L’amélioration de l’activité tire d’abord l’emploi intérimaire

À la mi-2015, la croissance du trafic aérien mondial de passagers reste solide : elle atteint 6,3 % sur les six premiers mois de l’année par rapport au 1^er semestre 2014. Au 2^e trimestre 2015, les ventes d’Airbus sont en baisse : 261 commandes contre 357 au 2^e trimestre 2014, malgré la tenue du salon du Bourget en juin. Dans le même temps, les commandes de son rival Boeing diminuent également dans une proportion comparable, avec 209 contre 278 commandes. Les rythmes de production des deux constructeurs progressent. L’avionneur européen livre 170 avions (dont 9 gros porteurs A380) au 2^e trimestre 2015, contre 162 un an auparavant. Son concurrent le devance avec 197 appareils livrés après 181 un an plus tôt. Le renforcement du dollar US par rapport à l’euro contribue, avec l’augmentation des livraisons, à améliorer les revenus d’Airbus. Fin juin, la commande chinoise pour 75 A330 classiques permet à Airbus de maintenir la production de cet appareil à la cadence actuelle jusqu'à l'arrivée fin 2017 de l'A330neo, la version remotorisée du biréacteur. Sans ce contrat, la production risquait d’être s'arrêtée. Le salon du Bourget est venu remplir encore les chaînes d’assemblage déjà bien chargées. Si le marché des hélicoptères et des jets d’affaires peine à repartir, celui de l’aviation civile confirme sa bonne santé. À l’occasion du salon, le constructeur d’avions régionaux ATR franchit le cap des 1 500 commandes depuis sa création en 1981. Son carnet de commande dépasse désormais 300 avions, ce qui représente plus de trois années de production.

Toujours lors du salon du Bourget, mais dans le spatial, Airbus Defence & Space annonce avoir décroché le contrat OneWeb. Cet opérateur américain, qui prévoit d’apporter Internet dans le monde entier avec une constellation de mini-satellites, a commandé 900 de ces appareils. La conception et la fabrication des 10 premiers satellites seront réalisées à Toulouse tandis que la production de série le sera aux États-Unis. Le premier lancement est prévu fin 2017. Airbus Defence & Space mentionne ainsi de fortes prises de commandes, en signant avec le CNES pour la réalisation de la plate-forme et de l’intégration du satellite MERLIN, et avec l’ESA pour le développement et la construction des satellites Jason-CS/Sentinel-6A. De son côté, Thales Alenia Space indique une baisse de ses commandes dans le spatial par rapport au niveau particulièrement élevé du 1^er semestre 2014.

Sur un an, l’emploi salarié privé en Midi-Pyrénées est un peu plus dynamique (+ 0,3 %) alors qu’il fléchit légèrement sur l’ensemble du territoire métropolitain (- 0,1 %). Cette hausse annuelle de l’emploi régional reste principalement due à la croissance de l’intérim (+ 5,3 % soit + 1 200 salariés). L’emploi tertiaire marchand hors intérim progresse (+ 0,5 %), en particulier grâce au commerce et aux activités financières. Sur un an, l’emploi industriel augmente également dans la région, grâce à la fabrication de matériels de transport, à l’agroalimentaire et au secteur « énergie, eau, déchets ». L’emploi régional est principalement freiné par les pertes d’emplois dans la construction (- 2,8 %, soit – 1 700 salariés en un an).

Au 2^e trimestre 2015, l’emploi salarié marchand augmente plus particulièrement en Tarn-et-Garonne (+ 2,1 %), et de façon plus modérée dans le Gers, l’Aveyron et le Tarn (+ 0,5 % et + 0,2 %), sous l’impulsion de l’intérim. L’emploi en Haute-Garonne reste stable, les gains d’emplois dans l’intérim contrebalançant les pertes d’emplois dans la construction. Le nombre de salariés reculent fortement dans les Hautes-Pyrénées (- 1,7 %) et plus modérément en Ariège (- 0,1 %). L’Ariège est le seul département de la région où l’intérim fléchit au 2^e trimestre 2015 après un fort rebond au trimestre précédent.

Au 2^e trimestre 2015, le taux de chômage se stabilise en Midi-Pyrénées comme en France métropolitaine. Dans la région, 10,3 % des actifs sont au chômage contre 10,0 % sur l’ensemble du territoire métropolitain. Sur un an, le taux de chômage augmente un peu moins en Midi-Pyrénées (+ 0,2 point) qu’en métropole (+ 0,3 point). Au 1er trimestre 2015, le chômage est stable dans cinq des huit départements de la région. Il augmente en Aveyron (+ 0,1 point) mais son taux y reste le plus bas de la région : 7,4 %. Les Hautes-Pyrénées affichent une progression de 0,2 point pour atteindre 11,5 % de la population active. Seule la Haute-Garonne connaît une baisse de son taux de chômage (- 0,2 point soit 10,4 %).

En Midi-Pyrénées, le nombre de logements autorisés à la construction au cours des 12 derniers mois s’établit à 20 200 fin juin 2015. Malgré un léger frémissement observé au 2^e trimestre (+ 2 % par rapport au cumul du 1^er trimestre 2015), la baisse atteint 9,4 % par rapport au cumul annuel atteint fin juin 2014. Ce repli sur un an est de plus forte ampleur que celui de la France métropolitaine (- 6,1 %). La baisse annuelle est forte dans la plupart des départements de Midi-Pyrénées. Elle est plus modérée en Haute-Garonne. Le cumul de logements autorisés est stable sur un an dans le Lot et il augmente dans le Gers.

Fin juin 2015, le nombre de logements mis en chantier au cours des 12 derniers mois s’établit à 19 800 en Midi-Pyrénées : cela représente une hausse de 1,5 % en trois mois, alors qu’il baisse de 1,8 % en France métropolitaine. Sur un an, il recule de 1 % dans la région, bien moins fortement qu’en France métropolitaine (- 5,4 %). La baisse est assez nette dans presque tous les départements de Midi-Pyrénées. En Aveyron, les mises en chantier sont stables. Elles sont en progression en Haute-Garonne grâce à la construction de logements collectifs et de résidences.

La fréquentation des hôtels de Midi-Pyrénées se stabilise au 2^e trimestre 2015 après la légère hausse du trimestre précédent. Le nombre de nuitées augmente de 0,4 % par rapport au 2^e trimestre 2014, soit bien moins qu’en France métropolitaine (+ 1,9 %). À Lourdes, après l’embellie du trimestre précédent due aux fêtes de Pâques, la fréquentation hôtelière repart à la baisse (- 2,1 %) malgré une clientèle étrangère assidue, pénalisant le département des Hautes-Pyrénées (- 2,4 %). À Toulouse, la fréquentation des hôtels de l’agglomération augmente (+ 1,0 %) en dépit d’une baisse de la fréquentation étrangère (- 4,5 %). La part de la clientèle d’affaires y reste stable (75 %). Dans le reste de la région, avec les jours du mois de mai fériés et ensolleillés, la hausse de fréquentation est sensible dans les hôtels du Tarn, du Lot et surtout de l’Aveyron. Seuls les hôtels ariégeois et gersois affichent une baisse modérée de leur fréquentation.

Au 2^e trimestre 2015, le nombre total d’entreprises créées en Midi-Pyrénées recule de 5 % par rapport au 1^er trimestre 2015, soit un repli plus accentué que le trimestre précédent. Cette baisse est due exclusivement à la chute des immatriculations de micro-entrepreneurs (- 18 %). Celles-ci représentent désormais 38 % des créations totales, soit le niveau le plus bas depuis la mise en place du régime d’auto-entrepreneur en janvier 2009. Hors micro-entrepreneurs, les créations progressent de 4 %.

Au niveau national, les créations d’entreprises diminuent aussi de 5 % au cours du 2^e trimestre 2015, sous l’effet exclusif aussi d’une baisse des immatriculations de micro-entrepreneurs (- 15 %).

Au 2^e trimestre 2015, en Midi-Pyrénées, les créations d’entreprises diminuent fortement dans l’industrie et les services* (-9 % chacun) sous le seul effet d’une forte chute des immatriculations des micro-entrepreneurs. Dans la construction, la baisse est moindre (- 6 %) mais générale quel que soit le statut de l’entreprise. En revanche les immatriculations d’entreprises progressent dans le secteur regroupant le commerce, les transports et l’hébergement et restauration (+ 3 %), grâce à la hausse des créations hors micro-entrepreneurs (+ 12 %).

*Services : information, communication, finance, assurance, immobilier, services aux entreprises, enseignement, santé, action sociale, services aux ménages.

En Midi-Pyrénées, le nombre de défaillances d’entreprises jugées au cours des 12 derniers mois s’établit à 2 709 fin juin 2015. Ce nombre recule de 4,5 % par rapport au cumul annuel atteint fin mars 2015 et de - 1,6 % par rapport à celui de fin juin 2014. En France métropolitaine, le nombre de défaillances est en baisse de 0,6 % sur un trimestre, alors qu’il augmente de 0,9 % sur un an.

Dans la région, au 2^e trimestre 2015, les défaillances d’entreprises diminuent dans la plupart des secteurs. Elles augmentent dans l’hébergement-restauration, le secteur regroupé de l’enseignement, la santé, l’action sociale, et les services aux ménages ainsi que dans celui des activités financières et d’assurance. Au 2^e trimestre 2015, tous les départements, sauf le Gers et le Lot (respectivement + 0,6 % et + 1,1 %) affichent une baisse du nombre de défaillances d’entreprises. Les plus fortes se situent dans le Tarn-et-Garonne (- 14,2 %) et l’Aveyron (- 12,6 %).