Regard sur la pauvreté en Corrèze

En 2012, 13,8 % des Corréziens vivent sous le seuil de pauvreté. C'est moins qu'en France métropolitaine. Le niveau de vie médian des personnes pauvres est légèrement supérieur à ce qu'il est en province (9 640 euros par an contre 9 460 euros).

À l'instar d'autres départements ruraux, la pauvreté est plus marquée qu'en France chez les ménages les plus âgés : le taux de pauvreté des ménages dont le référent fiscal a plus de 75 ans s'élève à 15 % (10 % en France métropolitaine).

Entre 2008 et 2011, le taux de pauvreté a progressé de 0,9 point en Corrèze, une évolution un peu inférieure à celle de France métropolitaine. C'est parmi les jeunes que ce taux a le plus progressé.

Chez les personnes les plus âgées, le taux de pauvreté a, au contraire, diminué. Ceci peut être lié à l'arrivée aux âges élevés de générations comprenant moins d'agriculteurs et bénéficiant davantage des régimes de retraite.

En lien avec la progression de la pauvreté, le nombre d'allocataires du RSA a augmenté de 25 % entre 2009 et 2014 ; c'est un peu moins qu'en France (+ 29 %). Fin 2014, 5 400 allocataires résident en Corrèze : ils représentent 3,8 % de la population des 15-64 ans, contre 5,5 % en France métropolitaine. Au total, 11 700 personnes (allocataires et ayant-droits) sont couvertes par cette prestation sociale, soit 4,9 % de la population. Comme en Creuse, les allocataires corréziens du RSA sont moins nombreux qu'en France à percevoir uniquement le RSA socle (51 % contre 64 %). Ils ont donc plus souvent des revenus d'activité, que le RSA vient compléter.

Aujourd'hui en Corrèze, les allocations de minimum vieillesse (ASV et ASPA) sont versées à 3,2 % des personnes de plus de 60 ans, comme en France métropolitaine. Le nombre d'allocataires diminue régulièrement.

Situations de demande d'emploi et pauvreté sont souvent liées. Fin 2011, 13 200 personnes sans emploi ou exerçant une activité réduite étaient inscrites à Pôle emploi (catégories A, B et C), soit 3 000 de plus qu'au début de la crise économique, fin 2008. Les effectifs ont continué de progresser, atteignant 16 800 personnes fin 2014. En six ans, l'augmentation du nombre de demandeurs d'emploi (+ 64 %) a été plus marquée que dans les deux autres départements limousins. La progression a été comparable à celle de la France (+ 60 %). Malgré tout, parmi la population en âge de travailler (15-64 ans), la Corrèze compte moins de demandeurs d'emploi que la France (11,6 % contre 13,0 %).

Parmi les demandeurs d'emploi, 7 500 le sont depuis plus d'un an, soit 5,2 % des 15-64 ans. Le caractère de longue durée du chômage s'est renforcé : au 31 décembre 2014, 45 % des demandeurs d'emploi l'étaient depuis plus d'un an contre 32 % en 2008.

Les Corréziens, tout particulièrement les femmes, demeurent plus souvent insérés dans l'emploi qu'en moyenne en France : 82 % des femmes de 30 à 54 ans ont un emploi : c'est quatre points de plus qu'en France. Chez les hommes, le taux d'emploi (89 %) dépasse de deux points le taux national.

Devoir parcourir des distances ou des temps de trajet importants pour accéder aux équipements et aux services peut peser sur le budget des ménages à faibles revenus et être un facteur d'isolement pour les personnes qui ne disposent pas d'un moyen de transport personnel. En Corrèze, les équipements et services sont en moyenne moins facilement « accessibles » qu'en province. En 2014, en Corrèze, 10 % de la population met en moyenne plus de 7 minutes pour accéder à un équipement ou un service de proximité (3 % en province), 13 % des Corréziens parcourent plus de 15 minutes pour accéder à un équipement intermédiaire (4 % en province) et 14 % résident à plus de 30 minutes d'un équipement de la gamme dite « supérieure » (3 % en province).

En revanche, les lieux de travail et de résidence sont moins souvent sur deux communes différentes que dans la plupart des autres départements : 58 % des actifs corréziens travaillent hors de leur commune de résidence, contre 64 % des actifs de province.

Pour l’une des populations cibles des politiques sociales que constituent les jeunes, la Corrèze présente certaines caractéristiques plus favorables qu’en France ou que dans les deux autres départements limousins. En lien avec un chômage moins présent, les enfants et adolescents corréziens appartiennent moins souvent qu’en France à une famille qui ne comporte aucune personne ayant une activité professionnelle (7 % en 2011, soit trois points de moins qu’en France). Chez les enfants, un peu moins d’élèves entrent en 6e avec un an de retard ou davantage. La Corrèze compte parmi les départements où la part des jeunes adultes peu ou pas diplômés est la plus faible : 16 % des jeunes de 20 à 24 ans n’ont pas de diplôme ou ont un diplôme de niveau inférieur au CAP-BEP, contre 20 % en France. Néanmoins, la part de jeunes adultes ni en emploi, ni en formation est aussi élevée en Corrèze qu’en France métropolitaine (respectivement 18 % et 19 %).