En Normandie, en 2015, trois décès sur dix sont liés à une tumeur
En 2015, plus d’un décès normand sur deux est dû à une tumeur ou à une maladie de l’appareil circulatoire, comme pour l’ensemble des Français. Les tumeurs, à l’origine de trois décès sur dix, touchent plus fréquemment les hommes que les femmes, à l’inverse des maladies de l’appareil circulatoire. Un décès sur cinq survient avant 65 ans. Les décès de mort subite du nourrisson se stabilisent à un niveau très bas.
En 2015, 32 960 personnes sont décédées en Normandie contre 31 240 en 2014, soit une hausse de 5,5 % en un an. Cette évolution importante s’explique en partie par deux épisodes de forte mortalité survenus dans l’année, une épidémie de grippe longue et de forte intensité en début d’année et une vague de froid en fin d’année. De plus, le nombre de décès a tendance à augmenter du fait de l’arrivée des générations nombreuses du baby-boom à des âges de forte mortalité. Ainsi, parmi les principales causes de décès chez les adultes, seules celles liées aux symptômes et états morbides mal définis sont en net recul, – 122 décès entre 2014 et 2015, soit une baisse de 4,3 %. Les autres causes de décès progressent sur un an en particulier pour les maladies de l’appareil respiratoire (+ 16,2 %) ou pour les troubles mentaux et du comportement (+ 15,1 %).
Les décès sont principalement liés aux tumeurs et aux maladies cardio-vasculaires
Les tumeurs (9 710 décès) et les maladies de l’appareil circulatoire (ou maladies cardio-vasculaires, 8 442 décès) restent les deux principales causes de décès pour les hommes comme pour les femmes (figure 1) ; ces deux pathologies causent plus de la moitié des décès dans la région en 2015, respectivement trois décès sur dix et plus de deux décès sur dix, tout comme au niveau national.
Toutefois, les tumeurs tuent plus souvent les hommes (59 %) que les femmes (41 %), et occasionnent le plus grand nombre de décès masculins. Ainsi, parmi les décès par tumeur, ceux du larynx-trachée-bronches-poumons représentent la première cause de mortalité chez les hommes (19 %) et la seconde chez les femmes (12 %), derrière le cancer du sein (16 %). Dans le même temps, parmi les principaux cancers, le nombre de décès pour des tumeurs spécifiquement féminines (sein, ovaire ou utérus) baisse de 10 % alors que le nombre de décès dû à une tumeur de la prostate augmente de 10 % chez les hommes.
Les décès liés aux maladies de l’appareil circulatoire sont, en revanche, plutôt féminins (53 % des personnes touchées) et représentent toujours la première cause de mortalité chez les femmes (27,4 % des décès féminins).
tableauFigure 1 – Plus d’un décès sur deux est dû à une tumeur ou à une maladie de l’appareil circulatoireLes principales causes de décès selon le sexe en Normandie en 2015
Femmes | Hommes | |
---|---|---|
Complications de grossesse, de l'accouchement et de ses suites | 0,02 | 0,00 |
Tumeurs | 24,63 | 34,14 |
Maladies de l’appareil circulatoire | 27,37 | 23,91 |
Symptômes et états morbides mal définis | 8,77 | 7,52 |
Maladies de l’appareil respiratoire | 6,74 | 6,54 |
Causes externes de blessure et d'empoisonnement | 5,21 | 7,74 |
Maladies du système nerveux et des organes du sens | 8,21 | 4,55 |
Troubles mentaux et du comportement | 5,44 | 3,87 |
Maladies de l’appareil digestif | 4,17 | 4,58 |
Maladies endocriniennes nutritionnelles et métaboliques | 4,11 | 2,88 |
Maladies infectieuses et parasitaires | 1,99 | 1,66 |
Maladies de l'appareil génito-urinaire | 1,77 | 1,54 |
Maladies du système ostéo-articulaire des muscles et du tissu conjonctif | 0,84 | 0,41 |
Malformations congénitales et anomalies chromosomiques | 0,26 | 0,30 |
Certaines affections dont l’origine se situe dans la période périnatale | 0,15 | 0,26 |
Infections de la peau et du tissu cellulaire sous-cutané | 0,30 | 0,11 |
- Note : les causes de décès liées aux complications de grossesse, de l'accouchement et de ses suites ne figurent pas sur cette illustration : elles concernent 0,02 % des décès (exclusivement féminins) en Normandie en 2015.
- Source : Inserm, CépiDc
graphiqueFigure 1 – Plus d’un décès sur deux est dû à une tumeur ou à une maladie de l’appareil circulatoireLes principales causes de décès selon le sexe en Normandie en 2015
Viennent ensuite quatre grandes familles de pathologies, responsables de 2 000 à 2 700 décès chacune par an en Normandie, et qui expliquent plus d’un quart des décès. Il s’agit des symptômes et états morbides mal définis (de causes inconnues ou non précisées par exemple), des maladies de l’appareil respiratoire (pneumonies, maladies chroniques respiratoires, grippes, etc.), des causes externes de blessure et d’empoisonnement (accidents de transports, chutes, intoxications, suicides, etc.), puis des maladies du système nerveux et des organes des sens.
Un décès sur cinq est prématuré
Dans 82 % des cas (hors mortalité infantile, périnatale ou liée à une grossesse ou un accouchement), le décès survient à l’âge de 65 ans ou plus. Les décès avant 65 ans, considérés comme prématurés, représentent alors près d’un décès sur cinq. Ceux liés à des malformations congénitales et anomalies chromosomiques sont les premiers concernés (76 % des décès avant 65 ans). Les causes externes de blessure et d’empoisonnement (38 % des décès avant 65 ans), les maladies de l’appareil digestif (29 %) et les tumeurs (26 %) sont ensuite les plus représentées.
La surreprésentation masculine est importante là aussi : 25 % des décès chez les hommes surviennent avant l’âge de 65 ans (contre 12 % pour les femmes), comme au niveau national.
Les morts subites du nourrisson se stabilisent à un niveau très bas
Depuis les années 1990, les campagnes de prévention visant à diminuer le nombre de décès dus au syndrome de mort subite du nourrisson ont permis de baisser considérablement le nombre de décès de bébés de moins d’un an (figure 2), passant ainsi de 102 décès en Normandie en 1990 à 8 décès en 2015 (respectivement 1 363 et 150 en France métropolitaine). Ce chiffre est stable depuis trois ans en Normandie.
tableauFigure 2 – 13 fois moins de morts subites du nourrisson en 25 ansÉvolution du nombre des décès de syndrome de mort subite du nourrisson depuis 1980
Normandie | France | |
---|---|---|
1980 | 100 | 100 |
1981 | 120 | 117 |
1982 | 104 | 139 |
1983 | 132 | 146 |
1984 | 117 | 132 |
1985 | 120 | 149 |
1986 | 149 | 164 |
1987 | 130 | 171 |
1988 | 129 | 169 |
1989 | 126 | 170 |
1990 | 134 | 166 |
1991 | 137 | 177 |
1992 | 105 | 157 |
1993 | 117 | 138 |
1994 | 64 | 106 |
1995 | 49 | 65 |
1996 | 43 | 55 |
1997 | 28 | 44 |
1998 | 42 | 43 |
1999 | 33 | 41 |
2000 | 17 | 42 |
2001 | 29 | 42 |
2002 | 21 | 35 |
2003 | 30 | 31 |
2004 | 25 | 31 |
2005 | 21 | 30 |
2006 | 22 | 30 |
2007 | 17 | 26 |
2008 | 24 | 30 |
2009 | 20 | 30 |
2010 | 18 | 28 |
2011 | 12 | 23 |
2012 | 24 | 24 |
2013 | 11 | 21 |
2014 | 11 | 19 |
2015 | 11 | 18 |
- Source : Inserm, CépiDc
graphiqueFigure 2 – 13 fois moins de morts subites du nourrisson en 25 ansÉvolution du nombre des décès de syndrome de mort subite du nourrisson depuis 1980
Pour en savoir plus
Roger P., « Bilan démographique 2017 en Normandie : la population normande stoppe sa progression », Insee Analyses n°50
« Tableaux de l’économie française, 2018 », Insee Références
Papon S., « La mortalité infantile est stable depuis 10 ans après des décennies de baisse », Insee Focus n°117, 25 juin 2018