Paris, 2050 : quels impacts des évolutions démographiques sur les besoins en équipements ?
D’ici 2050, la population de Paris devrait se stabiliser, mais les évolutions démographiques seraient différentes selon les arrondissements. Les arrondissements centraux perdraient plus d’un habitant sur cinq alors que ceux de la périphérie gagneraient tous des habitants, à l’exception du 16e.
La structure par âge de la population évoluerait également de manière contrastée, entraînant des besoins différenciés pour les structures ou services. La population des plus jeunes resterait stable. Dans ce contexte, les établissements de la petite enfance auraient besoin de plus de flexibilité pour accueillir cette population. En revanche, les Parisiens les plus âgés deviendraient de plus en plus nombreux, comme sur l'ensemble du territoire national, nécessitant une évolution de l'offre des équipements d’hébergement et de services.
- 2 233 000 Parisiens en 2050
- Baisse de la population dans les arrondissements centraux et le 16e
- Hausse démographique dans les arrondissements périphériques
- Des évolutions par âge affectant les besoins en équipements
- Légère hausse du nombre d'enfants de moins de 3 ans
- Une stabilisation du nombre d’élèves dans le 1er degré à l’horizon 2050
- Une baisse du nombre de collégiens
- Plus d’un Parisien sur cinq de 65 ans ou plus en 2050
- Des besoins associés au vieillissement de la population
2 233 000 Parisiens en 2050
Les besoins en équipements, étroitement liés aux évolutions démographiques, constituent des enjeux importants pour les territoires. Paris est le seul département francilien pour lequel la population serait stable à l’horizon 2050, alors qu'elle augmente ailleurs. Cette stabilité masquerait toutefois des évolutions disparates par âge et par arrondissement, pouvant nécessiter une adaptation des équipements existants.
En 2050, selon les différents scénarios envisagés, la population parisienne serait comprise entre 2 155 000 et 2 325 000 habitants. Elle atteindrait 2 233 000 habitants si les tendances démographiques récentes se poursuivaient. Le déficit migratoire ne serait plus compensé par le solde naturel. La baisse constatée depuis 2011 se prolongerait jusqu’au milieu de la prochaine décennie. Ensuite, la population parisienne repartirait à la hausse, pour retrouver en 2050 un niveau très proche de celui de 2013. En comparaison, sur la même période, la population de la petite couronne augmenterait de 15 % et celle de la grande couronne de 17 %.
Baisse de la population dans les arrondissements centraux et le 16e
En 37 ans, la population parisienne serait globalement stable, mais les évolutions seraient différenciées selon les arrondissements et les périodes.
En effet, à l’horizon 2050, le territoire formé par les quatre arrondissements centraux, dont la fusion est en cours, est celui dont la population diminuerait le plus en proportion : - 23,5 %. L’essentiel de cette perte s’observerait d’ici 2030 avec une baisse de 1,6 % par an (figure 1).
Les quatre arrondissements centraux formeraient en 2050 le territoire le moins peuplé de Paris. Ensemble, ils ne compteraient plus que 78 000 habitants. Le déficit migratoire s’atténuerait durant cette période, mais il ne serait pas compensé par le léger excédent naturel, relativement stable. Toutes les tranches d’âge contribueraient au déficit migratoire. À partir de 2030, les actifs (18-59 ans) seraient de moins en moins nombreux à quitter ces arrondissements, réduisant le déficit migratoire et freinant la baisse démographique.
Les 5e, 6e et 7e arrondissements connaîtraient des évolutions assez semblables à celles des quatre premiers. Ils perdraient 32 000 habitants d’ici 2050, soit un habitant sur cinq, si les tendances démographiques actuelles se poursuivaient. Là encore, le déficit migratoire serait responsable de la baisse de la population, même si ce dernier serait divisé par cinq entre 2013 et 2050, grâce aux départs moins importants des actifs sur la période.
Dans les 8e et 9e arrondissements, la population diminuerait de 14 % en 37 ans. Cette baisse serait accentuée d’ici 2030 (- 16 000 habitants), suivie d’un léger rebond de 2 000 habitants jusqu’à 2050. Elle serait également due au déficit migratoire, qui diminuerait toutefois de moitié d’ici 2050, en raison d’une diminution du nombre de départs des actifs et des seniors.
Les baisses de population seraient toutefois très modérées dans les 10e et 16e arrondissements. Le 16e arrondissement se distingue des autres arrondissements parisiens par un solde naturel devenant déficitaire dès 2018, du fait du vieillissement de sa population (baisse des naissances et augmentation des décès). Un léger regain de population y serait toutefois observé à partir de 2037.
tableauFigure 1 – Une baisse de la population parisienne du centre au profit de la périphérie
Territoires | 2013 | 2030 | 2050 |
---|---|---|---|
1er au 4e arrondissement de paris | 102 000 | 79 000 | 78 000 |
5e au 7e | 160 000 | 137 000 | 128 000 |
8e et 9e | 99 000 | 83 000 | 85 000 |
10e | 92 000 | 82 000 | 88 000 |
11e | 153 000 | 153 000 | 155 000 |
12e | 145 000 | 155 000 | 166 000 |
13e | 184 000 | 188 000 | 189 000 |
14e | 141 000 | 146 000 | 152 000 |
15e | 237 000 | 241 000 | 251 000 |
16e | 167 000 | 161 000 | 163 000 |
17e | 170 000 | 177 000 | 182 000 |
18e | 199 000 | 197 000 | 200 000 |
19e | 186 000 | 187 000 | 192 000 |
20e | 195 000 | 201 000 | 204 000 |
Paris | 2 230 000 | 2 187 000 | 2 233 000 |
Petite couronne | 4 498 000 | 4 855 000 | 5 150 000 |
Grande couronne | 5 232 000 | 5 738 000 | 6 122 000 |
Île-de-France | 11 960 000 | 12 780 000 | 13 505 000 |
- Source : Insee, recensement de la population 2013 et modèle Omphale 2017.
Hausse démographique dans les arrondissements périphériques
À l’opposé des arrondissements du centre, ceux de la périphérie (sauf le 16e) verraient leur population augmenter d’ici 2050. Le 12e arrondissement connaîtrait la plus forte croissance démographique avec 14,5 % (soit 21 000 habitants de plus). Il serait suivi par le 14e, le 17e et le 15e arrondissement dont les populations augmenteraient respectivement de 8 %, 7 % et 5,5 %. Le solde migratoire dans ces arrondissements serait déficitaire, hormis pour les actifs. L’excédent de naissances sur les décès, en restant supérieur au déficit migratoire, serait ainsi le seul moteur de la croissance démographique.
Le 15e, seul arrondissement comptant plus de 200 000 habitants en 2013, demeurerait l’arrondissement le plus peuplé. En revanche, deux autres arrondissements dépasseraient ce seuil en 2050 : le 18e et le 20e.
La répartition spatiale de la population parisienne se modifierait ainsi au fil des ans. Alors que près de 12 % des Parisiens résident dans l’un des sept premiers arrondissements en 2013, ils ne seraient plus que 9,2 % en 2050. À l’inverse, la part de la population des arrondissements périphériques (12e au 20e à l’exception du 16e) augmenterait de près de 3,4 points pour atteindre 68,7 % de la population de la capitale (figure 2).
graphiqueFigure 2 – Une plus forte croissance de population dans le 12e arrondissement à l'horizon de 2050
Des évolutions par âge affectant les besoins en équipements
En première approche, la relative stabilité démographique de la capitale à l’horizon 2050, selon le scénario tendanciel, ne met pas en évidence de besoins supplémentaires d’équipements. Toutefois, cette analyse ne tient pas compte des besoins qui seraient générés localement par les opérations d’aménagement prévues, notamment dans le cadre des Zones d’aménagement concertées (ZAC) Paris Nord Est dans le 18e, Bercy Charenton et Gare de Lyon Daumesnil dans le 12e arrondissement (programmation d’environ 7 300 logements familiaux à l’horizon 2025). Par ailleurs, la stabilité de la population parisienne masque des évolutions dans sa structure par âge, susceptibles de modifier ou générer des besoins sur certains équipements particuliers : établissements d’accueil de la petite enfance et écoles pour les plus jeunes, établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) et les services de maintien à domicile pour les plus âgés.
Légère hausse du nombre d'enfants de moins de 3 ans
Le nombre d’enfants de moins de 3 ans n’augmenterait que légèrement d’ici 2050 et leur part dans la population totale resterait relativement stable (3 %). Selon le scénario tendanciel, leur effectif atteindrait 75 000 en 2050 (figure 3). Dans un premier temps de 2020 à 2030, leur nombre baisserait au rythme de 0,2 % par an, puis augmenterait jusqu’en 2040 de 0,4 % par an. En effet, les femmes nées dans les années 2000 étant plus nombreuses, le nombre de naissances augmenterait entre 2030 et 2040.
Au 1er janvier 2018, le parc de la Ville de Paris compte 35 407 places pour les enfants de moins de 3 ans dans les différentes structures d’accueil collectif. Le taux d’équipement, calculé comme le rapport entre le nombre de places et le nombre d’enfants de moins de trois ans, permet d’apprécier l’importance de l’offre d’accueil au niveau local. Ce taux s’élève à plus de 50 % dans la capitale. Cela signifie que plus de la moitié des enfants de moins de 3 ans peuvent être accueillis en structures d’accueil collectif. À titre de comparaison, le taux d’équipement s’élève à 18 % à l’échelle nationale selon l’observatoire national de la petite enfance. À l’horizon 2020, compte tenu des projets en cours ou à l’étude, le parc devrait croître de plus de 3 000 places et atteindrait ainsi 38 500 places.
Pour conserver cette capacité d'accueil au regard de l’évolution du nombre d’enfants de moins de 3 ans, 1 350 places supplémentaires seraient nécessaires entre 2020 et 2050, soit 45 places par an en moyenne. Cette offre nouvelle devrait être déployée dans les quartiers les moins dotés de la capitale, tels que les 11e, 17e ou 16e arrondissements. Elle pourrait aussi découler d’un meilleur usage de certains équipements actuels où le taux de fréquentation est inférieur à la moyenne parisienne qui est de l’ordre de 76 % aujourd’hui. Sur ce point, la Ville de Paris envisage de faire évoluer dans un premier temps ses haltes garderies, puis ses crèches collectives, en structures multi-accueil plus flexibles et mieux adaptées à l’évolution des besoins des familles avec jeunes enfants. Ces évolutions permettront de proposer aux familles davantage de contrats « sur mesure » d’une demi-journée à cinq jours par semaine, évolutifs dans le temps, conformément aux accords passés avec la Caisse d’allocations familiales de Paris, concernant la diversification des modes de fréquentation. Les établissements proches du périphérique pourraient également à terme élargir leur accueil aux familles résidant dans les communes limitrophes. Ces mesures pourraient permettre d’accroître la fréquentation de ces équipements. Notons toutefois que ces hypothèses reposent sur un niveau d’offre constant et qu’une nouvelle analyse des besoins à l’avenir pourrait conduire à accroître de nouveau celle-ci.
tableauFigure 3 – En 2050, une population parisienne stable mais vieillissante
Période | Moins de 3 ans | 3-10 ans | 11-14 ans | 15-19 ans | 20-64 ans | 65-74 ans | 75 ans ou plus | Total |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
2013 | 72 | 168 | 81 | 112 | 1 459 | 171 | 167 | 2 230 |
2030 | 72 | 158 | 76 | 106 | 1 369 | 184 | 223 | 2 188 |
2050 | 75 | 164 | 77 | 105 | 1 372 | 178 | 262 | 2 233 |
Évolution en nombre | ||||||||
2013-2030 | 0 | -10 | -5 | -6 | -90 | 13 | 56 | -42 |
2013-2050 | 3 | -4 | -4 | -7 | -87 | 7 | 95 | 3 |
Évolution annuelle (en %) | ||||||||
2013-2030 | 0,0 | -0,4 | -0,4 | -0,3 | -0,4 | 0,4 | 1,7 | -0,1 |
2013-2050 | 0,1 | -0,1 | -0,1 | -0,2 | -0,2 | 0,1 | 1,2 | 0,0 |
- Source : Insee, recensement de la population 2013 et modèle Omphale 2017.
Une stabilisation du nombre d’élèves dans le 1er degré à l’horizon 2050
En 2017, Paris accueille 164 200 élèves répartis dans 764 établissements publics ou privés sous contrat du 1er degré. Parmi ces élèves, 3 % ne résident pas dans la capitale et 22 % sont scolarisés dans le secteur privé. Ces élèves sont principalement âgés de 3 à 10 ans. À l’horizon 2050, leur nombre serait en légère baisse (- 4 000 en 37 ans, soit près de 110 par an en moyenne sur la période). Leur effectif baisserait dans un premier temps jusqu’en 2023 au rythme de 0,6 % par an, se stabiliserait à un niveau bas entre 2023 et 2035, puis progresserait légèrement de 2035 à 2050 (+ 0,3 % par an) pour atteindre 164 000.
La diminution prévue des effectifs d’ici 2023 devrait être plus prononcée dans le niveau élémentaire, qui correspond aux enfants âgés de 6 à 10 ans. En effet, suite à la baisse des naissances constatée depuis 2010, les effectifs d’enfants scolarisés en maternelle ont déjà fortement chuté ces dernières années et semblent avoir atteint un niveau plancher. Dans les écoles élémentaires, la baisse constatée lors des rentrées 2016 et 2017 devrait se prolonger et s’accentuer. À la rentrée 2017, le nombre moyen d’enfants par classe dans les écoles publiques était de 24 élèves en moyenne, aussi bien en maternelle qu’en élémentaire.
Le projet gouvernemental visant à dédoubler les classes de CP/CE1 en réseaux d’éducation prioritaire entraîne également des réflexions sur les infrastructures. À Paris, les modalités de mise en œuvre s’orientent plutôt vers le dédoublement de salles de classes et sont réalisables pour les trois quarts des écoles concernées à ce jour. Pour le quart restant, il est envisagé que deux enseignants partagent la même salle de cours. En matière d’évolution des équipements, compte tenu des tendances démographiques et scolaires récentes et à venir, la Ville de Paris prévoit d’ajuster légèrement le nombre d’écoles. De nouvelles écoles seront construites dans le cadre des opérations d’aménagement quand, parallèlement, de petits établissements vieillissants et coûteux en fonctionnement verront leurs usages évoluer. Une réflexion profonde sur le parc d’équipements est en cours afin de favoriser le développement de structures adaptables, mutualisées, pouvant s’ajuster dans le temps aux besoins nouveaux.
Une baisse du nombre de collégiens
En 2017, Paris accueille 84 928 collégiens répartis dans 178 établissements publics ou privés sous contrat. Parmi ces élèves, environ 10 % ne résident pas dans la capitale et près de 35 % sont scolarisés dans le secteur privé. Le lieu d’études des collégiens ne correspond donc pas toujours à leur lieu de résidence. Pour cette raison, les futurs besoins de places en collège sont moins liés aux projections locales de population et sont plus délicats à établir, surtout dans un périmètre restreint. Le nombre de ces enfants, principalement âgés de 11 à 14 ans, devrait diminuer à l’horizon 2050 (- 4 000). Leur effectif baisserait dans un premier temps jusqu’en 2030 au rythme de 0,4 % par an en moyenne sur la période, se maintiendrait à un niveau bas de 2030 à 2040, puis progresserait légèrement de 0,3 % pour atteindre 77 000 en 2050. Comme pour les 3-10 ans mais avec un léger décalage temporel, la baisse des effectifs devrait se concentrer sur le début de période, essentiellement entre 2021 et 2026.
À la rentrée 2017, le nombre moyen d’enfants par classe était de 26,8 pour les collèges publics contre 28,6 pour les collèges sous contrat.
Plus d’un Parisien sur cinq de 65 ans ou plus en 2050
S’agissant des seniors, l’exercice de projection indique que 440 000 personnes seraient âgées de 65 ans ou plus en 2050 contre 338 000 en 2013, soit une hausse de 30 % en 37 ans. C’est entre 2013 et 2030 que cet accroissement serait le plus fort (+ 99 000), avec l’arrivée à ces âges des générations nombreuses issues du baby-boom, nées entre 1946 et 1975. Entre 2035 et 2050, la hausse serait plus modérée. Les personnes qui atteindront 65 ans à cette période appartiennent à des générations moins nombreuses et les générations du baby-boom, nées juste après-guerre, approcheront 90 ans et parviendront donc à des âges de forte mortalité.
L’allongement de la durée de vie dans les années futures ne va faire qu’accentuer le vieillissement de la population. Toutefois, ce phénomène resterait moins marqué à Paris qu’en Île-de-France ou en France métropolitaine. En 2050, 20 % de la population parisienne aurait 65 ans ou plus (+ 5 points depuis 2013) alors qu’aux niveaux régional et national, cette part atteindrait respectivement 22 % (+ 8,5 points entre 2013 et 2050) et 27 % (+ 9,7 points).
Des besoins associés au vieillissement de la population
La hausse du nombre de personnes âgées de 75 ans ou plus sera encore plus nette. Si les tendances démographiques se poursuivaient, le poids démographique de cette tranche d’âge au sein de la population parisienne passerait de 7,5 % en 2013 à 12 % en 2050, soit une hausse de 4,5 points en 37 ans (figure 4).
L’effectif de cette tranche d’âge devrait augmenter de 56 % entre 2013 et 2050, passant de 167 000 à 262 000 (soit une augmentation de 95 000 personnes). La croissance du nombre de personnes âgées de 75 ans ou plus dans la capitale augmenterait très rapidement de 2022 à 2030 - leur part atteindrait alors 10 % de la population -, puis se poursuivrait à un rythme légèrement ralenti jusqu’en 2050.
Dans ce contexte, l’augmentation du nombre de personnes âgées dépendantes est inéluctable et se répercutera mécaniquement sur les besoins en services et en équipements tels que les EHPAD, les foyers logement, les centres d’accueil de jour, les hébergements temporaires, les aides financières pour personnes âgées (APA), les soins à domicile, ainsi que les dispositifs de soutien pour les aidants.
Aujourd’hui, la Ville de Paris dispose de 7 260 places en EHPAD. Rapporté au nombre de personnes âgées de 75 ans ou plus, le taux d’équipement atteint un peu plus de 4 places pour 100 personnes. Ce taux est très inférieur à celui constaté en France métropolitaine, où l’offre moyenne est de 10 lits pour 100 personnes de 75 ans ou plus. Pour conserver l’offre parisienne actuelle, la création de 2 400 places à l’horizon 2030, et 4 000 d’ici 2050, serait nécessaire. Pour atteindre l’offre nationale actuelle, il faudrait plus que doubler le nombre de lits d’ici 2030. Cependant, le coût très élevé de ces structures ne permet pas une pleine utilisation. À Paris, le reste à charge pour un pensionnaire est en moyenne de 2 700 € par mois contre 2 200 € en Île-de-France et 1 600 € en province. Au cours de l’année 2013, parmi les personnes de 85 ans ou plus qui ont quitté Paris, plus de deux sur cinq s’installent dans une structure d’accueil spécifique.
Depuis 30 ans, les politiques publiques françaises privilégient toutefois le maintien à domicile des personnes âgées dépendantes, ce qui rejoint le souhait de la plupart d’entre elles. Plus de neuf Parisiens sur dix de 75 ans ou plus vivent encore chez eux. En France métropolitaine, la prévalence des problèmes fonctionnels sévères augmente fortement à partir de 75 ans, ce qui peut entraîner des restrictions d’activité et remettre en question la capacité à vivre à domicile. À Paris, c’est plutôt à partir de 85 ans que les situations fonctionnelles se dégradent significativement. Cette situation plus favorable s’explique par une espérance de vie plus longue, par un niveau de vie médian plus élevé et par une plus forte densité de médecins généralistes et spécialistes. Ces facteurs peuvent influer sur l’état de santé de la population tout au long de la vie et se traduire, aux âges élevés, par des états de dépendance différenciés.
L’enjeu actuel pour les pouvoirs publics est de favoriser l’élaboration de dispositifs d’aide et de prise en charge adaptés, dans l’optique de limiter le déclin fonctionnel et de favoriser la vie à domicile.
Dans ce cadre, et en lien avec le nombre croissant de Parisiens âgés qui vivent à domicile, les services de soins infirmiers à domicile (SSIAD) prennent de l’ampleur à Paris. Le taux d’équipement pour ces services est de 29 places pour 1 000 personnes âgées de 75 ans ou plus contre 19,5 en France. La Ville de Paris a pour objectif, dans son nouveau plan d’actions envers les seniors, d’améliorer l’accès et le maintien dans le logement, de développer les formes d’habitat partagé ou de colocation intergénérationnelle et enfin de moderniser des dispositifs pour favoriser la vie à domicile. Un dispositif d’« EHPAD hors les murs » qui vise également à permettre le maintien à domicile et à prévenir ou gérer les risques de rupture est en cours de réflexion. Ce projet consisterait à faire bénéficier aux personnes âgées désirant vieillir chez elles, d’une téléassistance reliée 24h/24 à l’équipe soignante de l’EHPAD et d’un accueil d’urgence en continu.
tableauFigure 4 – Une population parisienne plus âgée en 2050Structure par âge de la population parisienne en 2013 et projections en 2050 selon le scénario tendanciel
AGE | Hommes 2013 | Hommes 2050 | Femmes 2013 | Femmes 2050 |
---|---|---|---|---|
0 | 12 722 | 14 088 | 12 246 | 13 415 |
1 | 12 119 | 12 594 | 11 975 | 11 952 |
2 | 11 857 | 11 656 | 11 407 | 11 077 |
3 | 11 511 | 11 288 | 10 807 | 10 671 |
4 | 11 177 | 10 930 | 10 574 | 10 366 |
5 | 11 037 | 10 743 | 10 597 | 10 173 |
6 | 11 128 | 10 605 | 10 455 | 10 031 |
7 | 10 467 | 10 369 | 10 093 | 9 856 |
8 | 10 521 | 10 275 | 9 644 | 9 717 |
9 | 10 096 | 10 139 | 10 351 | 9 658 |
10 | 9 959 | 10 046 | 9 969 | 9 488 |
11 | 10 222 | 10 025 | 10 046 | 9 434 |
12 | 10 541 | 9 906 | 10 297 | 9 432 |
13 | 10 120 | 9 857 | 9 885 | 9 421 |
14 | 10 096 | 9 878 | 9 748 | 9 527 |
15 | 9 884 | 9 841 | 9 916 | 9 442 |
16 | 9 925 | 9 811 | 10 069 | 9 231 |
17 | 10 212 | 9 960 | 10 522 | 9 288 |
18 | 11 968 | 11 089 | 13 224 | 11 588 |
19 | 12 316 | 11 653 | 14 448 | 12 776 |
20 | 13 486 | 12 227 | 16 629 | 14 320 |
21 | 14 572 | 13 027 | 18 356 | 16 403 |
22 | 16 746 | 14 736 | 20 978 | 18 864 |
23 | 19 012 | 16 620 | 23 593 | 21 268 |
24 | 20 175 | 17 998 | 24 572 | 22 894 |
25 | 21 244 | 19 437 | 24 406 | 23 845 |
26 | 21 691 | 20 267 | 24 396 | 24 154 |
27 | 21 329 | 20 330 | 23 884 | 24 130 |
28 | 20 727 | 20 316 | 22 176 | 23 459 |
29 | 19 926 | 20 226 | 21 286 | 22 849 |
30 | 20 106 | 19 612 | 21 250 | 22 120 |
31 | 19 591 | 18 893 | 20 486 | 21 009 |
32 | 19 972 | 18 309 | 19 818 | 20 143 |
33 | 17 974 | 17 826 | 18 743 | 19 542 |
34 | 17 236 | 17 408 | 17 599 | 18 845 |
35 | 17 422 | 17 284 | 17 164 | 18 589 |
36 | 16 563 | 16 700 | 16 543 | 17 791 |
37 | 16 039 | 15 924 | 16 198 | 16 988 |
38 | 16 868 | 15 752 | 16 586 | 16 967 |
39 | 17 380 | 15 431 | 16 840 | 16 744 |
40 | 17 260 | 14 915 | 16 567 | 16 033 |
41 | 16 234 | 14 603 | 16 329 | 15 753 |
42 | 15 596 | 13 986 | 15 070 | 15 308 |
43 | 15 182 | 13 858 | 15 193 | 15 313 |
44 | 14 329 | 13 204 | 14 610 | 14 752 |
45 | 14 151 | 12 817 | 14 434 | 14 438 |
46 | 14 288 | 12 503 | 14 888 | 14 214 |
47 | 13 826 | 12 353 | 15 073 | 13 974 |
48 | 13 971 | 12 344 | 15 275 | 13 965 |
49 | 13 933 | 12 355 | 15 278 | 14 198 |
50 | 13 760 | 11 798 | 14 562 | 13 517 |
51 | 13 168 | 11 571 | 14 377 | 13 261 |
52 | 12 412 | 11 254 | 14 145 | 12 943 |
53 | 12 936 | 11 210 | 14 019 | 12 970 |
54 | 12 148 | 10 938 | 13 848 | 12 765 |
55 | 11 981 | 10 565 | 13 678 | 12 152 |
56 | 11 580 | 10 473 | 13 673 | 11 919 |
57 | 11 618 | 10 874 | 13 389 | 12 245 |
58 | 11 760 | 10 703 | 13 902 | 12 236 |
59 | 10 981 | 10 728 | 13 562 | 12 215 |
60 | 11 456 | 10 532 | 13 678 | 11 974 |
61 | 11 122 | 10 280 | 13 183 | 11 757 |
62 | 11 789 | 9 794 | 13 868 | 11 172 |
63 | 11 448 | 9 517 | 13 721 | 11 023 |
64 | 11 230 | 9 123 | 13 258 | 10 668 |
65 | 10 957 | 8 695 | 13 750 | 10 365 |
66 | 10 516 | 8 294 | 12 912 | 9 992 |
67 | 7 688 | 8 501 | 9 803 | 10 265 |
68 | 8 109 | 8 463 | 9 894 | 10 260 |
69 | 7 712 | 8 459 | 9 438 | 10 218 |
70 | 6 719 | 7 872 | 8 560 | 9 758 |
71 | 6 164 | 7 684 | 7 541 | 9 340 |
72 | 5 888 | 7 658 | 7 789 | 9 224 |
73 | 5 958 | 7 334 | 7 631 | 9 080 |
74 | 5 929 | 7 368 | 7 712 | 9 138 |
75 | 5 302 | 7 749 | 7 384 | 9 476 |
76 | 5 154 | 8 025 | 7 356 | 9 797 |
77 | 4 665 | 7 934 | 7 256 | 9 854 |
78 | 4 639 | 7 509 | 7 051 | 9 662 |
79 | 4 428 | 7 196 | 6 756 | 9 124 |
80 | 4 435 | 6 845 | 7 134 | 8 944 |
81 | 4 326 | 6 493 | 6 739 | 8 505 |
82 | 3 721 | 6 249 | 6 720 | 8 157 |
83 | 3 535 | 6 127 | 6 115 | 8 049 |
84 | 3 048 | 5 779 | 5 880 | 7 870 |
85 | 2 757 | 5 479 | 5 417 | 7 646 |
86 | 2 354 | 5 136 | 5 042 | 7 125 |
87 | 2 319 | 4 644 | 4 879 | 6 363 |
88 | 1 981 | 4 094 | 4 471 | 5 910 |
89 | 1 622 | 3 558 | 4 043 | 5 291 |
90 | 1 366 | 3 233 | 3 524 | 4 780 |
91 | 1 193 | 2 662 | 3 072 | 4 127 |
92 | 988 | 2 399 | 2 807 | 3 601 |
93 | 504 | 1 948 | 1 358 | 3 141 |
94 | 567 | 1 597 | 1 160 | 2 676 |
95 | 224 | 1 316 | 826 | 2 465 |
96 | 131 | 961 | 572 | 2045 |
97 | 143 | 781 | 448 | 1 725 |
98 | 137 | 591 | 567 | 1 331 |
99 ou plus | 210 | 1 602 | 1 154 | 4 232 |
- Source : Insee, recensement de la population 2013 et modèle Omphale 2017.
graphiqueFigure 4 – Une population parisienne plus âgée en 2050Structure par âge de la population parisienne en 2013 et projections en 2050 selon le scénario tendanciel
Pour comprendre
Les projections départementales 2013-2050 sont issues du modèle Omphale. Celui-ci permet de projeter d’année en année les pyramides des âges des différents territoires. La population par sexe et âge y évolue selon des hypothèses formulées sur trois composantes : la fécondité, la mortalité et les migrations. Ces hypothèses purement démographiques n’intègrent aucun facteur exogène comme les politiques publiques. Ces projections ne peuvent donc pas être assimilées à des prévisions.
Trois scénarios ont été établis :
- Un scénario tendanciel qui prolonge les évolutions démographiques récentes sur les trois composantes (fécondité, mortalité et migrations). Sauf mention contraire, les chiffres cités font référence à ce scénario.
- Un scénario de « croissance haute » rassemblant les hypothèses les plus favorables à la croissance démographique concernant les trois composantes.
- Un scénario de « croissance basse » rassemblant les hypothèses les plus défavorables à la croissance démographique concernant les trois composantes.
Pour plus d'informations, voir l'encadré « Pour comprendre » de l'Insee Flash Île-de-France n° 20 de novembre 2017.
Pour en savoir plus
Moreau M., Roger S., « Ouvrir dans un nouvel onglet2,21 millions d'habitants à Paris au 1er janvier 2015 », Apur, février 2018.
Khelladi I., Poncelet T., Trigano L., « En 2050, une population stable dont le poids au sein de la région déclinerait », Insee Flash Île-de-France n° 20, novembre 2017.
Poncelet T., Trigano L., « Même vieillissante, l’Île-de-France resterait la région la plus jeune de France métropolitaine en 2050 », Insee Analyses Île-de-France n° 62, juin 2017.
Moreau M., Roger S., « Ouvrir dans un nouvel ongletPetite enfance - Indice de synthèse des besoins d'accueil pour les enfants de moins de 3 ans », Apur, mars 2015.