Insee Analyses Nouvelle-AquitaineUne forte disparité de revenus dans les grandes villes

Jérôme Borély, Insee

Les grandes villes accueillent à la fois des ménages à fort et à faible revenus, et affichent donc en général une forte disparité des niveaux de vie. Largement surreprésentées dans les banlieues de ces villes, les personnes ayant un niveau de vie intermédiaire sont en revanche peu nombreuses dans les communes-centres. Par rapport aux principaux pôles urbains en France métropolitaine (plus de 100 000 habitants), la ségrégation résidentielle est modérée dans la plupart de ceux de la région.

Insee Analyses Nouvelle-Aquitaine
No 31
Paru le :Paru le06/07/2016
Jérôme Borély, Insee
Insee Analyses Nouvelle-Aquitaine No 31- Juillet 2016

En France métropolitaine, les villes concentrent à la fois des populations modestes et aisées. En Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes (ALPC), la pauvreté est ainsi bien présente dans les principales villes. Cependant, le taux de pauvreté () dans ces territoires urbains est plus faible que dans les espaces les plus éloignés des villes (pour en savoir plus). En ALPC, 13,4 % de la population des grands pôles urbains () vit ainsi sous le seuil de pauvreté contre 18,3 % dans les communes isolées, hors influence des pôles. Toutefois, les plus gros effectifs de personnes pauvres se situent dans les pôles urbains (figure 1).

Figure 1Une pauvreté plus marquée dans les communes isolées et dans les villes-centres - Niveaux de vie et taux de pauvreté par type d'espace

Une pauvreté plus marquée dans les communes isolées et dans les villes-centres - Niveaux de vie et taux de pauvreté par type d'espace
taux de pauvreté (en %) Niveau de vie en euro par an rapport interdéciles Nombre de personnes
médian 1er décile D1 9e décile D9
Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes Grands pôles urbains 13,4 20 055 10 745 37 203 3,5 2 544 316
dont ville-centre 17 18 855 9 698 37 203 3,8 1 177 269
dont banlieue 10 20 975 11 876 37 204 3,1 1 367 047
Couronne périurbaine 9,7 20 106 11 974 33 509 2,8 1 171 186
Communes isolées 18,3 17 429 9 750 30 526 3,1 577 564
France métropolitaine Grands pôles urbains 16,1 19 887 9 960 39 547 4,0 35 864 657
dont ville-centre 19,5 18 731 9 210 39 601 4,3 14 265 385
dont banlieue 13,9 20 619 10 579 39 516 3,7 21 599 272
Couronne périurbaine 8,8 20 975 12 295 36 085 2,9 12 178 299
Communes isolées 16,9 17 941 10 000 31 923 3,2 2 805 422
  • Source : Insee - DGFIP - Cnaf - Cnav - CCMSA, Filosofi 2012

Dans les grands pôles urbains les disparités de revenus sont fortes en France métropolitaine comme dans la région. En ALPC, le rapport interdéciles des niveaux de vie () est légèrement supérieur dans ces grands pôles (3,5) à celui observé pour l’ensemble des communes de la région (3,2). Cette dispersion est cependant moins prononcée qu’au niveau national (rapport interdéciles de 4,0). En particulier, les populations les plus aisées sont moins riches en ALPC qu’en France métropolitaine et surtout qu’en Île-de-France. Au sein de ces grands pôles urbains, la forte dispersion des revenus s’observe surtout dans les communes-centres () qui présentent un rapport interdéciles de 3,8 en ALPC.

Bordeaux : une distribution en U comme la majorité des métropoles françaises

La distribution des revenus diffère entre les communes-centres des sept grands pôles urbains d’ALPC de plus de 100 000 habitants (Bordeaux, Limoges, Poitiers, Pau, La Rochelle, Bayonne-Anglet-Biarritz, Angoulême). La présence de populations à très bas revenus est plus marquée qu’au niveau national, sauf à Bayonne-Anglet-Biarritz. Les hauts revenus sont nombreux à Bordeaux, la distribution dessinant un profil en « U » caractéristique des niveaux de vie des Bordelais (figure 2) et dans une moindre mesure de ceux des Rochelais et des Palois. En France, cette forte présence de très hauts revenus et ce profil en « U » s’observent dans de nombreuses grandes métropoles et surtout à Paris.

Cependant, dans la majorité des 53 principales villes-centres de France métropolitaine (pour en savoir plus), les personnes à très hauts revenus (supérieurs au 9e décile - D9 -) sont sous-représentées. Ces communes-centres ont un profil marqué par la forte présence de personnes aux faibles revenus, comme à Limoges, à Poitiers (figure 3) ou à Angoulême. Dans ces trois communes, la part des personnes à très bas revenus (inférieurs au 1er décile - D1 - soit 10 503 € par an et par unité de consommation - () varie entre 15,6 % et 16,9 %. Cette proportion est cependant nettement inférieure à celle observée dans d’autres communes-centre telles que Mulhouse, Maubeuge ou Perpignan, où elle atteint 22 %.

Figure 2Commune de Bordeaux, un profil en U

Pourcentage de la population
Commune de Bordeaux, un profil en U (Pourcentage de la population) - Lecture : dans la commune de Bordeaux, en 2012, 12,0 % des personnes ont un niveau de vie inférieur au premier décile national (10 500 € annuels par unité de consommation) contre 10,0 % par définition en France métropolitaine (ligne verte en gras)
Inférieur |au |premier |décile |national (D1) 11,97
Entre |le D1| et le |D2 9,76
Entre |le D2| et le |D3 8,99
Entre |le D3| et le |D4 8,52
Entre |le D4| et le |D5 8,03
Entre |le D5| et le |D6 8,06
Entre |le D6| et le |D7 8,51
Entre |le D7| et le |D8 9,41
Entre |le D8| et le |D9 11,24
Supérieur |au |D9 15,51
  • Lecture : dans la commune de Bordeaux, en 2012, 12,0 % des personnes ont un niveau de vie inférieur au premier décile national (10 500 € annuels par unité de consommation) contre 10,0 % par définition en France métropolitaine (ligne verte en gras)
  • Source : Insee - DGFIP - Cnaf - Cnav - CCMSA, Filosofi 2012

Figure 2Commune de Bordeaux, un profil en UDistribution des habitants selon leur niveau de vie

  • Lecture : dans la commune de Bordeaux, en 2012, 12,0 % des personnes ont un niveau de vie inférieur au premier décile national (10 500 € annuels par unité de consommation) contre 10,0 % par définition en France métropolitaine (ligne verte en gras)
  • Source : Insee - DGFIP - Cnaf - Cnav - CCMSA, Filosofi 2012

Figure 3Commune de Poitiers, un profil moins aisé

Pourcentage de la population
Commune de Poitiers, un profil moins aisé (Pourcentage de la population) - Lecture : dans la commune de Poitiers, en 2012, 10,7 % des personnes ont un niveau de vie compris entre le 2e et le 3e déciles nationaux (entre 13 370 € et 15 605 € annuels par unité de consommation) contre 10,0 % en France métropolittaine par définition (ligne verte en gras).
Inférieur |au |premier |décile |national (D1) 16,10
Entre |le D1| et le |D2 11,72
Entre |le D2| et le |D3 10,71
Entre |le D3| et le |D4 9,91
Entre |le D4| et le |D5 9,39
Entre |le D5| et le |D6 8,49
Entre |le D6| et le |D7 8,31
Entre |le D7| et le |D8 8,41
Entre |le D8| et le |D9 8,50
Supérieur |au |D9 8,45
  • Lecture : dans la commune de Poitiers, en 2012, 10,7 % des personnes ont un niveau de vie compris entre le 2e et le 3e déciles nationaux (entre 13 370 € et 15 605 € annuels par unité de consommation) contre 10,0 % en France métropolittaine par définition (ligne verte en gras).
  • Source : Insee - DGFIP - Cnaf - Cnav - CCMSA, Filosofi 2012

Figure 3Commune de Poitiers, un profil moins aiséDistribution des habitants selon leur niveau de vie

  • Lecture : dans la commune de Poitiers, en 2012, 10,7 % des personnes ont un niveau de vie compris entre le 2e et le 3e déciles nationaux (entre 13 370 € et 15 605 € annuels par unité de consommation) contre 10,0 % en France métropolittaine par définition (ligne verte en gras).
  • Source : Insee - DGFIP - Cnaf - Cnav - CCMSA, Filosofi 2012

Des banlieues aisées, sauf autour d’Angoulême

En ALPC comme en France, les communes-centres se caractérisent par une présence moindre des catégories moyennes supérieures (niveaux de vie entre le D5 et le D8). Cette population pèse en revanche davantage en périphérie, dans les autres communes des grands pôles urbains (appelées communes de banlieue). Dans certains grands pôles urbains, ces classes moyennes supérieures (voire aisées) peuvent aussi être très présentes dans de nombreuses communes périurbaines situées au-delà du continuum bâti, comme à Mignaloux-Beauvoir à proximité de Poitiers.

Dans chacune des banlieues des 7 principaux pôles urbains de la région, les populations avec des revenus compris entre 19 786 (D5) et 37 236 (D9) euros annuels par unité de consommation sont surreprésentées : au minimum 54,5 % des habitants contre 40,0 % dans l’ensemble des communes de France métropolitaine. En moyenne, la population de ces banlieues est donc plutôt aisée, d’autant plus que la part des personnes à très hauts revenus (supérieurs au D9) dépasse les 10,0 % dans 6 cas sur 7. Le maximum est atteint dans la banlieue de Pau avec plus de 12,6 % des habitants ayant de très hauts revenus. Des populations aisées résident en nombre dans certaines communes, comme Idron ou Bizanos, situées à l’est de Pau (pour en savoir plus). À l’opposé, la banlieue angoumoisine fait figure d’exception avec seulement 6,8 % de ses habitants ayant des très hauts revenus (figure 4).

Figure 4Moins de populations modestes dans les banlieues

en %
Moins de populations modestes dans les banlieues (en %) - Lecture : dans les communes de la banlieue de Pau, en 2012, 12,6 % des personnes ont un niveau de vie supérieur au 9e décile national (soit 37 235 € annuels par unité de consommation) contre, 10,0 % en France métropolitaine par définition. La ligne verte correspond à la répartition des niveaux de vie de l'ensemble des communes de France métropolitaine.
Inférieur au premier décile national (D1) Entre le D1 et le D2 Entre le D2 et le D3 Entre le D3 et le D4 Entre le D4 et le D5 Entre le D5 et le D6 Entre le D6 et le D7 Entre le D7 et le D8 Entre le D8 et le D9 Supérieur au 9e décile national (D9)
banlieue de Bordeaux 7,0 7,8 8,7 9,3 9,9 10,6 11,4 12,2 12,5 10,6
banlieue de Limoges 5,0 6,8 8,2 9,9 10,0 11,2 12,6 13,2 13,0 10,2
banlieue de Poitiers 5,7 7,1 8,9 10,2 10,4 11,2 11,8 11,9 12,4 10,3
banlieue de Pau 5,5 7,0 8,6 9,8 10,0 10,7 11,4 11,8 12,8 12,6
banlieue de La Rochelle 4,7 6,6 8,3 9,6 9,9 10,9 11,8 13,1 13,7 11,6
banlieue de Bayonne-|Anglet-Biarritz 6,7 7,7 9,7 10,6 11,0 11,3 11,1 11,2 10,6 10,0
banlieue d'Angoulême 8,7 9,2 10,0 10,8 11,1 12,0 11,0 10,4 9,9 6,8
  • Lecture : dans les communes de la banlieue de Pau, en 2012, 12,6 % des personnes ont un niveau de vie supérieur au 9e décile national (soit 37 235 € annuels par unité de consommation) contre, 10,0 % en France métropolitaine par définition. La ligne verte correspond à la répartition des niveaux de vie de l'ensemble des communes de France métropolitaine.
  • Source : Insee - DGFIP - Cnaf - Cnav - CCMSA, Filosofi 2012

Figure 4Moins de populations modestes dans les banlieuesDistribution des habitants des différentes banlieues selon leur niveau de vie

  • Lecture : dans les communes de la banlieue de Pau, en 2012, 12,6 % des personnes ont un niveau de vie supérieur au 9e décile national (soit 37 235 € annuels par unité de consommation) contre, 10,0 % en France métropolitaine par définition. La ligne verte correspond à la répartition des niveaux de vie de l'ensemble des communes de France métropolitaine.
  • Source : Insee - DGFIP - Cnaf - Cnav - CCMSA, Filosofi 2012

La banlieue d’Angoulême est ainsi la moins aisée de ces 7 territoires. Sa population a des revenus assez faibles (pour en savoir plus), constat à mettre en lien avec la présence de quartiers de la politique de la ville, comme le quartier Champ de Manœuvre à Soyaux (pour en savoir plus). Seul Bordeaux dispose comme Angoulême de QPV en banlieue. Comme dans les autres pôles urbains, les habitants de la banlieue de Bordeaux ont certes des revenus plutôt élevés mais les situations sont hétérogènes d'une commune ou d'un quartier à l’autre. Certains quartiers à Cenon ou à Lormont concentrent les bas revenus (comme le quartier de la politique de la ville de Génicart Est) alors que d’autres (par exemple la commune de Bouliac) concentrent des populations plus aisées.

Les différentes populations ne sont pas réparties de la même façon dans tous les pôles urbains. Selon les cas, les populations à faibles revenus ou les populations les plus aisées sont plus ou moins regroupées sur le territoire. Dans la suite, le terme de ségrégation s'entend comme séparation résidentielle de populations ayant des caractéristiques sociales – ici les niveaux de vie – différentes. La lutte contre cette ségrégation est au fondement des politiques visant à favoriser la mixité (politique de la ville).

Une ségrégation urbaine plutôt modérée au regard des autres principales villes de France

La ségrégation est mesurée au niveau infracommunal : pour chaque carreau de 200 mètres de côté, la distribution des niveaux de vie dans ce carreau est comparée à celle du pôle urbain concerné. Dans les 7 principaux pôles urbains d’ALPC, la ségrégation est relativement « modérée » au regard de ceux de France métropolitaine : ainsi, comparés aux 53 principaux grands pôles urbains nationaux, 6 en ALPC se positionnent en milieu ou en fin de classement, d’après l’indicateur utilisé dans l’article « Disparités de revenus et ségrégation dans les grands pôles urbains » (pour en savoir plus) qui se base sur la concentration () des populations selon leur revenu.

En revanche, selon cet indicateur, la ségrégation est plus marquée à Limoges (4e rang métropolitain), en particulier pour les personnes à bas revenus. Limoges compte en effet 9 quartiers de la politique de la ville (QPV) dont celui de La Bastide et les quartiers de Val d’Aurence Sud et Nord. Ces quartiers, situés uniquement dans la commune-centre de Limoges, regroupent plus de 13 % des habitants du pôle urbain. Ils concentrent aussi 13 % de la population à Poitiers, contre 7 % en moyenne dans les 5 autres pôles urbains de la région. À Limoges, les communes de banlieue sont plutôt favorisées laissant apparaître des quartiers peu denses concentrant des personnes aisées, comme le quartier-hameau de Thias à Isle au sud-ouest de Limoges (figure 5).

Figure_5Une ségrégation plus forte à Limoges - Revenus des habitants des quartiers du pôle urbain de Limoges

  • Lecture : Les données carroyées sont lissées. Les carreaux sont de densité très variable avec au minimum 10 habitants et jusqu’à 1 000 habitants.
  • Source : Insee - DGFIP - Cnaf - Cnav - CCMSA, Filosofi 2012

Figure_6Une ségrégation très faible dans le pôle urbain de Bayonne - Revenus des habitants des quartiers du pôle urbain de Bayonne

  • Lecture : Les données carroyées sont lissées. Les carreaux sont de densité très variable avec au minimum 10 habitants et jusqu’à 1 000 habitants.
  • Source : Insee - DGFIP - Cnaf - Cnav - CCMSA, Filosofi 2012

À l’opposé, le pôle urbain de Bayonne apparaît comme celui dont l'indicateur de ségrégation est le plus faible parmi les 53 pôles urbains les plus peuplés de France métropolitaine. Dans de nombreux quartiers de Bayonne, la distribution des revenus des habitants est proche de la moyenne du pôle urbain (figure 6). En effet, les quartiers concentrant une population modeste sont peu étendus et ceux concentrant une population aisée, comme le quartier Chiberta à proximité de la plage à Anglet, sont rares et peu denses.

Définitions

Un individu (ou un ménage) est considéré comme pauvre lorsque son niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté. Selon des conventions européennes, ce seuil est fixé à 60 % du niveau de vie médian. En France métropolitaine, il est estimé à 11 871 € annuels en 2012, soit près de 990 € par mois. Le taux de pauvreté est la part des personnes pauvres dans un territoire donné.

Un grand pôle urbain est une unité urbaine offrant au moins 10 000 emplois et qui n'est pas située dans la couronne d'un autre pôle urbain. La couronne périurbaine est composée des communes, dont au moins 40 % des actifs résidents travaillent dans le pôle ou dans les communes attirées par celui-ci.

Si l’on ordonne une distribution de niveaux de vie, les déciles (au nombre de 9 : D1 à D9) sont les valeurs qui la partagent en 10 sous-populations d’effectifs égaux. Le 1er décile (resp. 9e décile) est le seuil en dessous (resp. au-dessus) duquel se situent les 10 % des personnes ayant le plus faible (resp. haut) niveau de vie. Le rapport interdéciles (D9 / D1) contribue ainsi à la mesure de la dispersion des niveaux de vie de la population. Le 5e décile est appelé médiane.

Chaque commune appartenant à une unité urbaine - ensemble de commune(s) formant une continuité de bâti de plus de 2 000 habitants - est soit ville-centre (ou commune-centre), soit banlieue. Si une commune représente plus de 50 % de la population de l’unité urbaine, elle est seule ville-centre. Sinon, toutes les communes qui ont une population supérieure à 50 % de celle de la commune la plus peuplée, ainsi que cette dernière, sont villes-centres. Les communes urbaines qui ne sont pas villes-centres sont qualifiées de communes de banlieue. Par exemple l’unité urbaine de Bayonne compte 226 811 habitants, en 2011. Les communes les plus peuplées sont Bayonne avec 44 331 habitants, Anglet (38 581 habitants), Biarritz (25 903 habitants) et Hendaye (15 976 habitants). Bayonne (commune la plus peuplée) Anglet et Biarritz (communes avec plus de 22 166 habitants – 50 % de la population de Bayonne) sont villes-centres de cette unité urbaine.

Niveau de vie : revenu disponible du ménage divisé par le nombre d'unités de consommation (UC). Le niveau de vie est donc le même pour tous les individus d'un même ménage. Il prend en compte les économies d’échelle liées à la présence de plusieurs personnes dans le même logement. Le nombre d’unités de consommation est calculé selon l’échelle d’équivalence dite « de l’OCDE modifiée » : le premier adulte compte pour 1, les autres personnes de plus de 14 ans pour 0,5 et les enfants de moins de 14 ans pour 0,3.

La concentration des populations à bas revenus est mesurée en rapportant le nombre des habitants à bas revenus vivant dans des carreaux de 200 mètres de côté où leur proportion est supérieure à 40 %, au nombre total des habitants à bas revenus du pôle urbain. Les ménages à bas revenus sont ceux dont le niveau de vie est inférieur au seuil national du deuxième décile. La concentration des populations aisées est appréhendée de façon symétrique en prenant les niveaux de vie supérieurs au huitième décile.

Le revenu disponible est le revenu à la disposition du ménage pour consommer et épargner. Il comprend les revenus d'activité (salaires, bénéfices, indemnités de chômage), les retraites et pensions, les revenus du patrimoine, les revenus financiers et les prestations sociales reçues (prestations familiales, minima sociaux et prestations logement). Au total de ces ressources, quatre impôts directs sont déduits : l’impôt sur le revenu, la taxe d'habitation, la contribution sociale généralisée et la contribution au remboursement de la dette sociale.

Pour en savoir plus

Balouzat B., Châtel F., Duplessy A.L, Lacour C., « La pauvreté touche une personne sur huit en Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes », Insee Analyses Limousin n°12, juin 2015

Floch J.M., « Disparités de revenus et ségrégation dans les grands pôles urbains », Insee Références les revenus et patrimoines des ménages, édition 2016

Saragosa B., Tortosa T., « Le carroyage au profit des politiques de l’habitat : illustration sur la Communauté d’agglomération Pau-Pyrénées », Le Quatre Pages Insee Aquitaine n°216, juin 2014

Bertaux F., Borély J., Pradines N. « L'aire urbaine d'Angoulême, un territoire en transition(s) », Insee Dossier Poitou-Charentes n°1, novembre 2014

Bertaux F., Borély J., Pradines N. « La diversité des quartiers du GrandAngoulême»,Décimal n°340, juin 2014

Decorme H., Duplessy A.L., « Pauvretés dans les 81 quartiers de la politique de la ville »,Insee Analyse Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes n°24, mai 2016

Audoux L., Arnaud F., Pierre M., « Disparités sociales au sein des villes du Limousin », Focal Insee Limousin n°84, juillet 2012

Bertaux F., « Du carreau à l’agglo : une vision synthétique des populations de l’agglomération rochelaise », Insee Analyse Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes n°15, mars 2016