Services à la population : des points d’accès de plus en plus nombreux
Entre 2012 et 2017, le nombre de points d'accès aux services à la population a nettement progressé en Provence-Alpes-Côte d'Azur. Cela concerne les services les plus courants, dits de proximité, les services supérieurs et, dans une moindre mesure, ceux de la gamme intermédiaire. La région, qui disposait déjà d'une offre de services conséquente en 2012, reste ainsi la mieux équipée de province au regard de sa population résidente en 2017.
La mise en place du statut de micro-entrepreneur contribue à l'augmentation enregistrée dans les services de proximité, notamment auprès des artisans du bâtiment. Le nombre de points d'accès aux services intermédiaires augmente peu depuis 2012 mais la région reste toutefois l'une des mieux équipées en la matière. Enfin, la forte progression du nombre de points d'accès aux services les plus rares, notamment dans le domaine de la santé, permet à Provence-Alpes-Côte d'Azur de renforcer sa place de région la mieux dotée dans cette gamme supérieure.
- En 2017, Provence-Alpes-Côte d'Azur reste l'une des régions les mieux équipées
- Des services de proximité dopés par les micro-entrepreneurs
- La région demeure parmi les mieux dotées en services intermédiaires
- Progression de la majorité des services de la gamme supérieure
- Des médecins généralistes moins présents
En 2017, Provence-Alpes-Côte d'Azur reste l'une des régions les mieux équipées
La présence de services publics ou privés, facteur déterminant pour la qualité de vie des habitants, représente un enjeu majeur dans l'aménagement du territoire. La base permanente des équipements (source) permet de mesurer l'évolution des points d'accès, entre 2012 et 2017, pour 77 services répartis en trois gammes suivant leur fréquence sur le territoire : de proximité, intermédiaire et supérieure (liste complète dans les données complémentaires de l'étude sur le site insee.fr).
En Provence-Alpes-Côte d'Azur, pour la majorité de tous ces services, le nombre de points d'accès s'est accru entre 2012 et 2017. Par rapport à sa population, la région figure parmi les mieux équipées de France métropolitaine en 2017 comme en 2012.
La croissance démographique est loin d'expliquer ce développement : dans la région comme au niveau national, le nombre de points d'accès aux services a ainsi augmenté cinq fois plus vite que la population entre 2012 et 2017.
Des services de proximité dopés par les micro-entrepreneurs
Parmi les 24 services de proximité retenus ici, 17 ont gagné des points d'accès sur la période récente. La création du statut d'auto-entrepreneur en 2008 (désormais micro-entrepreneur) participe à la recrudescence de services liés aux métiers du bâtiment (entreprises générales du bâtiment, menuisiers, charpentiers et serruriers, maçons, plâtriers, peintres, plombiers, électriciens) mais aussi de la réparation automobile et de matériel agricole. La montée en charge des véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC) explique la forte progression des taxis (+ 34 % entre 2012 et 2017), croissance toutefois moins marquée qu'au niveau national (+ 76 %).
Pour certains services de proximité, le nombre de points d'accès a néanmoins légèrement diminué : c'est le cas des médecins omnipraticiens (- 4 %) ou encore des chirurgiens-dentistes (- 1 %). De même, l'implantation de certains métiers de bouche (boulangeries, boucheries-charcuteries) recule légèrement : on compte 8,8 boulangeries pour 10 000 habitants en 2017 contre 9,0 en 2012.
tableauFigure 1 – Entre 2012 et 2017, davantage d’infirmiers, moins de librairies-papeteriesNombre de points d'accès à certains services en 2012 et 2017 rapporté au nombre d'habitants, par gamme
2012 | 2017 | ||
---|---|---|---|
Services de proximité (pour 10 000 habitants) | Infirmier | 24,0 | 26,5 |
Réparation automobile et de matériel agricole | 14,2 | 17,2 | |
Médecin omnipraticien | 13,0 | 12,1 | |
Entreprise générale du bâtiment | 3,9 | 5,2 | |
Services intermédiaires(pour 100 000 habitants) | Librairie, papeterie, journaux | 36,0 | 31,2 |
Magasin d'électroménager et de matériel audio-vidéo | 18,5 | 15,2 | |
Laboratoire d'analyses et de biologie médicale | 13,3 | 11,3 | |
Sage-femme | 7,3 | 10,5 | |
Services supérieurs(pour 100 000 habitants) | Structures psychiatriques en ambulatoire | 3,1 | 3,7 |
Établissement de santé de court séjour | 3,0 | 2,6 | |
Établissement psychiatrique | 2,4 | 3,2 | |
Hypermarché | 2,1 | 2,2 | |
Psychomotricien | 2,0 | 4,7 |
- Sources : Insee, BPE 2012 et 2017, recensements de la population 2010 et 2015
graphiqueFigure 1 – Entre 2012 et 2017, davantage d’infirmiers, moins de librairies-papeteriesNombre de points d'accès à certains services en 2012 et 2017 rapporté au nombre d'habitants, par gamme
La région demeure parmi les mieux dotées en services intermédiaires
Le nombre de points d'accès de la gamme intermédiaire n'a que peu progressé en cinq ans. Parmi les 25 services qui composent cette gamme, 10 n'ont pas vu leur nombre de points d'accès s'accroître au cours des cinq dernières années. La région reste bien équipée au regard de sa population : le nombre de points d'accès par habitant dans la région est supérieur à la moyenne métropolitaine pour la quasi totalité des services de cette gamme, à l'exception des supermarchés, des structures d'hébergement pour personnes âgées et de certains équipements sportifs.
Certains services intermédiaires se distinguent par une nette progression du nombre de leurs points d'accès entre 2012 et 2017. C'est le cas des sages-femmes (+ 47 %), grâce notamment à une croissance très prononcée de l'exercice libéral dans la profession et à l'augmentation continue du numerus clausus. Les supermarchés (+ 22 %), les vétérinaires (+ 18 %), les écoles de conduite (+ 18 %) ainsi que les pompes funèbres (+ 13 %) enregistrent aussi une forte augmention en cinq ans.
Avec l'évolution des modalités d'achat, d'autres services enregistrent au contraire un recul. Ainsi, les magasins d'électroménager et de materiel audio-vidéo (- 16 %) ou encore les librairies, papeteries, journaux (- 11 %) sont moins nombreux, dans un contexte de concurrence croissante avec la vente en ligne. Le nombre de magasins de vêtements et de chaussures s'accroît légèrement mais moins vite que la population. Dans le domaine médical, la situation est contrastée : le nombre de points d'accès aux orthophonistes et pédicures-podologues augmente nettement tandis qu'il diminue pour les laboratoires d'analyses et de biologie médicale ou les ambulances.
Progression de la majorité des services de la gamme supérieure
Parmi les 28 services les plus rares, relevant dans cette étude essentiellement du domaine de la santé, 20 sont plus nombreux en 2017 qu'en 2012. Pour une large majorité de ces services, le nombre de points d'accès par habitant est supérieur en Paca à la moyenne métropolitaine.
La région rattrape en partie son retard en matière d’établissements psychiatriques : elle dispose en 2017 de 3,2 établissements pour 100 000 habitants, contre 2,4 en 2012 (et 3,6 au niveau national en 2017). L'effet de rattrapage concerne également les structures psychiatriques en ambulatoire : après une hausse de 20 % en cinq ans, la région compte 3,7 structures pour 100 000 habitants en 2017, comme en moyenne nationale.
En cinq ans, des services pour lesquels la région était déjà bien équipée renforcent leur implantation : audio-prothésistes, spécialistes en gastro-entérologie, hépatologie et plus encore les psychomotriciens. Le nombre de services d'urgence s'est également accru. Les établissements de santé de long séjour sont un peu plus nombreux qu'en 2012 (+ 8 %) tandis que dans le même temps, les établissements de santé de court et moyen séjour ont diminué (respectivement - 11 % et - 7 %).
Hors du domaine de la santé, le nombre d'hypermarchés croît au même rythme que la moyenne nationale (+ 7 %).
Des médecins généralistes moins présents
Certains points d'accès aux services de santé de proximité sont en diminution. C'est le cas des médecins omnipraticiens dont le nombre diminue de 4 % en cinq ans. Cette baisse est un peu plus marquée qu'au niveau national (- 3 %) mais doit néanmoins être relativisée. En effet, le taux d'implantation régional s'établit à 121 médecins omnipraticiens pour 100 000 habitants en 2017 contre 94 en moyenne métropolitaine.
La baisse du nombre de points d'accès est un phénomène qui concerne sept EPCI de la région sur dix (figure 2), qu'ils soient urbains ou ruraux. Le repli est marqué dans plusieurs EPCI alpins, où le nombre de points d'accès par habitant demeure néanmoins très élévé, notamment pour répondre au surcroît saisonnier de population. Il s'étend aussi aux EPCI de Vaucluse et de l'arrière-pays varois, déjà moins bien dotés que la moyenne régionale.
tableauFigure 2 – Moins de médecins généralistes par habitant dans la plupart des EPCINombre de médecins généralistes pour 100 000 habitants en 2017 et évolution entre 2012 et 2017, par EPCI
Intercommunalités | Évolution du nombre de médecins généralistes entre 2012 et 2017 pour 100 000 habitants | Nombre de médecins généralistes pour 100 000 habitants en 2017 |
---|---|---|
CA Cannes Pays de Lérins | -12,6 | 147,9 |
CA d'Arles-Crau-Camargue-Montagnette | 51,3 | 174,4 |
CA de la Provence Verte | -5,2 | 81,7 |
CA de la Riviera Française | -10,2 | 125,6 |
CA de Sophia Antipolis | -8,6 | 114,3 |
CA Dracénoise | -15,8 | 82,5 |
CA du Grand Avignon (Coga) | -6,6 | 118,4 |
CA du Pays de Grasse | -18,0 | 106,0 |
CA Durance-Lubéron-Verdon Agglomération | -1,5 | 137,3 |
CA Gap-Tallard-Durance | -14,6 | 153,6 |
CA Luberon Monts de Vaucluse | -19,3 | 94,3 |
CA Provence-Alpes-Agglomération | -7,5 | 105,7 |
CA Sud Sainte-Baume | -2,8 | 125,8 |
CA Terre de Provence | -12,2 | 78,1 |
CA Var Esterel Méditerranée (Cavem) | -8,9 | 110,2 |
CA Ventoux-Comtat-Venaissin (Cove) | -20,0 | 78,0 |
CC Alpes d'Azur | -22,7 | 72,2 |
CC Alpes-Provence-Verdon "sources de Lumière" | -10,5 | 88,8 |
CC Aygues-Ouvèze en Provence (Ccaop) | -14,6 | 84,7 |
CC Buëch-Dévoluy | 20,3 | 161,9 |
CC Champsaur-Valgaudemar | 6,1 | 153,8 |
CC CSur du Var | -8,7 | 68,1 |
CC de la Vallée du Gapeau | 4,2 | 89,2 |
CC des Sorgues du Comtat | -3,9 | 87,1 |
CC du Briançonnais | -25,2 | 104,7 |
CC du Golfe de Saint-Tropez | -2,5 | 109,4 |
CC du Guillestrois et du Queyras | 6,3 | 289,5 |
CC du Pays de Fayence | -8,6 | 72,7 |
CC du Pays des Ecrins | 13,6 | 104,3 |
CC du Pays des Paillons | -17,9 | 60,3 |
CC du Pays des Sorgues et des Monts de Vaucluse | -27,8 | 81,2 |
CC du Pays Réuni d'Orange | -22,5 | 77,5 |
CC du Sisteronais-Buëch | -71,2 | 89,5 |
CC Enclave des Papes-Pays de Grignan | -4,7 | 82,7 |
CC Haute-Provence-Pays de Banon | -1,8 | 134,8 |
CC Jabron-Lure-Vançon-Durance | -1,1 | 19,0 |
CC Lacs et Gorges du Verdon | 37,5 | 123,9 |
CC Méditerranée Porte des Maures | -7,1 | 99,1 |
CC Pays d'Apt-Luberon | -3,4 | 99,9 |
CC Pays Forcalquier et Montagne de Lure | -4,8 | 114,3 |
CC Provence Verdon | -0,7 | 77,1 |
CC Rhône Lez Provence | -25,0 | 58,1 |
CC Serre-Ponçon | -33,7 | 194,9 |
CC Serre-Ponçon Val d'Avance | -15,9 | 242,4 |
CC Territoriale Sud-Luberon | -12,9 | 97,7 |
CC Vaison Ventoux | -29,7 | 94,8 |
CC Vallée de l'Ubaye - Serre-Ponçon | -8,2 | 127,7 |
CC Vallée des Baux-Alpilles (Cc Vba) | -17,7 | 126,2 |
CC Ventoux Sud | 18,2 | 95,6 |
Métropole d'Aix-Marseille-Provence | -7,5 | 128,0 |
Métropole Nice Côte d'Azur | -4,5 | 135,7 |
Métropole Toulon-Provence-Méditerranée | -10,9 | 128,1 |
- Sources : Insee, BPE 2012 et 2017 et recensements de la population 2010 et 2015
graphiqueFigure 2 – Moins de médecins généralistes par habitant dans la plupart des EPCINombre de médecins généralistes pour 100 000 habitants en 2017 et évolution entre 2012 et 2017, par EPCI
Sources
La base permanente des équipements (BPE), gérée par l'Insee, rassemble des données sur les équipements et services à la population, localisés à un niveau géographique fin. Elle porte sur plus de 180 types de services, couvrant sept grands domaines : services aux particuliers ; commerces ; enseignement ; santé-social ; transports et déplacements ; sports, loisirs et culture ; tourisme.
Une analyse en évolution est possible pour 77 services, qui n’ont changé ni de définition ni de source entre 2012 et 2017. Ces services appartiennent à l’une des trois gammes, mais ils ne couvrent pas entièrement l’ensemble des services de chaque gamme.
Seule l’évolution du nombre de points d’accès est étudiée. En particulier, la BPE ne permet pas d’analyser la qualité de l’offre et le volume (étendue des horaires d’ouverture, nombre de professionnels présents au point d’accès…). Par ailleurs, le point d’accès correspond à l’adresse d’implantation administrative de l’entité ou du professionnel offrant ce service. Or certains professionnels se déplacent, par exemple les artisans du bâtiment ou les taxis peuvent intervenir ou venir chercher des personnes en dehors de leur commune d’implantation.
Définitions
Les gammes d’équipements réunissent des services qui présentent des logiques d'implantation voisines, en ce sens qu’ils sont souvent présents simultanément au sein des communes. La gamme dite « de proximité » regroupe des services présents dans le plus grand nombre de communes (artisans du bâtiment, boulangeries, médecins généralistes, etc.). Les services des gammes « intermédiaire » et « supérieure » sont présents dans moins de communes. Ils comprennent, par exemple, pour la gamme intermédiaire, les banques ou les laboratoires d’analyses médicales et, pour la gamme supérieure, les hypermarchés ou les services d’urgences médicales. Dans cette étude, le terme de « gamme » désigne les gammes restreintes aux services qui ont pu faire l’objet d’une étude en évolution (24 services dans la gamme de proximité, 25 dans la gamme intermédiaire et 28 dans la gamme supérieure).
Le taux d’implantation rapporte le nombre de points d’accès aux services à la population. Il est exprimé en nombre de points d’accès pour 10 000 ou 100 000 habitants.
Pour en savoir plus
Châtel F., Reynard R., « En cinq ans, davantage de services à la population dans les grandes villes », Insee Focus n° 125, septembre 2018.