La croissance économique normande encore atone en 2014
En 2014, le produit intérieur brut (PIB) de la Normandie atteint 90,3 milliards d’euros. La région contribue à hauteur de 4,3 % à la richesse nationale produite par l’activité économique. Le PIB normand est en progression de + 0,6 % par rapport à 2013. Toutefois, en neutralisant les effets de l’évolution des prix, il s'avère que la croissance normande progresse au ralenti (+ 0,04 %). La Normandie présente ainsi, avec le Centre-Val de Loire, une des dynamiques de production les moins soutenues des régions métropolitaines.
L’économie normande en stagnation
Depuis 1990, l'économie de la région normande a alterné les séquences d'expansion et de fort ralentissement.
Comme au niveau national, la région a connu une dynamique très positive avec une croissance de + 20 % en dix ans. En 2000, l'éclatement de la bulle Internet a infléchi cet essor en divisant par deux la croissance régionale sur la période 2000‑2007. La crise économique et financière survenue en 2008 a provoqué un nouveau ralentissement de l’économie, en Normandie comme ailleurs.
L’impact de cette crise se fait d’ailleurs encore ressentir sur le dynamisme économique de la région (figure 1), avec un rythme de progression de + 0,5 % par an depuis 2010, alors qu’il était de + 1,3 % par an entre 2000 et 2007. La croissance économique normande plafonne depuis 2011, ne parvenant pas à retrouver un niveau de production de richesse équivalent à celui de 2007.
Une performance régionale dans la moyenne des régions de province
En Normandie, le PIB par habitant s’établit à 27 100 euros en 2014. La région normande se positionne au 7e rang, juste en dessous de la moyenne de province (27 800 euros/hab).
Par ailleurs, derrière l’Île-de-France, dont le ratio est de loin le plus important avec près de 54 000 euros/hab, seules trois régions affichent une performance supérieure à la moyenne de province (Auvergne-Rhône-Alpes, Provence-Alpes Côte d’Azur et les Pays de la Loire).
tableauFigure 1 – 2014, une nouvelle année de stabilisation pour la croissance économique normandeTaux d'évolution des PIB régionaux (en volume) en 2014
Région | Taux d'évolution 2013-2014 |
---|---|
Auvergne-Rhône-Alpes | 1,1 |
Bourgogne-Franche-Comté | 1,2 |
Bretagne | 1,6 |
Centre-Val de Loire | -0,3 |
Corse | 1,0 |
Grand Est | 0,4 |
Hauts-de-France | 0,6 |
Île-de-France | 0,4 |
Normandie | 0,0 |
Nouvelle-Aquitaine | 0,8 |
Occitanie | 0,7 |
Pays de la Loire | 1,1 |
Provence-Alpes-Côte d'Azur | 0,2 |
- Source : Insee, Comptes régionaux base 2010
graphiqueFigure 1 – 2014, une nouvelle année de stabilisation pour la croissance économique normandeTaux d'évolution des PIB régionaux (en volume) en 2014
Le ratio normand progresse de + 0,4 % par rapport à 2013 et selon une croissance moyenne de + 1,2 % par an depuis 2010. Ainsi, sur ces dernières années, ce rythme d’évolution se rapproche de celui de la province (figure 2). Par ailleurs, le choc conjoncturel de 2008 a divisé par dix la dynamique moyenne de performance par habitant de la Normandie, passant de + 3,0 % par an en 2000-2007 à + 0,3 % par an le septennat suivant. Bien que la région ait retrouvé en 2011 son niveau d’avant la crise, la tendance positive observée depuis est moins franche qu’auparavant.
tableauFigure 2 – La dynamique normande, plutôt modérée depuis 2011Évolution du PIB par habitant de 1990 à 2014, base 100 en 1990
Normandie | Province | Métropole | |
---|---|---|---|
1990 | 100 | 100 | 100 |
1991 | 103,5 | 103,2 | 103,2 |
1992 | 107,0 | 106,5 | 106,4 |
1993 | 107,4 | 106,8 | 107,0 |
1994 | 111,1 | 110,0 | 110,2 |
1995 | 114,1 | 114,0 | 113,4 |
1996 | 115,7 | 116,7 | 116,1 |
1997 | 118,1 | 119,8 | 119,5 |
1998 | 122,4 | 125,3 | 124,5 |
1999 | 125,9 | 127,8 | 128,4 |
2000 | 132,6 | 134,2 | 134,6 |
2001 | 135,5 | 138,8 | 138,9 |
2002 | 138,8 | 141,9 | 142,3 |
2003 | 142,8 | 145,1 | 145,1 |
2004 | 148,4 | 151,1 | 150,5 |
2005 | 151,4 | 154,8 | 154,6 |
2006 | 156,8 | 161,2 | 160,6 |
2007 | 163,4 | 166,8 | 167,5 |
2008 | 161,3 | 166,7 | 170,9 |
2009 | 155,5 | 161,7 | 165,2 |
2010 | 159,1 | 163,6 | 169,4 |
2011 | 164,4 | 169,4 | 173,7 |
2012 | 164,7 | 170,0 | 175,1 |
2013 | 166,2 | 171,0 | 176,8 |
2014 | 166,8 | 172,2 | 177,8 |
- Source : Insee, Comptes régionaux base 2010
graphiqueFigure 2 – La dynamique normande, plutôt modérée depuis 2011Évolution du PIB par habitant de 1990 à 2014, base 100 en 1990
La Normandie, 5e région pour la richesse créée par l’emploi
Le PIB par emploi atteint 70 600 euros de richesse moyenne créée par emploi en Normandie en 2014 (+ 0,8 % par rapport à 2013). La région se classe ainsi à la cinquième place derrière l’Île-de-France, comme pôle économique principal, la Provence-Alpes Côte d’Azur, l’Auvergne-Rhône-Alpes et le Grand Est.
En revanche, l'emploi par habitant, qui renvoie aux caractéristiques socio-économiques et démographiques de la Normandie, positionne la région au 9e rang métropolitain. À travers cet indicateur, plus faible qu’ailleurs, transparaissent les effets structurels défavorables de la région. Ces derniers sont liés au vieillissement de la population et, par conséquent, à une proportion moindre de personnes en âge de travailler. L’emploi par habitant subit, en outre, le contrecoup d’une conjoncture difficile : le marché du travail local étant entravé par un taux de chômage élevé qui atteint 10,3 % en 2014 (contre 10,1 % en Métropole).
L'effet positif du PIB par emploi, expression de la productivité apparente du travail, est ainsi atténué par celui, moins favorable, de l'emploi par habitant.
tableauFigure 3 – La part de l’industrie dans la valeur ajoutée normande recule au profit d’une tertiarisation accrue et générale du système productifStructure sectorielle de la valeur ajoutée en euros courants (en %), comparaison 1990-2014
Agriculture, sylviculture et pêche | Industrie | Construction | Tertiaire marchand | Tertiaire non marchand | |
---|---|---|---|---|---|
Normandie 1990 | 5,2 | 25,6 | 6,3 | 43,3 | 19,6 |
Province 1990 | 4,8 | 22,5 | 6,4 | 45,7 | 20,7 |
Normandie 2014 | 2,3 | 20,3 | 6,7 | 44,8 | 26,0 |
Province 2014 | 2,4 | 16,2 | 6,5 | 49,1 | 25,7 |
- Source : Insee, Comptes régionaux base 2010
graphiqueFigure 3 – La part de l’industrie dans la valeur ajoutée normande recule au profit d’une tertiarisation accrue et générale du système productifStructure sectorielle de la valeur ajoutée en euros courants (en %), comparaison 1990-2014
Une spécificité industrielle qui demeure
En 2014, la Normandie figure toujours en tête des régions métropolitaines pour la part de l’industrie dans le PIB (20,3 % contre 16 % en province, figure 3). Toutefois, l’écart se réduit avec d’autres régions, comme le Grand Est et le Centre-Val de Loire, où l’industrie contribue pour 19,2 % de la valeur ajoutée régionale.
Depuis 2010, la valeur ajoutée produite par l’activité industrielle normande progresse sur un rythme de + 2,4 % par an, contre + 2,1 % en province. Au sein de ce secteur, l’activité de cokéfaction et de raffinage rebondit, après un repli en 2013. Elle affiche ainsi la progression de valeur ajoutée la plus forte (+ 24 % entre 2013 et 2014). Le raffinage est particulièrement présent à travers l'activité des deux ports maritimes du Havre et de Rouen composant l'axe Seine, espace économique majeur sur le plan régional, national et européen.
D’autre part, la tertiarisation de l’économie se fait toujours plus prégnante au sein des économies régionales. Celle-ci génère 71 % de la valeur ajoutée normande quand elle y contribue aux trois quarts en province, voire au-delà en Métropole (79 %) en tenant compte de l’apport considérable de l’Île-de-France dans ce secteur.
Pour en savoir plus
Les produits intérieurs bruts régionaux de 1990 à 2013, Insee Focus n°60, juillet 2016
La Normandie, première région française pour la part de l’industrie dans le PIB, Insee Analyses Normandie n°14, juillet 2016
Le PIB haut-normand encore au ralenti en 2013, Insee Flash Normandie n°27, septembre 2015