Au deuxième trimestre 2015, l'intérim haut–normand se dégrade fortement

Etienne Silvestre (Insee)

Au deuxième trimestre 2015, la Haute-Normandie est la région métropolitaine où l'emploi salarié baisse le plus. L'intérim se contracte fortement alors qu'il progresse au niveau national. Dans la construction et l'industrie, la tendance à la baisse ne faiblit pas. Globalement, la situation est nettement plus dégradée dans l'Eure que dans la Seine-Maritime.

Insee Flash Haute-Normandie
No 32
Paru le :Paru le19/11/2015
Etienne Silvestre (Insee)
Insee Flash Haute-Normandie No 32- Novembre 2015

Au deuxième trimestre 2015, la Haute-Normandie est la région où l'emploi salarié des secteurs principalement marchands recule le plus, avec 2 450 postes en moins (– 0,6 % après – 0,2 % au précédent trimestre). Dans un contexte national pourtant favorable (+ 0,2 %), l'Eure perd 1 600 salariés et recule plus que la Seine-Maritime (– 1,5 % contre – 0,3 %, figure 1). Sur un an, la région perd presque 5 000 salariés, un déclin nettement plus marqué qu'au niveau national (– 1,2 % contre – 0,1 %).

Figure_1L'emploi salarié eurois décroche

  • Source : Insee, estimations d'emploi
  • Base 100 : deuxième trimestre 2011

L'intérim contribue pour moitié à la baisse

Ce trimestre, l'intérim progresse en France métropolitaine (+ 3,6 %) mais se replie sévèrement en Haute–Normandie (– 6,1 %) et contribue pour moitié aux emplois salariés perdus (figure 2). Le recul est très fort dans l'Eure (– 12,3 %). Hors intérim, l'emploi salarié régional baisse également (– 0,3 %). Cette baisse touche la plupart des grands secteurs d'activité sauf le commerce (figure 3) et affecte surtout l'Eure (– 0,7 % contre – 0,1 % en Seine–Maritime).

Figure_2L'intérim à contre–courant dans la région

  • Source : Insee, estimations d'emploi
  • Base 100 : deuxième trimestre 2011

Figure_3L'emploi salarié régional baisse partout sauf dans le commerce

  • Source : Insee, estimations d'emploi
  • Base 100 : deuxième trimestre 2011

L'industrie haut-normande perd 600 salariés, une baisse plus forte qu'en France métropolitaine (– 0,5 % contre – 0,3 %). L'énergie est le seul secteur en hausse (+ 1,2 %). Dans les matériels de transport, les pertes d'emploi (– 0,5 %) s'atténuent pour le quatrième trimestre consécutif. Les effectifs de la construction restent orientés à la baisse (– 0,8 %) mais pas plus qu'au niveau national. Les pertes d'emploi dans l'industrie et la construction sont moins fortes que les trimestres précédents en Seine–Maritime (– 0,3 % dans les deux secteurs) mais s'amplifient dans l'Eure (– 1,0 % dans l'industrie et – 2,1 % dans la construction).

L'emploi commercial repart enfin dans la région (+ 0,3 %) mais principalement dans l'Eure (+ 0,8 % contre + 0,1 % en Seine–Maritime). Les services marchands hors intérim perdent presque 400 salariés

(– 0,2 %) alors qu'ils progressent de 0,2 % au niveau national. La banque–assurance (+ 0,7 %) et les activités immobilières (+ 1,1 %) continuent de croître mais le secteur des autres activités de services perd plus de 300 postes (– 1,7 %) et l'hébergement–restauration fléchit (– 0,5 %) après plusieurs trimestres de hausse. Globalement, les services marchands régressent, surtout dans l'Eure (– 0,9 %) en raison d'une baisse très vive des autres activités de services (– 3,3 %).

Sur un an, l'emploi recule partout sauf dans les services

Sur un an, l'emploi salarié haut-normand est stable dans les services marchands mais recule dans les autres grands secteurs d'activité. La construction souffre autant qu'au niveau national (– 3,5 % contre – 3,7 %) alors que les pertes subies dans l'industrie sont plus fortes (– 1,8 % contre – 1,2 %). La région subit également des pertes dans l'intérim (– 4,4 %) et le commerce (– 0,4 %). Le nombre de salariés recule ainsi de 1,9 % dans l'Eure et de 0,9 % en Seine–Maritime. Dans l'Eure, la baisse concerne surtout l'intérim (– 15,2 %) et la construction (– 5,2 %). En Seine–Maritime, si l'intérim progresse et la construction souffre moins, le repli de l'industrie y est plus élevé (– 2,1 % contre – 1,3 %).

Définitions

Les estimations trimestrielles d'emploi portent sur l'emploi salarié des secteurs principalement marchands : secteurs DE à MN et secteur RU hors activité des ménages en tant qu'employeurs.

Trois sources sont à la base de ces estimations : les bordereaux récapitulatifs de cotisations sociales, l'interrogation directe des grandes entreprises nationales (La Poste, France Télécom, EDF, GDF-Suez et la SNCF) et l'estimation du nombre d'intérimaires par la Dares.

Les estimations sont corrigées des variations saisonnières et révisées ponctuellement. Deux estimations sont diffusées chaque trimestre avec vingt jours d'écart : la première au niveau national et la seconde au niveau départemental.

Pour en savoir plus

Informations Rapides n°217 - Insee conjoncture " L'emploi augmente légèrement au deuxième trimestre 2015 " (septembre 2015)

Insee Conjoncture Haute-Normandie N° 7 " Important repli de l'activité au 2e trimestre 2015 " (octobre 2015)