiaire de 16 à 29 ans (10,4 %). La nature des difficultés rencontrées diffère selon l’âge. Ainsi les jeunes de 16 à 29 ans sont les plus affectés par les difficultés liées au logement (9,5 %) et sont les moins touchés par les restrictions de consommation (7,8 %). Concernant les insuffisances de ressources, les plus touchés sont les ménages dont la personne de référence est âgée de 30 à 44 ans (19,7 %).

Du point de vue de la situation vis-à-vis de l’emploi, les personnes au chômage sont particulièrement affectées par la pauvreté en conditions de vie (44,1 %). À l’inverse, seules 8,9 % des personnes en emploi sont concernées.

Par ailleurs, la pauvreté touche particulièrement les familles monoparentales, dont 25,9 % sont pauvres en conditions de vie (figure 4). Elle concerne un peu plus les familles nombreuses (18,1 % pour les couples avec au moins trois enfants), que les couples ayant un ou deux enfants (7 % environ), les personnes seules (13,7 %) et les couples sans enfant (4,6 %).

Figure 4 : La pauvreté en conditions de vie et ses quatre sous-indicateurs de privation selon le type de ménage en 2017

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Figure 4 : La pauvreté en conditions de vie et ses quatre sous-indicateurs de privation selon le type de ménage en 2017 (en %)
Pauvreté en condtions de vie Insuffisance de ressources Retards de paiement Restrictions de consommation Difficultés de logement
Personne seule 13,7 14,1 7,3 15,7 6,4
Famille monoparentale 25,9 28,5 19,2 21,1 11,5
Couple sans enfant 4,6 6,2 3,4 5,5 2,4
Couple avec 1 enfant 7,1 14,4 7,4 6,3 4,9
Couple avec 2 enfants 6,9 14,7 7,9 5,1 4,9
Couple avec 3 enfants ou plus 18,1 25,4 18,0 12,7 11,0
  • Note : les autres types de ménage (ménages complexes) n'apparaissent pas dans cette figure.
  • Champ : ensemble des ménages ordinaires en France métropolitaine.
  • Source : Insee, SRCV-Silc 2017.

Figure 4 : La pauvreté en conditions de vie et ses quatre sous-indicateurs de privation selon le type de ménage en 2017

  • Note : les autres types de ménage (ménages complexes) n'apparaissent pas dans cette figure.
  • Champ : ensemble des ménages ordinaires en France métropolitaine.
  • Source : Insee, SRCV-Silc 2017.

Enfin, le niveau de vie des ménages influe fortement sur la pauvreté en conditions de vie. Les personnes appartenant aux 20 % des ménages les plus modestes (1er quintile) sont 31 % à être en situation de pauvreté en conditions de vie contre 2 % des personnes appartenant aux 20 % les plus aisés (5e quintile). La proportion de ménages pauvres est près de trois fois plus importante dans le 1er quintile que dans le 2e quintile. Dans ces deux catégories comme dans l’ensemble de la population, l’insuffisance de ressources et les restrictions de consommation sont plus fréquentes que les retards de paiement ou les difficultés de logement.