Insee PremièreLes comptes des administrations publiques en 2013 Le déficit se réduit pour la quatrième année consécutive

Yacine Boughazi, Karine Boutier, Sylvain Larrieu, département des Comptes nationaux, Insee, Claire Jolly, Alexis Loublier, Rémy Mathieu, Brigitte Poiblanc, Benjamin Quevat, direction générale du Trésor, Anne Uteza, direction générale des Finances publiques

En 2013, le déficit public au sens de Maastricht s’établit à 88,8 milliards d’euros, soit 4,2 % du produit intérieur brut (PIB). Par rapport à 2012, il se réduit de 12,2 milliards d’euros du fait d’une augmentation des recettes plus rapide que celle des dépenses. En part de PIB, les recettes publiques augmentent de 1,1 point et les dépenses de 0,5 point. Le déficit public se réduit surtout pour les administrations publiques centrales et, dans une moindre mesure, pour les organismes de sécurité sociale, alors qu’il s’accentue pour les administrations publiques locales. En 2013, le taux de prélèvements obligatoires s’établit à 44,7 % du PIB, en hausse de 1,0 point par rapport à 2012. Le poids de la dette publique dans le PIB progresse de 3,1 points pour atteindre 91,8 %.

Yacine Boughazi, Karine Boutier, Sylvain Larrieu, département des Comptes nationaux, Insee, Claire Jolly, Alexis Loublier, Rémy Mathieu, Brigitte Poiblanc, Benjamin Quevat, direction générale du Trésor, Anne Uteza, direction générale des Finances publiques
Insee Première No 1500- Mai 2014

En 2013, le déficit public atteint 4,2 % du PIB

En 2013, le déficit public au sens de Maastricht s’élève à 4,2 % du produit intérieur brut (PIB), après 4,8 % en 2012 (figure 1). Après sa forte dégradation en 2009 suite à la crise financière, le déficit public se réduit ainsi pour la quatrième année consécutive, grâce à une hausse des recettes plus rapide que celle des dépenses (figure 2). Les recettes publiques progressent moins rapidement qu’en 2012 (+ 3,2 % en 2013 après + 3,5 % en 2012), mais elles demeurent nettement plus dynamiques que le PIB (+ 1,1 % en valeur). Elles ont notamment été accrues par des mesures nouvelles votées dans les lois de finances successives (principalement la deuxième loi de finances rectificative pour 2012 et les lois de finances et loi de financement de la Sécurité sociale pour 2013). Le ralentissement des dépenses publiques est plus marqué (+ 1,9 % après + 2,9 %). En particulier, malgré la hausse de l’encours de dette, les intérêts versés diminuent, du fait de la diminution des taux d’intérêt nominaux et de l’inflation. Parallèlement, les prestations sociales ralentissent, la croissance des dépenses de fonctionnement (définitions) se stabilise et les transferts vers l’Union européenne (UE) accélèrent.

La réduction du déficit public de 12,2 milliards d’euros est imputable essentiellement aux administrations publiques centrales (– 17,2 milliards). Dans le même temps, le déficit des administrations publiques locales s’accroît de 5,5 milliards d’euros en cette année préélectorale dans les communes. Celui des administrations de sécurité sociale s’amoindrit légèrement (– 0,5 milliard).

Figure1Principaux ratios de finances publiques

Principaux ratios de finances publiques
Taux en % du PIB 2010 2011 2012 2013
Déficit public notifié1 -6,8 -5,1 -4,8 -4,2
Dette publique notifiée1 80,8 84,4 88,7 91,8
Dette publique nette2 74,0 76,9 80,6 83,9
Recettes publiques 49,6 50,8 51,8 52,9
Dépenses publiques 56,4 55,9 56,7 57,2
Prélèvements obligatoires3 41,3 42,6 43,7 44,7
  • 1. Au sens du traité de Maastricht ; voir définitions.
  • 2. La dette publique nette est égale à la dette publique notifiée diminuée de certains éléments d'actif ; voir définitions.
  • 3. Le taux de prélèvements obligatoires est calculé hors crédits d'impôt, alors que le classement des crédits d'impôts en dépenses en base 2010 accroît les taux de recettes et dépenses publiques.
  • Source : Insee, comptes nationaux, base 2010.

Figure2Dépenses et recettes publiques entre 1993 et 2013

en points de PIB
Dépenses et recettes publiques entre 1993 et 2013 (en points de PIB)
Déficit notifié (échelle de gauche) Dépenses publiques (échelle de droite) Recettes publiques (échelle de droite)
1993 -6,3 54,6 48,3
1994 -5,4 54,0 48,6
1995 -5,1 54,1 49,0
1996 -3,9 54,3 50,4
1997 -3,6 53,9 50,3
1998 -2,4 52,3 49,9
1999 -1,6 52,0 50,5
2000 -1,3 51,1 49,8
2001 -1,4 51,2 49,8
2002 -3,1 52,3 49,2
2003 -3,8 52,8 48,9
2004 -3,5 52,5 49,0
2005 -3,1 52,9 49,7
2006 -2,3 52,5 50,2
2007 -2,5 52,2 49,7
2008 -3,2 53,0 49,8
2009 -7,1 56,8 49,6
2010 -6,8 56,4 49,6
2011 -5,1 55,9 50,8
2012 -4,8 56,7 51,8
2013 -4,2 57,2 52,9
  • Source : Insee, comptes nationaux, base 2010.

Figure2Dépenses et recettes publiques entre 1993 et 2013

  • Source : Insee, comptes nationaux, base 2010.

Le taux de prélèvements obligatoires augmente de 1,0 point

En 2013, le taux de prélèvements obligatoires des administrations publiques s’établit à 44,7 % du PIB, en hausse de 1,0 point par rapport à 2012. Cette augmentation provient de la mise en œuvre de nouvelles mesures fiscales et sociales (+ 1,4 point de PIB) : il s’agit principalement des mesures votées dans les lois de finances initiale et de financement de la Sécurité sociale pour 2013 (+ 0,9 point) ainsi que de celles votées dans la loi de finances rectificative d’août 2012 (+ 0,3 point). En l’absence de mesures nouvelles, le poids des prélèvements obligatoires aurait diminué (– 0,5 point de PIB). Les impôts et taxes croissent en effet spontanément moins vite que le PIB en valeur, du fait notamment du ralentissement de la masse salariale privée, ainsi que de la faiblesse des résultats des entreprises.

Les administrations publiques centrales réduisent leur déficit

En 2013, le besoin de financement (définitions) des administrations publiques centrales, État et organismes divers d’administration centrale (Odac) s’élève à 67,9 milliards d’euros (figure 3), après 85,2 milliards en 2012. Les recettes progressent de 4,7 %, alors que les dépenses n’augmentent que de 0,3 % (figure 4).

Du côté des dépenses, les consommations intermédiaires s’accroissent de 3,5 % en 2013, tirées notamment par les dépenses d’entretien de matériel militaire de l’État. Les dépenses de personnel ralentissent (+ 0,7 % en 2013, après + 1,3 %) du fait des cotisations sociales imputées (définitions) de l’État (+ 2,5 % contre + 3,9 % en 2012, la réforme des retraites retardant l’âge moyen des départs). Les dépenses d’intérêts reculent fortement (– 9,9 % en 2013 après – 2,4 % en 2012), sous l’effet de la baisse des taux d’intérêt nominaux et de celle de l’inflation, qui amoindrit la charge sur les titres indexés.

Les prestations sociales continuent à croître, mais de manière plus modérée (+ 2,7 % après + 3,4 % en 2012). Pour les prestations en espèces, si les pensions de retraite et d’invalidité ainsi que les dépenses au titre de l’allocation aux adultes handicapés sont en hausse (respectivement + 1,2 milliard et + 0,4 milliard), celles associées à la prime pour l’emploi diminuent (– 0,5 milliard). Concernant les prestations en nature, les dépenses au titre de l’aide personnalisée au logement et de l’allocation de logement sociale progressent de 0,5 milliard, de même que les dépenses du fonds de financement de la couverture maladie universelle.

Le versement au titre des ressources propres de l’UE reste très dynamique (+ 2,2 milliards, dont un versement exceptionnel de 1,8 milliard lié à la fin de la programmation européenne 2007-2013).

Les dépenses d’investissement de l’État baissent de 9,6 % (soit – 1,0 milliard d’euros), en raison principalement de moindres livraisons de matériels militaires. Elles augmentent en revanche de 4,5 % (soit + 0,7 milliard) pour les Odac, du fait de la hausse des dépenses en recherche et développement.

Du côté des recettes des administrations publiques centrales, leur dynamisme (+ 4,7 %) provient essentiellement de l’effet des mesures nouvelles. Les impôts et les cotisations sociales collectés progressent ainsi de 5,0 %.

Les impôts sur la production et les importations augmentent de 5,6 milliards d’euros, dont + 2,9 milliards de TVA et + 1,5 milliard au titre de la contribution au service public de l’électricité. Ce sont les impôts sur le revenu qui enregistrent la plus forte progression (+ 9,5 %, soit + 12,1 milliards). Près des trois quarts de la hausse provient des impôts acquittés par les ménages, notamment l’impôt sur le revenu des personnes physiques (création d’une nouvelle tranche d’imposition au taux de 45 %, abaissement du plafond du quotient familial, fin de la déductibilité des heures supplémentaires…). L’impôt sur les sociétés est en hausse de 3,3 milliards : en particulier, la nouvelle contribution additionnelle portant sur les montants de dividendes distribués rapporte 1,8 milliard. Les autres impôts courants sont en baisse, notamment l’impôt de solidarité sur la fortune (–  0,7 milliard par contrecoup de la contribution exceptionnelle de 2012). Enfin, les impôts en capital progressent autant qu’en 2012 (+ 0,8 milliard en 2013 après + 0,9) : la suppression de la taxe exceptionnelle en 2012 sur la détention de produits pétroliers (– 0,5 milliard) est plus que compensée par la contribution exceptionnelle en 2013 sur les réserves de capitalisation des entreprises d’assurance (+ 0,9 milliard) et par des recettes dynamiques de droits de mutation à titre gratuit (+ 0,5 milliard).

Après avoir accusé une forte baisse en 2012, les revenus de la propriété sont en moindre repli en 2013 (– 4,1 %).

Figure3Capacité (+) ou besoin (-) de financement des administrations publiques

en milliards d'euros
Capacité (+) ou besoin (-) de financement des administrations publiques (en milliards d'euros)
2010 2011 2012 2013
État -121,7 -91,2 -82,6 -69,2
Organismes divers d'administration centrale 10,9 -0,2 -2,6 1,3
Administrations publiques locales -1,7 -0,7 -3,7 -9,2
Administrations de sécurité sociale -23,2 -12,9 -12,8 -12,5
Administrations publiques -135,8 -105,0 -101,6 -89,5
Déficit public notifié* -135,2 -104,5 -101,0 -88,8
  • * Au sens du traité de Maastricht ; voir définitions.
  • Source : Insee, comptes nationaux, base 2010.

Figure4Principales dépenses et recettes des administrations publiques en 2013

Principales dépenses et recettes des administrations publiques en 2013
Administrations publiques centrales (y compris État) État Administrations publiques locales Administrations de sécurité sociale Administrations publiques1
En milliards d'euros
Total des dépenses1, dont : 487,7 455,5 252,0 563,6 1 208,2
consommations intermédiaires2 32,0 20,9 48,6 26,6 107,2
rémunérations des salariés 136,0 118,9 74,8 62,4 273,3
intérêts2 40,5 40,3 5,6 5,4 51,1
prestations sociales en espèces et en nature 93,2 87,1 23,6 428,6 545,4
formation brute de capital fixe 27,0 9,8 50,4 8,3 85,6
Total des recettes1, dont : 419,8 386,3 242,8 551,1 1 118,7
impôts et cotisations sociales 366,3 351,7 125,3 508,1 999,7
recettes de production 23,8 5,5 41,1 19,1 83,9
revenus de la propriété 7,8 7,0 2,7 3,6 13,7
Capacité (+) / Besoin (-) de financement -67,9 -69,2 -9,2 -12,5 -89,5
Gains (+) / Pertes (-) sur swaps 0,2 0,2 0,0 0,4 0,7
Déficit notifié -67,6 -68,9 -9,2 -12,0 -88,8
Évolution 2013 (en %)
Total des dépenses, dont : 0,3 0,9 3,4 2,4 1,9
consommations intermédiaires2 3,5 1,2 2,9 2,1 2,9
rémunérations des salariés 0,7 0,5 3,2 2,2 1,7
intérêts2 -9,9 -10,2 1,6 -11,4 -8,9
prestations sociales en espèces et en nature 2,7 2,0 3,9 3,0 3,0
formation brute de capital fixe -1,1 -9,6 5,1 -10,4 1,4
Total des recettes, dont : 4,7 4,8 1,1 2,6 3,2
impôts et cotisations sociales 5,0 4,7 0,7 2,9 3,4
recettes de production 0,5 -7,2 2,2 0,2 1,2
revenus de la propriété -4,1 1,2 -0,1 -8,5 -4,3
  • 1. Les transferts au sein d'un même secteur sont consolidés si bien que la somme des dépenses (ou des recettes) des secteurs est supérieure à celle des APU dans leur ensemble.
  • 2. Hors correction au titre des services d'intermédiation financière indirectement mesurés (Sifim) sur les intérêts versés.
  • Source : Insee, comptes nationaux, base 2010.

Les finances publiques locales se dégradent

En 2013, le besoin de financement des administrations publiques locales se creuse pour atteindre 9,2 milliards, après 3,7 milliards en 2012 (figure 3). Les dépenses décélèrent à peine (+ 3,4 % après + 3,6 % en 2012), alors que les recettes ralentissent plus nettement (+ 1,1 % après + 2,3 % en 2012, figure 4).

Du côté des dépenses, l’investissement local reste dynamique en cette année préélectorale (+ 5,1 % en 2013 après + 5,8 %). Les rémunérations versées continuent d’augmenter (+ 3,2 % après + 3,1 % en 2012), en dépit de la poursuite du gel du point de la fonction publique. Les consommations intermédiaires décélèrent (+ 2,9 % après + 3,5 % en 2012) dans un contexte de faible inflation. La charge d’intérêts hors Sifim (services d’intermédiation financière indirectement mesurés) ralentit significativement en raison de la baisse des taux d’intérêt (+ 1,6 % après + 4,0 % en 2012). En revanche, les dépenses des collectivités locales au titre des prestations et transferts sociaux demeurent soutenues (+ 3,9 % après + 3,2 % en 2012), portées notamment par les dépenses du revenu de solidarité active « socle » (+ 8,9 % après + 4,6 % en 2012).

Les recettes d’impôts sur les produits et la production ralentissent significativement (+ 0,6 % soit + 0,6 milliard, après + 4,7 % en 2012). La faiblesse des transactions sur le marché immobilier pèse sur les droits de mutation à titre onéreux (–  0,9 milliard après – 0,4 milliard en 2012) et la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises recule également (– 0,6 milliard après + 1,0 milliard). Inversement, la taxe foncière, la cotisation foncière sur les entreprises et le versement transport progressent (respectivement + 1,2 milliard, + 0,6 milliard et + 0,3 milliard en 2013). Parallèlement, la taxe d’habitation augmente de 0,7 milliard. Le gel des concours financiers de l’État ainsi que les moindres recettes de production (+ 2,2 % après + 2,8 % en 2012), contribuent également au ralentissement des recettes.

Les comptes sociaux restent déficitaires

En 2013, le besoin de financement des administrations de sécurité sociale se réduit très légèrement à – 12,5 milliards, après – 12,8 milliards en 2012 (figure 3). La croissance des dépenses est en effet un peu plus faible que celle des recettes (figure 4).

La décélération des recettes des administrations de sécurité sociale se poursuit en 2013 (+ 2,6 % après + 3,4 % en 2012). Le ralentissement de la masse salariale privée (+ 1,1 % en 2013 après + 2,1 % en 2012) pèse sur la croissance des cotisations sociales et les prélèvements sociaux sur les revenus sont peu dynamiques. Ce fléchissement des recettes est néanmoins limité par d’importantes mesures nouvelles. Pour les cotisations sociales, on peut noter la suppression de l’exonération de cotisations des salariés sur les heures supplémentaires (+ 2,0 milliards d’euros) et la hausse du taux vieillesse finançant le dispositif pour carrières longues (+ 0,9 milliard) ; pour les recettes fiscales, on citera les hausses de taux du forfait social (+ 1,8 milliard) et de la taxe sur les salaires (+ 0,5 milliard). De manière similaire, le déplafonnement de la cotisation maladie, les moindres déductions de frais professionnels et la hausse des taux de cotisation vieillesse soutiennent la progression des cotisations des non-salariés pour un montant total de 1,7 milliard.

Les dépenses des administrations de sécurité sociale ralentissent (+ 2,4 % après + 3,3 % en 2012). La progression des dépenses d’assurance maladie est contenue, avec une exécution de l’objectif national des dépenses d’assurance maladie (Ondam) inférieure de 1,4 milliard d’euros à celui voté ab initio, et la réforme des retraites de 2010 monte en charge. Les prestations familiales ralentissent (+ 1,2 %) après avoir augmenté de 3,0 % en raison de la revalorisation exceptionnelle de 25 % de l’allocation de rentrée scolaire en 2012. À l’inverse, la croissance des prestations chômage reste soutenue en raison d’une conjoncture peu favorable sur le marché de l’emploi (+ 4,5 % en 2013 après + 5,9 %).

La dette publique augmente de 3,1 points à 91,8 %

La dette publique au sens de Maastricht (définitions) s’élève à 1 939,7 milliards d’euros fin 2013 après 1 855,4 milliards un an plus tôt. Elle représente 91,8 % du PIB, contre 88,7 % fin 2012 (figure 5).

La contribution à la dette publique (définitions) de l’État s’établit à 1 533,2 milliards d’euros, en hausse de 78,5 milliards, soit une variation supérieure à son besoin de financement (– 69,2 milliards). Parmi les éléments expliquant cette différence, l’effet de consolidation lié à la diminution des passifs de l’État détenus par d’autres administrations publiques joue à hauteur de 6,8 milliards (dont 4,0 milliards pour les dépôts au Trésor). L’accroissement de la dette passe principalement par l’endettement en obligations et billets de trésorerie : les obligations assimilables du Trésor (OAT) et les bons du Trésor à intérêt annuel (BTAN) progressent de 62,6 milliards et constituent 82,7 % de la dette de l’État fin 2013 ; l’encours de titres de créance à court terme augmente de 9,6 milliards et représente désormais 11,2 % de la dette de l’État.

La contribution à la dette des Odac s’établit à 12,4 milliards d’euros fin 2013, en diminution de 1,3 milliard par rapport à la fin 2012. La reprise par l’État de la dette de l’établissement public de financement et de restructuration (EPFR, en charge de la défaisance des actifs du Crédit lyonnais) ainsi que l’amortissement d’une partie de la dette du service annexe d’amortissement de la dette (Saad) de la SNCF jouent à la baisse respectivement pour –  4,5 milliards et – 1,1 milliard. Inversement, le reclassement au sein de la dette de Maastricht du passif lié à la contribution pour le service public de l’électricité (CSPE) et l’augmentation de la dette de la société anonyme de gestion des stocks de sécurité (Sagess) jouent à la hausse pour respectivement + 3,9 milliards et + 0,4 milliard.

Figure5Dette publique notifiée* et dette publique nette*

Dette publique notifiée* et dette publique nette*
Au 31/12/2012 Au 31/12/2013
Dette publique notifiée Dette publique nette Dette publique notifiée Dette publique nette
En milliards d'euros En % du PIB En milliards d'euros En % du PIB En milliards d'euros En % du PIB En milliards d'euros En % du PIB
État 1 454,7 69,6 1 352,4 64,7 1 533,2 72,5 1 431,9 67,7
Organismes divers d'administration centrale 13,7 0,7 5,6 0,3 12,4 0,6 4,4 0,2
Administrations locales 176,1 8,4 163,7 7,8 182,3 8,6 170,0 8,0
Administrations de sécurité sociale 210,9 10,1 163,1 7,8 211,7 10,0 166,7 7,9
Total administrations publiques 1 855,4 88,7 1 684,8 80,6 1 939,7 91,8 1 773,0 83,9
  • * Voir définitions.
  • Source : Insee, comptes nationaux, base 2010.

Enfin, la contribution à la dette publique des administrations de sécurité sociale augmente de 0,8 milliard pour s’établir à 211,7 milliards d’euros fin 2013. Le besoin de financement (– 12,5 milliards), nettement plus important que la variation de la dette, est financé par une diminution de la trésorerie et d’importantes cessions d’actifs, notamment de la part de certains régimes de retraite.

Fin 2013, la dette publique nette (définitions) s’élève pour l’ensemble des administrations publiques à 1 773,0 milliards d’euros (soit 83,9 % du PIB), en augmentation de 88,2 milliards par rapport à 2012. La dette publique notifiée, brute, croît dans le même temps de 84,3 milliards. Ces évolutions similaires masquent des variations d’actifs importantes : la trésorerie des administrations publiques se contracte ainsi de 11,5 milliards d’euros dont – 8,5 milliards pour l’État, alors que ce dernier prête 8,2 milliards aux pays de la zone euro dans le cadre du fonds européen de stabilité financière (FESF).

Définitions

Les dépenses de fonctionnement sont les dépenses hors acquisitions nettes d’actifs non financiers et transferts en capital.

La capacité ou le besoin de financement des administrations publiques est le solde du compte de capital. Ce solde au sens de la comptabilité nationale diffère légèrement de l’excédent ou du déficit public au sens du traité de Maastricht (déficit public notifié). L’écart provient d’un traitement différent des flux nets d’intérêts liés aux contrats d’échange de taux et de devises (opérations de swaps ) effectués par les administrations publiques. En 2013, ce flux s’élève à 0,7 milliard d’euros.

Les cotisations sociales imputées à la charge des employeurs représentent la part des prestations sociales fournies directement par les employeurs à leurs salariés, anciens salariés et autres ayants droit, qui n'est pas financée par les cotisations sociales à la charge des salariés.

La dette publique au sens de Maastricht (ou dette publique notifiée) est brute, ce qui signifie que les actifs financiers des administrations publiques ne sont pas déduits de leurs dettes. Elle est évaluée en valeur nominale et est consolidée des dettes entre administrations publiques. Elle exclut certains types de passifs, essentiellement les créances commerciales et ceux liés aux délais de paiement.

La contribution à la dette d’un sous-secteur est égale à la dette diminuée des passifs de ce sous-secteur détenus par les autres administrations publiques.

La dette publique nette est égale à la dette publique notifiée diminuée des dépôts, des crédits et des titres de créance négociables (évalués à leur valeur nominale) détenus par les administrations publiques sur les autres secteurs institutionnels.

Pour en savoir plus

« Les comptes de la Nation en 2013 », Insee Première n° 1499, mai 2014.

« L’économie française », Insee Références, édition 2014.