Insee Analyses Bourgogne-Franche-ComtéEn Bourgogne-Franche-Comté, le déficit naturel continue de se creuser en 2017

Mélanie Chassard, Bénédicte Piffaut, Insee

En Bourgogne-Franche-Comté, le solde naturel, négatif depuis 2015, se creuse encore en 2017. Les décès l’emportent désormais largement sur les naissances. Ainsi, pour la troisième année consécutive, le moteur naturel ne soutient plus la croissance démographique d’une région qui perd désormais des habitants. Le vieillissement de la population en Bourgogne-Franche-Comté se traduit par une diminution de 1 300 habitants en moyenne chaque année depuis 2007, à raison de 1 100 décès supplémentaires et 200 naissances de moins.

L’amélioration des taux de mortalité par sexe et âge ne compense plus ces effets purement structurels. Parallèlement, les naissances diminuent depuis une dizaine d’années, en grande partie du fait d’une baisse de la fécondité. Dans tous les départements de la région le moteur naturel se dégrade. Il est particulièrement négatif dans la Nièvre, l’Yonne et en Saône-et-Loire. Il demeure positif en Côte-d’Or, dans le Territoire de Belfort, et surtout dans le Doubs, seul département dont le rythme de croissance naturel est supérieur au niveau national.

Insee Analyses Bourgogne-Franche-Comté
No 47
Paru le :Paru le15/01/2019
Mélanie Chassard, Bénédicte Piffaut, Insee
Insee Analyses Bourgogne-Franche-Comté No 47- Janvier 2019

En Bourgogne-Franche-Comté, le solde naturel s’établit à – 2 800 en 2017, il est négatif pour la troisième année consécutive (figure 1). En 2015, les naissances ne compensaient déjà plus les décès (– 130), le phénomène s'est accentué jusqu'en 2017. En 2018, le déficit naturel devrait encore se creuser pour atteindre – 3 500. Rapporté à la population, le taux d’accroissement naturel s’établit en 2017 à – 1,0 ‰ : le déficit naturel contribue à la baisse de la population régionale à hauteur d’un habitant pour mille. En France métropolitaine, l’excédent naturel contribue encore à faire progresser la population de l’ordre de 2,1 ‰. Dans la région, le moteur naturel ne soutient plus la croissance démographique. La Bourgogne-Franche-Comté, qui pâtit par ailleurs d’un déficit migratoire depuis une dizaine d’années, perd de ce fait des habitants depuis le 1er janvier 2016.

Le vieillissement général de la population, en particulier celui des générations nombreuses de baby-boomers, explique pour partie ce résultat. Il se traduit par une augmentation du nombre de personnes âgées, atteignant des âges de plus forte mortalité, et par une baisse du nombre de femmes en âge d’avoir des enfants.

Figure 1Le déficit naturel s’accentue en 2017Évolution du solde naturel en Bourgogne-Franche-Comté

Le déficit naturel s’accentue en 2017
naissances décès
1999 31 955 28 058
2000 32 981 27 431
2001 32 188 27 287
2002 31 601 27 515
2003 31 693 28 319
2004 32 140 26 020
2005 31 939 27 175
2006 32 805 26 728
2007 32 428 26 578
2008 32 629 27 143
2009 32 085 27 587
2010 32 164 27 348
2011 31 436 27 812
2012 31 219 28 392
2013 30 505 28 203
2014 30 214 27 698
2015 29 349 29 481
2016 28 301 29 499
2017 27 409 30 195
  • Source : Insee, état civil

Figure 1Le déficit naturel s’accentue en 2017Évolution du solde naturel en Bourgogne-Franche-Comté

  • Source : Insee, état civil

Le solde naturel se dégrade dans toutes les régions

Le vieillissement de la population n’est pas un phénomène propre à la Bourgogne-Franche-Comté. Avec plus de décès que de naissances, la Corse, la Nouvelle-Aquitaine, le Centre-Val de Loire et la Bretagne affichent également un solde naturel négatif en 2017 (figure 2). Par ailleurs, toutes les régions métropolitaines voient leur solde naturel se dégrader entre 2016 et 2017.

Figure 2Taux d’accroissement naturel négatif dans de nombreux départementsTaux d’accroissement naturel 2017 selon les régions

Taux d’accroissement naturel négatif dans de nombreux départements
CODE Libellé Taux d’accroissement naturel 2017 pour mille habitants (‰)
11 Île-de-France + 8,2
24 Centre-Val de Loire - 0,2
27 Bourgogne-Franche-Comté - 1,0
28 Normandie + 0,3
32 Hauts-de-France + 2,5
44 Grand Est + 0,7
52 Pays de la Loire + 1,5
53 Bretagne - 0,8
75 Nouvelle-Aquitaine - 1,8
76 Occitanie - 0,1
84 Auvergne-Rhône-Alpes + 2,7
93 Provence-Alpes-Côte d'Azur + 1,2
94 Corse - 0,7
  • Sources : Insee, État civil, Recensements de la population, Estimations de population

Figure 2Taux d’accroissement naturel négatif dans de nombreux départementsTaux d’accroissement naturel 2017 selon les régions

  • Sources : Insee, État civil, Recensements de la population, Estimations de population

Taux d’accroissement naturel 2017 selon les départements

CODE Libellé Taux d’accroissement naturel 2017 pour mille habitants (‰)
01 Ain + 2,9
02 Aisne + 0,4
03 Allier - 4,5
04 Alpes-de-Haute-Provence - 2,7
06 Alpes-Maritimes - 0,2
07 Ardèche - 2,4
08 Ardennes - 1,6
09 Ariège - 4,5
10 Aube - 0,2
11 Aude - 2,9
12 Aveyron - 4,7
67 Bas-Rhin + 2,6
13 Bouches-du-Rhône + 3,7
14 Calvados - 0,4
15 Cantal - 7,9
16 Charente - 3,3
17 Charente-Maritime - 4,3
18 Cher - 3,1
19 Corrèze - 5,0
2A Corse-du-Sud - 0,8
21 Côte-d'Or + 0,6
22 Côtes-d'Armor - 3,5
23 Creuse - 9,7
79 Deux-Sèvres - 2,0
24 Dordogne - 6,0
25 Doubs + 2,8
26 Drôme + 1,5
91 Essonne + 8,2
27 Eure + 1,8
28 Eure-et-Loir + 1,7
29 Finistère - 2,3
30 Gard + 0,6
32 Gers - 6,0
33 Gironde + 2,2
68 Haut-Rhin + 1,8
2B Haute-Corse - 0,7
31 Haute-Garonne + 4,6
43 Haute-Loire - 2,9
52 Haute-Marne - 3,6
70 Haute-Saône - 1,6
74 Haute-Savoie + 5,0
87 Haute-Vienne - 2,0
05 Hautes-Alpes - 1,2
65 Hautes-Pyrénées - 4,0
92 Hauts-de-Seine + 8,1
34 Hérault + 1,6
35 Ille-et-Vilaine + 3,0
36 Indre - 6,4
37 Indre-et-Loire + 0,7
38 Isère + 4,1
39 Jura - 1,5
40 Landes - 3,0
41 Loir-et-Cher - 2,4
42 Loire + 1,0
44 Loire-Atlantique + 3,4
45 Loiret + 2,3
46 Lot - 6,0
47 Lot-et-Garonne - 3,5
48 Lozère - 5,6
49 Maine-et-Loire + 2,2
50 Manche - 2,6
51 Marne + 1,3
53 Mayenne - 0,1
54 Meurthe-et-Moselle + 1,1
55 Meuse - 1,5
56 Morbihan - 2,1
57 Moselle + 0,5
58 Nièvre - 7,4
59 Nord + 3,7
60 Oise + 3,9
61 Orne - 2,9
75 Paris + 6,1
62 Pas-de-Calais + 1,2
63 Puy-de-Dôme - 0,1
64 Pyrénées-Atlantiques - 2,0
66 Pyrénées-Orientales - 2,7
69 Rhône + 6,7
71 Saône-et-Loire - 2,9
72 Sarthe + 0,0
73 Savoie + 1,6
77 Seine-et-Marne + 6,8
76 Seine-Maritime + 1,9
93 Seine-Saint-Denis + 12,3
80 Somme + 0,5
81 Tarn - 2,8
82 Tarn-et-Garonne - 0,4
90 Territoire de Belfort + 2,0
95 Val-d'Oise + 9,8
94 Val-de-Marne + 8,8
83 Var - 1,3
84 Vaucluse + 1,7
85 Vendée - 1,6
86 Vienne - 0,0
88 Vosges - 2,9
89 Yonne - 3,0
78 Yvelines + 6,6
  • Note : Dans l’Yonne, le taux d’accroissement naturel est négatif, ce qui signifie que les décès sont plus nombreux que les naissances. Le déficit naturel y est de – 3,0 ‰, ce qui signifie qu’il contribue à la baisse de la population du département à hauteur de 3 habitants pour mille.
  • Sources : Insee, État civil, Recensements de la population, Estimations de population

Taux d’accroissement naturel 2017 selon les départements

  • Note : Dans l’Yonne, le taux d’accroissement naturel est négatif, ce qui signifie que les décès sont plus nombreux que les naissances. Le déficit naturel y est de – 3,0 ‰, ce qui signifie qu’il contribue à la baisse de la population du département à hauteur de 3 habitants pour mille.
  • Sources : Insee, État civil, Recensements de la population, Estimations de population

Le vieillissement de la population à l’origine de la hausse des décès

En 2017, 30 200 habitants sont décédés en Bourgogne-Franche-Comté, soit 700 de plus qu’en 2016 (+ 2,4 %). Cette progression, proche de celle enregistrée en France métropolitaine (+ 2,2 %), contribue pour près de la moitié à la dégradation du solde naturel entre 2016 et 2017. L’évolution du nombre de décès résulte de deux phénomènes. D’une part, le nombre d’habitants âgés augmente avec le vieillissement de la population. D’autre part, les évoluent en fonction des . Ils ont tendance à diminuer chaque année, à l’exception de phénomènes conjoncturels épisodiques, tels que la grippe en 2015. Ils contribuent ainsi habituellement à réduire le nombre de décès (figure 3). Au cours de l’année 2017, les conditions de mortalité ont dans l’ensemble peu évolué dans la région. La hausse des décès s’explique uniquement par le vieillissement de la population. La seule augmentation du nombre de personnes âgées est à l’origine de 800 décès supplémentaires en 2017. Depuis 2007, elle explique en moyenne 1 100 décès supplémentaires chaque année.

La hausse de la mortalité concerne toutes les régions et sept départements sur dix. Elle est toutefois plus marquée en Bourgogne-Franche-Comté où 7 % de la population est âgée de plus de 80 ans, soit 1 point de plus qu’en France métropolitaine.

Dans une région plus âgée comme la Bourgogne-Franche-Comté, le taux de mortalité brut, qui correspond au nombre de décès rapporté à la population, est donc plus élevé : il s'établit à 10,8 pour mille habitants contre 9,1 en France métropolitaine. Les conditions de mortalité sont moins favorables dans la région qu’au niveau national, ce qui se traduit par une espérance de vie moins élevée. Ainsi, selon les conditions de mortalité de l’année 2017, une personne âgée de 75 ans peut espérer vivre jusqu’à l’âge de 86,9 ans si c’est un homme, et de 89,4 ans si c’est une femme. Ces espérances de vie à 75 ans sont inférieures à la moyenne nationale de 3 mois et demi pour les hommes et de presque 5 mois pour les femmes.

Figure 3Le vieillissement de la population à l’origine de la hausse des décèsÉvolution annuelle des décès en Bourgogne-Franche-Comté décomposée selon les effets de la démographie et des taux de mortalité par sexe et âge

Le vieillissement de la population à l’origine de la hausse des décès
Effet nombre de personnes âgées Effet conditions de mortalité Variation du nombre de décès
2007 +1 070 -1 220 -150
2008 +960 -400 +570
2009 +1 380 -930 +440
2010 +1 220 -1 450 -240
2011 +1 260 -800 +460
2012 +1 130 -550 +580
2013 +1 040 -1 230 -190
2014 +1 350 -1 860 -510
2015 +1 100 +690 +1 780
2016 +1 240 -1 220 +20
2017 +800 -110 +700
  • Note : En 2017, on observe 700 décès de plus qu’en 2016. Le vieillissement de la population entraîne 800 décès de plus alors que les conditions de mortalité évoluent peu et permettent d’éviter 100 décès.
  • Sources : Insee, État civil, Recensements de la population, Estimations de population

Figure 3Le vieillissement de la population à l’origine de la hausse des décèsÉvolution annuelle des décès en Bourgogne-Franche-Comté décomposée selon les effets de la démographie et des taux de mortalité par sexe et âge

  • Note : En 2017, on observe 700 décès de plus qu’en 2016. Le vieillissement de la population entraîne 800 décès de plus alors que les conditions de mortalité évoluent peu et permettent d’éviter 100 décès.
  • Sources : Insee, État civil, Recensements de la population, Estimations de population

Une baisse de la fécondité plus marquée qu’au niveau national

La diminution du nombre de naissances contribue également à la dégradation du solde naturel. Au cours de l’année 2017, 27 400 bébés sont nés dans la région, soit 900 de moins qu’en 2016. Le nombre de naissances diminue ainsi de 3,2 % en un an, soit un repli plus marqué qu’au niveau national (– 2,0 %). Toutes les régions, sauf la Corse, et neuf départements métropolitains sur dix sont confrontés à la baisse des naissances. L’évolution de la natalité repose sur deux mécanismes : l’évolution du nombre de femmes en âge d’avoir des enfants et l’évolution de la fécondité (figure 4).

Après neuf années de relative stabilité, la fécondité baisse en France depuis 2015 et la région Bourgogne-Franche-Comté ne fait pas exception. L’indice conjoncturel de fécondité s’établit à 1,81 enfant par femme en 2017, niveau inférieur à la moyenne métropolitaine de 1,88. Jusqu’en 2008, l’indice régional était proche de la moyenne nationale de 2,0 enfants par femme. Depuis, la baisse du taux de fécondité a été plus précoce et plus marquée en Bourgogne-Franche-Comté qu’en France métropolitaine. Ce repli est à l’origine d’une baisse des naissances quasi régulière depuis 2011. Au cours de l’année 2017, la seule baisse de la fécondité a entraîné près de 600 naissances en moins par rapport à 2016, expliquant les deux tiers de la baisse régionale.

Le vieillissement de la population agit également sur l’évolution de la natalité et entraîne, quant à lui, environ 300 naissances de moins qu’en 2016, soit le tiers restant. La population féminine en âge d’avoir des enfants est en effet de moins en moins nombreuse : 40 % des femmes sont âgées de 15 à 49 ans en 2017 contre 47 % en 2008. Depuis dix ans, la baisse régulière du nombre de femmes en âge de procréer explique, à elle seule, 200 naissances en moins chaque année.

Finalement, depuis une dizaine années, le seul vieillissement de la population en Bourgogne-Franche-Comté est à l’origine en moyenne de 1 100 décès supplémentaires et de 200 naissances de moins chaque année. Il contribue donc à détériorer le moteur naturel d’environ 1 300 habitants par an.

Figure 4La baisse de la fécondité contribue à la diminution des naissancesÉvolution annuelle des naissances en Bourgogne-Franche-Comté décomposée selon les effets de la démographie et de la fécondité par âge

La baisse de la fécondité contribue à la diminution des naissances
Effet nombre de femmes en âge de procréer Effet taux de fécondité Variation du nombre de naissances
2007 -50 -90 -140
2008 -120 +320 +200
2009 -190 -350 -540
2010 -160 +240 +80
2011 -170 -560 -730
2012 -180 -30 -220
2013 -170 -540 -710
2014 -260 -30 -290
2015 -260 -610 -870
2016 -250 -800 -1 050
2017 -260 -630 -890
  • Note : En 2017, on observe 890 naissances de moins qu’en 2016. La diminution du taux de fécondité entraîne 630 naissances de moins et celle du nombre de femmes en âge de procréer, 260 naissances de moins.
  • Sources : Insee, État civil, Recensements de la population, Estimations de population

Figure 4La baisse de la fécondité contribue à la diminution des naissancesÉvolution annuelle des naissances en Bourgogne-Franche-Comté décomposée selon les effets de la démographie et de la fécondité par âge

  • Note : En 2017, on observe 890 naissances de moins qu’en 2016. La diminution du taux de fécondité entraîne 630 naissances de moins et celle du nombre de femmes en âge de procréer, 260 naissances de moins.
  • Sources : Insee, État civil, Recensements de la population, Estimations de population

Taux de mortalité et de fécondité participent de plus en plus au décrochage régional

Depuis plusieurs années, le taux d’accroissement naturel de la région décroche par rapport à celui de la France métropolitaine. Cette différence de croissance s’explique autant par la démographie des personnes âgées, impliquant davantage de décès, que par celle des femmes en âge de procréer, impliquant moins de naissances.

Au cours des années 90, cette différence d’accroissement naturel était stable, avoisinant – 2 points (figure 5). Depuis, l’écart s’est progressivement accentué. En 2017, le taux d’accroissement naturel est de – 1,0 ‰ en Bourgogne-Franche-Comté contre + 2,1 ‰ en France métropolitaine, portant le décrochage à plus de 3 points.

Avant 2007, les conditions régionales de mortalité et de fécondité, proches du niveau national, participaient peu, ou de manière plus épisodique, à cette différence de rythme. Depuis, les conditions de mortalité se sont améliorées moins rapidement dans la région qu’au niveau national. De la même manière, les taux de fécondité se sont repliés plus vite dans la région. Ensemble, les conditions de mortalité et de fécondité, légèrement plus défavorables, expliquaient 5 % de l’écart de croissance en 2007. Elles en expliquent 22 % aujourd’hui.

Figure 5L’écart de croissance avec la France métropolitaine s’accentueÉcart entre le taux d’accroissement naturel de Bourgogne-Franche-Comté et celui de la France métropolitaine : contributions des différents effets

L’écart de croissance avec la France métropolitaine s’accentue (‰)
Effet taux de fécondité Effet conditions de mortalité Effet nombre de femme en âge de procréer Effet nombre de personnes âgées Écart entre le taux d’accroissement naturel de Bourgogne-Franche-Comté et de la France métropolitaine
1997 -0,2 -0,1 -0,9 -0,9 -2,0
2007 +0,0 -0,1 -1,1 -1,0 -2,2
2017 -0,3 -0,3 -1,2 -1,3 -3,1
  • Sources : Insee, État civil, Recensements de la population, Estimations de population

Figure 5L’écart de croissance avec la France métropolitaine s’accentueÉcart entre le taux d’accroissement naturel de Bourgogne-Franche-Comté et celui de la France métropolitaine : contributions des différents effets

  • Sources : Insee, État civil, Recensements de la population, Estimations de population

Dans le Doubs, le taux d’accroissement naturel reste supérieur au niveau national

Le taux d’accroissement naturel se dégrade entre 2016 et 2017 dans tous les départements de Bourgogne-Franche-Comté (figure 6). Il est négatif dans la plupart, en particulier dans la Nièvre (– 7,4 ‰) ainsi que dans l’Yonne (– 3,0 ‰) et en Saône-et-Loire (– 2,9 ‰). Dans les trois départements les plus jeunes de la région, le Doubs, le Territoire de Belfort et la Côte-d’Or, l’accroissement naturel demeure positif.

Avec + 2,8 ‰, le Doubs est le seul département dont le taux d’accroissement naturel est supérieur au niveau national.

Dans ce département, comme en moyenne dans la région, la dégradation du moteur naturel repose à la fois sur les décès et sur les naissances. La hausse des décès est due surtout au vieillissement de la population, tandis que la baisse des naissances est plutôt consécutive au repli de la fécondité. Comme au niveau régional, les autres facteurs agissent peu sur son solde naturel, notamment les conditions de mortalité qui ont guère évolué entre 2016 et 2017 dans le département.

En Haute-Saône et en Saône-et-Loire, le fléchissement de la croissance naturelle est également partagé entre la hausse des décès et la baisse des naissances, mais la dégradation est limitée en partie par une amélioration des conditions de mortalité.

Dans le Jura, l’Yonne ou encore le Territoire de Belfort, c’est davantage la baisse des naissances, consécutive au repli de la fécondité qui explique la dégradation du solde naturel. Dans les deux derniers départements, la hausse des décès est contenue, voire stabilisée dans le Territoire de Belfort, grâce à une amélioration des conditions de mortalité en 2017 qui compense les effets du vieillissement de la population.

Figure 6Le taux d’accroissement naturel reste positif dans le Doubs, le Territoire de Belfort et la Côte-d’OrBilan démographique en Bourgogne-Franche-Comté

Le taux d’accroissement naturel reste positif dans le Doubs, le Territoire de Belfort et la Côte-d’Or
Estimation de population au 1ᵉʳ janvier 2018 (provisoire) Naissances domiciliées 2017 Décès domiciliés 2017 Solde naturel 2017 Taux de natalité ‰ Taux de mortalité bruts ‰ Taux d’accroissement naturel ‰ Indicateur conjoncturel de fécondité Espérance de vie des hommes à la naissance Espérance de vie des femmes à la naissance
nombre Évolution (%) 2016/2017 nombre Évolution (%) 2016/2017 nombre variation 2017-2016 en 2017 pour mille habitants 2017
Côte-d’Or 533 200 5 390 +0,3 5 070 +5,2 +320 -240 10,1 9,5 +0,6 1,70 79,7 85,3
Doubs 539 600 6 120 -3,5 4 630 +3,6 +1 490 -380 11,3 8,6 +2,8 1,86 79,1 85,8
Nièvre 259 500 2 400 -5,4 2 780 +1,3 -380 -170 9,2 10,7 -1,5 1,91 79,0 84,9
Jura 204 100 1 630 -2,8 3 150 +5,0 -1 520 -200 7,9 15,3 -7,4 1,81 77,1 84,2
Haute-Saône 234 800 2 200 -3,1 2 570 +0,6 -370 -90 9,3 10,9 -1,6 1,91 78,3 84,5
Saône-et-Loire 551 700 4 950 -2,9 6 560 +1,0 -1 610 -220 9,0 11,9 -2,9 1,86 78,1 85,2
Yonne 338 000 3 160 -7,1 4 180 +0,3 -1 020 -260 9,3 12,3 -3,0 1,88 77,5 84,1
Territoire de Belfort 143 500 1 550 -2,7 1 260 -0,2 +290 -40 10,8 8,8 +2,0 1,80 78,7 83,0
Bourgogne-Franche-Comté 2 804 300 27 410 -3,2 30 200 +2,4 -2 790 -1 590 9,8 10,8 -1,0 1,81 78,7 84,8
France métropolitaine 64 725 100 728 100 -2,0 591 370 +2,2 +136 730 -27 070 11,3 9,1 +2,1 1,88 79,5 85,4
  • Sources : Insee, État civil, Recensements de la population, Estimations de population

Davantage de décès en Côte-d’Or et dans la Nièvre

En Côte-d’Or comme dans la Nièvre, ce sont davantage les décès qui sont à l’origine de la diminution du solde naturel. Ces départements enregistrent les hausses de décès les plus importantes, supérieures à 5 %, en raison du vieillissement de la population et de l’augmentation des taux de mortalité en 2017. Dans ces deux départements, la fécondité est restée stable, alors qu’elle diminue dans les autres. Avec un indice de fécondité de 1,70 enfant par femme, la Côte-d’Or reste le quatrième département de France métropolitaine où la fécondité est la plus basse.

Pour comprendre

Définitions

Le taux de mortalité (brut) correspond au nombre de décès enregistrés au cours de l’année rapporté à la population totale moyenne de l’année. Il est exprimé pour mille habitants.

Les conditions de mortalité sont approchées par les taux de mortalité par sexe et âge. Ils correspondent au nombre de décès enregistrés pour un sexe et un âge (ou tranche d’âges) donnés, rapporté à la population totale du même sexe et du même âge.

Le solde naturel ou accroissement naturel est la différence entre le nombre de naissances et le nombre de décès enregistrés au cours d’une période. Quand il est positif, on parle d’excédent naturel de population, quand il est négatif, on parle de déficit naturel.

Le taux d’accroissement naturel correspond à la différence entre les naissances et les décès enregistrés au cours de l’année, rapportée à la population totale moyenne de l’année. Il est exprimé pour mille habitants.

Le taux de natalité correspond au nombre de naissances enregistrées au cours de l’année, rapporté à la population totale moyenne de l’année. Il est exprimé pour mille habitants.

Les conditions de fécondité sont approchées par les taux de fécondité à un âge donné. Ils correspondent au nombre d’enfants nés vivants des femmes de cet âge (ou de cette tranche d’âge) au cours de l’année, rapporté à la population de toutes les femmes du même âge.

L’indicateur conjoncturel de fécondité (ICF) mesure le nombre d’enfants qu’aurait une femme tout au long de sa vie, si les taux de fécondité observés l’année considérée à chaque âge demeuraient inchangés.

Pour en savoir plus

Chassard M., « En Bourgogne-Franche-Comté, plus de décès désormais que de naissances », Insee Flash Bourgogne-Franche-Comté n° 52, janvier 2018.

Robert-Bobée I., Volant S., « Baisse récente de la fécondité en France : tous les âges et tous les niveaux de vie sont concernés », Insee Focus n° 136, décembre 2018.

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