Insee Analyses Provence-Alpes-Côte d'AzurVulnérabilité énergétique liée aux logements - Rigueur climatique dans les Alpes, pauvreté sur le littoral

Benjamin Méreau, Olivier Sanzeri, Insee

En 2015, 162 000 ménages de Provence-Alpes-Côte d’Azur sont en situation de vulnérabilité énergétique : ils vivent dans un logement qui, pour être chauffé convenablement, leur impose d’y consacrer plus de 8,2 % de leur revenu. Ces ménages se caractérisent par des revenus faibles et occupent plus souvent de grandes maisons anciennes chauffées au fioul. Comme l’ensemble de la population, une grande part d’entre eux vit dans la partie méridionale urbanisée de la région, mais ils sont nettement surreprésentés dans le nord. Sur la façade méditerranéenne, avantagée par un climat doux, la vulnérabilité énergétique est avant tout une question de revenu. Au contraire, dans les zones alpines, la vulnérabilité résulte plutôt de dépenses élevées, liées à la rudesse du climat et aux performances énergétiques insuffisantes de l’habitat. En simulant les effets d’une rénovation thermique des logements les plus énergivores, 57 000 ménages pourraient sortir de la vulnérabilité énergétique.

Insee Analyses Provence-Alpes-Côte d'Azur
No 68
Paru le :Paru le12/03/2019
Benjamin Méreau, Olivier Sanzeri, Insee
Insee Analyses Provence-Alpes-Côte d'Azur No 68- Mars 2019

Lorsque la dépense énergétique pèse lourd

Depuis 2010 (loi dite Grenelle II), la réduction de la « précarité énergétique » est un axe important des politiques publiques sociales et environnementales. Du fait de ses caractéristiques et de son environnement, chaque logement induit une dépense énergétique plus ou moins importante. La part de cette dépense dans le revenu disponible du ménage varie amplement. Lorsque ce taux d’ dépasse 8,2 %, seuil fixé par convention, le ménage est en situation de vulnérabilité énergétique. En Provence-Alpes-Côte d’Azur, en 2015, 162 000 ménages sont dans une telle situation, soit 7,4 % des ménages, contre 14,6 % au niveau national.

Deux tiers des ménages vulnérables sous le seuil de pauvreté

Les caractéristiques des ménages vulnérables et de leur logement diffèrent de celles des autres ménages (figure 1). 66 % des ménages vulnérables vivent en dessous du seuil de pauvreté (contre 16 % de l’ensemble des ménages). Inversement, les ménages disposant d’un revenu deux fois supérieur au seuil de pauvreté, soit un tiers de l’ensemble des ménages, ne sont quasiment jamais en situation de vulnérabilité énergétique. Les ménages ne percevant qu’un seul revenu, en particulier les personnes seules et les familles monoparentales, sont surreprésentés parmi les ménages vulnérables.

Figure 1Profil type des ménages vulnérables : faibles revenus, grands logements anciens, chauffage au fioulPart des ménages selon les caractéristiques des occupants et de leur logement dans la population totale et dans la population des vulnérables de Provence-Alpes-Côte d’Azur

Profil type des ménages vulnérables : faibles revenus, grands logements anciens, chauffage au fioul - Lecture : 66 % des ménages vulnérables vivent sous le seuil de pauvreté contre 16 % de l’ensemble des ménages.
Ensemble des ménages Ménages vulnérables
Caractéristiques du ménage
Revenus inférieurs au seuil de pauvreté 16 66
Personne seule 35 64
Caractéristiques du logement
Logement construit avant 1945 21 33
Logement de + de 120 m² 12 23
Chauffage au fioul 12 22
  • Lecture : 66 % des ménages vulnérables vivent sous le seuil de pauvreté contre 16 % de l’ensemble des ménages.
  • Sources : Insee, Phébus, Pegase, recensement de la population 2013, Fidéli 2015.

Figure 1Profil type des ménages vulnérables : faibles revenus, grands logements anciens, chauffage au fioulPart des ménages selon les caractéristiques des occupants et de leur logement dans la population totale et dans la population des vulnérables de Provence-Alpes-Côte d’Azur

  • Lecture : 66 % des ménages vulnérables vivent sous le seuil de pauvreté contre 16 % de l’ensemble des ménages.
  • Sources : Insee, Phébus, Pegase, recensement de la population 2013, Fidéli 2015.

De même, les ménages vivant dans des logements d’au moins 120 m² sont plus fréquemment vulnérables (23 % contre 12 % de l’ensemble des ménages). En effet, la facture énergétique croît avec la surface : en Provence-Alpes-Côte d’Azur, elle s’élève en moyenne à 260 euros par an pour un logement de moins de 30 m² et atteint 1 850 euros pour un logement d’au moins 120 m². Par ailleurs, un ménage vulnérable sur trois réside dans un logement construit avant 1945 (contre un sur cinq pour l’ensemble des ménages). En dépit des rénovations pratiquées sur une partie d’entre eux, les logements anciens construits avant la première réglementation thermique de 1975 sont souvent mal isolés et plus énergivores. À l’inverse, dans les logements construits au XXIe siècle, bénéficiant des dernières normes en vigueur en matière d’isolation, la vulnérabilité énergétique est plus rare : 10 % des ménages vulnérables y habitent contre 22 % de l’ensemble des ménages.

Les ménages chauffés au fioul sont surreprésentés parmi les ménages vulnérables (22 % contre 12 % de l’ensemble des ménages). L’électricité est le mode de chauffage le plus répandu, équipant près d’un ménage sur deux, qu’ils soient vulnérables ou non.

Les Hautes-Alpes et les Alpes-de-Haute-Provence concentrent 35 000 ménages vulnérables, soit 22 % du total régional, alors que seulement 6 % des ménages de la région y résident. Dans ces deux départements montagneux, le climat rigoureux affecte particulièrement la facture énergétique (figure 2).

Le climat rigoureux désavantage les habitants des zones de montagne

À caractéristiques identiques, un logement situé dans une zone plus froide requiert davantage d’énergie pour atteindre une même température intérieure. En moyenne, un habitant de la région doit consacrer 980 euros par an pour se chauffer normalement (figure 2), un montant nettement inférieur à celui de la France métropolitaine (1 420 euros). Mais les factures énergétiques départementales sont très disparates. La dépense énergétique moyenne associée aux résidences principales dans les Hautes-Alpes est 2,4 fois supérieure à celle des Alpes-Maritimes.

Ces disparités territoriales de facture énergétique se retrouvent sur la part de ménages vulnérables (figure 3). Dans les départements littoraux au climat plus clément, le taux de vulnérabilité compte parmi les plus faibles de France métropolitaine (6 %). À l’opposé, le taux de vulnérabilité est parmi les plus forts de France métropolitaine au nord de la région, dans des territoires au climat rude. Un tiers des ménages haut-alpins est en situation de vulnérabilité énergétique. Cette part dépasse les 40 % dans les communautés de communes du Briançonnais, du Champsaur-Valgaudemar et du Pays des Écrins.

Néanmoins, la majorité des ménages vulnérables, comme dans l’ensemble de la population, vivent dans les départements du littoral (figure 4). Plus de 100 000 ménages y sont en situation de vulnérabilité énergétique.

Figure 2Des disparités de climat très importantes au sein même de la région qui induisent des écarts de dépenses énergétiquesDépense énergétique annuelle moyenne et indicateur de rigueur climatique par département en Provence-Alpes-Côte d’Azur

Des disparités de climat très importantes au sein même de la région qui induisent des écarts de dépenses énergétiques
Dépense énergétique annuelle moyenne (en euros) Indicateur de rigueur climatique (en DJU)
Hautes-Alpes 1 930 2 740
Alpes-de-Haute-Provence 1 470 2 090
Vaucluse 1 160 1 530
Bouches-du-Rhône 960 1 340
Var 940 1 250
Alpes-Maritimes 810 1 170
Provence-Alpes-Côte d'Azur 980 1 370
  • Note : l’indicateur de rigueur climatique est mesuré par la moyenne des (DJU) des communes du département, pondérée par le nombre des ménages. Plus la valeur de l’indicateur est élevée, plus le climat est rude.
  • Sources : Insee, Phébus, Pegase, recensement de la population 2013, Fidéli 2015

Figure 3Forte vulnérabilité dans les départements alpinsTaux de vulnérabilité par EPCI ou regroupement d’EPCI

Forte vulnérabilité dans les départements alpins
Intitulé EPCI Code EPCI Taux de vulnérabilité (en%)
CC Rhône Lez Provence 200000628 10,6
CC Aygues-Ouvèze en Provence (Ccaop) 248400160
CC Provence Verdon 200040202 16,6
CC Lacs et Gorges du Verdon 200040210
CC Haute-Provence-Pays de Banon 200071025 23,1
CC Jabron-Lure-Vançon-Durance 200071033
CC Pays Forcalquier et Montagne de Lure 240400440
CC Buëch-Dévoluy 200067445 39,0
CC du Guillestrois et du Queyras 200067452
CC Champsaur-Valgaudemar 200068096
CC du Pays des Ecrins 240500462
CC Enclave des Papes-Pays de Grignan 200040681 17,4
CC Pays Vaison Ventoux (Copavo) 248400335
CC Ventoux Sud 200035723 18,8
CC Pays d'Apt-Luberon 200040624
CC Alpes d'Azur 200039931 30,0
CC Alpes-Provence-Verdon sources de Lumière 200068625
CC Vallée de l'Ubaye - Serre-Ponçon 200072304
CC Serre-Ponçon Val d'Avance 200067320 28,4
CC Serre-Ponçon 200067742
CC du Pays de Fayence 200004802 12,4
CC Méditerranée Porte des Maures 200027100 5,2
Métropole Nice Côte d'Azur 200030195 4,5
CA Durance-Lubéron-Verdon 200034700 14,0
CA Terre de Provence 200035087 10,4
CA Var Esterel Méditerranée (Cavem) 200035319 4,2
CC du Golfe de Saint-Tropez 200036077 6,0
CA du Pays de Grasse 200039857 6,3
CA Cannes Pays de Lérins 200039915 3,5
CA Luberon Monts de Vaucluse 200040442 10,7
Métropole d'Aix-Marseille-Provence 200054807 5,5
CA Provence-Alpes 200067437 19,4
CA Gap-Tallard-Durance 200067825 26,2
CA de la Provence Verte 200068104 10,5
CC du Sisteronais-Buëch 200068765 29,1
CC du Briançonnais 240500439 41,3
CA de la Riviera Française 240600551 5,6
CA de Sophia Antipolis 240600585 4,6
CC du Pays des Paillons 240600593 9,1
CC Vallée des Baux-Alpilles (Cc Vba) 241300375 11,7
CA d'Arles-Crau-Camargue-Montagnette 241300417 7,5
CA Sud Sainte-Baume 248300394 5,8
CC de la Vallée du Gapeau 248300410 5,0
CA Dracénoise 248300493 9,4
CA Toulon Provence Méditerranée 248300543 3,8
CC Coeur du Var 248300550 8,6
CA Ventoux-Comtat-Venaissin (Cove) 248400053 12,9
CC des Pays de Rhône et Ouvèze 248400236 9,4
CA du Grand Avignon (Coga) 248400251 7,9
CC Territoriale Sud-Luberon 248400285 13,4
CC des Sorgues du Comtat 248400293 8,6
CC du Pays des Sorgues et des Monts de Vaucluse 248400319 9,0
  • Note : les EPCI de moins de 20 000 habitants ont été regroupés pour des questions de robustesse des résultats. Seule la partie régionale des EPCI s’étendant sur les régions voisines est prise en compte.
  • Sources : Insee, Phébus, Pegase, recensement de la population 2013, Fidéli 2015.

Figure 3Forte vulnérabilité dans les départements alpinsTaux de vulnérabilité par EPCI ou regroupement d’EPCI

  • Note : les EPCI de moins de 20 000 habitants ont été regroupés pour des questions de robustesse des résultats. Seule la partie régionale des EPCI s’étendant sur les régions voisines est prise en compte.
  • Sources : Insee, Phébus, Pegase, recensement de la population 2013, Fidéli 2015.

Une vulnérabilité plus liée à la pauvreté sur le littoral

Figure 4Une majorité de ménages vulnérables vivent sur le littoralNombre de ménages vulnérables par EPCI ou regroupement d’EPCI

Une majorité de ménages vulnérables vivent sur le littoral
Intitulé EPCI Code EPCI Nombre de ménages vulnérables
CC Rhône Lez Provence 200000628 1900
CC Aygues-Ouvèze en Provence (Ccaop) 248400160
CC Provence Verdon 200040202 2100
CC Lacs et Gorges du Verdon 200040210
CC Haute-Provence-Pays de Banon 200071025 2400
CC Jabron-Lure-Vançon-Durance 200071033
CC Pays Forcalquier et Montagne de Lure 240400440
CC Buëch-Dévoluy 200067445 6200
CC du Guillestrois et du Queyras 200067452
CC Champsaur-Valgaudemar 200068096
CC du Pays des Ecrins 240500462
CC Enclave des Papes-Pays de Grignan 200040681 2300
CC Pays Vaison Ventoux (Copavo) 248400335
CC Ventoux Sud 200035723 3100
CC Pays d'Apt-Luberon 200040624
CC Alpes d'Azur 200039931 3700
CC Alpes-Provence-Verdon sources de Lumière 200068625
CC Vallée de l'Ubaye - Serre-Ponçon 200072304
CC Serre-Ponçon Val d'Avance 200067320 2900
CC Serre-Ponçon 200067742
CC du Pays de Fayence 200004802 1 400
CC Méditerranée Porte des Maures 200027100 1 000
Métropole Nice Côte d'Azur 200030195 11 700
CA Durance-Lubéron-Verdon 200034700 3 800
CA Terre de Provence 200035087 2 500
CA Var Esterel Méditerranée (Cavem) 200035319 2 200
CC du Golfe de Saint-Tropez 200036077 1 600
CA du Pays de Grasse 200039857 2 700
CA Cannes Pays de Lérins 200039915 2 800
CA Luberon Monts de Vaucluse 200040442 2 500
Métropole d'Aix-Marseille-Provence 200054807 42 300
CA Provence-Alpes 200067437 4 300
CA Gap-Tallard-Durance 200067825 5 800
CA de la Provence Verte 200068104 4 100
CC du Sisteronais-Buëch 200068765 3 200
CC du Briançonnais 240500439 3 800
CA de la Riviera Française 240600551 2 000
CA de Sophia Antipolis 240600585 3 700
CC du Pays des Paillons 240600593 900
CC Vallée des Baux-Alpilles (Cc Vba) 241300375 1 500
CA d'Arles-Crau-Camargue-Montagnette 241300417 2 800
CA Sud Sainte-Baume 248300394 1 700
CC de la Vallée du Gapeau 248300410 600
CA Dracénoise 248300493 4 200
CA Toulon Provence Méditerranée 248300543 7 600
CC Coeur du Var 248300550 1 500
CA Ventoux-Comtat-Venaissin (Cove) 248400053 3 800
CC des Pays de Rhône et Ouvèze 248400236 1 800
CA du Grand Avignon (Coga) 248400251 5 100
CC Territoriale Sud-Luberon 248400285 1 300
CC des Sorgues du Comtat 248400293 1 800
CC du Pays des Sorgues et des Monts de Vaucluse 248400319 1 300
  • Note : les EPCI de moins de 20 000 habitants ont été regroupés pour des questions de robustesse des résultats. Seule la partie régionale des EPCI s’étendant sur les régions voisines est prise en compte.
  • Sources : Insee, Phébus, Pegase, recensement de la population 2013, Fidéli 2015.

Figure 4Une majorité de ménages vulnérables vivent sur le littoralNombre de ménages vulnérables par EPCI ou regroupement d’EPCI

  • Note : les EPCI de moins de 20 000 habitants ont été regroupés pour des questions de robustesse des résultats. Seule la partie régionale des EPCI s’étendant sur les régions voisines est prise en compte.
  • Sources : Insee, Phébus, Pegase, recensement de la population 2013, Fidéli 2015.

Si le climat est facteur d’exposition au nord, la vulnérabilité est davantage liée à la présence fréquente de ménages pauvres dans les zones urbanisées du sud de la région. Deux groupes d’établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) se distinguent selon le profil des ménages vulnérables qu’ils accueillent (figure 5) : d’un côté, les EPCI du littoral où la vulnérabilité est surtout liée à la faiblesse des revenus ; de l’autre, les EPCI où elle résulte plutôt de logements induisant des dépenses importantes. Ces deux zones regroupent chacune la moité des ménages vulnérables de la région.

Figure 5Deux zones de vulnérabilité : l’une liée aux revenus, l’autre à la dépenseRegroupement des EPCI selon le type de vulnérabilité

Deux zones de vulnérabilité : l’une liée aux revenus, l’autre à la dépense - Lecture : la zone orange correspond au groupe d’EPCI pour lesquels la vulnérabilité s’explique davantage par un effet revenu que par un effet dépense (inversement pour la zone verte).
Intitulé EPCI Code EPCI Zone
CC Rhône Lez Provence 200000628 non littorale
CC Ventoux Sud 200035723 non littorale
CC Provence Verdon 200040202 non littorale
CC Pays d'Apt-Luberon 200040624 non littorale
CC Enclave des Papes-Pays de Grignan 200040681 non littorale
CC Serre-Ponçon Val d'Avance 200067320 non littorale
CC Buëch-Dévoluy 200067445 non littorale
CC du Guillestrois et du Queyras 200067452 non littorale
CC Serre-Ponçon 200067742 non littorale
CC Champsaur-Valgaudemar 200068096 non littorale
CC Alpes-Provence-Verdon sources de Lumière 200068625 non littorale
CC Haute-Provence-Pays de Banon 200071025 non littorale
CC Jabron-Lure-Vançon-Durance 200071033 non littorale
CC Vallée de l'Ubaye - Serre-Ponçon 200072304 non littorale
CC Pays Forcalquier et Montagne de Lure 240400440 non littorale
CC du Pays des Ecrins 240500462 non littorale
CC Aygues-Ouvèze en Provence (Ccaop) 248400160 non littorale
CC Pays Vaison Ventoux (Copavo) 248400335 non littorale
CC du Pays de Fayence 200004802 non littorale
CA Durance-Lubéron-Verdon 200034700 non littorale
CA Terre de Provence 200035087 non littorale
CA du Pays de Grasse 200039857 non littorale
CC Lacs et Gorges du Verdon 200040210 non littorale
CA Luberon Monts de Vaucluse 200040442 non littorale
CA Provence-Alpes 200067437 non littorale
CA Gap-Tallard-Durance 200067825 non littorale
CA de la Provence Verte 200068104 non littorale
CC du Sisteronais-Buëch 200068765 non littorale
CC du Briançonnais 240500439 non littorale
CC du Pays des Paillons 240600593 non littorale
CC Vallée des Baux-Alpilles (Cc Vba) 241300375 non littorale
CA Dracénoise 248300493 non littorale
CC Coeur du Var 248300550 non littorale
CA Ventoux-Comtat-Venaissin (Cove) 248400053 non littorale
CC des Pays de Rhône et Ouvèze 248400236 non littorale
CC Territoriale Sud-Luberon 248400285 non littorale
CC des Sorgues du Comtat 248400293 non littorale
CC du Pays des Sorgues et des Monts de Vaucluse 248400319 non littorale
CC Alpes d'Azur 200039931 non littorale
CC Méditerranée Porte des Maures 200027100 littorale
CA Var Esterel Méditerranée (Cavem) 200035319 littorale
CC du Golfe de Saint-Tropez 200036077 littorale
CA Cannes Pays de Lérins 200039915 littorale
Métropole d'Aix-Marseille-Provence 200054807 littorale
CA de la Riviera Française 240600551 littorale
CA de Sophia Antipolis 240600585 littorale
CA d'Arles-Crau-Camargue-Montagnette 241300417 littorale
CA Sud Sainte-Baume 248300394 littorale
CC de la Vallée du Gapeau 248300410 littorale
CA Toulon Provence Méditerranée 248300543 littorale
CA du Grand Avignon (Coga) 248400251 littorale
Métropole Nice Côte d'Azur (Nord) 200030195 non littorale
Métropole Nice Côte d'Azur (Sud) 200030195 littorale
  • Note : pour cette représentation graphique, la métropole Nice Côte d’Azur a été divisée en deux du fait de la très forte hétérogénéité climatique de la zone. Seule la partie régionale des EPCI s’étendant sur les régions voisines est prise en compte.
  • Lecture : la zone orange correspond au groupe d’EPCI pour lesquels la vulnérabilité s’explique davantage par un effet revenu que par un effet dépense (inversement pour la zone verte).
  • Sources : Insee, Phébus, Pegase, recensement de la population 2013, Fidéli 2015

Figure 5Deux zones de vulnérabilité : l’une liée aux revenus, l’autre à la dépenseRegroupement des EPCI selon le type de vulnérabilité

  • Note : pour cette représentation graphique, la métropole Nice Côte d’Azur a été divisée en deux du fait de la très forte hétérogénéité climatique de la zone. Seule la partie régionale des EPCI s’étendant sur les régions voisines est prise en compte.
  • Lecture : la zone orange correspond au groupe d’EPCI pour lesquels la vulnérabilité s’explique davantage par un effet revenu que par un effet dépense (inversement pour la zone verte).
  • Sources : Insee, Phébus, Pegase, recensement de la population 2013, Fidéli 2015

Dans les zones littorales, la vulnérabilité énergétique traduit surtout la concentration de ménages aux bas revenus : 75 % des ménages vulnérables de ces EPCI appartiennent au régional (12 900 euros) contre 43 % des ménages vulnérables du reste de la région. La facture énergétique moyenne de ces ménages est faible : 1 170 euros par an contre 1 910 euros pour les autres ménages vulnérables de la région. Cela s’explique principalement par un climat très favorable et une proportion de logements de petite superficie plus importante qu’ailleurs (8 % de logements de moins de 40 m² contre 3 %). Malgré une dépense faible en moyenne, elle pèse beaucoup dans le budget de ces ménages très modestes.

Les ménages vulnérables de la zone non littorale perçoivent, en moyenne, des revenus supérieurs à leurs homologues de la zone littorale. Ces revenus sont toutefois très en deçà de la moyenne régionale. En revanche, leurs dépenses énergétiques sont importantes : 1 910 euros par an en moyenne. Le climat et la fréquence des logements de grande taille (42 % de logements supérieurs à 100 m² contre 31 %) en sont les causes principales.

Une amélioration des étiquettes F et plus en D sortirait 57 000 ménages de la vulnérabilité énergétique

Pour lutter contre la précarité énergétique, les politiques publiques ont plusieurs leviers d’intervention. Certaines mesures consistent à aider à court terme les ménages les plus modestes à payer leurs factures énergétiques. C’est le principe du chèque énergie lancé en 2018 par exemple. D’autres politiques visent à réduire les dépenses en améliorant la performance énergétique des logements. Plusieurs dispositifs (crédit d’impôt, TVA à taux réduit, subvention de l’Agence nationale de l’habitat…) existent pour aider les ménages à rénover leurs logements.

En phase avec les objectifs de la loi sur la transition énergétique et les objectifs locaux du Schéma régional climat-air-énergie (SRCAE) qui visent à éliminer les passoires thermiques, une simulation a été réalisée pour estimer l’impact d’un plan de rénovation.

Deux scénarios d’amélioration de la performance énergétique du parc de logements existants ont été simulés. Dans le premier, les logements les plus énergivores (classés en étiquette DPE F et plus) sont transformés en logements à performance moyenne (étiquette D) (encadré).

Dans l’hypothèse où les occupants des logements restent les mêmes, cela réduirait de 35 % le nombre de ménages vulnérables dans la région (figure 6). Tous les départements seraient concernés. Une telle amélioration de la performance énergétique diminuerait la dépense et bénéficierait ainsi davantage aux zones du nord : réduction de 55 % du nombre de ménages vulnérables dans les Hautes-Alpes et de 42 % dans les Alpes-de-Haute-Provence. Dans un second scénario plus ambitieux (passage des étiquettes E et plus en D), le nombre de ménages vulnérables serait divisé par deux. Ces plans de rénovation permettraient aussi de réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Figure 6Amélioration des étiquettes DPE : une baisse de la vulnérabilité non négligeable Description du scénario d’amélioration des étiquettes F et plus en D

Amélioration des étiquettes DPE : une baisse de la vulnérabilité non négligeable - Lecture : dans le Var, l’amélioration des étiquettes F et plus en D ferait passer le nombre de ménages vulnérables de 28 600 à 20 000. Le taux de vulnérabilité passerait de 6,1 % à 4,3 %.
Zones géographiques Nombre de ménages vulnérables Taux de vulnérabilité (en%)
Situation actuelle Après amélioration des étiquettes F et plus en D Situation actuelle Après amélioration des étiquettes F et plus en D
Alpes-de-Haute-Provence 14 700 8 500 20,2 11,6
Hautes-Alpes 20 600 9 200 32,7 14,7
Alpes-Maritimes 24 600 18 500 4,8 3,6
Bouches-du-Rhône 48 200 34 000 5,7 4,0
Var 28 600 20 000 6,1 4,3
Vaucluse 25 500 15 000 10,8 6,4
Provence-Alpes-Côte d'Azur 162 200 105 200 7,4 4,8
  • Lecture : dans le Var, l’amélioration des étiquettes F et plus en D ferait passer le nombre de ménages vulnérables de 28 600 à 20 000. Le taux de vulnérabilité passerait de 6,1 % à 4,3 %.
  • Sources : Insee, Phébus, Pegase, recensement de la population 2013, Fidéli 2015.

Étiquettes de performance énergétique des logements (DPE)

Le diagnostic de performance énergétique (DPE) permet d’estimer la consommation d’énergie d’un logement. Cette consommation théorique est dite « conventionnelle » car elle ne tient pas compte des choix ou contraintes des occupants. L’effet climatique est intégré à cette estimation.

Le DPE classe le logement sur une échelle d’évaluation de sept classes, de la classe A (la meilleure) à la classe G (la plus mauvaise). La classe A regroupe les logements les plus économes en énergie qui sont, très souvent, des logements neufs disposant du label BBC (bâtiments basse consommation). La classe G concerne les logements les plus consommateurs d’énergie, qui sont dans la grande majorité des cas des logements très anciens et/ou particulièrement mal isolés.

Pour comprendre

Méthode

Le calcul de la dépense des ménages pour le chauffage et l’eau chaude se fait en plusieurs étapes :

– création à partir des données de l’enquête Phébus d’un modèle de prévision de l’étiquette DPE. Ce modèle donne une répartition probabiliste des classes de DPE selon les caractéristiques du logement (année de construction, individuel/collectif), le combustible principal utilisé et le climat ;

– application de ce modèle à chaque résidence principale : pour chaque logement, on obtient la probabilité d’appartenir à chacune des étiquettes DPE ;

– calcul de la consommation énergétique de chaque logement : moyenne des valeurs médianes des classes de DPE pondérée par les probabilités obtenues précédemment. Cette consommation moyenne unitaire est multipliée par la superficie du logement pour obtenir la consommation totale ;

– calcul de la dépense énergétique du logement : on applique une grille tarifaire selon le combustible à la consommation totale.

La dépense obtenue est « conventionnelle », dans la mesure où elle ne dépend que des caractéristiques du logement et non du comportement, de la taille ou des caractéristiques du ménage occupant.

Sources

L’étude s’appuie sur différentes sources. L’enquête Phébus du service de la donnée et des études statistiques (SDES) du ministère de la Transition écologique et solidaire, réalisée en 2014-2015, permet de modéliser les étiquettes DPE d’un logement. La base Pegase est utilisée pour connaître le prix des combustibles. Les informations sur les ménages sont issues du recensement de la population 2013, du fichier des logements et des individus 2015 (Fidéli) et du fichier localisé social et fiscal 2015 (Filosofi).

Définitions

Le taux d’effort énergétique correspond aux dépenses théoriquement nécessaires pour chauffer son logement et disposer d’eau chaude rapportées au revenu du ménage. Les dépenses énergétiques liées à la climatisation ne sont pas incluses. Un ménage est considéré comme vulnérable énergétiquement si son taux d’effort énergétique est supérieur à 8,2 %. Par convention, ce seuil correspond au double de la médiane des taux d’effort observés en France métropolitaine.

Pour une commune donnée, le nombre de degrés-jours unifié (DJU) représente le cumul journalier des écarts entre la température extérieure observée et la référence de 17 °C durant la période de chauffage, qui s’étend du 1er octobre au 20 mai. L’indicateur de rigueur climatique d’un département est la moyenne des DJU des communes, pondérée par le nombre de ménages.

Le 1er décile est le revenu disponible au-dessous duquel se situe le dixième des ménages les plus modestes.

Le revenu disponible d’un ménage comprend les revenus d’activité (nets des cotisations sociales), les revenus du patrimoine, les transferts en provenance d’autres ménages et les prestations sociales (y compris les pensions de retraite et les indemnités de chômage), nets des impôts directs.

Le seuil de pauvreté est le niveau de revenu disponible correspondant à 60 % du niveau de vie médian, soit 1 015 euros par mois en 2015.

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