Insee FocusEn 2012 , plus de 70 % des déchets triés du commerce sont valorisés

Maud Micollet, division Enquêtes thématiques et études transversales, Insee

En 2012, les établissements de 20 salariés ou plus du commerce (hors commerce automobile) génèrent 4,2 millions de tonnes de déchets non dangereux non minéraux. Plus de 60 % de ces déchets proviennent du commerce de détail, notamment des grandes surfaces alimentaires. Les trois quarts sont triés ou collectés sélectivement, essentiellement des déchets d’emballages. Plus de 70 % des déchets triés sont directement recyclés ou valorisés. Entre 2006 et 2012, les déchets du commerce ont diminué, malgré la hausse du volume des ventes.

Insee Focus
No 15
Paru le :Paru le29/01/2015
Maud Micollet, division Enquêtes thématiques et études transversales, Insee
Insee Focus No 15- Janvier 2015

Le commerce produit 5 % des déchets non dangereux non minéraux

En 2012, les établissements de 20 salariés ou plus du commerce (hors réparation automobile) ont produit 4,2 millions de tonnes de déchets non dangereux non minéraux. On estime, en prenant en compte les établissements de moins de 20 salariés, que ces secteurs génèrent environ 5,5 millions de tonnes de déchets non dangereux non minéraux. Ainsi, le commerce produit seulement 5 % des déchets non dangereux non minéraux de l’ensemble de l’économie, mais près de 30 % des déchets de papiers et cartons.

Les trois quarts des déchets non dangereux non minéraux produits par les établissements commerciaux (hors réparation automobile) de 20 salariés ou plus sont triés ou collectés sélectivement dans l’entreprise : il s’agit principalement de papiers et cartons (1,7 million de tonnes) et de déchets organiques (0,9 million de tonnes, figure 1).

Près de 70 % de ces déchets de papiers et cartons sont produits par des établissements de commerce de détail, les grandes surfaces alimentaires y contribuent pour plus de la moitié. On estime que plus de 85 % de ces déchets sont des emballages.

Les déchets organiques sont, quant à eux, produits à 60 % par des établissements du commerce de gros, principalement par ceux de la vente de fruits et légumes, et à 40 % par des hypermarchés et supermarchés. 65 % de ces déchets sont des produits périmés ou invendus.

Figure 1Répartition des déchets non dangereux non minéraux du commerce par type en 2012

Répartition des déchets non dangereux non minéraux du commerce par type en 2012
Commerce de détail Commerce de gros Ensemble
en tonnes en % en tonnes en % en tonnes en %
Déchets triés : 1 821 611 69,4 1 367 807 85,0 3 189 419 75,5
  déchets de papier et carton 1 140 988 43,5 534 187 33,1 1 675 176 39,6
  déchets organiques 403 401 15,4 505 474 31,4 908 876 21,5
  déchets de bois 164 268 6,3 67 652 4,2 231 920 5,5
  déchets plastique 71 989 2,7 39 576 2,5 111 565 2,6
  déchets de métaux 28 693 1,1 192 370 12,0 221 063 5,2
  déchets ponctuels 8 567 0,3 2 918 0,2 11 485 0,3
  déchets de verre 1 998 0,1 17 380 1,1 19 377 0,5
  déchets de textile 862 0,0 1 630 0,1 2 492 0,1
  déchets de caoutchouc 845 0,0 6 620 0,4 7 465 0,2
Déchets en mélange 802 215 30,6 241 282 15,0 1 043 497 24,5
Total déchets non minéraux 2 623 826 100,0 1 609 089 100,0 4 232 916 100,0
  • Champ : établissements commerciaux (hors commerce automobile) de 20 salariés et plus.
  • Source : Insee, Enquête déchets non dangereux dans le commerce 2012.

45 % des déchets produits par les hypermarchés et les supermarchés

Au sein des établissements enquêtés, le commerce de détail produit plus de 60 % des déchets non dangereux non minéraux (2,6 millions de tonnes). Les hypermarchés et les supermarchés concentrent à eux seuls près de 45 % de ces déchets, soit 1,9 million de tonnes (figure 2).

Les établissements du commerce de gros produisent quant à eux 1,6 million de tonnes de déchets, dont plus de la moitié dans les secteurs de l’alimentation, des boissons et du tabac.

Quel que soit le type de commerce, vente en gros ou au détail, près de 80 % des déchets produits sont acheminés vers leur lieu de traitement ou de mise en décharge par des prestataires spécialisés. Parallèlement, 8 % des déchets sont traités sur site ou collectés par l’établissement lui-même, 7 % sont transportés par les services municipaux, essentiellement des déchets d’établissements de moins de 50 salariés. Les 5 % restants sont pris en charge par plusieurs intervenants.

Figure 2Répartition des déchets non dangereux non minéraux du commerce par secteur en 2012

Répartition des déchets non dangereux non minéraux du commerce par secteur en 2012
Activité Total déchets non minéraux en %
Commerce de gros de produits alimentaires, de boissons et de tabac 848 138 20,0
Autres commerces de gros spécialisés 335 128 7,9
Commerce de gros de biens domestiques et d’équipements de l’information et de la communication 204 541 4,8
Intermédiaires du commerce de gros, commerce de gros de produits agricoles bruts et d’animaux vivants, commerce de gros non spécialisé 142 680 3,4
Commerce de gros d’autres équipements industriels 78 602 1,9
Hypermarchés et supermarchés 1 861 774 44,0
Autres commerces de détail en magasin non spécialisé 106 253 2,5
Autres commerces de détail 655 800 15,5
Total 4 232 916 100,0
  • Champ : établissements du commerce (hors commerce automobile) de 20 salariés et plus.
  • Source : Insee, Enquête déchets non dangereux dans le commerce 2012.

Figure 2Répartition des déchets non dangereux non minéraux du commerce par secteur en 2012

  • Champ : établissements du commerce (hors commerce automobile) de 20 salariés et plus.
  • Source : Insee, Enquête déchets non dangereux dans le commerce 2012.

Des déchets triés valorisés

Le tri favorise la valorisation des déchets, c’est-à-dire leur réutilisation tels quels ou après transformation ou, plus rarement, leur utilisation pour produire de l’énergie. Ainsi, plus des trois quarts des déchets triés non organiques sont recyclés (figure 3). Le reste est soit envoyé dans des centres de tri, soit incinéré sans récupération d’énergie ou mis en décharge.

A contrario, seulement 17 % des déchets en mélange sont valorisés, tandis que 56 % sont envoyés dans des centres de tri ; une partie sera cependant aiguillée vers une valorisation ultérieure tandis que les autres seront détruits ou stockés. Les déchets organiques sont, quant à eux, valorisés à plus de 65 %. Il s’agit principalement d’une valorisation de leur matière (40 %), notamment pour la production de matière fertilisante. Les déchets organiques peuvent également être valorisés via un processus de méthanisation (14 %), de compostage (9 %) ou d’épandage (3 %).

Figure 3Répartition des déchets non minéraux, non organiques du commerce par matière et mode de traitement en 2012

Répartition des déchets non minéraux, non organiques du commerce par matière et mode de traitement en 2012
Valorisés (en tonnes) Non valorisés (en tonnes) Quantité valorisée (en %) Quantité non valorisée (en %)
Recyclage, valorisation matière Valorisation organique, compostage, épandage Incinération avec récupération d'énergie Incinération sans récupération d'énergie Centre de tri Mise en décharge
Déchets triés, dont : 1 707 247 5 822 16 223 8 510 501 019 30 237 76 24
Métaux 204 401 0 0 0 14 582 2 081 92 8
Verre 16 248 0 0 0 2 942 187 84 16
Papier et carton 1 266 727 4 013 5 059 7 067 372 357 19 951 76 24
Plastique 77 483 0 3 080 472 26 898 3 633 72 28
Bois 139 650 1 809 8 014 971 77 952 3 524 64 36
Textile 1 455 0 70 0 195 772 61 39
Caoutchouc 1 283 0 0 0 6 093 89 17 83
Déchets en mélange 62 394 8 817 103 894 63 392 583 217 221 784 17 83
  • Lecture : 72 % des déchets de plastique sont valorisés : 69 % sont recyclés, 3 % incinérés avec récupération d'énergie.
  • Champ : déchets non minéraux, non organiques des établissements du commerce (hors commerce automobile) de 20 salariés ou plus.
  • Source : Insee, Enquête déchets non dangereux dans le commerce 2012.

Figure 3Répartition des déchets non minéraux, non organiques du commerce par matière et mode de traitement en 2012

  • Lecture : 72 % des déchets de plastique sont valorisés : 69 % sont recyclés, 3 % incinérés avec récupération d'énergie.
  • Champ : déchets non minéraux, non organiques des établissements du commerce (hors commerce automobile) de 20 salariés ou plus.
  • Source : Insee, Enquête déchets non dangereux dans le commerce 2012.

En 2012, moins de déchets, notamment en mélange, qu’en 2006

Entre 2006 et 2012, le volume des ventes de l’ensemble des établissements commerciaux a augmenté (+ 2,2 % pour le commerce de gros et + 7,8 % pour le commerce de détail). Parallèlement, dans les établissements de 50 salariés ou plus (représentant la moitié de la quantité de déchets des établissements de 20 salariés ou plus), la quantité de déchets produits a diminué de manière sensible : − 14 % en 6 ans (figure 4).

Pour les déchets en mélange, la baisse est plus importante : − 29 %. La part des déchets en mélange dans le total des déchets est ainsi passée de 40 % en 2006 à 32 % en 2012. L’effort de tri s’est nettement accru dans un contexte de réduction globale des déchets.

Parmi les déchets triés, globalement en légère baisse (− 3 %), ceux de bois et de verre se réduisent (respectivement – 61 000 et – 2 500 tonnes), ceux de papiers et cartons sont stables et ceux de plastique et de métaux augmentent (respectivement + 7 000 et + 6 000 tonnes).

Figure 4Évolution des quantités de déchets entre 2006 et 2012

Évolution des quantités de déchets entre 2006 et 2012
2006
(en milliers de tonnes)
2012
(en milliers de tonnes)
Évolution
2012/2006 (en %)
Déchets 2 459 756 2 127 252 − 14
en mélange 973 331 690 255 − 29
triés dont : 1 486 425 1 436 997 − 3
  papier et carton 1 065 751 1 065 749 0
  bois 230 368 169 925 − 26
  métaux 118 624 124 770 5
  plastique 59 770 67 185 12
  verre 11 912 9 368 − 21
  • Champ : établissements du commerce de gros et détail de 50 salariés ou plus.
  • Source : Insee, Enquête déchets non dangereux dans le commerce 2012.

Une préoccupation environnementale

La moitié des établissements commerciaux considère la gestion des déchets principalement comme une préoccupation environnementale, 20 % y voient un enjeu économique et 12 % un moyen de rationaliser le fonctionnement des services tandis que 18 % la ressentent surtout comme une contrainte. La préoccupation environnementale domine un peu plus dans les plus grands établissements ; ces établissements ressentent nettement moins souvent que les autres la gestion des déchets comme une contrainte (6 % des établissements de 250 salariés ou plus). Par ailleurs, plus de 80 % des établissements de 250 salariés ou plus gèrent eux-mêmes leurs déchets, alors que ce n’est le cas que d’un peu plus de 60 % des établissements de 20 à 49 salariés.

Une grande majorité d’établissements a mis en place une organisation de la gestion des déchets : la quasi-totalité de ceux de plus de 50 salariés et un peu plus de 85 % de ceux de 20 à 49 salariés. Plus l’établissement est grand, plus il consacre de moyens à cette organisation. Environ 85 % des établissements de 250 salariés ou plus disposent d’équipements de tri des déchets contre à peine 70 % de ceux de 20 à 49 salariés. Près de 75 % des plus grands établissements déclarent sensibiliser et former du personnel à la gestion des déchets contre un peu moins de 50 % des plus petits ; 53 % des premiers disposent d’un personnel dédié à la gestion des déchets alors que n’est le cas que de 18 % des seconds.

Sources

Les résultats sont issus de l’enquête sur la production de déchets non dangereux dans le commerce en 2012. Les déchets concernés par cette étude sont les déchets non dangereux non minéraux.

Pour en savoir plus

Micollet M., « En 2012, 90 % des déchets industriels triés sont valorisés », Insee Première n° 1535, janvier 2015.

Micollet M., « Les déchets non dangereux dans le commerce en 2012 », Insee Résultats n° 76, février 2015.