Insee Analyses BretagneBretagne : près de 100 000 habitants supplémentaires en cinq ans

Muriel Cazenave, Insee

Au 1er janvier 2015, la Bretagne comptabilise près de 3,3 millions d’habitants. Entre 2010 et 2015, la population bretonne augmente en moyenne de 0,59 % par an, un rythme légèrement supérieur à la moyenne nationale (+ 0,48 %). En Bretagne, l’excédent migratoire explique les trois quarts de la croissance de la population tandis que le solde naturel s’affaiblit. L’Ille-et-Vilaine, département le plus peuplé de la région, est aussi le seul à conserver un solde naturel positif. Les communes de 10 000 à 20 000 habitants présentent les plus fortes croissances démographiques, en particulier celles de la proche périphérie rennaise. À l’inverse, la population des centres des pôles urbains recule. Le vieillissement de la population concerne notamment le littoral et le Centre-Bretagne.

Muriel Cazenave, Insee
Insee Analyses Bretagne No 67- Décembre 2017

Au 1er janvier 2015, la Bretagne compte 3 293 850 habitants. Selon ce critère, la région se classe à la 10e place des 13 régions métropolitaines. Avec 94 784 habitants supplémentaires entre 2010 et 2015, sa population croît à un rythme de 0,59 % par an, légèrement supérieur à la moyenne nationale (+ 0,48 %). Ce rythme est toutefois en repli par rapport à la période 1990-2010, pendant laquelle il s’établissait à + 0,70 % par an. Tous les départements bretons voient leur population progresser, avec une hausse plus importante en Ille-et-Vilaine (figure 1).

Figure 1La croissance démographique est plus forte dans l’ouest et le sud de la FranceÉvolution annuelle moyenne de la population départementale entre 2010 et 2015

La croissance démographique est plus forte dans l’ouest et le sud de la France
Nom du département Évolution annuelle moyenne (en %)
Ain 1,1
Aisne -0,1
Allier -0,1
Alpes-de-Haute-Provence 0,2
Hautes-Alpes 0,6
Alpes-Maritimes 0,1
Ardèche 0,6
Ardennes -0,4
Ariège 0,1
Aube 0,4
Aude 0,6
Aveyron 0,2
Bouches-du-Rhône 0,4
Calvados 0,2
Cantal -0,3
Charente 0,1
Charente-Maritime 0,6
Cher -0,1
Corrèze -0,1
Côte-d'Or 0,3
Côtes-d'Armor 0,2
Creuse -0,4
Dordogne 0
Doubs 0,3
Drôme 0,8
Eure 0,5
Eure-et-Loir 0,2
Finistère 0,2
Corse-du-Sud 1,2
Haute-Corse 1
Gard 0,8
Haute-Garonne 1,4
Gers 0,3
Gironde 1,3
Hérault 1,4
Ille-et-Vilaine 1,1
Indre -0,6
Indre-et-Loire 0,5
Isère 0,7
Jura -0,1
Landes 1
Loir-et-Cher 0,2
Loire 0,3
Haute-Loire 0,3
Loire-Atlantique 1,3
Loiret 0,5
Lot -0,1
Lot-et-Garonne 0,1
Lozère -0,2
Maine-et-Loire 0,6
Manche 0,1
Marne 0,2
Haute-Marne -0,5
Mayenne 0,1
Meurthe-et-Moselle 0,1
Meuse -0,3
Morbihan 0,6
Moselle 0
Nièvre -0,7
Nord 0,2
Oise 0,4
Orne -0,3
Pas-de-Calais 0,2
Puy-de-Dôme 0,5
Pyrénées-Atlantiques 0,5
Hautes-Pyrénées -0,1
Pyrénées-Orientales 1
Bas-Rhin 0,4
Haut-Rhin 0,3
Rhône 1,1
Haute-Saône -0,2
Saône-et-Loire 0
Sarthe 0,2
Savoie 0,6
Haute-Savoie 1,5
Paris -0,4
Seine-Maritime 0,1
Seine-et-Marne 1
Yvelines 0,3
Deux-Sèvres 0,3
Somme 0
Tarn 0,6
Tarn-et-Garonne 1,1
Var 0,8
Vaucluse 0,5
Vendée 1
Vienne 0,4
Haute-Vienne 0
Vosges -0,4
Yonne -0,1
Territoire de Belfort 0,2
Essonne 1
Hauts-de-Seine 0,4
Seine-Saint-Denis 0,9
Val-de-Marne 0,7
Val-d'Oise 0,7
  • Champ : France métropolitaine
  • Source : Insee, recensements de la population 2010 et 2015

Figure 1La croissance démographique est plus forte dans l’ouest et le sud de la FranceÉvolution annuelle moyenne de la population départementale entre 2010 et 2015 (en %)

  • Champ : France métropolitaine
  • Source : Insee, recensements de la population 2010 et 2015

Une croissance surtout portée par l’excédent migratoire

En Bretagne, l’excédent migratoire contribue à une hausse de 0,46 % par an de la population. Il explique ainsi les trois quarts de la croissance de la population (figure 2). La Bretagne est ainsi la 4e région française en termes d’attractivité après la Corse (+ 1,11 %), l’Occitanie (+ 0,75 %) et la Nouvelle-Aquitaine (+ 0,57 %). L’apport migratoire est de 73 424 habitants supplémentaires entre 2010 et 2015. L’excédent migratoire vaut pour tous les départements bretons.

Figure 2Le solde migratoire est l’élément moteur de la croissance démographique bretonneContribution des soldes naturel et migratoire à l'évolution annuelle moyenne de la population entre 2010 et 2015 (en %)

Le solde migratoire est l’élément moteur de la croissance démographique bretonne - Lecture : le taux d’évolution annuel moyen est la somme des contributions des soldes naturel et migratoire
Contribution du solde naturel Contribution du solde migratoire Taux d'évolution annuel moyen 2010-2015
Côtes-d'Armor -0,13 0,35 0,23
Finistère -0,03 0,26 0,23
Ille-et-Vilaine 0,52 0,58 1,08
Morbihan 0,02 0,61 0,63
Bretagne 0,13 0,46 0,59
France métropolitaine 0,38 0,10 0,48
  • Lecture : le taux d’évolution annuel moyen est la somme des contributions des soldes naturel et migratoire
  • Champ : France métropolitaine
  • Source : Insee, recensements de la population 2010 et 2015

Figure 2Le solde migratoire est l’élément moteur de la croissance démographique bretonneContribution des soldes naturel et migratoire à l'évolution annuelle moyenne de la population entre 2010 et 2015 (en %)

  • Lecture : le taux d’évolution annuel moyen est la somme des contributions des soldes naturel et migratoire
  • Champ : France métropolitaine
  • Source : Insee, recensements de la population 2010 et 2015

Sur la période 2010-2015, le solde naturel est excédentaire avec 21 360 naissances de plus que de décès. Son apport à la croissance de la population est de + 0,13 % par an, bien en-deça du niveau enregistré au plan national (+ 0,38 %). À ce titre, la Bretagne se situe parmi les quatre dernières régions françaises avec la Corse, la Nouvelle-Aquitaine et la Bourgogne-Franche-Comté qui ont une évolution quasi nulle. Depuis 2015, le solde naturel est même devenu négatif pour trois des quatre départements de la région (Côtes-d’Armor, Finistère et Morbihan).

L’Ille-et-Vilaine, département le plus peuplé et le plus dynamique

L’Ille-et-Vilaine compte 1 042 884 personnes en 2015 (figure 3). Depuis 2010, cette population progresse de 1,08 % par an en moyenne. À la fois département le plus peuplé et le plus dynamique de la région, il contribue pour plus de moitié à la hausse du nombre d’habitants en Bretagne. La progression de la population bretillienne résulte à parts égales des soldes naturel et migratoire. L’aire urbaine () rennaise exerce une influence majeure sur le département en termes de démographie. En effet, plus des deux tiers des Bretilliens y résident (719 840 personnes en 2015) et sa population augmente en moyenne de 1,39 % par an entre 2010 et 2015.

Figure 3La croissance démographique bretonne reste supérieure à la moyenne nationaleEvolution de la population au cours des périodes 1990-2010 et 2010-2015

La croissance démographique bretonne reste supérieure à la moyenne nationale
Population 1990 Population 2010 Population 2015 Évolution annuelle moyenne (en %) Évolution (en nombre)
1990-2010 2010-2015 1990-2010 2010-2015
Côtes-d'Armor 538 395 591 641 598 357 0,5 0,2 53 246 6 716
Finistère 838 687 897 628 907 796 0,3 0,2 58 941 10 168
Ille-et-Vilaine 798 718 988 140 1 042 884 1,1 1,1 189 422 54 744
Morbihan 619 838 721 657 744 813 0,8 0,6 101 819 23 156
Bretagne 2 795 638 3 199 066 3 293 850 0,7 0,6 403 428 94 784
France métropolitaine 56 615 155 62 765 235 64 300 821 0,5 0,5 6 150 080 1 535 586
France entière 58 040 659 64 612 939 66 190 280 0,5 0,5 6 572 280 1 577 341
  • Champ : France entière
  • Source : Insee, recensements de la population

Le Morbihan bénéficie du taux de variation annuel de la population dû au solde migratoire le plus élevé de la région (+ 0,61 % par an entre 2010 et 2015). Il contribue à lui seul à l’augmentation de la population morbihannaise puisque le solde naturel, encore très légèrement positif (866 naissances de plus que de décès), apporte une contribution quasi-nulle (+ 0,02 % par an entre 2010 et 2015). Considéré sur une année, le solde naturel est même devenu négatif depuis 2013. Le département compte 744 813 habitants en 2015, avec la moitié de sa population concentrée dans les aires urbaines de Lorient (217 901 habitants) et Vannes (155 937 habitants).

Le Finistère est le deuxième département le plus peuplé de la région (907 796 habitants) mais sa progression (+ 0,23 % par an) est plus faible que celle du Morbihan. Cela résulte à la fois de la composante migratoire (la moins élevée de la région + 0,26 % par an) et du solde naturel (devenu légèrement négatif – 0,03 % par an). Le territoire du Finistère est fortement structuré autour des aires urbaines de Brest (318 829 habitants) et de Quimper (127 286). Le Finistère est le département breton avec la plus forte proportion de population vivant dans une commune urbaine () : 75 % comparé à 69 % pour l’ensemble de la région. Il bénéficie en outre d’un fort maillage de villes moyennes avec 9 communes comptant entre 10 000 et 20 000 habitants.

Les Côtes-d’Armor sont le département le moins peuplé de la région (598 357 habitants). La population y est en hausse moyenne de 0,22 % par an sur la période 2010-2015, alors qu’elle progressait au rythme annuel de 0,47 % sur la période 1990-2010. Ce ralentissement s’explique notamment par un solde naturel défavorable (– 0,13 %) tandis que l’apport migratoire s’est ralenti (+ 0,35 % contre + 0,54 % lors de la période 1990-2010). Avec 172 279 habitants en 2015, l’aire urbaine de Saint-Brieuc héberge moins d’un Costarmoricain sur trois. Dans ce département, seuls 60 % des habitants vivent dans une commune urbaine.

La population progresse le plus dans les communes de 10 000 à 20 000 habitants

Au 1er janvier 2017, la Bretagne totalise 1 233 communes. Parmi celles-ci, 12 communes nouvelles issues de la fusion en 2016 de 29 communes hébergent en moyenne 4 000 habitants. La plus grande d’entre elles, Châteaugiron, approche désormais les 10 000 habitants suite à son regroupement avec les communes limitrophes de Saint-Aubin-du-Pavail et Ossé.

Seulement 20 % de la population bretonne vit dans une des neuf communes de plus de 20 000 habitants (figure 4). Sur la période 2010-2015, les populations de ces grandes villes connaissent des évolutions contrastées (figure 5). Si Rennes continue de gagner des habitants (+ 0,78 % en moyenne par an), il n’en est pas de même pour la deuxième ville de la région, Brest (– 0,30 %) ni pour Saint-Brieuc (– 0,48 %), Saint-Malo (– 0,27 %), et à un degré moindre Lanester (– 0,11 %). Les populations de Quimper et Lorient se stabilisent, tandis que Vannes et Fougères voient à nouveau leur population progresser (respectivement + 0,26 % et + 0,46 % par an).

Figure 4Les communes de 10 000 à 20 000 habitants sont les plus dynamiquesÉvolution de la population selon la taille de la commune

Les communes de 10 000 à 20 000 habitants sont les plus dynamiques
Taille de la commune en 2015 Nombre de communes Population 2010 Population 2015 Évolution annuelle moyenne (en %) Part de la population 2013 (en %)
1990-2010 2010-2015
Moins de 500 203 64 583 65 356 0,2 0,2 2,0
De 500 à 999 283 205 948 212 405 0,8 0,6 6,4
De 1 000 à 1 999 334 459 679 475 491 0,8 0,7 14,4
De 2 000 à 3 499 197 501 778 513 752 0,8 0,5 15,6
De 3 500 à 4 999 91 351 708 366 546 1,0 0,8 11,1
De 5 000 à 9 999 89 595 898 618 502 1,0 0,7 18,8
De 10 000 à 19 999 27 363 173 379 840 0,7 0,9 11,5
De 20 000 à 49 999 4 134 549 133 154 -0,1 -0,2 4,0
50 000 et plus 5 521 750 528 804 0,1 0,3 16,1
Total 1 233 3 199 066 3 293 850 0,7 0,6 100,0
  • Champ : Bretagne
  • Source : Insee, recensements de la population

Figure 536 communes bretonnes au-dessus du seuil des 10 000 habitantsÉvolution de la population

36 communes bretonnes au-dessus du seuil des 10 000 habitants
Commune Population 2015 Évolution annuelle moyenne (en %)
1990-2010 2010-2015
Rennes 215 366 0,2 0,8
Brest 139 163 -0,2 -0,3
Quimper 63 508 0,3 0,0
Lorient 57 567 -0,2 0,1
Vannes 53 200 0,7 0,3
Saint-Malo 45 719 -0,2 -0,3
Saint-Brieuc 45 105 0,2 -0,5
Lanester 22 095 0,0 -0,1
Fougères 20 235 -0,6 0,5
Lannion 19 827 0,8 -0,3
Concarneau 19 182 0,1 0,1
Bruz 17 978 3,6 1,8
Ploemeur 17 847 0,0 0,1
Vitré 17 798 0,8 1,1
Cesson-Sévigné 17 414 0,9 2,7
Landerneau 15 746 0,3 0,6
Hennebont 15 489 0,5 0,4
Morlaix 14 830 -0,4 -0,8
Guipavas 14 418 0,6 1,5
Douarnenez 14 208 -0,5 -1,0
Pontivy 14 117 0,2 0,5
Plérin 14 032 0,7 0,4
Auray 13 746 0,9 2,2
Lamballe 13 465 1,1 0,6
Plougastel-Daoulas 13 436 0,8 0,4
Saint-Jacques-de-la-Lande 12 587 2,7 3,7
Plouzané 12 543 0,1 1,4
Quimperlé 12 018 0,5 0,4
Pacé 11 531 3,0 3,0
Le Relecq-Kerhuon 11 470 0,1 1,3
Guidel 11 410 1,2 2,0
Ploufragan 11 326 0,2 0,4
Saint-Avé 11 095 2,1 1,2
Dinan 11 003 -0,4 0,3
Betton 10 879 1,8 1,5
Chantepie 10 445 2,6 1,2
  • Champ : les communes bretonnes dépassant le seuil des 10 000 habitants
  • Source : Insee, recensements de la population 1990, 2010 et 2015

La population augmente plus vite que la moyenne régionale dans les communes de moins de 20 000 habitants, à l’exception de celles inférieures à 500 habitants (+ 0,24 %).

Les communes de 10 000 à 20 000 habitants sont les plus dynamiques (+ 0,90 % par an). Celles de la proche périphérie rennaise affichent les plus forts taux de croissance de la région : Saint-Jacques de la Lande (+ 3,70 %), Pacé (+ 2,97 %) et Cesson-Sévigné (+ 2,73 %) (encadré 1). Dans le Morbihan, les communes d’Auray (+ 2,21 %) et Guidel (+ 1,95 %) profitent de leur proximité avec les agglomérations vannetaise et lorientaise.

À l’inverse, Douarnenez (– 0,96 %) et Morlaix (– 0,78 %) dans le Finistère illustrent le recul de la population observé dans certaines villes-centre des pôles urbains. D’autres villes-centre, de taille inférieure, perdent également des habitants : Redon (– 1,46 %) en Ille-et-Vilaine, Guingamp (– 1,07 %) dans les Côtes-d’Armor ou Carhaix-Plouguer (– 0,94 %) dans le Finistère.

Littoral nord et Centre Bretagne : une baisse de la population concomitante à son vieillissement

En Bretagne, de nombreuses communes littorales voient leur population diminuer (figure 6). Ces communes sont plutôt situées au nord de la région, notamment dans les départements des Côtes-d’Armor et du Finistère. Cela vaut aussi pour le Cap Sizun et le littoral sud du pays bigouden. Il s’agit par exemple des communes de Dinard (– 1,24 %), Paimpol (– 1,17 %), Penmarch (– 1,20 %) et Perros-Guirec (– 0,60 %). En lien avec le vieillissement de la population (encadré 2), le solde naturel négatif dans ces quatre communes contribue à un recul du nombre d’habitants proche de 1 % par an. Lorsque le solde migratoire est excédentaire, comme à Perros-Guirec, il ne suffit pas à contrebalancer ce déficit.

Figure 6Évolution de la population des communes entre 2010 et 2015

  • Source : Insee, recensements de la population 2010 et 2015.

Le solde naturel est également très défavorable dans le Centre-Bretagne et dans le Cap Sizun. Ces territoires perdent de la population (– 0,79 % pour la CC Cap Sizun - Pointe du Raz, – 0,77 % pour Douarnenez Communauté, – 0,57 % pour la CC du Kreizh-Breizh, – 0,49 % pour Poher Communauté et Roi Morvan Communauté).

Une croissance soutenue dans l'espace périurbain

La croissance de la population bretonne est portée par les communes appartenant à la couronne d’un grand pôle (+ 1,15 %). Constituant un tiers des communes et hébergeant 27 % de la population en 2010, elles représentent plus de la moitié (54 %) de l’augmentation de la population régionale entre 2010 et 2015. Le solde naturel (+ 0,51 %), bien supérieur à la moyenne bretonne, traduit pour partie les décisions de résidence des familles, plutôt hors des centres urbains.

En Ille-et-Vilaine, le périurbain regroupe 43 % de la population et contribue au dynamisme démographique bretillien grâce à une croissance de 1,42 % par an. La hausse de la population est plus marquée dans les communautés de communes (CC) de Brocéliande (+ 1,83 %), des Vallons de Haute-Bretagne (+ 1,73 %), du Pays de Châteaugiron (+ 1,65 %) et de Liffré-Cormier (+ 1,56  %), toutes situées dans l'aire urbaine rennaise. Dans le Morbihan, la croissance de la CC de Blavet Bellevue Océan (+ 1,51 %) résulte à la fois de la périurbanisation et de la proximité du littoral.

A contrario, les communes appartenant à un moyen pôle (– 0,06 %) et les communes isolées hors influence des pôles (– 0,22 %) ont perdu des habitants entre 2010 et 2015.

Par ailleurs, les trois plus grandes intercommunalités bretonnes voient leur population progresser. Rennes Métropole compte ainsi 438 865 habitants, en hausse moyenne de 1,38 % par an. Suivent Brest Métropole (208 497 habitants, + 0,12 %) et la communauté d’agglomération de Lorient (201 792 habitants, + 0,34 %).

Population bretonne : les facteurs jouant à la baisse

D’un côté, les décès ont tendance à augmenter en raison de l’arrivée aux âges de forte mortalité des générations du baby-boom. De l’autre, les naissances se tassent voire reculent en raison en premier lieu de la baisse des taux de fécondité, tendance observée aussi au niveau national. Le nombre moyen d’enfant par femme s’établit ainsi à 1,86 enfant en 2015 contre 2,03 en 2010. Par ailleurs, le nombre de femmes en âge d’avoir un enfant diminue. Naissances et décès poussent ainsi à un effritement global du solde naturel, avec cependant des écarts, notamment entre l’Ille-et-Vilaine et les trois autres départements.

En outre, s’agissant des communes se situant dans les zones littorales, leur attractivité peut se traduire par plus de résidences secondaires et plutôt moins d’habitants.

Au-delà des donnés présentées dans ces publications, signalons que, selon les dernières projections de population, le vieillissement de la population devrait s’amplifier dans toute la Bretagne d’ici 2050 et la contribution du solde naturel à la croissance démographique bretonne devrait continuer de baisser.

Pour comprendre

Source et méthode

Pourquoi l’Insee publie fin 2017 les chiffres de 2015 ?

La méthode de recensement fondée sur des enquêtes de recensement annuelles permet de calculer chaque année des populations légales actualisées.

Les populations publiées fin 2017 pour entrer en vigueur au 1er janvier 2018 sont millésimées 2015 car elles sont calculées à partir des informations collectées lors des enquêtes de recensement de 2013 à 2017 et ramenées à une même date : celle du milieu de la période. L'égalité de traitement entre les communes est ainsi assurée.

Pour un millésime N, la géographie de diffusion est celle en vigueur le 1er janvier N+2.

La géographie utilisée pour la diffusion du recensement de l'année 2015 est donc la géographie en vigueur au 1er janvier 2017.

Définitions

Une unité urbaine (ou agglomération) est une commune ou un ensemble de communes présentant une zone continûment bâtie d'au moins 2 000 habitants. Une commune urbaine est une commune appartenant à une unité urbaine. Les autres communes sont dites rurales.

Un pôle est une agglomération d'au moins 1 500 emplois, qualifié de grand pôle urbain s'il y a au moins 10 000 emplois et de moyen pôle s’il y a au moins 5 000 emplois. L'aire urbaine est constituée du pôle urbain et de sa zone d'influence en matière d'emploi appelée couronne périurbaine.

Pour en savoir plus

« En 2050, près d'un Breton sur trois serait un sénior » / Fatima Le Strat et Valérie Molina ; Insee– dans Insee Analyses Bretagne no 58, (2017, juin), 4p.

« Bilan démographique 2016 en Bretagne : à nouveau plus de décès que de naissances » / Michel Rouxel ; Insee– dans Insee Analyses Bretagne no 52, (2017, février), 4p.

« Un fort maillage des villes moyennes en Bretagne » / Laurent Auzet et Serge Le Guen ; Insee – dans Insee Analyses Bretagne no 45, (2016, juillet), 4p.

« La population bretonne progresse moins vite depuis 2008 » / Isabelle Baudequin et Fatima Le Strat ; Insee – dans Insee Analyses Bretagne no 44, (2016, juin), 4p.