Insee Analyses Nouvelle-AquitaineEn Nouvelle-Aquitaine, 294 000 personnes aux frontières du chômage

Véronique Decret, Olivier Wotan, Insee

En Nouvelle-Aquitaine, 294 000 personnes âgées de 15 à 64 ans vivent dans des situations proches du chômage, soit davantage que celles comptabilisées comme chômeurs selon les critères du Bureau international du travail. D’une part, 131 000 forment le « halo autour du chômage » : inactives, elles déclarent souhaiter travailler mais ne recherchent pas activement un emploi ou ne sont pas disponibles pour en occuper un rapidement ; d’autre part, 163 000 sont en situation de sous-emploi : employées à temps partiel, elles déclarent souhaiter travailler davantage. Les femmes, les jeunes et les moins diplômés sont particulièrement concernés. D’un trimestre à l’autre, le « halo » apparaît comme une transition entre chômage et inactivité, alors que le « sous-emploi », facteur de précarité, peut se révéler un tremplin.

Insee Analyses Nouvelle-Aquitaine
No 61
Paru le :Paru le19/09/2018
Véronique Decret, Olivier Wotan, Insee
Insee Analyses Nouvelle-Aquitaine No 61- Septembre 2018

En Nouvelle-Aquitaine, en moyenne sur la période 2014-2016, 247 000 personnes âgées de 15 à 64 ans sont au chômage selon les critères du Bureau international du travail (BIT). Elles remplissent les trois conditions cumulatives suivantes : ne pas avoir travaillé durant la période de référence (même une heure), être disponible pour travailler dans les 15 jours et être en recherche active d’un travail. Cependant, cette définition restrictive ne permet pas de décrire les situations multiples au regard de l’emploi, du chômage et de l’inactivité. Dès lors la dynamique globale et individuelle du chômage ne peut faire l’économie de l’analyse du sous-emploi et du halo aux frontières du chômage, ainsi que le préconise l’Organisation internationale du travail (figure 1).

Figure 1Sous-emploi et halo : deux situations proches du chômage

Davantage de personnes en sous emploi ou dans le halo qu’au chômage

En Nouvelle-Aquitaine, le sous-emploi et le halo représentent 294 000 personnes (8,3 % de la population de référence), soit davantage que le nombre de chômeurs au sens du BIT. Ainsi, l’ensemble des personnes privées d’emploi ou souhaitant travailler davantage (au chômage, dans le halo ou en sous-emploi) s’élève à 540 000 personnes, plus du double du nombre de chômeurs répertoriés au sens du BIT. Ce phénomène s’observe également ailleurs en France et en Europe.

Le halo du chômage et le sous-emploi, deux indicateurs statistiques complémentaires, permettent une analyse plus fine du marché du travail. Au total, en Nouvelle-Aquitaine, le halo du chômage compte en moyenne 131 000 personnes et représente 3,7 % de la population âgée de 15 à 64 ans. Il regroupe toutes les personnes, considérées comme inactives, qui recherchent un emploi mais ne sont pas disponibles dans les deux semaines pour travailler (composante 1 du halo) ou celles qui ne recherchent pas activement un emploi bien qu’elles soient disponibles (composante 2) ou sont indisponibles (composante 3) (figure 2).

Figure 2Recherche active d’emploi et disponibilité : les critères stricts du chômageSituation des Néo-aquitains de 15 à 64 ans au regard de l’emploi

  • Note : le sous-emploi comprend 163 000 personnes dont 154 000 en temps partiel subi et 9 000 en chômage partiel quelle que soit la quotité de travail.
  • Champ : personnes âgées de 15 à 64 ans.
  • Source : Insee, enquêtes emploi 2014-2015-2016.

 Le sous-emploi comprend les actifs qui occupent un emploi à temps partiel mais souhaitent travailler davantage et sont disponibles (154 000 personnes), auxquels s’ajoutent tous ceux qui subissent une réduction de leur temps de travail en raison d’une mise en activité partielle de leur entreprise (9 000 personnes). Au total 163 000 personnes sont en situation de sous-emploi, soit 4,6 % des Néo-aquitains âgés de 15 à 64 ans (7 % des actifs ayant un emploi).

Le halo du chômage, un regroupement de personnes aux parcours différents

Les personnes qui composent le halo du chômage présentent des parcours et des profils divers. Un quart d’entre elles recherche activement un emploi mais n’est pas disponible dans les deux semaines (composante 1). Il s’agit souvent de personnes en études ou en formation. Un tiers a moins de 25 ans et un quart n’a jamais eu d’activité professionnelle.

La composante 2 réunit des personnes disponibles mais qui ne recherchent pas activement un emploi. C’est le groupe le plus nombreux : 57 000 personnes, soit 44 % du halo. Dans ce groupe se trouvent notamment les personnes en attente de résultat de leurs démarches antérieures ; des « chômeurs découragés » qui ont renoncé à chercher un emploi par lassitude ou du fait de leur âge, ainsi que les personnes qui pensent qu’elles ne trouveront pas d’emploi dans leur domaine de compétence.

Enfin, la composante 3 regroupe les individus qui ne sont ni disponibles, ni en recherche active. Ce sont dans la grande majorité des femmes (61 %), plutôt empêchées de travailler pour des motifs d’études, de garde d’enfants ou des problèmes de santé.

Une personne sur trois privée d’emploi dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville

La dynamique du marché du travail dépend fortement des opportunités d’emploi. Celles-ci sont plus importantes dans les unités urbaines qui concentrent également davantage de population en difficulté. Le chômage y est plus prononcé : 8 % de la population des 15 à 64 ans néo-aquitaine, contre 5 % dans les zones rurales. Pour le sous-emploi ou le halo, le clivage urbain-rural n’apparaît pas, les parts étant équivalentes. Dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV), où vit une population plus jeune, moins diplômée et plus souvent d’origine étrangère, 30 % de la population est privée d’emploi (au chômage, dans le halo ou en sous-emploi), soit le double de celle résidant hors des QPV (15 %).

Âge et niveau de diplôme : des facteurs discriminants face au chômage et son halo

En Nouvelle-Aquitaine, la moitié des personnes âgées de moins de 25 ans, souvent en études, et près des trois quarts des 60 à 64 ans, en retrait de la vie professionnelle, sont inactives hors halo du chômage. L’accès des jeunes à l’emploi est un parcours difficile : 10 % des Néo-aquitains de 15 à 24 ans sont au chômage et 5 % dans le halo contre respectivement 7 % et 4 % pour les 25-59 ans (figure 3).

Figure 3Les jeunes et les moins diplômés davantage touchés par le chômage et son haloProfil des Néo-Aquitains (sexe, âge et niveau de diplôme) au chômage ou à ses frontières (en %)

en %
Les jeunes et les moins diplômés davantage touchés par le chômage et son halo (en %)
Sous-emploi Halo du chômage Chômage Frontières du chômage
Ensemble 4,6 3,8 7,0 8,4
Homme 2,6 3,5 7,5 6,1
Femme 6,5 3,9 6,5 10,4
Moins de 25 ans 3,8 4,7 9,8 8,5
25-59 ans 5,3 3,7 7,0 9,0
60-64 ans 1,5 1,8 2,0 3,3
Aucun diplôme 4,3 5,5 10,0 9,8
Bac ou diplôme inférieur 4,9 3,9 7,0 8,8
Diplôme du supérieur 4,1 2,3 5,3 6,4
  • Champ : personnes âgées de 15 à 64 ans.
  • Source : Insee, enquêtes emploi 2014-2015-2016.

Figure 3Les jeunes et les moins diplômés davantage touchés par le chômage et son haloProfil des Néo-Aquitains (sexe, âge et niveau de diplôme) au chômage ou à ses frontières (en %)

  • Champ : personnes âgées de 15 à 64 ans.
  • Source : Insee, enquêtes emploi 2014-2015-2016.

Quant aux seniors, la réforme des retraites a profondément modifié leurs parcours professionnels. En Nouvelle-Aquitaine, comme dans les autres régions de province, un quart des seniors travaillent encore entre 60 et 64 ans, cette proportion étant plus élevée en Île-de-France (37 %) qui compte une part moindre de personnes de 60 à 64 ans et davantage de cadres. Parmi les seniors néo-aquitains sans emploi et qui souhaitent travailler, 2,0 % sont au chômage au sens du BIT et quasiment autant (1,8 %) font partie du halo, ces derniers invoquant plus fréquemment des problèmes de santé.

Les diplômes sont des atouts pour accéder à l’emploi. Les diplômés du supérieur sont moins au chômage (5 %) que les détenteurs d’un diplôme de niveau inférieur ou égal au BAC (7 %) et deux fois moins que les non diplômés (10 %). De même, pour le halo du chômage, les personnes sans diplôme sont trois fois plus touchées que les diplômés du supérieur. Elles sont particulièrement surreprésentées dans le groupe des « chômeurs découragés » (composante 2).

Les femmes plus souvent inactives ou en sous-emploi

Par nécessité ou par choix, le travail à temps partiel est répandu, en particulier dans la fonction publique, et concerne un actif en emploi sur cinq dans la région. En effet, il permet de concilier la vie professionnelle avec les obligations familiales : on y trouve près de quatre fois plus de femmes que d’hommes. En revanche, dans un tiers des cas les personnes ne travaillent pas autant que souhaité et subissent le temps partiel. Elles sont en situation de sous-emploi.

En outre, souvent « empêchées » de travailler en raison de la garde des enfants, les femmes sont plus fréquemment inactives et surtout hors halo : une sur quatre contre un homme sur cinq. À la tête d’une famille monoparentale, leur situation est encore plus difficile : elles sont plus souvent inactives, au chômage, dans le halo ou en sous-emploi que l’ensemble des femmes.

En Nouvelle-Aquitaine comme dans le reste de la France, si les femmes sont moins touchées que les hommes par le chômage au sens du BIT (6,6 % contre 7,5 %), elles sont les premières à souffrir du sous-emploi, dont elles occupent près des trois quarts des postes (figure 4).

Figure 4Autant de femmes sont en sous-emploi qu’au chômage Statut d’activité des Néo-aquitains selon le sexe

Autant de femmes sont en sous-emploi qu’au chômage - Lecture : en moyenne, de 2014 à 2016, 163 000 Néo-aquitains sont touchés par le sous-emploi, soit 4,6 % de la population de 15 à 64 ans. Les postes en sous-emploi sont essentiellement occupés par des femmes (71,7 %). Parmi l’ensemble des hommes, 2,6 % sont en situation de sous-emploi contre 6,5 % pour les femmes.
Ensemble Hommes Femmes
En milliers En % Part des femmes en % En milliers En % En milliers En %
Emploi (hors sous-emploi) 2 160 60,9 47,4 1 137 65,2 1 023 56,7
Sous-emploi 163 4,6 71,7 46 2,6 117 6,5
Chômage 247 7,0 47,4 130 7,4 117 6,5
Halo du chômage 131 3,7 54,2 60 3,4 71 3,9
Inactivité (hors halo) 848 23,9 56,1 372 21,3 476 26,4
Ensemble 3 549 100,0 50,8 1 745 100,0 1 804 100,0
  • Lecture : en moyenne, de 2014 à 2016, 163 000 Néo-aquitains sont touchés par le sous-emploi, soit 4,6 % de la population de 15 à 64 ans. Les postes en sous-emploi sont essentiellement occupés par des femmes (71,7 %). Parmi l’ensemble des hommes, 2,6 % sont en situation de sous-emploi contre 6,5 % pour les femmes.
  • Champ : personnes âgées de 15 à 64 ans.
  • Source : Insee, enquêtes emploi 2014-2015-2016.

Contrairement au chômage, un haut niveau de diplôme ne protège pas les personnes du sous-emploi. En effet, si certains de ces emplois sont occupés par des étudiants dans le but de financer leur logement ou leurs études, d’autres débutent leur carrière en sous-emploi en espérant qu’il débouchera vers un emploi présentant de meilleures conditions.

Des activités de service génératrices de sous-emploi

En Nouvelle-Aquitaine, le sous-emploi concerne 8,3 % des actifs du tertiaire, 3,9 % de l’agriculture, 3,0 % de la construction et 2,4 % de l’industrie. Les activités tertiaires ont pris une place importante dans l’économie avec notamment l’externalisation de certaines tâches dans les entreprises (nettoyage, gardiennage…) mais également le développement important des activités saisonnières touristiques dans la région, ou encore les services aux particuliers. Ces emplois nécessitent parfois des horaires et un temps de travail flexibles, générant du sous-emploi. C’est le cas notamment des activités de nettoyage, des services à la personne, de la restauration ou encore de l’action sociale. Le sous-emploi touche avant tout des employés et des ouvriers, non qualifiés.

La précarité liée à la durée de travail se cumule souvent avec celle du type de contrat. En effet, 21 % des personnes en CDD, 12 % des intérimaires et 11 % des saisonniers sont en situation de sous-emploi contre 6 % des actifs en CDI. En outre, un actif en sous-emploi sur sept cumule plusieurs emplois, sans parvenir toutefois à la quotité souhaitée de temps de travail.

Le halo, au carrefour entre chômage et inactivité

Le marché du travail comme les comportements d’activité sont en perpétuel mouvement sous l’effet de l’apparition de nouvelles activités ou de la précarisation de l’emploi. L’emploi (hors sous-emploi) et l’inactivité (hors halo du chômage) apparaissent comme deux situations relativement choisies et stables : elles n’évoluent pas d’un trimestre à l’autre pour neuf personnes sur dix. En sous-emploi ou au chômage, les changements de situation sont plus fréquents (figure 5).

Figure 5Les personnes de la composante 1 du halo s’insèrent mieux sur le marché du travail que celles au chômageTransitions du chômage et ses frontières vers les différentes situations vis-à-vis de l’emploi, d’un trimestre à l’autre

en %
Les personnes de la composante 1 du halo s’insèrent mieux sur le marché du travail que celles au chômage (en %) - Lecture : 8 % des personnes faisant partie de la composante 3 du halo un trimestre donné accèdent à un emploi le trimestre suivant.
Emploi (hors sous-emploi) Sous-emploi Chômage Halo Inactivité (hors halo)
Sous-emploi 33,8 57,1 5,5 1,9 1,7
Chômage 18,4 5,4 57,5 11,8 6,8
Composante 1 24 % du halo 21,7 6,4 30,6 26,6 14,7
Composante 2 44 % du halo 6,6 2,2 31,7 35,5 24,0
Composante 3 32 % du halo 8,5 1,8 18,5 34,1 37,1
  • Note : dans le halo les personnes de la composante 1 recherchent un emploi mais sont indisponibles ; de la composante 2 souhaitent un emploi, sont disponibles mais n’en recherchent pas ; de la composante 3 souhaitent un emploi, mais sont indisponibles et n’en recherchent pas.
  • Lecture : 8 % des personnes faisant partie de la composante 3 du halo un trimestre donné accèdent à un emploi le trimestre suivant.
  • Champ :personnes âgées de 15 à 64 ans.
  • Source : Insee, enquêtes emploi 2014-2015-2016.

Figure 5Les personnes de la composante 1 du halo s’insèrent mieux sur le marché du travail que celles au chômageTransitions du chômage et ses frontières vers les différentes situations vis-à-vis de l’emploi, d’un trimestre à l’autre

  • Note : dans le halo les personnes de la composante 1 recherchent un emploi mais sont indisponibles ; de la composante 2 souhaitent un emploi, sont disponibles mais n’en recherchent pas ; de la composante 3 souhaitent un emploi, mais sont indisponibles et n’en recherchent pas.
  • Lecture : 8 % des personnes faisant partie de la composante 3 du halo un trimestre donné accèdent à un emploi le trimestre suivant.
  • Champ :personnes âgées de 15 à 64 ans.
  • Source : Insee, enquêtes emploi 2014-2015-2016.

Bien que précaire, le sous-emploi peut constituer un tremplin : ces salariés accèdent plus fréquemment à un emploi (hors sous-emploi) que ceux au chômage ou dans le halo. Toutefois, le chômage et le sous-emploi peuvent perdurer et enfermer les personnes dans la précarité.

L’accès à l’emploi est un peu plus aisé pour les personnes faisant partie de la composante 1 du halo, groupe comprenant notamment les personnes en études ou en formation : d’un trimestre sur l’autre, 28 % d’entre elles parviennent à décrocher un emploi le trimestre suivant, quitte à être en sous-emploi, contre 24 % pour celles au chômage.

L’insertion des « chômeurs découragés » (composante 2) sur le marché de l’emploi est beaucoup plus difficile. Une grande partie de ces personnes (36 %) reste dans le halo d’un trimestre à l’autre, un quart bascule dans l’inactivité hors halo, et un tiers compte désormais parmi les chômeurs BIT. Seules 9 % des personnes appartenant à ce groupe accèdent à un emploi (y compris en sous-emploi).

Enfin, dans la catégorie de la population plutôt « empêchée » de travailler (composante 3), la plupart des personnes sont éloignées de l’emploi, et tendent vers l’inactivité. Pour dix personnes appartenant à ce groupe, seules trois sont de nouveau disponibles pour travailler, deux en recherche active et comptant désormais parmi les chômeurs BIT, et une seule a trouvé un emploi (y compris en sous-emploi).

S’adresser à un organisme d’aide à la recherche d’emploi

Un chômeur au sens du BIT n’est pas forcément inscrit à Pôle emploi, et inversement. En Nouvelle-Aquitaine, parmi toutes les personnes qui souhaitent un emploi, qu’elles soient au chômage ou à ses frontières, 63 % sont inscrites sur les listes de demandeurs d’emploi. La plupart des chômeurs (85 %) sont enregistrés auprès de Pôle emploi, dans la mesure où, au-delà de l’accompagnement ou des services proposés, cet organisme indemnise aussi les ayants droit pour le compte de l’État et de l’Unedic (figure 6).

Figure 6La moitié des personnes appartenant au halo du chômage sont inscrites à Pôle emploiPart des personnes inscrites auprès de Pôle emploi (ou un autre organisme d’aide à l’emploi)

  • Source : Insee, enquêtes emploi 2014-2015-2016.

La moitié des personnes faisant partie du halo figurent aussi sur les listes et rejoignent par exemple les catégories qui regroupent les demandeurs d’emploi non tenus de faire une recherche active, pour des raisons de maladie, de stage, de formation. Un tiers des actifs en sous-emploi sont inscrits auprès de Pôle emploi car ils souhaitent travailler davantage. En outre, 6 % des actifs ayant un emploi (hors sous-emploi) sont inscrits auprès de Pôle emploi, pour éviter par exemple de renouveler leur inscription à la fin d’un CDD ou dans le but de trouver un nouvel emploi plus satisfaisant. Enfin, 4 % des inactifs hors halo figurent sur les listes de demandeurs d’emploi bien qu’ils n’aient pas exprimé le souhait d’un emploi, parmi lesquels se trouvent un tiers de personnes de 50 à 64 ans. Au final, le nombre de personnes inscrites sur les listes est supérieur au seul nombre de chômeurs au sens du BIT.

Pour comprendre

Les résultats de cette étude sont issus de données déclaratives collectées dans l’enquête emploi en continu. Cette enquête vise à observer la situation des personnes sur le marché du travail. Collectée en continu toutes les semaines de l’année en France, c’est la seule source fournissant une mesure des concepts d’activité, chômage, emploi et inactivité tels qu’ils sont définis par le Bureau international du travail (BIT).

Les données présentées résultent des enquêtes emploi de 2014, 2015 et 2016 : elles s’interprètent donc comme des valeurs moyennes sur cette période. Les estimations que fournit une enquête par sondage s’écartent légèrement des résultats qu’aurait donnés une interrogation exhaustive. Si le sondage est aléatoire, la notion d’intervalle de confiance permet de donner une idée de cet écart. Un intervalle de confiance à 95 % signifie que cet intervalle a 95 % de chances de contenir la valeur qu’aurait donnée une interrogation exhaustive (figure 7).

Figure 7Estimation du chômage et de ses frontières

  • Lecture : sur la période 2014-2016, le nombre de personnes âgées de 15 à 64 ans situées aux frontières du chômage (halo et sous-emploi) a 95 % de chances d’être compris entre 280 000 et 308 000, ce qui permet d’affirmer que ce nombre est supérieur au nombre des chômeurs, compris entre 232 000 et 262 000.

Pour en savoir plus

Decret V., Génin G., Insee, Podevin H., Direccte, « De fortes disparités territoriales dans le recours aux formes particulières d’emploi », Insee Analyses Nouvelle-Aquitaine n° 60, juillet 2018.

« Fiches – Chômage », Emploi, chômage, revenus du travail, Insee Références, Édition 2018.

« Halo autour du chômage : une population hétérogène et une situation transitoire », Emploi, chômage, revenus du travail, Insee Références, Édition 2016.