Le travail frontalier lorrain au diapason des économies limitrophes

Julien DUBOIS-POT, Université Nancy 2, Insee Lorraine

Le nombre de frontaliers lorrains n’a cessé d’augmenter depuis 1990. Il atteint en 2006 presque 82 000 individus, soit environ 2,5 fois plus. Un Lorrain ayant un emploi sur douze est désormais frontalier. Entre 1999 et 2006, près de 27% de la hausse du nombre d’actifs occupés lorrains correspond aux 19 600 frontaliers supplémentaires. Le phénomène frontalier continue donc à s’ancrer sur le territoire lorrain, en s’intensifiant au nord où les frontaliers représentent plus de 16% des actifs occupés. L’évolution du travail frontalier, pour sa quasi-totalité tiré par l’attractivité tertiaire luxembourgeoise, a de ce fait diversement profité à trois zones du nord lorrain dont les marchés locaux de l’emploi sont sous l’influence plus ou moins intense des économies des pays limitrophes. Les faits marquants de la dernière décennie comme la féminisation modérée, la maturité des travailleurs frontaliers et enfin l’évolution de leurs profils professionnels, imposent une réévaluation des facteurs sociodémographiques favorables à l’exercice d’une activité frontalière. À ces déterminants, profondément différents selon la zone de résidence, s’ajoute une influence positive quand le conjoint est frontalier mais plus modérée en présence d’enfant de moins de 11 ans. Par ailleurs, l’«effet distance», variable selon les zones, perdure malgré une diffusion géographique du travail frontalier.

Economie Lorraine
No 233
Paru le :Paru le22/09/2010
Julien DUBOIS-POT, Université Nancy 2, Insee Lorraine
Economie Lorraine No 233- Septembre 2010