Nouvelle accélération de l’emploi salarié Note de conjoncture régionale - 2^e trimestre 2017

L’emploi salarié marchand hors agriculture et particuliers employeurs ¹ continue de croître en Occitanie, plus fortement qu’en France métropolitaine. Au deuxième trimestre 2017, la hausse atteint 9 200 emplois dans la région, soit + 0,8 %. En métropole, la croissance de l’emploi privé est de 0,4 %.

Sur un an, l’emploi salarié progresse de 2,5 % dans la région, un rythme qui n’avait pas été observé depuis 2007 (figure 1).

¹Ce champ couvre un peu plus de la moitié de l’ensemble des emplois salariés et non salariés de la région

La croissance de l’emploi salarié en Occitanie reste majoritairement portée par les services marchands (hors intérim) (figure 2). Dans ce secteur, l’emploi progresse de 0,8 % au deuxième trimestre 2017 (+ 4 800 créations nettes d’emplois), soit plus fortement qu’en France métropolitaine (+ 0,4 %). Au sein des services marchands, l’hébergement-restauration est particulièrement dynamique avec une croissance trimestrielle de 1,9 % (+ 1 700 emplois), ainsi que les services aux entreprises avec une hausse de 1,2 % (+ 2 300 emplois). Les activités d’information et de communication progressent de 0,5 % (+ 300 emplois), les transports et l’entreposage de 0,4 % (+ 400 emplois). Les activités immobilières sont en léger retrait (- 0,3 %). Sur un an, les effectifs dans les services marchands hors intérim augmentent de 2,6 % en Occitanie, contre + 1,7 % en métropole.

Le commerce contribue aussi au dynamisme de l’emploi régional : il croît de 0,8 % en évolution trimestrielle (+ 2 100 emplois) et de 2,1 % sur un an. Au deuxième trimestre 2017, l’emploi intérimaire progresse de 3,1 % par rapport au trimestre précédent, soit 1 400 créations nettes d’emploi (figure 3).

Le redémarrage de la construction se confirme : l’emploi salarié progresse pour le deuxième trimestre consécutif, après trois trimestres de stabilité (figure 2). Ce secteur crée 600 emplois nets ce trimestre en Occitanie, soit une hausse de 0,5 %. Ce rythme est comparable à l’évolution observée en France métropolitaine (+ 0,4 %).

Dans l’industrie, l’emploi salarié continue d’augmenter légèrement en Occitanie (+ 0,1 % au deuxième trimestre 2017), soit 300 créations nettes d’emploi. Sur un an, l’emploi industriel régional croît de 0,6 %. En France métropolitaine, l’industrie continue de détruire des emplois ce trimestre (- 0,1 %), mais dans une proportion moindre que les trimestres précédents.

Au deuxième trimestre 2017, les créations d’emplois salariés sont importantes en Haute-Garonne (+ 3 000 créations nettes, soit + 0,7 %), et dans l’Hérault (+ 1 900 emplois, soit + 0,8 %). Ces deux départements concentrent à eux seuls 53 % des créations d’emplois salariés du trimestre dans le secteur marchand non agricole, ce qui est proportionnel à leur poids dans l’emploi salarié régional. L’emploi marchand progresse également dans les autres départements, excepté en Ariège (- 0,4 %). Sur un an, l’emploi est en hausse dans tous les départements d’Occitanie.

Au deuxième trimestre 2017, le taux de chômage régional diminue légèrement (- 0,2 point) (figure 4). Sur le trimestre, le chômage touche 11 % de la population active, contre 9,2 % en France métropolitaine. La baisse est la plus importante dans le département des Pyrénées-Orientales (- 0,5 point), suivi du Gard, des Hautes-Pyrénées et du Tarn-et-Garonne (- 0,3 point). Le taux de chômage est stable dans l’Aveyron, mais augmente légèrement dans le Lot.

En évolution annuelle, le taux de chômage recule de 0,7 point en Occitanie, soit la plus forte baisse des régions métropolitaines, partagée avec la Nouvelle-Aquitaine et la Bourgogne-Franche-Comté. Sur un an, le taux de chômage diminue dans tous les départements de la région, de 1,0 point dans les Pyrénées-Orientales à 0,1 point dans le Lot.

Au deuxième trimestre 2017, le transport mondial de passagers progresse toujours rapidement et à un rythme supérieur à celui enregistré ces dernières années. Globalement sur le premier semestre, la croissance atteint même un record historique par rapport aux douze dernières années.

Lors de l’édition 2017 du salon du Bourget qui s’est déroulée en juin, les ventes ont été dynamisées par les compagnies aériennes asiatiques et par les spécialistes du leasing aéronautique, qui achètent et louent les avions aux compagnies aériennes.

Les livraisons d’Airbus au deuxième trimestre 2017 (170 appareils) se maintiennent à un niveau proche de celui atteint au deuxième trimestre 2016 (173), malgré les difficultés d’approvisionnement en moteurs destinés à l’A320neo. L’accélération des livraisons de l’A350 stimule l’activité des sous-traitants et des fournisseurs, mais le ralentissement concernant l’A380 pénalise par contre certains d’entre eux. Les commandes globales d’Airbus sont en augmentation au deuxième trimestre (222 contre 195), mais aucune ne concerne l’A380. Pour Boeing, les livraisons se réduisent (183 contre 199), mais les commandes sont en forte progression (212 contre 171), en particulier grâce au succès remporté au salon du Bourget, où elles ont été plus nombreuses que celles enregistrées par Airbus.

Au deuxième trimestre, démarre également le plan Performances Industrielles 2 ² qui vient en aide aux PME pour améliorer les processus de production et faire face à la montée en cadence d’Airbus et de Boeing.

Le 80^e succès d’Ariane 5 fin juin 2017 a permis de rattraper le retard du premier trimestre lié aux mouvements sociaux en Guyane.

L’étude du réchauffement climatique est devenu un enjeu fondamental de la recherche spatiale et la couverture internet haut débit stimule également l’activité spatiale. Au deuxième trimestre, le ministère en charge de l’environnement a confirmé sa participation au financement du satellite Microcarb, qui permettra de mesurer la teneur en CO₂ à l’échelle planétaire, et sera envoyé dans l’espace en 2020 via une plateforme du CNES, en partenariat avec Airbus Defence and Space (ADS) et Thales Alenia Space (TAS). ADS inaugure également à Toulouse sa première ligne d’assemblage dédiée aux micro-satellites OneWeb. Un second lancement de satellite de la nouvelle génération Iridium Next, conçu par des ingénieurs toulousains, a eu lieu en avril. TAS est maître d’œuvre de cette opération dédiée à la téléphonie.

² Piloté par la région Occitanie et le Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (Gifas), le deuxième plan Performances industrielles pour 2017-2020 a plusieurs objectifs : améliorer la qualité de la supply chain, améliorer les relations entre donneurs d'ordres et fournisseurs, accroître la compétitivité des PME et développer les emplois dans la filière.

En Occitanie, le nombre de logements autorisés à la construction au cours des douze derniers mois s’établit à 55 300 fin juin 2017, soit une progression de 1,5 % par rapport à la progression annuelle observée au premier trimestre 2017. En France métropolitaine, la croissance est de 2,4 % (figure 5). Sur un an, le nombre de permis de construire accordés dans la région est en forte hausse : + 15,2 %, contre + 14,2 % en métropole.

Cette forte augmentation annuelle se retrouve dans huit des treize départements d’Occitanie et est parfois particulièrement marquée et nettement supérieure à la moyenne régionale. La progression s’échelonne de + 50 % en Tarn-et-Garonne à + 16 % dans l’Hérault quand elle est supérieure à la moyenne régionale. Toujours en hausse, mais de façon plus mesurée, les autorisations de permis de construire augmentent aussi en Haute-Garonne (+ 11 %), en Aveyron (+ 3 %) et en Ariège (+ 2 %). Inversement, elles sont en repli dans le Gers (- 6 %), voire en net recul dans le département de l’Aude (- 16 %).

Fin juin 2017, en Occitanie, le nombre de logements mis en chantier au cours des 12 derniers mois s’établit à 47 300. Par rapport à la progression annuelle observée au trimestre précédent, cela représente une augmentation de 2,2 %, contre 3,1 % en France métropolitaine (figure 6). Sur un an, la progression est de 21,2 % dans la région contre 16,3 % en métropole.

Le nombre de logements mis en chantier augmente fortement sur un an dans les départements du Tarn-et-Garonne, de la Haute-Garonne, des Hautes-Pyrénées, du Gard et du Tarn, avec une hausse allant de + 45 % à + 23 %. La progression est un peu moins soutenue dans le Lot, l’Aude, les Pyrénées-Orientales, l’Hérault, l’Ariège et l’Aveyron, dans une fourchette allant de + 18 % à + 3 %. En Lozère, les mises en chantier se stabilisent (+ 1 %) et seul le département du Gers voit le nombre de logements mis en chantier diminuer sur un an (- 10 %).

Au deuxième trimestre 2017, la fréquentation hôtelière en Occitanie est en légère hausse (+ 2,2 %) par rapport au deuxième trimestre 2016 (figure 7). Cette augmentation est en partie due au rattrapage du repli observé l’an passé à la même période. En métropole, la progression est de 6,2 %. Dans la région, le retour de la clientèle étrangère est à l’origine de l’augmentation de la fréquentation, la clientèle française boudant les hôtels.

Au sein de la région, six départements affichent une hausse de la fréquentation touristique : les départements du littoral ainsi que l’Ariège et le Lot. Cette croissance s’établit dans une fourchette allant de + 7,9 % pour le Gard à + 4,4 % pour le Lot. En revanche, la fréquentation dans les autres départements est en recul, en particulier en Lozère et dans le Tarn-et-Garonne : respectivement - 5,5 % et - 5,3 %. À Lourdes, malgré la présence cette année des fêtes de Pâques en avril, les nuitées hôtelières sont  en baisse au deuxième trimestre (- 3,9 %), en raison d’un repli de la clientèle française (- 30,9 %) non compensé par la fréquentation étrangère. Cette diminution des nuitées est observée sur les trois mois du deuxième trimestre.

En Occitanie, le nombre de défaillances d’entreprises ³ jugées au cours des douze derniers mois s’élève à 5 100 fin juin 2017 (figure 8). Ce nombre est en recul de 3,1 % par rapport au cumul annuel fin mars 2017. En France métropolitaine, la baisse est de 2,9 %. En un an, entre juin 2016 et juin 2017, les défaillances d’entreprises baissent de 11,0 % dans la région, contre - 9,4 % en métropole.

³Données provisoires connues en août 2017

Dans la région, au deuxième trimestre 2017, seuls les secteurs de l’agriculture, de la sylviculture et de la pêche ainsi que celui de l’information et de la communication affichent une hausse du nombre de défaillances d’entreprises, respectivement + 3,3 % et + 1,2 %. Le nombre de défaillances d’entreprises est stable dans l’industrie et le secteur des transports et de l’entreposage. Dans les autres secteurs, le nombre d’entreprises en redressement judiciaire est en baisse. Les diminutions s’étalent de - 7,6 % dans la construction à - 1,9 % dans le commerce et la réparation automobile.

Entre le premier et le deuxième trimestre 2017, en Occitanie, le nombre de défaillances d’entreprises est en baisse dans sept départements sur treize dans une fourchette allant de - 16,0 % pour la Lozère à - 0,4 % pour le Gard. Les autres départements affichent une progression du nombre de défaillances qui s’échelonne de + 0,5 % dans les Hautes-Pyrénées à + 14,7 % dans le Gers.

Le printemps 2017, doux et précoce, décale les campagnes de productions de fruits d’été, non seulement en France, mais partout en Europe. La région Occitanie, qui produit près de 50 % des pêches et nectarines et 30 % des abricots français, ne fait pas exception : les premiers fruits d'été font leur apparition dès le mois de mai sur les étals.

Depuis plusieurs années, la « bascule », date à laquelle la grande distribution s’engage à passer aux produits « origine France » après avoir mis en rayon des produits importés plus précoces, est devenue un des enjeux majeurs de la négociation entre les principaux acteurs de la filière. En raison de la précocité des campagnes cette année, les pics de production dans chaque région de production sont avancés de deux à trois semaines, et la date de « bascule » se retrouve de facto tardive par rapport au déroulement de la campagne en France.

Le volume de production bénéficie aussi de la climatologie et les volumes produits sont supérieurs à la moyenne dans tous les pays d’Europe. La campagne d’été démarre donc sous pression : des volumes importants de produits importés, un pic de production précoce, une date de « bascule » tardive par rapport aux volumes disponibles sur le marché, une demande limitée, et mécaniquement des prix faibles dès le début de campagne.

Cette situation pèse sur les exploitations spécialisées en fruits et autres cultures permanentes, qui représentent 10 % de l'emploi total agricole (en équivalent temps plein) en Occitanie.