Trois versions du taux d’effort en matière de logement

Pascal Godefroy

Documents de travail
No F1803
Paru le :Paru le18/07/2018
Pascal Godefroy
Documents de travail No F1803- Juillet 2018

Le taux d’effort en matière de logement, qui correspond au poids des dépenses en logement dans le revenu, est un indicateur d’accessibilité au logement largement utilisé. Calculé dans les enquêtes sur la base des dépenses effectives des ménages (loyer ou éventuel remboursement d'emprunt, charges...), il décroît avec le revenu et il est plus élevé pour les locataires que pour les propriétaires. La capacité de cet indicateur à comparer propriétaires et locataires est toutefois limitée, le coût du service de logement des propriétaires occupants étant rarement pris en compte dans ces statistiques, tandis que celui des locataires l’est par le biais du loyer.

Par rapport à une situation de référence dans laquelle seules les dépenses effectives sont prises en compte, l'intégration du coût du service de logement des propriétaires occupants augmente le taux d’effort de l’ensemble des ménages, qui passe en 2014 de 19 % à 22 %. Le taux d'effort des locataires du secteur libre reste supérieur à celui des propriétaires, mais les écarts entre les statuts d’occupation se resserrent. Avec cette même acception du taux d'effort, dans une Europe réduite à une dizaine de pays, ce sont les locataires du secteur libre qui consacrent la plus grande part de leur revenu au logement, 23 % pour les ménages autrichiens et 37 % pour les ménages espagnols, un record tous statuts d'occupation confondus. Les propriétaires non accédants français sont parmi les mieux lotis, avec un taux d'effort de 18 %, supérieur toutefois à celui des propriétaires non accédants portugais, de 13 %.