Insee FocusLe revenu salarial s’établit à 20 350 euros en moyenne en 2013

Pierre Pora, division Salaires et revenus d’activité, Insee

Le revenu salarial annuel, qui est la somme de tous les salaires nets perçus par une personne dans une année, est de 20 350 euros en moyenne en 2013. Il est inférieur de 0,4 % à son niveau de 2012. La baisse est un peu plus marquée dans le secteur public. Le revenu salarial des cadres est en moyenne trois fois plus élevé que celui des ouvriers ou des employés. Les revenus salariaux sont particulièrement plus dispersés pour les moins de 25 ans, pour les ouvriers et les employés ainsi que pour les salariés du secteur privé.

Insee Focus
No 59
Paru le :Paru le27/06/2016
Pierre Pora, division Salaires et revenus d’activité, Insee
Insee Focus No 59- Juin 2016

Le revenu salarial moyen des femmes est inférieur d’un quart à celui des hommes

Le revenu salarial annuel est la somme de tous les salaires nets perçus par un individu au cours de l’année. Il s'établit en moyenne à 20 350 euros en 2013 (figure 1). Il augmente avec l’âge des salariés jusqu’à 54 ans : il atteint pour les 50–54 ans un montant 3,6 fois plus élevé que celui des moins de 25 ans. Les femmes perçoivent un revenu salarial inférieur en moyenne de 25 % à celui des hommes. Les cadres perçoivent, eux, un revenu salarial presque trois fois supérieur à celui des ouvriers ou des employés. Le revenu salarial des diplômés de niveau Bac + 3 ou plus est le double de celui des salariés de niveau inférieur au baccalauréat.

Figure 1Revenu salarial moyen en 2013

en euros
Revenu salarial moyen en 2013 (en euros)
Revenu salarial
Ensemble 20 353
Hommes 23 128
Femmes 17 453
Moins de 25 ans 6 966
De 25 à 39 ans 18 454
De 40 à 49 ans 23 348
De 50 à 54 ans 25 077
55 ans ou plus 24 730
Cadres 40 282
Professions intermédiaires 22 629
Employés 13 748
Ouvriers 15 111
Temps plein 24 152
Temps partiel 10 291
Secteur privé 19 854
Secteur public 22 091
Diplôme inférieur au Bac 17 332
Bac à Bac + 2 22 626
Bac + 3 et plus 35 835
  • Champ : France, ensemble des salariés hors salariés agricoles et apprentis-stagiaires, hors salaires versés par des particuliers-employeurs.
  • Source : Insee, Panel tous salariés.

Figure 1Revenu salarial moyen en 2013

  • Champ : France, ensemble des salariés hors salariés agricoles et apprentis-stagiaires, hors salaires versés par des particuliers-employeurs.
  • Source : Insee, Panel tous salariés.

Le revenu salarial reflète le salaire et le volume de travail

Le revenu salarial intègre deux dimensions : le salaire en équivalent temps plein (EQTP), prix d’une unité de travail salarié, et le volume de travail salarié réalisé au cours de l’année mesuré en équivalent temps plein. Ce volume de travail est fonction de la quotité de temps de travail du salarié (temps plein, temps partiel) et du nombre de jours travaillés au cours de l’année (durée totale des périodes d’emploi salarié).

L’écart de revenu salarial moyen entre femmes et hommes s'explique pour plus des deux tiers par des écarts de salaire et moins d’un tiers par le volume de travail (figure 2). Les écarts entre salariés à temps plein et à temps partiel ou entre salariés du public et du privé reflètent, eux, surtout des écarts de volume de travail, liés notamment aux périodes de non-emploi (chômage ou inactivité) des salariés du privé : les différences de volume de travail expliquent plus de 80 % de l’écart entre salariés à temps plein et à temps partiel et la totalité de celui entre salariés du public et du privé. À l’inverse, les écarts selon le diplôme ou la catégorie socioprofessionnelle s’expliquent pour plus de 80 % par des différences de salaire en EQTP.

Figure 2Salaire annuel en équivalent temps plein et volume de travail en équivalent temps plein en 2013

Salaire annuel en équivalent temps plein et volume de travail en équivalent temps plein en 2013 - Lecture : le revenu salarial moyen des hommes dépasse la moyenne de 14 % : le fait qu'ils aient en moyenne un salaire en EQTP plus élevé explique 10 points de cet écart (contribution), les 4 points restant venant d'un volume de travail en moyenne aussi plus élevé.
Écart relatif au revenu salarial moyen de l'ensemble des salariés (en %) Contribution du salaire annuel en EQTP (en points) Contribution du volume de travail en EQTP (en points)
Hommes 14 10 4
Femmes - 14 - 10 - 4
Moins de 25 ans - 66 - 21 - 45
De 25 à 39 ans - 9 - 12 3
De 40 à 49 ans 15 5 10
De 50 à 54 ans 23 11 12
55 ans ou plus 22 22 0
Cadres 98 84 14
Professions intermédiaires 11 2 9
Employés - 32 - 23 - 9
Ouvriers - 26 - 23 - 3
Temps plein 21 4 17
Temps partiel - 49 - 9 -40
Secteur privé - 2 0 - 2
Secteur public 8 0 8
Diplôme inférieur au Bac - 15 - 18 3
Bac à Bac + 2 11 0 11
Bac + 3 et plus 77 62 15
  • La contribution du volume de travail d'une catégorie correspond à la différence entre le revenu salarial moyen de l'ensemble des salariés et le revenu salarial moyen fictif de cette catégorie si elle percevait le salaire annuel moyen en EQTP de l'ensemble des salariés, tout en gardant son volume de travail moyen.
  • La contribution du salaire annuel moyen en EQTP correspond à la différence entre le revenu salarial moyen d'une catégorie et le revenu salarial moyen fictif de l'ensemble des salariés, s'ils percevaient le salaire annuel moyen en EQTP de cette catégorie tout en gardant leur volume de travail moyen.
  • Champ : France, ensemble des salariés dont le volume de travail en équivalent temps plein est strictement positif, hors salariés agricoles et apprentis-stagiaires, hors salaires versés par des particuliers-employeurs.
  • Lecture : le revenu salarial moyen des hommes dépasse la moyenne de 14 % : le fait qu'ils aient en moyenne un salaire en EQTP plus élevé explique 10 points de cet écart (contribution), les 4 points restant venant d'un volume de travail en moyenne aussi plus élevé.
  • Source : Insee, Panel tous salariés.

Un écart femmes-hommes fonction de l’âge et du niveau de revenu salarial

La dispersion du revenu salarial, au sens du rapport interdécile D9/D1, est la plus forte chez les salariés âgés de 15 à 24 ans et la plus faible chez les 50–54 ans. Ce rapport varie en effet de plus de 30 chez les premiers à 6 environ chez les seconds (figure 3). Cette plus forte dispersion chez les jeunes reflète essentiellement la présence de périodes très courtes d’emploi salarié (notamment d'emplois étudiants) à côté de périodes d’emploi continues des salariés insérés professionnellement.

Les écarts de revenus salariaux entre hommes et femmes, les hommes étant pris comme référence, diffèrent selon l’âge et le niveau de revenu salarial. Dans le haut de l'échelle (3e quartile), ils augmentent continûment avec l'âge, de 10 % chez les 25–29 ans à 22 % pour les 55 ans ou plus. Ils peuvent refléter en partie des disparités entre générations qu’il est impossible ici de distinguer des effets liés à l’âge.

Au milieu de l’échelle de revenu salarial (médiane) l'écart relatif entre hommes et femmes augmente aussi de manière régulière entre 25 et 50 ans, mais de façon plus marquée pour les plus jeunes et légèrement moins pour les plus âgés.

Dans le bas de l’échelle (1er quartile), les écarts hommes-femmes sont très marqués : de 25 à 29 ans, un quart des hommes perçoit un revenu salarial inférieur à 9 600 euros, et un quart des femmes un revenu inférieur à 7 580 euros, soit 21 % de moins.

Ces écarts selon l’âge s’expliquent davantage par le volume de travail dans le bas de l’échelle de revenu salarial et par le salaire par unité de temps dans le haut de l’échelle.

Figure 3Distribution de revenu salarial par âge et par sexe en 2013

Distribution de revenu salarial par âge et par sexe en 2013
Âge en euros Rapport interdécile (D9/D1)
Sexe 9e décile 3e quartile Médiane 1er quartile 1er décile
15 à 24 ans Femmes 15 503 9 902 3 805 1 342 440 35,2
25 à 29 ans Femmes 24 823 20 005 14 820 7 581 2 388 10,4
30 à 39 ans Femmes 30 792 23 539 17 665 10 834 3 689 8,3
40 à 49 ans Femmes 34 676 25 817 18 713 12 659 5 095 6,8
50 à 54 ans Femmes 36 157 27 091 19 317 13 078 5 553 6,5
55 ans ou plus Femmes 37 081 27 162 18 381 9 585 2 482 14,9
15 à 24 ans Hommes 17 967 13 465 5 317 1 598 568 31,6
25 à 29 ans Hommes 28 144 22 226 17 090 9 602 3 153 8,9
30 à 39 ans Hommes 38 313 28 037 20 843 15 012 5 776 6,6
40 à 49 ans Hommes 47 402 32 361 22 952 17 123 8 082 5,8
50 à 54 ans Hommes 51 088 34 329 24 050 17 848 9 077 5,6
55 ans ou plus Hommes 54 559 34 775 22 879 13 728 3 434 16,1
  • Champ : France, ensemble des salariés hors salariés agricoles et apprentis-stagiaires, hors salaires versés par des particuliers employeurs.
  • Source : Insee, Panel tous salariés.

Figure 3Distribution de revenu salarial par âge et par sexe en 2013

  • Champ : France, ensemble des salariés hors salariés agricoles et apprentis-stagiaires, hors salaires versés par des particuliers-employeurs.
  • Source : Insee, Panel tous salariés.

Le revenu salarial est plus dispersé chez les ouvriers et les employés

En 2013, les 10 % de cadres les moins bien rémunérés perçoivent moins de 11 730 euros et les 10 % les mieux rémunérés plus de 67 900 euros, soit 5,8 fois plus. Pour les employés et les ouvriers, ce rapport est bien plus élevé (respectivement 16,3 et 13,2). En effet, dans la moitié basse de leurs échelles respectives de revenu salarial, le volume de travail est souvent plus inégal du fait notamment de périodes de chômage. Au contraire, la moitié haute de l’échelle de revenu salarial est plus dispersée chez les cadres que chez les autres catégories, au vu du rapport entre le neuvième décile et la médiane (D9/D5).

Le revenu salarial varie davantage chez les salariés les moins diplômés que chez les plus diplômés, en particulier dans la moitié basse de l’échelle salariale. En revanche, comme pour les cadres, la dispersion dans la moitié haute de l’échelle est plus élevée chez les salariés les plus diplômés.

Enfin, la dispersion du revenu salarial est bien plus importante dans le secteur privé que dans le secteur public (figure 4). Le rapport interdécile D9/D1 y vaut 16,9 contre 8,7 dans le secteur public. Cette différence s'explique à la fois par une plus grande variabilité dans le secteur privé du volume de travail (pour les revenus salariaux les plus faibles) et des salaires (pour les niveaux plus élevés).

Figure 4Distribution de revenu salarial par catégorie socioprofessionnelle, diplôme et secteur d'activité en 2013

Distribution de revenu salarial par catégorie socioprofessionnelle, diplôme et secteur d'activité en 2013
en euros Rapport interdécile (D9/D1) D9/D5 D5/D1
9e décile 3e quartile Médiane 1er quartile 1er décile
Cadres et professions intellectuelles supérieures 67 901 47 621 34 777 25 052 11 728 5,8 2,0 3,0
Professions intermédiaires 35 000 28 747 23 003 16 220 5 748 6,1 1,5 4,0
Ouvriers 25 304 20 856 16 323 7 589 1 912 13,2 1,6 8,5
Employés 24 404 19 410 14 403 5 929 1 497 16,3 1,7 9,6
Diplôme inférieur au Bac 28 779 22 418 17 369 10 143 3 231 8,9 1,7 5,4
Bac à bac+2 37 184 28 150 20 884 15 049 6 947 5,4 1,8 3,0
Bac+3 et plus 63 531 42 638 29 359 20 491 10 860 5,9 2,2 2,7
Secteur public* 36 425 27 688 20 869 15 360 4 169 8,7 1,7 5,0
Secteur privé* 36 591 25 046 17 332 8 406 2 163 16,9 2,1 8,0
  • * Les salariés sont classés dans le secteur qui correspond à leur poste principal, c'est-à-dire à l'entreprise dans laquelle leur nombre de jours rémunérés est le plus important, puis leur rémunération nette.
  • Champ : France, ensemble des salariés hors salariés agricoles et apprentis-stagiaires, hors salaires versés par des particuliers-employeurs.
  • Source : Insee, Panel tous salariés.

Figure 4Distribution de revenu salarial par catégorie socioprofessionnelle, diplôme et secteur d'activité en 2013

  • * Les salariés sont classés dans le secteur qui correspond à leur poste principal, c'est-à-dire à l'entreprise dans laquelle leur nombre de jours rémunérés est le plus important, puis leur rémunération nette.
  • Champ : France, ensemble des salariés hors salariés agricoles et apprentis-stagiaires, hors salaires versés par des particuliers-employeurs.
  • Source : Insee, Panel tous salariés.

Le revenu salarial moyen diminue, notamment dans le secteur public

On compare ici le revenu salarial entre différentes années. D’une année sur l’autre, ce n’est donc pas la même population qui est étudiée. Lors d’une année de bonne conjoncture, certaines personnes peuvent percevoir un salaire à un moment de l’année alors qu’elles n’en reçoivent pas une année de moins bonne conjoncture, lorsque l’accès à l’emploi est plus tendu : la population concernée change entre les deux années. Ces effets de sélection doivent être gardés en mémoire lors de l’interprétation des évolutions de revenu salarial.

Le revenu salarial moyen de l’ensemble des salariés, après avoir augmenté de 0,7 % par an entre 1995 et 2009, a diminué de 0,2 % par an jusqu’en 2012 et de 0,4 % en 2013 (figure 5). Cette baisse est plus marquée dans le secteur public : pour les salariés y travaillant principalement, le revenu salarial moyen diminue de 0,7 % en 2013 après – 0,5 % par an entre 2009 et 2012. Dans le privé, il se stabilise en 2013 après – 0,2 % par an entre 2009 et 2012.

Par ailleurs, depuis 2009, le revenu salarial moyen des femmes évolue plus favorablement que celui des hommes.

Figure 5Évolution du revenu salarial annuel moyen par sexe et par secteur de 1967 à 2013

en euros constants de 2013
Évolution du revenu salarial annuel moyen par sexe et par secteur de 1967 à 2013 ( en euros constants de 2013)
Secteur privé Secteur privé (nouvelle série) Ensemble des salariés Ensemble des salariés (nouvelle série) Travaillant principalement dans le secteur public Travaillant principalement dans le secteur public (nouvelle série) Femmes Femmes (nouvelle série) Hommes Hommes (nouvelle série)
1967 11 029
1968 11 574
1969 11 983
1970 12 936
1971 13 529
1972 14 136
1973 14 818
1974 14 873
1975 15 391
1976 17 333
1977 17 625
1978 18 024
1979 17 822
1980 17 623
1981
1982 17 832
1983
1984 17 547
1985 17 457
1986 17 869
1987 17 592
1988 17 609 18455 20129 14811 21279
1989 17 696 18 590 20 372 14 883 21 480
1990
1991 18 120 19 059 20 807 15 331 22 044
1992 18 147 19 112 21 106 15 460 22 083
1993 17 505 18 650 20 850 15 187 21 479
1994
1995 17 042 18 478 21 400 15 332 21 112
1996 17 089 18 508 21 243 15 311 21 209
1997 17 152 18 559 21 444 15 383 21 260
1998 17 501 18 858 21 552 15 617 21 636
1999 17 480 18 904 21 706 15 653 21 710
2000 17 676 19 102 21 974 15 790 21 992
2001 17 959 19 298 21 931 15 971 22 235
2002 18 159 19 500 22 164 16 210 22 426
2003 18 162 19 635 22 384 16 453 22 454
2004 18 366 19 980 22 332 16 838 22 758
2005 18 567 20 138 22 304 17 009 22 937
2006 18 426 19 731 22 053 16 532 22 617
2007 18 767 20 065 22 272 16 845 22 999
2008 18 854 20 105 22 110 16 846 23 098
2009 19 053 20 334 22 544 17 203 23 252
2010 19 011 20 296 22 570 17 292 23 118
2011 19 025 20 235 22 422 17 214 23 075
2012 18 928 19 222 20 190 20 429 22 210 22 221 17 234 17 399 22 990 23 300
2013 19 226 20 353 22 060 17 453 23 128
  • Note : dans le secteur privé et les entreprises publiques, on calcule le revenu salarial comme la somme des salaires perçus dans le secteur privé et les entreprises publiques. Au contraire, le revenu salarial dans le secteur public correspond à la somme de tous les salaires (dans le secteur public et dans le secteur privé) des salariés travaillant principalement dans le secteur public. Les courbes portant sur l'ensemble des salariés, ou sur les hommes et les femmes correspondent également au revenu salarial total. Les données de 1981, 1983 et 1990 n'ont pas été produites. Celles de 1994 n'ont pas été intégrées dans le graphique du fait d'une rupture de série. Du fait de la fragilité des données de 2003 à 2005, on a choisi de lisser les évolutions entre 2002 et 2006. Depuis le 1er janvier 2013, les cotisations patronales pour complémentaire santé obligatoire ne sont plus exonérées d’impôt sur le revenu et entrent de ce fait dans le calcul du revenu salarial. Une estimation du montant de ces cotisations a été effectuée pour l'année 2012 afin de permettre la comparaison entre le revenu salarial en 2012 et le revenu salarial en 2013.
  • Champ : France métropolitaine jusqu'en 2001, France à partir de 2002, ensemble des salariés hors salariés agricoles et apprentis-stagiaires, hors salaires versés par des particuliers-employeurs.
  • Source : Insee, Panel tous salariés.

Figure 5Évolution du revenu salarial annuel moyen par sexe et par secteur de 1967 à 2013

  • Note : dans le secteur privé et les entreprises publiques, on calcule le revenu salarial comme la somme des salaires perçus dans le secteur privé et les entreprises publiques. Au contraire, le revenu salarial dans le secteur public correspond à la somme de tous les salaires (dans le secteur public et dans le secteur privé) des salariés travaillant principalement dans le secteur public. Les courbes portant sur l'ensemble des salariés, ou sur les hommes et les femmes correspondent également au revenu salarial total. Les données de 1981, 1983 et 1990 n'ont pas été produites. Celles de 1994 n'ont pas été intégrées dans le graphique du fait d'une rupture de série. Du fait de la fragilité des données de 2003 à 2005, on a choisi de lisser les évolutions entre 2002 et 2006. Depuis le 1er janvier 2013, les cotisations patronales pour complémentaire santé obligatoire ne sont plus exonérées d’impôt sur le revenu et entrent de ce fait dans le calcul du revenu salarial. Une estimation du montant de ces cotisations a été effectuée pour l'année 2012 afin de permettre la comparaison entre le revenu salarial en 2012 et le revenu salarial en 2013.
  • Champ : France métropolitaine jusqu'en 2001, France à partir de 2002, ensemble des salariés hors salariés agricoles et apprentis-stagiaires, hors salaires versés par des particuliers-employeurs.
  • Source : Insee, Panel tous salariés.

Sources

Le revenu salarial est calculé à partir du Panel tous salariés, issu des déclarations annuelles de données sociales, des fichiers de paie des agents de l’État, et du système d’information des agents des services publics. Ce panel suit les périodes d’emploi, les caractéristiques des employeurs et les salaires d’un échantillon au 1/12e de la population salariée. Entre dans le champ de l'étude toute personne ayant perçu au moins un euro de rémunération d'une activité salariée au cours de l'année.

Définitions

Revenu salarial :

Le revenu salarial correspond à la somme de tous les salaires perçus par un individu au cours d'une année donnée, nets de toutes cotisations sociales, y compris contribution sociale généralisée (CSG) et contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS) .

Plus précisément, on passe du salaire horaire au salaire journalier en prenant en compte la quotité de temps de travail, puis au revenu salarial annuel en multipliant ce salaire journalier par le nombre de jours rémunérés dans l'année.

Par définition, le revenu salarial n'intègre pas les revenus des activités non salariées, dont un salarié peut éventuellement bénéficier (par exemple le cas d'un médecin exerçant à la fois comme salarié à l'hôpital et dans un cabinet privé), ni les revenus de transfert, même ceux déterminés par l'activité (comme la prime pour l'emploi) ou assurantiels (comme les allocations de chômage).

Pour passer du revenu salarial d'un individu au revenu disponible d'un ménage, il faut agréger l'ensemble des revenus des différents membres du ménage (y compris les revenus d'une éventuelle activité non salariée, et les revenus du patrimoine) et prendre en compte l'ensemble des transferts sociaux (minima sociaux, prestations familiales, aides au logement) nets des prélèvements (comme l'impôt sur le revenu).

Emploi en nombre de personnes / Emploi en équivalent temps plein :

L'emploi peut se mesurer en nombre de personnes ayant travaillé, même pendant une durée limitée.

On peut aussi mesurer les emplois en équivalent temps-plein. C'est le nombre total d'heures travaillées dans l'activité considérée divisé par la moyenne annuelle des heures travaillées dans des emplois à plein temps sur le territoire économique. L'Insee calcule également un taux d'emploi en équivalent temps plein.

Rapports interdéciles / Rapport D5/D1 / Rapport D9/D1 / Rapport D9/D5 :

Les rapports interdéciles permettent de mesurer les inégalités d’une distribution :

  • le rapport des déciles D9/D1 met en évidence l'écart entre le haut (9e décile) et le bas de la distribution (1er décile) ;
  • le rapport D9/D5 compare le haut de la distribution à la valeur médiane ;
  • le rapport D5/D1 compare la médiane au bas de la distribution.
Quartiles :

Si on ordonne une distribution de salaires, de revenus, de chiffre d'affaires..., les quartiles sont les valeurs qui partagent cette distribution en quatre parties égales.

Ainsi, pour une distribution de salaires :

  • le premier quartile (noté généralement Q1) est le salaire au-dessous duquel se situent 25 % des salaires ;
  • le deuxième quartile est le salaire au-dessous duquel se situent 50 % des salaires ; c'est la médiane ;
  • le troisième quartile (noté généralement Q3) est le salaire au-dessous duquel se situent 75 % des salaires.

Le premier quartile est, de manière équivalente, le salaire au-dessus duquel se situent 75 % des salaires ; le deuxième quartile est le salaire au-dessus duquel se situent 50 % des salaires, et le troisième quartile le salaire au-dessus duquel se situent 25 % des salaires.

Médiane :

Si on ordonne une distribution, la médiane partage cette distribution en deux parties d’effectifs égaux.

Ainsi, pour une distribution de salaires, 50 % des salaires se situent sous la médiane et 50 % au-dessus.

Remarque :

De nombreuses grandeurs économiques sont limitées vers le bas et non vers le haut. Par exemple, le salaire horaire est limité vers le bas par le SMIC alors que certains salaires peuvent être très élevés. La moyenne est tirée vers le haut par les salaires élevés, même s'ils sont peu nombreux, et elle est pour cette raison généralement supérieure à la médiane.

Par ailleurs, l'incertitude qui affecte les valeurs extrêmes, en particulier les valeurs élevées, se reporte sur la moyenne mais n'affecte pas la médiane. Celle-ci est de ce point de vue un indicateur plus fiable.

Déciles :

Si on ordonne une distribution de salaires, de revenus, de chiffres d'affaires, etc., les déciles sont les valeurs qui partagent cette distribution en dix parties d’effectifs égaux.

Ainsi, pour une distribution de salaires :

  • le premier décile (noté généralement D1) est le salaire au-dessous duquel se situent 10 % des salaires ;
  • le neuvième décile (noté généralement D9) est le salaire au-dessous duquel se situent 90 % des salaires.

Le premier décile est, de manière équivalente, le salaire au-dessus duquel se situent 90 % des salaires ; le neuvième décile est le salaire au-dessus duquel se situent 10 % des salaires.

Pour en savoir plus

Coudin É., Marc B., Pora P., Wilner L., « La baisse des inégalités de revenu salarial marque une pause pendant la crise », in « France, portrait social », Édition 2014, Insee Références, novembre 2014.

Des données complémentaires sont disponibles dans le fichier « Données complémentaires » joint à cette publication.