Insee Analyses Centre-Val de LoireL’égalité salariale entre les femmes et les hommes est un long chemin

Martine Blouin, Stéphanie Hérant

Au cours des dernières décennies, les droits des femmes ont progressé en France. Toutefois, les inégalités entre les deux sexes persistent, dans la sphère professionnelle, dans l'espace public, au sein des foyers... Afin d'assurer l'égalité professionnelle, un plan interministériel national pour l'égalité professionnelle (2016-2020) a été mis en place.

Concilier vie familiale et vie professionnelle reste une difficulté qui se traduit plus souvent pour les femmes que pour les hommes par une réduction de l’activité (recours au temps partiel), ou un éloignement du marché du travail (inactivité). En outre, les revenus de l’activité restent durablement moins favorables pour les femmes.

Insee Analyses Centre-Val de Loire
No 43
Paru le :Paru le07/03/2018
Martine Blouin, Stéphanie Hérant
Insee Analyses Centre-Val de Loire No 43- Mars 2018

Les âges d’entrée et de sortie du marché du travail sont fortement dépendants de l'allongement de la durée des études et des dispositifs liés au départ à la retraite. Afin de mesurer l'évolution de l'activité sur une longue période, il est utile, pour s'affranchir de ces facteurs, de ne s’intéresser qu’aux personnes de 25 à 54 ans pour lesquelles l'impact de ces changements sociétaux est moindre.

Le des femmes de 25 à 54 ans s'élève à 89,4 % en 2014. S'il reste inférieur à celui des hommes (6,6 points de moins), ce taux s'en rapproche régulièrement depuis 25 ans (figure 1). Il a en effet augmenté de 11,5 points entre 1990 et 2014 alors que celui des hommes était relativement stable. L'élévation du taux d'activité des femmes s'explique en partie par une hausse de leur qui a augmenté de 10,1 points sur la période. Le développement de l’emploi dans le tertiaire a accompagné, voire facilité, l’élévation du taux d’emploi des femmes. Ainsi, près de huit femmes âgées de 25 à 54 ans sur dix occupent aujourd’hui un emploi dans la région. Le Centre-Val de Loire occupe le 3e rang des régions de France avec la plus forte proportion de femmes en emploi, derrière la Bretagne et les Pays de la Loire.

À l'inverse, le taux d'emploi a diminué pour les hommes, la crise économique ayant fragilisé des secteurs d'activité plus fréquemment masculins comme l'industrie, la construction ou l’agriculture. L’écart du taux d’emploi entre les deux sexes se réduit ainsi, passant de 23,0 points en 1990 à 7,0 en 2014, pour les 25-54 ans.

Figure 1Les écarts entre les femmes et les hommes divisés par trois en 25 ans

%
Les écarts entre les femmes et les hommes divisés par trois en 25 ans (%)
Femmes - Taux d’activité Hommes - Taux d’activité Femmes - Taux d’emploi Hommes - Taux d’emploi
1990 77,9 96,9 68,9 91,9
1999 83,3 96,2 73,1 88,7
2006 86,9 96 77,8 89
2011 88,7 96,1 79,4 87,4
2013 89,3 96,1 79,2 86,6
2014 89,4 96 79 86
  • Champ : personnes âgées de 25 à 54 ans
  • Source : Insee, Recensements de la population

Figure 1Les écarts entre les femmes et les hommes divisés par trois en 25 ans

  • Champ : personnes âgées de 25 à 54 ans
  • Source : Insee, Recensements de la population

Les femmes entrent plus tôt sur le marché du travail dans la région

En 2014, en Centre-Val de Loire, 72,3 % des femmes de 15 à 64 ans sont actives pour 78,2 % des hommes. Si l'accès au marché du travail reste plus difficile pour les femmes de la région que pour les hommes, elles s'y insèrent néanmoins plus facilement qu'en France de province où le taux d'activité des femmes est inférieur de deux points à celui de la région. Cette situation s'explique notamment par une insertion des femmes sur le marché du travail plus favorable dans la région : 62,8 % des femmes du Centre-Val de Loire de 15 à 64 ans occupent un emploi pour 60,2 % en France de province. L’insertion dans la vie active intervient plus tôt dans la région qu’ailleurs : le taux d’emploi des femmes de la région est supérieur pour chacune des tranches d’âge, mais c’est en particulier pour les 15 à 24 ans qu’il est plus élevé qu’en France de province de 2,7 points.

Figure 2aUn taux d’emploi élevé pour les femmes du Centre-Val de LoireTaux d’emploi femmes (%)

Un taux d’emploi élevé pour les femmes du Centre-Val de Loire
Département Libellé département Taux d’emploi femmes (%) Taux d’emploi hommes (%) Écart femmes-hommes
01 Ain 65,6 73,6 -8,0
02 Aisne 54,7 64 -9,3
03 Allier 59,5 65,3 -5,8
04 Alpes-de-Haute-Provence 60,1 66,7 -6,6
05 Hautes-Alpes 64,9 71,2 -6,3
06 Alpes-Maritimes 61,1 68,7 -7,6
07 Ardèche 60,1 67,5 -7,4
08 Ardennes 53,5 64,7 -11,2
09 Ariège 58,5 64,2 -5,7
10 Aube 57,9 64,9 -7,0
11 Aude 54,2 62,2 -8,0
12 Aveyron 65,2 70 -4,8
13 Bouches-du-Rhône 56,1 64,1 -8,0
14 Calvados 61,6 66,4 -4,8
15 Cantal 66,2 71,6 -5,4
16 Charente 61,1 67,4 -6,3
17 Charente-Maritime 59,8 65,1 -5,3
18 Cher 60,5 66,4 -5,9
19 Corrèze 64,1 69,6 -5,5
21 Côte-d'Or 63,5 68,7 -5,2
22 Côtes-d'Armor 62,3 67,2 -4,9
23 Creuse 61,4 65,8 -4,4
24 Dordogne 59,6 65,4 -5,8
25 Doubs 62,2 69 -6,8
26 Drôme 60,1 68 -7,9
27 Eure 61,7 69,4 -7,7
28 Eure-et-Loir 63,9 70,6 -6,7
29 Finistère 61,2 65,7 -4,5
2A Corse-du-Sud 58 70,1 -12,1
2B Haute-Corse 52,6 66,7 -14,1
30 Gard 54,8 62,7 -7,9
31 Haute-Garonne 62,3 69,1 -6,8
32 Gers 64,8 70,2 -5,4
33 Gironde 61 67,2 -6,2
34 Hérault 55,4 61,6 -6,2
35 Ille-et-Vilaine 64,3 69,2 -4,9
36 Indre 62,2 67,6 -5,4
37 Indre-et-Loire 62,8 68,2 -5,4
38 Isère 63,1 70,4 -7,3
39 Jura 64,8 71,3 -6,5
40 Landes 61,3 68,6 -7,3
41 Loir-et-Cher 63,7 68,6 -4,9
42 Loire 59,1 66,6 -7,5
43 Haute-Loire 63,5 69,9 -6,4
44 Loire-Atlantique 64,1 69,2 -5,1
45 Loiret 63 68,7 -5,7
46 Lot 62,5 66,6 -4,1
47 Lot-et-Garonne 59,4 66,1 -6,7
48 Lozère 65,9 69,6 -3,7
49 Maine-et-Loire 63,1 69,4 -6,3
50 Manche 62,6 68,6 -6,0
51 Marne 59,9 66,7 -6,8
52 Haute-Marne 58,1 67,7 -9,6
53 Mayenne 66,5 71,5 -5,0
54 Meurthe-et-Moselle 59,1 65,3 -6,2
55 Meuse 58,4 67,4 -9,0
56 Morbihan 61,5 66,8 -5,3
57 Moselle 58,6 66,2 -7,6
58 Nièvre 58,1 63,3 -5,2
59 Nord 54,2 62,5 -8,3
60 Oise 60,7 69,2 -8,5
61 Orne 60,7 66,3 -5,6
62 Pas-de-Calais 52 63 -11,0
63 Puy-de-Dôme 62,1 68 -5,9
64 Pyrénées-Atlantiques 62,6 69,3 -6,7
65 Hautes-Pyrénées 60,4 65,6 -5,2
66 Pyrénées-Orientales 53,3 59,6 -6,3
67 Bas-Rhin 62,3 69,1 -6,8
68 Haut-Rhin 60,8 68,9 -8,1
69 Rhône 62 68,9 -6,9
70 Haute-Saône 60,8 68,4 -7,6
71 Saône-et-Loire 62 68,6 -6,6
72 Sarthe 62,3 67,8 -5,5
73 Savoie 66,4 73,3 -6,9
74 Haute-Savoie 68,2 75,5 -7,3
75 Paris 66,5 71,6 -5,1
76 Seine-Maritime 58,7 65,3 -6,6
77 Seine-et-Marne 65,2 71,5 -6,3
78 Yvelines 65,5 72,7 -7,2
79 Deux-Sèvres 65 70,4 -5,4
80 Somme 56,2 63,8 -7,6
81 Tarn 60 66,2 -6,2
82 Tarn-et-Garonne 59,7 67,3 -7,6
83 Var 57 65,3 -8,3
84 Vaucluse 55,5 65,3 -9,8
85 Vendée 64,1 71 -6,9
86 Vienne 62,1 66,7 -4,6
87 Haute-Vienne 61 64,6 -3,6
88 Vosges 58,5 64,9 -6,4
89 Yonne 60,7 66,9 -6,2
90 Territoire de Belfort 57,7 65,4 -7,7
91 Essonne 65,4 71,4 -6,0
92 Hauts-de-Seine 67,8 72,7 -4,9
93 Seine-Saint-Denis 56,2 63,7 -7,5
94 Val-de-Marne 64,4 69,4 -5,0
95 Val-d'Oise 61,9 68,7 -6,8
  • Champ : population âgée de 15 à 64 ans
  • Source : Insee, Recensement de la population 2014

Figure 2aUn taux d’emploi élevé pour les femmes du Centre-Val de LoireTaux d’emploi femmes (%)

  • Champ : population âgée de 15 à 64 ans
  • Source : Insee, Recensement de la population 2014

Figure 2bUn taux d’emploi élevé pour les femmes du Centre-Val de LoireÉcart femmes-hommes

Un taux d’emploi élevé pour les femmes du Centre-Val de Loire
Département Libellé département Taux d’emploi femmes (%) Taux d’emploi hommes (%) Écart femmes-hommes
01 Ain 65,6 73,6 -8,0
02 Aisne 54,7 64 -9,3
03 Allier 59,5 65,3 -5,8
04 Alpes-de-Haute-Provence 60,1 66,7 -6,6
05 Hautes-Alpes 64,9 71,2 -6,3
06 Alpes-Maritimes 61,1 68,7 -7,6
07 Ardèche 60,1 67,5 -7,4
08 Ardennes 53,5 64,7 -11,2
09 Ariège 58,5 64,2 -5,7
10 Aube 57,9 64,9 -7,0
11 Aude 54,2 62,2 -8,0
12 Aveyron 65,2 70 -4,8
13 Bouches-du-Rhône 56,1 64,1 -8,0
14 Calvados 61,6 66,4 -4,8
15 Cantal 66,2 71,6 -5,4
16 Charente 61,1 67,4 -6,3
17 Charente-Maritime 59,8 65,1 -5,3
18 Cher 60,5 66,4 -5,9
19 Corrèze 64,1 69,6 -5,5
21 Côte-d'Or 63,5 68,7 -5,2
22 Côtes-d'Armor 62,3 67,2 -4,9
23 Creuse 61,4 65,8 -4,4
24 Dordogne 59,6 65,4 -5,8
25 Doubs 62,2 69 -6,8
26 Drôme 60,1 68 -7,9
27 Eure 61,7 69,4 -7,7
28 Eure-et-Loir 63,9 70,6 -6,7
29 Finistère 61,2 65,7 -4,5
2A Corse-du-Sud 58 70,1 -12,1
2B Haute-Corse 52,6 66,7 -14,1
30 Gard 54,8 62,7 -7,9
31 Haute-Garonne 62,3 69,1 -6,8
32 Gers 64,8 70,2 -5,4
33 Gironde 61 67,2 -6,2
34 Hérault 55,4 61,6 -6,2
35 Ille-et-Vilaine 64,3 69,2 -4,9
36 Indre 62,2 67,6 -5,4
37 Indre-et-Loire 62,8 68,2 -5,4
38 Isère 63,1 70,4 -7,3
39 Jura 64,8 71,3 -6,5
40 Landes 61,3 68,6 -7,3
41 Loir-et-Cher 63,7 68,6 -4,9
42 Loire 59,1 66,6 -7,5
43 Haute-Loire 63,5 69,9 -6,4
44 Loire-Atlantique 64,1 69,2 -5,1
45 Loiret 63 68,7 -5,7
46 Lot 62,5 66,6 -4,1
47 Lot-et-Garonne 59,4 66,1 -6,7
48 Lozère 65,9 69,6 -3,7
49 Maine-et-Loire 63,1 69,4 -6,3
50 Manche 62,6 68,6 -6,0
51 Marne 59,9 66,7 -6,8
52 Haute-Marne 58,1 67,7 -9,6
53 Mayenne 66,5 71,5 -5,0
54 Meurthe-et-Moselle 59,1 65,3 -6,2
55 Meuse 58,4 67,4 -9,0
56 Morbihan 61,5 66,8 -5,3
57 Moselle 58,6 66,2 -7,6
58 Nièvre 58,1 63,3 -5,2
59 Nord 54,2 62,5 -8,3
60 Oise 60,7 69,2 -8,5
61 Orne 60,7 66,3 -5,6
62 Pas-de-Calais 52 63 -11,0
63 Puy-de-Dôme 62,1 68 -5,9
64 Pyrénées-Atlantiques 62,6 69,3 -6,7
65 Hautes-Pyrénées 60,4 65,6 -5,2
66 Pyrénées-Orientales 53,3 59,6 -6,3
67 Bas-Rhin 62,3 69,1 -6,8
68 Haut-Rhin 60,8 68,9 -8,1
69 Rhône 62 68,9 -6,9
70 Haute-Saône 60,8 68,4 -7,6
71 Saône-et-Loire 62 68,6 -6,6
72 Sarthe 62,3 67,8 -5,5
73 Savoie 66,4 73,3 -6,9
74 Haute-Savoie 68,2 75,5 -7,3
75 Paris 66,5 71,6 -5,1
76 Seine-Maritime 58,7 65,3 -6,6
77 Seine-et-Marne 65,2 71,5 -6,3
78 Yvelines 65,5 72,7 -7,2
79 Deux-Sèvres 65 70,4 -5,4
80 Somme 56,2 63,8 -7,6
81 Tarn 60 66,2 -6,2
82 Tarn-et-Garonne 59,7 67,3 -7,6
83 Var 57 65,3 -8,3
84 Vaucluse 55,5 65,3 -9,8
85 Vendée 64,1 71 -6,9
86 Vienne 62,1 66,7 -4,6
87 Haute-Vienne 61 64,6 -3,6
88 Vosges 58,5 64,9 -6,4
89 Yonne 60,7 66,9 -6,2
90 Territoire de Belfort 57,7 65,4 -7,7
91 Essonne 65,4 71,4 -6,0
92 Hauts-de-Seine 67,8 72,7 -4,9
93 Seine-Saint-Denis 56,2 63,7 -7,5
94 Val-de-Marne 64,4 69,4 -5,0
95 Val-d'Oise 61,9 68,7 -6,8
  • Champ : population âgée de 15 à 64 ans
  • Source : Insee, Recensement de la population 2014

Figure 2bUn taux d’emploi élevé pour les femmes du Centre-Val de LoireÉcart femmes-hommes

  • Champ : population âgée de 15 à 64 ans
  • Source : Insee, Recensement de la population 2014

L’inactivité reste liée au nombre d’enfants

En Centre-Val de Loire, les femmes de 25 à 54 ans sont moins souvent inactives qu’en France de province (10,2 % pour 12,1 % en France de province) (figure 3). L’inactivité a été divisée par deux entre 1990 et 2014 dans tous les départements de la région. Comme au niveau national, elle est plus fréquente chez les mères (figure 4) de famille nombreuse (au moins trois enfants), et dépend de l’âge des enfants. Ainsi, dans la région, 41,1 % des mères de famille nombreuse ayant au moins un enfant de moins de trois ans sont inactives, elles ne sont que 16,7 % lorsque les enfants sont plus âgés.

Figure 3Malgré des spécificités départementales, la région est moins inégalitaire que la France de province

%
Malgré des spécificités départementales, la région est moins inégalitaire que la France de province (%)
Chômeur Inactif Emploi à temps complet Emploi à temps partiel
Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes
Cher 11,3 11,2 12,0 4,5 57,4 80,7 19,3 3,6
Eure-et-Loir 10,1 8,9 10,4 3,3 62,1 84,5 17,3 3,3
Indre 10,1 9,8 10,3 4,3 60,0 82,1 19,6 3,8
Indre-et-Loire 10,1 9,6 8,9 3,7 60,2 82,2 20,9 4,5
Loir-et-Cher 10,1 10,1 9,9 3,9 61,4 82,4 18,7 3,6
Loiret 10,6 10,3 10,7 3,3 61,8 83,0 17,0 3,3
Région Centre 10,4 9,9 10,2 3,7 60,8 82,7 18,6 3,7
France de Province 11,1 10,5 12,1 4,4 55,4 80,8 21,4 4,2
  • Champ : Population des ménages âgée de 25 à 54 ans
  • Source : Insee, RP2014, exploitation complémentaire

85 % des emplois à temps partiel sont occupés par des femmes

L’emploi à temps partiel, subi ou choisi, reste une situation professionnelle majoritairement féminine (figure 4). Parmi les femmes de 25 à 54 ans ayant un emploi, le temps partiel a diminué, passant de 30,4 % en 1999 à 24,5 % en 2014, soit 4,5 points sous le taux de la France de province. Sur les 15 dernières années, alors qu’elle augmente légèrement pour les hommes, la part des femmes occupant un emploi à temps partiel diminue de 1,5 point dans la région contre 0,6 pour la France de province.

Le temps partiel est un peu plus fréquent parmi les moins diplômées que parmi les femmes titulaires d'un diplôme d'études supérieures (respectivement 19,0 % et 17,8 %). Cette proportion varie fortement selon la catégorie socioprofessionnelle. Ainsi, c'est parmi les employées que ce taux est le plus élevé : trois sur dix travaillent à temps partiel dans la région, proportion deux fois plus forte que pour les femmes cadres. Sur la même période, la part des hommes en emploi à temps partiel augmente légèrement pour atteindre 4,6 % (5,4 % en France de province).

La surreprésentation des femmes dans l’emploi à temps partiel s’explique ainsi par le fait qu’elles sont beaucoup plus soumises aux contraintes liées à la conciliation entre vie familiale et vie privée.

Le nombre et l’âge des enfants à charge sont des facteurs plus déterminants du travail à temps partiel pour les femmes que pour les hommes. Le recours au temps partiel est plus fréquent pour les mères à partir de deux enfants ou pour celles qui ont un enfant en bas âge. Ainsi, parmi les actifs occupés, 16,9 % des femmes sans enfant et 20,9 % des mères d’un seul enfant travaillent à temps partiel, contre 28 % pour les mères de deux enfants et 37,8 % pour celles ayant au moins trois enfants. Pour les hommes, le recours au temps partiel varie très peu selon l’âge ou le nombre des enfants.

Plus souvent inactives et plus souvent à temps partiel que les hommes lorsqu’elles ont un emploi, les femmes exercent également des métiers différents. Elles sont ainsi fortement surreprésentées dans certains métiers (figure 7), notamment les agents d’entretiens (75,9 % de femmes) ou les aides-soignants (91,9 %). Or, ces métiers font l’objet de rémunérations souvent moins importantes que ceux occupés par les hommes.

Les femmes, lors de leur vie professionnelle, sont ainsi confrontées au cumul de ces trois facteurs, inactivité, temps partiel et rémunération moindre de leur activité.

Figure 4Un quart des femmes salariées sont à temps partielActivité selon le sexe et le nombre d’enfants en 2014 en Centre-Val de Loire

%
Un quart des femmes salariées sont à temps partiel (%)
Emploi à temps complet Emploi à temps partiel Chômeur Inactif
Sans enfant 68,2 13,9 9,5 8,5
1 enfant 64,7 17,1 10,7 7,5
2 enfants 59,2 23,0 9,3 8,6
3 enfants ou plus 38,7 23,5 14,2 23,5
Total femmes 60,8 18,6 10,4 10,2
Total hommes 82,7 3,7 9,9 3,7
  • Champ : population des ménages, individus de de 25 à 54 ans
  • Source : Insee, recensements de la population

Figure 4Un quart des femmes salariées sont à temps partielActivité selon le sexe et le nombre d’enfants en 2014 en Centre-Val de Loire

  • Champ : population des ménages, individus de de 25 à 54 ans
  • Source : Insee, recensements de la population

Les écarts de salaires entre les hommes et les femmes restent importants

Les disparités salariales s'expliquent en partie par les caractéristiques des salariés et des emplois occupés : c’est l'effet de structure. Ainsi, l’âge du salarié, son type de contrat de travail, sa catégorie socioprofessionnelle, le secteur d'activité de l'établissement employeur, la taille de l'entreprise ou encore le fait que le salarié ait occupé un seul ou plusieurs postes dans l'année peuvent avoir une influence non négligeable sur le niveau du salaire. En Centre-Val de Loire, en 2015, les différences de structure des populations féminines et masculines salariées n'expliquent que 37,5 % des écarts de salaire net en équivalent temps plein entre hommes et femmes (Méthodologie).

Parmi l'ensemble des facteurs précédents, le secteur d'activité est celui qui contribue le plus à l'écart de salaires entre les hommes et les femmes : il explique 37,2 % des écarts de salaires. Les femmes travaillent en effet plus souvent que les hommes dans des secteurs en moyenne moins rémunérateurs comme les services aux particuliers ou l'hébergement et la restauration (figure 5). Au sein de ces secteurs, des différences existent, notamment celles liées au recours au temps partiel, mais s’avèrent d’une moindre ampleur que l’effet de structure. Les autres caractéristiques étudiées jouent peu sur les inégalités salariales, y compris la catégorie socioprofessionnelle.

Figure 5aLes femmes sont plus nombreuses dans les activités les moins rémunératrices

Les femmes sont plus nombreuses dans les activités les moins rémunératrices
Population en emploi Salaire net annuel moyen (euros)
effectif femmes part des femmes
Industrie 49 621 31,6 24 641,08
BTP 7 689 10,9 23 304,92
Commerce 57 825 47,1 20 351,45
Transports et entreposage 14 695 29,2 23 303,50
Hébergement et restauration 17 002 52,7 17 567,26
Services aux entreprises 76 996 50,2 23 508,42
Services aux particuliers 245 648 69,0 19 932,34
  • Note de lecture : les femmes représentent 69 %, et les hommes 31 %, des salariés des services aux particuliers. Ce secteur offre une rémunération annuelle moyenne de 19 930 euros pour les femmes et de 22 330 euros pour les hommes.
  • Champ : Population en emploi de 15 ans ou plus salariés du secteur privé et semi public hors agriculture, hors salariés des particuliers employeurs, hors apprentis et stagiaires
  • Sources : Insee, recensement 2014 - DADS 2015

Figure 5aLes femmes sont plus nombreuses dans les activités les moins rémunératrices

  • Note de lecture : les femmes représentent 69 %, et les hommes 31 %, des salariés des services aux particuliers. Ce secteur offre une rémunération annuelle moyenne de 19 930 euros pour les femmes et de 22 330 euros pour les hommes.
  • Champ : Population en emploi de 15 ans ou plus salariés du secteur privé et semi public hors agriculture, hors salariés des particuliers employeurs, hors apprentis et stagiaires
  • Sources : Insee, recensement 2014 - DADS 2015

Figure 5bLes femmes sont plus nombreuses dans les activités les moins rémunératrices

Les femmes sont plus nombreuses dans les activités les moins rémunératrices
Population en emploi Salaire net annuel moyen (euros)
effectif hommes part des hommes
Industrie 107 619 68,4 29 952,13
BTP 62 707 89,1 23 956,94
Commerce 64 947 52,9 25 792,44
Transports et entreposage 35 654 70,8 25 944,13
Hébergement et restauration 15 249 47,3 19 993,74
Services aux entreprises 76 356 49,8 28 197,35
Services aux particuliers 110 603 31,0 22 335,43
  • Note de lecture : les femmes représentent 69 %, et les hommes 31 %, des salariés des services aux particuliers. Ce secteur offre une rémunération annuelle moyenne de 19 930 euros pour les femmes et de 22 330 euros pour les hommes.
  • Champ : Population en emploi de 15 ans ou plus salariés du secteur privé et semi public hors agriculture, hors salariés des particuliers employeurs, hors apprentis et stagiaires
  • Sources : Insee, recensement 2014 - DADS 2015

Figure 5bLes femmes sont plus nombreuses dans les activités les moins rémunératrices

  • Note de lecture : les femmes représentent 69 %, et les hommes 31 %, des salariés des services aux particuliers. Ce secteur offre une rémunération annuelle moyenne de 19 930 euros pour les femmes et de 22 330 euros pour les hommes.
  • Champ : Population en emploi de 15 ans ou plus salariés du secteur privé et semi public hors agriculture, hors salariés des particuliers employeurs, hors apprentis et stagiaires
  • Sources : Insee, recensement 2014 - DADS 2015

Le salaire des femmes ne rattrape que lentement celui des hommes

En Centre-Val de Loire, à durée et temps de travail équivalents, le salaire annuel net moyen des femmes est inférieur de 18,3 % à celui des hommes. Cet écart est plus faible qu'en France de province (- 19,3 %). Ces différences n’évoluent que lentement avec le temps : en 15 ans, la différence de salaire entre une femme et un homme à durée et temps de travail identique n’a diminué que de 1,5 point dans la région comme en France.

Cependant, les écarts de salaires sont moins marqués pour les nouvelles générations (figure 6). Entre 2012 et 2015, ils se sont faiblement atténués selon les tranches d’âge : pour les personnes de 35 à 44 ans, l’écart s’est réduit de 250 euros annuels mais reste à un niveau de près de 4 500 euros d’écart de rémunération annuel entre une femme et un homme.

Figure 6Les écarts de salaires annuels se réduisent avec les nouvelles générations

euros
Les écarts de salaires annuels se réduisent avec les nouvelles générations (euros)
Âge Salaires annuels (euros)
2015 2012
Femmes – 2015 Hommes – 2015 Femmes – 2012 Hommes – 2012
Moins de 25 ans 16 220 17 295 15 873 16 954
De 25 à 34 ans 19 694 22 377 19 112 21 696
De 35 à 44 ans 22 714 27 176 21 555 26 272
De 45 à 54 ans 23 248 29 967 22 070 28 790
55 ans et plus 24 790 33 170 23 697 31 943
  • Champ : secteur privé et semi-public, hors agriculture.
  • Source : Insee, DADS 2012 et 2015

Figure 6Les écarts de salaires annuels se réduisent avec les nouvelles générations

  • Champ : secteur privé et semi-public, hors agriculture.
  • Source : Insee, DADS 2012 et 2015

Figure 7La moitié des femmes sont employées dans 12 familles professionnelles (18 pour les hommes)Familles professionnelles qui emploient le plus de femmes en 2014 en Centre-Val de Loire

La moitié des femmes sont employées dans 12 familles professionnelles (18 pour les hommes)
Familles professionnelles Part de la population féminine occupée (%) Part de la population masculine occupée (%) Proportion de femmes (%)
Agents d'entretien 7,5 2,3 75,9
Enseignants 5,3 2,4 68,4
Employés administratifs de la fonction publique (catégorie C et assimilés) 5,1 1,5 76,4
Aides-soignants 4,9 0,4 91,9
Vendeurs 4,8 1,4 76,3
Aides à domicile et aides ménagères 4,3 0,1 97,3
Infirmiers, sages-femmes 3,9 0,4 90
Assistantes maternelles 3,8 0 99
Employés administratifs d'entreprise 2,9 0,8 78,6
Secrétaires 2,8 0,1 97
Professions intermédiaires administratives de la fonction publique (catégorie B et assimilés) 2,7 1,2 68
Techniciens des services administratifs, comptables et financiers 2,6 0,9 73,9
Ensemble de ces familles 50,6 11,5
  • Champ : population des ménages en emploi, individus de 15 ans ou plus
  • Source : Insee, Recensement de la population

Pour comprendre

Les salaires sont issus des Déclarations annuelles de données sociales (DADS). Ils sont calculés sur l’ensemble des salaires perçus en 2015 par tous les salariés âgés de 15 ans et plus, hors particuliers employeurs. La méthode mise en œuvre pour expliquer les écarts de salaires est la décomposition de Oaxaca-Blinder. Les différences de structure entre les deux populations en emploi sont estimées à partir des caractéristiques des salariés (âge, CSP, type de contrat de travail, temps de travail,…) et les caractéristiques des employeurs (secteur d’activité, taille de l’établissement,…). Dans la modélisation, raisonner en équivalent temps plein permet de neutraliser les effets du temps et de la durée du travail.

Définitions

Le taux d'activité d’une classe d’âge est le rapport entre le nombre d'actifs (actifs occupés et chômeurs) de cette classe d’âge et l'ensemble de la population correspondante.

Le taux d’emploi d’une classe d’âge est calculé en rapportant la part de personnes de cette classe d’âge qui se déclarent en emploi à l’ensemble de la population de cette classe d’âge.

Pour en savoir plus

Le chemin à parcourir vers l’égalité entre les hommes et les femmes, Insee Dossier Centre-Val de Loire n°1, mars 2018

Parcours scolaire et parcours professionnel : pour les femmes, la réussite de l’un ne garantit pas le succès de l’autre, Insee Analyses Centre-Val de Loire n°29, mars 2017

Femmes et hommes, l’égalité en question, Insee Références, Édition 2017

Ouvrir dans un nouvel ongletLa vie des femmes et des hommes en Europe, Eurostat - Un portrait statistique, Édition 2017

Le travail à temps partiel féminin et ses déterminants, Economie et statistique n°349-350, mai 2002