Principe 14 : Cohérence et comparabilité

Les statistiques européennes présentent une cohérence interne et dans le temps et permettent la comparaison entre régions et pays; des données connexes provenant de différentes sources de données peuvent être combinées et utilisées conjointement.

Méthodes
Dernière mise à jour le : 28/02/2023

Indicateur 14.1

Les statistiques présentent une cohérence interne (c’est-à-dire que les égalités arithmétiques et comptables sont vérifiées).

Des contrôles sont en place pour assurer la cohérence interne des données publiées. Ils concernent aussi bien les données des entreprises que les données des ménages, et sont définis aux différentes étapes du processus de production.

Par exemple, les égalités comptables sont vérifiées dans l’enquête structurelle d’activité (ESA) et l’enquête annuelle de production (EAP), les comptes nationaux, etc. Dans les comptes nationaux, l’égalité entre les trois approches (production, demande, revenu) est par ailleurs assurée.

Dans les dispositifs produisant simultanément des données au niveau national et au niveau local, tels qu’Estel (estimations annuelles d’emploi localisé), la cohérence entre les résultats obtenus aux différents niveaux (zones d’emploi, département, région, nation) est vérifiée.

Indicateur 14.2

Les statistiques permettent la comparaison sur une période raisonnable.

L'Insee s’attache à garantir aux utilisateurs la continuité des séries qu'il publie. Lorsque des changements, de méthode ou de contexte législatif par exemple, induisent des ruptures dans les séries temporelles, il en documente les conséquences et publie, dans la mesure du possible, des séries rétropolées.

Pour assurer la comparabilité des séries, l’Insee réalise des comparaisons des données avant et après modification des séries, en amont de la diffusion des données, et parfois à titre de test d’un changement envisagé (sources, méthodes, etc.). Ainsi, la nouvelle méthode d’imputation de la non-réponse dans l’enquête de fréquentation touristique a fait l’objet d’une validation approfondie. De même, le projet de refonte de l’enquête emploi a intégré une rétropolation systématique des séries longues du marché du travail, avec une méthode spécifique développée par un groupe de travail dédié.

Lorsqu’il n’est pas possible de recalculer les séries pour maintenir une parfaite comparabilité des données dans le temps, la documentation associée aux données fournit toutes les informations utiles pour apprécier correctement les évolutions.

Par ailleurs, la politique de révision de l’Insee précise les principes et la démarche suivie dans le cas où des changements affectent des données déjà publiées. Par exemple, les comptes nationaux font régulièrement l’objet de changements de base, au cours desquels peuvent être introduites de multiples modifications, parfois lourdes (comme des changements de nomenclatures) et qui donnent lieu à une nouvelle publication de l’ensemble des séries. Lorsque la rétropolation ne permet pas une correction parfaite des évolutions, des avertissements peuvent informer le lecteur de la fragilité des données.

Indicateur 14.3

Les statistiques sont élaborées sur la base de normes communes en ce qui concerne l’étendue, les définitions, les unités et les nomenclatures dans les différentes enquêtes et sources de données.

L'Insee respecte les normes comptables internationales et applique le système comptable européen, qui est une adaptation européenne du système de comptabilité économique mandaté par l'ONU. Pour les opérations statistiques basées sur des règlements européens, le respect des définitions et des normes européennes est obligatoire.

Les enquêtes européennes sont réalisées dans le respect des règles édictées par Eurostat (règlements cadres et lignes directrices). L’évolution de ces règles peut conduire l’Insee à apporter des modifications substantielles à ses dispositifs de production. Par exemple, le nouveau règlement-cadre Ouvrir dans un nouvel ongletEBS (european business statistics) a renforcé les obligations portant sur les unités statistiques à prendre en compte dans les statistiques d’entreprise. En conséquence, un nouveau concept d'entreprise profilée) est désormais mis en œuvre dans la production de la statistique structurelle d'entreprise à l’Insee, définissant comme unité statistique tout ou partie d’une entreprise appartenant à un groupe, sur la base d’un critère d’autonomie de décision.

La compatibilité avec les normes internationales est également garantie lorsque les besoins nationaux nécessitent des classifications ou des traitements spécifiques. Par exemple, l'indice des prix à la consommation (IPC) français est utilisé uniquement au niveau national, mais l'Insee produit également un indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH) conforme aux normes d'Eurostat.

Les seules exceptions notables sont les classifications des diplômes/qualifications et des professions, qui diffèrent des classifications européennes. Néanmoins, sur ces deux points, l’Insee effectue des traitements spécifiques qui permettent de produire les statistiques attendues pour une comparabilité internationale.

En outre, les métadonnées statistiques, c’est-à-dire les concepts, nomenclatures ou informations permettant de décrire une opération statistique, sont gérées via un référentiel reposant sur les normes européennes (RMéS).

Indicateur 14.4

Les statistiques provenant de différentes sources de données et ayant une périodicité différente sont comparées et conciliées.

La comparaison entre sources est un critère important de l’étape de contrôle-validation des données diffusées.

Lorsque différentes sources de données produisent des statistiques sur un même thème, un effort important de réconciliation de ces données est effectué par les services.

Lorsqu’il n’est pas pertinent de réduire les écarts entre sources, qui s’expliquent par exemple par des différences de champ, de concept ou de traitement, les raisons de ces écarts sont clairement explicitées. Par exemple, les divergences entre l’évolution du nombre de chômeurs au sens du BIT (issue de l’enquête Emploi conduite par l’Insee) et celle du nombre de demandeurs d’emploi en fin de mois (DEFM, publiée par l’agence Pôle emploi) sont analysées et communiquées. La présentation détaillée des causes de divergences entre ces deux indicateurs a été publiée dans l’Insee-Référence sur l’emploi, le chômage et le marché du travail – Edition 2019.

L’Insee réalise aussi ponctuellement des travaux de fond visant à analyser, expliquer et éventuellement corriger les écarts entre sources, afin d’améliorer la qualité de ses statistiques.

Indicateur 14.5

La comparabilité transnationale des données est assurée dans le système statistique européen grâce à des échanges réguliers entre celui-ci et d’autres systèmes statistiques. Des études méthodologiques sont menées en collaboration étroite entre les États membres et Eurostat.

L'Insee se conforme aux recommandations internationales et européennes sur l'élaboration des statistiques, garantissant ainsi une production de statistiques conforme aux attentes au niveau international, permettant les comparaisons transnationales. L’Institut contribue activement aux réflexions conduisant à l’élaboration de ces recommandations, et plus particulièrement des lignes directrices diffusées par Eurostat.

En avance dans la conception et la mise en œuvre des méthodes de profilage des entreprises, l'Insee est en mesure de faire bénéficier les autres instituts de son expérience. Ces travaux sont non seulement nécessaires pour construire une statistique européenne de qualité mais aussi pour améliorer la comparabilité des statistiques structurelles d'entreprises nationales.

Un autre exemple de comparabilité transnationale des statistiques concerne le commerce extérieur et la balance des paiements de la France qui font l'objet de confrontations régulières avec les statistiques équivalentes des pays qui ont des échanges avec la France. Les divergences dans les statistiques miroirs sont identifiées et corrigées dans la mesure du possible.

Définitions