4e trimestre 2015 : la reprise enfin visible sur le marché du travail

En France métropolitaine, l’emploi salarié dans les secteurs principalement marchands repart à la hausse (+ 0,2 %) au 4^e trimestre 2015 (figure 1). En Bretagne, l'augmentation est légèrement plus marquée avec plus de 1 800 emplois créés (+ 0,3 %). Le tertiaire marchand poursuit sa progression. En particulier, le commerce récupère les emplois perdus aux 2^e et 3^e trimestres. La construction et l'industrie continuent à perdre des emplois. Hors intérim, l’emploi salarié enregistre une hausse plus limitée (+ 0,1 %) avec plus de 600 emplois créés.

Dans les services marchands hors intérim, l’emploi continue de progresser. Il augmente de 0,2 % et le secteur gagne plus de 500 emplois au 4^e trimestre 2015 (figure 2). Plus de 4 700 emplois sont créés dans le secteur en un an. L’hébergement-restauration marque le pas avec une baisse de 0,9 % (– 410 emplois) après 4 trimestres de hausse, tout comme les services aux particuliers qui perdent 230 emplois (– 0,6 %). Les autres secteurs progressent, notamment les services aux entreprises qui créent plus de 700 emplois (+ 0,8 %). La hausse est également marquée dans le secteur de l'information et de la communication (+ 0,6 %) et dans celui des transports et de l'entreposage qui gagne plus de 200 emplois, en progression pour le 4^e trimestre consécutif. En prenant en compte l’intérim, l'augmentation de l’emploi dans les services marchands non agricoles est plus limitée, avec 440 emplois créés. Le secteur des transports et de l'entreposage ne progresse pas, semblant indiquer une pérennisation d'une partie des emplois intérimaires présents précédemment. Sur l'ensemble de la France métropolitaine, l’emploi dans les services marchands hors intérim croît légèrement plus vite qu'en Bretagne.

Après deux trimestres de baisse, l’emploi dans le commerce repart à la hausse au 4^e trimestre 2015, gagnant 610 emplois (+ 0,4 %). La progression est semblable en tenant compte de l'intérim. Sur l’ensemble de la France métropolitaine, l’emploi dans le commerce augmente également (+ 0,3 %).

L’emploi intérimaire est également en hausse au 4^e trimestre (+ 3,8 %), créant près de 1 200 emplois (figure 3). L’intérim représente près des deux tiers du nombre total d'emplois salariés créés dans la région. Sur un an, l'emploi intérimaire est en hausse de 8,1 %. En France métropolitaine, l’intérim progresse également (+ 3,3 % sur le trimestre et + 9,4 % sur un an).

L’emploi dans l’industrie, hors intérim, poursuit sa baisse entamée en 2014 en diminuant de 0,2 % dans la région (– 350 emplois). Sur un an, l'industrie perd plus de 1 200  emplois. L'agroalimentaire détruit 40 emplois et la fabrication de matériels de transport enregistre son 15^e trimestre consécutif de baisse (– 1,1 %), perdant 100 emplois supplémentaires. Le secteur de la fabrication d’équipements électriques, électroniques et informatiques et de la fabrication de machines détruit 130 emplois (– 0,7 %), et la fabrication d'autres produits industriels une centaine (– 0,2 %). En intégrant l’intérim, les besoins en main-d’œuvre de l'industrie augmentent de 390 emplois, les industries agroalimentaires gagnant alors plus de 450 postes et la fabrication d'autres produits industriels plus de 200. En France métropolitaine, l’emploi industriel se contracte légèrement plus que dans la région (– 0,3 % au 4^e trimestre 2015).

Le ralentissement du rythme de baisse se confirme dans la construction. L’emploi salarié hors intérim se contracte à nouveau de 0,2 % au 4^e trimestre et le secteur perd ainsi 120 emplois supplémentaires. En intégrant l’intérim, l’emploi dans la construction repart à la hausse (+ 0,5 %) et crée 390 emplois. Le recul de l’emploi dans la construction est une nouvelle fois plus marqué sur l’ensemble de la France métropolitaine (– 0,5 % ce trimestre).

À l’échelle départementale, l’emploi salarié est en baisse dans le Finistère (– 0,2 %, soit – 280 emplois) et en hausse partout ailleurs. Il augmente de 0,4 % en Ille-et-Vilaine (+ 1 170 emplois) et dans le Morbihan (+ 600 emplois) et de 0,3 % dans les Côtes-d'Armor (+ 340 emplois).

Dans le Finistère, le commerce progresse de 0,5 % et la construction est également en hausse de 0,2 %. En revanche, l'industrie perd 280 emplois (– 0,6 %) et les services marchands se contractent de 0,3 % (– 200 emplois). L'intérim est également en légère baisse (– 0,3 %).

La situation est plus favorable dans les Côtes-d'Armor, l'emploi salarié y progressant de 0,3 %, principalement grâce à la hausse de l'intérim (+ 5,3 % soit 310 emplois créés). Le commerce et les services marchands hors intérim croissent légèrement (respectivement + 0,2 % et + 0,1 %), alors que l'emploi dans l'industrie est stable et que la construction perd 60 emplois (– 0,5 %).

Dans le Morbihan, les services marchands hors intérim détruisent 110 emplois (– 0,2 %). Dans le secteur de la construction, l'emploi salarié est en baisse de 0,1 %, alors qu'il progresse de 0,2 % dans l'industrie. La hausse globale de l'emploi salarié dans le département est portée par le commerce (+ 1,1 % soit 360 emplois créés) et l'intérim (+ 4,6 % correspondant à 290 emplois supplémentaires).

Enfin, en Ille-et-Vilaine, la croissance de l'intérim compte pour moitié dans la hausse globale de l'emploi salarié (+ 5,2 % soit + 610 emplois). Les services marchands hors intérim progressent également fortement (+ 0,6 %) avec 770 emplois créés, dont 530 dans les services aux entreprises. Le commerce évolue positivement (+ 0,1 %) alors que l'emploi salarié diminue de 0,3 % dans la construction et dans l'industrie (respectivement 80 et 160 emplois perdus).

Au 4^e trimestre 2015, le taux de chômage en Bretagne est en baisse de 0,1 point, à 8,9 % de la population active (figure 4). En France métropolitaine, il diminue dans les mêmes proportions et atteint 10 %. Avec les Pays de la Loire et la nouvelle région Auvergne-Rhône-Alpes et juste derrière l'Île-de-France, la Bretagne figure toujours parmi les régions ayant le plus faible taux de chômage.

Ce trimestre, le taux de chômage diminue dans tous les départements sauf celui des Côtes-d'Armor où il est stable. Le Finistère enregistre la baisse la plus importante (– 0,2 point), alors que le taux de chômage diminue de 0,1 point dans les deux autres départements. Il se situe à 9,5 % dans le Morbihan, 9,2 % dans le Finistère et dans les Côtes-d'Armor et 8 % en Ille-et-Vilaine.

En Bretagne, fin décembre 2015, 262 530 demandeurs d’emploi sont inscrits à Pôle emploi en catégories A, B ou C, soit 1,4 % de plus qu’à la fin septembre. L'augmentation régionale est un peu plus élevée que celle observée en France métropolitaine. Sur un an, le nombre de demandeurs d’emplois en catégories A, B ou C progresse de 6,5 % au niveau régional et de 5 % au niveau national.

Cette croissance du nombre de demandeurs d’emploi au 4^e trimestre concerne particulièrement les personnes âgées de 50 ans ou plus, dont le nombre augmente de 2,1 % par rapport au 3^e trimestre 2015. Sur un an, la hausse concernant cette tranche d'âge (+ 10,6 %) reste également plus forte que pour l’ensemble des demandeurs d’emploi. Chez les jeunes de moins de 25 ans, le nombre de demandeurs d'emploi repart à la hausse au 4^e trimestre 2015 (+ 0,7 %), croissant ainsi de 2,4 % sur un an.

Le nombre de chômeurs de longue durée augmente de 2,8 % sur un trimestre et de 13,2 % sur un an.

Au niveau infrarégional, au 4^e trimestre 2015, le nombre de demandeurs d’emploi des catégories A, B ou C augmente dans tous les départements. La hausse est limitée dans le Finistère (+ 0,9 %) mais plus importante en Ille-et-Vilaine (+ 1,5 %), dans le Morbihan (+ 1,6 %) et dans les Côtes-d'Armor (+ 1,7 %). Sur un an, l'augmentation varie de 6,1 % pour les Côtes-d'Armor à 6,8 % pour l'Ille-et-Vilaine. Elle atteint 6,2 % dans le Finistère et 6,7 % dans le Morbihan.

Les signes de reprise observés aux trimestres précédents semblent se confirmer au 4^e trimestre 2015. Les logements autorisés sont à nouveau en hausse avec une augmentation proche du niveau national. Le nombre de logements commencés croît également.

En cumul sur 12 mois, 19 500 logements ont été autorisés en Bretagne, soit une hausse de 3,2 % sur un trimestre et de 10,8 % sur un an (figure 5). En France métropolitaine, l'augmentation est légèrement supérieure, avec + 3,5 % sur un trimestre, alors que le nombre de logements autorisés ne croît que de 3 % sur un an.

En cumul sur 12 mois, 19 200 logements ont été commencés en Bretagne, ce qui correspond à une hausse de 1,8 % sur un trimestre et de 5,9 % sur un an (figure 6). En France métropolitaine, le nombre de logements commencés n'augmente que de 0,4 % sur le trimestre et de 1,4 % sur l’année.

En Bretagne, avec 2,81 millions de mètres carrés, le cumul annuel de surfaces de locaux autorisés augmente de 3,2 % sur un trimestre (+ 2,8 % en France). Seul bémol à cette situation plutôt favorable en Bretagne, 1,98 million de mètres carrés de locaux ont été commencés en 2015 en Bretagne, soit une baisse de 2,2 % sur un trimestre (– 0,5 % en France).

Au 4^e trimestre 2015, les hôtels bretons enregistrent 2 398 280 nuitées, en augmentation de 2,1 % par rapport au 4^e trimestre 2014 (figure 7). Si le mois de novembre a été marqué par une baisse de la fréquentation par rapport à novembre 2014 (– 1,7 %), octobre, et surtout décembre (+ 6,1 %), se sont soldés par une hausse de la fréquentation par rapport aux mêmes mois l'année précédente. Le nombre de nuitées des touristes français augmente de 2,9 % malgré une légère baisse en novembre (– 1 %), alors que celui des touristes étrangers diminue de 4,2 % sur le trimestre, en chute de 8,3 % en novembre et de 11,5 % en décembre. Au niveau national, le nombre trimestriel de nuitées baisse de 1,3 %.

Au 4^e trimestre, 4 748 entreprises ont été créées en Bretagne. La reprise constatée au trimestre précédent se confirme donc, avec une nouvelle hausse de 3,5 %. Sur un an, les créations d'entreprises sont malgré tout en baisse de 2,9 % (figure 8). En France métropolitaine, le nombre de créations progresse de 4,2 % sur un trimestre et diminue de 3,5 % sur un an.

Les micro-entreprises représentent environ 38 % des entreprises créées au 4^e trimestre. Pour ce type d'entreprises, les créations sont à nouveau en baisse. Hors micro-entrepreneurs, le nombre de créations (2 938) est en hausse de 6,1 % par rapport au 3^e trimestre 2015 et de 24,7 % sur un an. La situation bretonne est plus favorable que celle observée en France métropolitaine (respectivement + 1,8 % et + 17 %).

En 2015, 2 592 défaillances d’entreprises ont été enregistrées en Bretagne. Par rapport au trimestre précédent, ce nombre est en recul de 2,8 %, contrairement à l'ensemble de la France métropolitaine où il augmente de 0,2 % (figure 9). Sur un an, le nombre de défaillances diminue en Bretagne de 9 % alors qu'il augmente de 1,3 % au niveau national.