Séances 2012-2013 du séminaire inégalités

L'Insee et la statistique publique
Dernière mise à jour le : 26/06/2015

Retraites : les fins de carrière et les taux de remplacement - 12 octobre 2012

Présentation par : Virginie Andrieux, Cécile Chantel, Dress

Discussion introduite par : Isabelle Bridenne, Caisse des Dépôts et Consignations

Résumé :

Assurer un niveau de vie suffisant aux retraités est l'un des objectifs du système de retraite, traditionnellement mesuré par le taux de remplacement de la retraite par le dernier salaire. Cet indicateur est pertinent pour les personnes dont le parcours de fin de carrière n'est pas heurté. Mais dès lors que des périodes de chômage, d'inactivité, ou d'emploi à temps partiel apparaissent en fin de carrière, son interprétation est plus délicate. L'objectif de l'étude est de construire un indicateur de taux de remplacement qui reflète au mieux la situation des retraités anciens salariés. L'analyse, fondée sur les résultats de l'Échantillon interrégimes de retraités de 2008 porte essentiellement sur les retraités anciens salariés nés en 1942.

Les taux de remplacement diminuent fortement en fonction du salaire pour les rémunérations les plus faibles et se stabilisent dans la zone intermédiaire des rémunérations. À salaire comparable, les femmes ont des taux de remplacement un peu inférieurs. Les taux de remplacement apparaissent voisins dans le secteur privé et le secteur public. Ces résultats valent pour toutes les générations nées en 1942 et auparavant, avec des écarts entre générations peu marqués.

Ouvrir dans un nouvel ongletMontant des pensions de retraite et taux de remplacement sur le site de la Direction de la Recherche, des Études, de l'Évaluation et des Statistiques (Drees)

Intervention (pdf, 408 Ko )

Évolution de l'inégalité mondiale des niveaux de vie : constats et enjeux - 23 novembre 2012

Présentation par : François Bourguignon, EEP

Discussion introduite par : Didier Blanchet, Insee

Résumé :

La mondialisation a eu des effets contradictoires sur la distribution des niveaux de vie. D'un côté, en raison de la croissance des économies émergentes, l'inégalité mondiale a diminué : le niveau de vie des Brésiliens, des Chinois et des Indiens se rapproche de celui des Américains et des Européens. En une vingtaine d'années, plus de 500 millions de personnes sont sorties de la pauvreté. Mais d'un autre côté, les inégalités ont explosé à l'intérieur d'un grand nombre de pays, alimentant injustices et tensions sociales.

Cette présentation examine certains aspects de ce paradoxe, ainsi que les instruments dont disposent les décideurs nationaux et internationaux pour le maîtriser. Le développement de l'économie mondiale doit continuer à faire converger les niveaux de vie, mais ce progrès ne sera durable que s'il respecte un principe d'équité au sein même des nations.

Intervention (pdf, 445 Ko )

Discussion (pdf, 131 Ko )

Compter l'activité des femmes - et des hommes- : regards statistiques du siècle - 14 décembre 2012

Présentation par : Monique Meron, Insee/Cres

Discussion introduite par : Thomas Amossé, CEE

Résumé :

Compter le nombre de femmes au travail dans la France du XXe siècle et conter l'histoire de ces chiffres : Margaret Maruani et Monique Meron ont rassemblé les statistiques basiques du travail, de l'emploi et du chômage des femmes de 1901 à 2011. Avec la volonté de répondre à quelques interrogations élémentaires : les femmes travaillent-elles beaucoup plus en 2010 qu'en 1950, 1920 ou 1901 ? La discontinuité des trajectoires professionnelles des femmes est-elle ancrée dans l'histoire ? Comment la division sociale du travail entre hommes et femmes a-t-elle évolué ?...

Cette recherche met en évidence le poids indiscutable de l'activité laborieuse féminine dans le fonctionnement économique, sa remarquable constance, en dépit des crises et des récessions, par-delà les périodes de guerre et d'après-guerre. Les auteures s'emploient à décrypter l'évolution des statistiques et de leurs définitions au fil des recensements de la population. Elles montrent comment certains changements de concepts ont favorisé quelques « illusions d'optique statistique » sur l'évolution du travail des femmes en France.

Ouvrir dans un nouvel ongletUn siècle de travail des femmes en France 1901-2011, Margaret Maruani et Monique Meron - octobre 2012 - Édition La Découverte

Présentation (pdf, 505 Ko )

Genre : des inégalités de santé et de conditions de travail ? - 18 janvier 2013

Présentation par : Florence Chappert, ANACT

Discussion introduite par : Danièle Guillemot, CEREQ/LSQ-CREST

Résumé :

Depuis 10 ans, l'analyse des statistiques d'accidents du travail, de trajet et de maladies professionnelles montre des évolutions différenciées selon le sexe. Si en 2010, les accidents du travail des femmes représentent un tiers des 650 000 accidents du travail, leur nombre a augmenté de 23 % sur la période 2000-2010, alors que le nombre d'accidents du travail des hommes a diminué de 21 %. En 2009, pour la 1ère fois, les accidents de trajet des femmes dépassent ceux des hommes. En 2010, pour la 1ère fois, le nombre de maladies professionnelles déclarées des femmes dépasse celui des hommes.

Les effets du travail sur la santé des femmes et des hommes s'expliquent par des conditions de travail différentes pour les deux populations, qui proviennent de 4 facteurs : la répartition sexuée des emplois et des activités ; le cumul des activités et charges professionnelles et familiales en lien avec des horaires atypiques ; l'invisibilité des pénibilités, risques et violences dans certains emplois ; les critères de mobilité pénalisants pour les parcours. Les femmes au travail sont autant exposées à la pénibilité physique ou mentale que les hommes, mais elle est moins visible : travail en relation constante avec le public, avec des personnes en situation de détresse, travail morcelé et interrompu, isolé, travail répétitif, à la chaîne, avec des postures contraignantes, ou travail permanent sur écran.

Certains problèmes de santé au travail qui se traduisent par de l'absentéisme, du turn-over, du stress, de l'usure sont plus finement diagnostiqués et font l'objet de mesures de prévention plus pertinentes quand l'analyse a intégré les questions de genre.

Ouvrir dans un nouvel ongletSanté au travail : les emplois occupés par les femmes les exposent davantage sur le site de l'Agence Nationale pour l'amélioration des Conditions de Travail

Présentation (pdf, 5 Mo )

Les inégalités démographiques : espérance de vie, mortalité infantile, conjugalité et fécondité - 15 février 2013

Présentation par : Nathalie Blanpain et Xavier Niel, Insee, France Meslé et Jacques Vallin, Ined

Discussion introduite par : Florence Jusot, Irdes

Résumé :

Cette séance du séminaire sera consacrée aux inégalités d'espérance de vie, de mortalité infantile, de conjugalité et de fécondité. La première partie examinera plus particulièrement l'augmentation de l'espérance de vie (par sexe, par catégorie sociale et en combinant ces deux facteurs), l'arrêt de la baisse de la mortalité infantile et ses relations possibles avec l'augmentation de la précarité, l'effet des différences sociales sur la vie en couple et le nombre d'enfants.

La deuxième partie traitera plus en détail des différences d'espérance de vie entre les sexes et s'interrogera sur le caractère inéluctable de cette réduction. En effet, au XXe siècle, la mortalité des femmes a reculé plus rapidement que celle des hommes, l'écart d'espérance de vie entre les sexes atteignant ainsi 8,2 ans en France au début des années 1980. Les raisons de l'avantage féminin ont été largement débattues : avantage biologique, comportements plus favorables à la santé, rapport plus facile à la médecine. Depuis trois décennies toutefois cet avantage a commencé à se réduire, dans les pays anglo-saxons et nordiques, tout d'abord, et plus récemment en France ou dans les pays méditerranéens.

Malgré cette réduction des écarts d'espérance de vie à la naissance, en France la mortalité féminine continue à décroître plus rapidement que la mortalité masculine aux âges les plus élevés. Quelles sont les causes de décès à l'origine de cette augmentation de la surmortalité masculine aux grands âges ? Le phénomène est-il le même dans d'autres pays comme le Japon ou les États-Unis ? L'observation des similarités ou des différences peut-elle nous aider à prévoir les évolutions futures ?

Enfin, l'inégalité d'espérance de vie à travers le monde est plus grande que jamais. Où est la fameuse convergence vers les meilleurs niveaux que nous promettait le slogan de l'OMS « la santé pour tous en l'an 2000 » ? La « transition sanitaire » n'est pas un long fleuve tranquille. Elle superpose en fait plusieurs vagues de progrès qui remettent à chaque fois en cause le principe même de convergence générale. Chacune de ces vagues correspond à la mise en place de nouvelles voies de lutte contre la maladie et la mort dont certaines populations sont à même de tirer profit immédiatement tandis que les autres restent à la traîne avant d'accéder aux conditions leur permettant de rattraper leur retard. C'est le fait qu'à tout moment une nouvelle vague de progrès peut surgir avant même que la précédente ait produit tous ses effets qui rend la convergence illusoire.

Mesurer la fécondité par secteur d'activité (secteur public/secteur privé/non salarié) et par catégorie sociale à partir des recensements, Document de travail n° F1203, avril 2012

L'espérance de vie s'accroît, les inégalités sociales face à la mort demeurent, Insee Première n° 1372, octobre 2011

Les inégalités sociales face à la mort - Tables de mortalité par catégorie sociale et indices standardisés de mortalité pour quatre périodes (1976-1984, 1983-1991, 1991-1999, 2000-2008), Document de travail n° F1108, septembre 2011

Présentations :

Vote et participation aux élections - 22 mars 2013

Présentation par : Anne Muxel, CEVIPOF et Xavier Niel, Insee

Discussion introduite par : Nonna Mayer, CEVIPOF

Résumé :

Anne Muxel interviendra sur la mesure, la compréhension et l'interprétation de l'abstention, à partir des scrutins présidentiels de 2002, 2007 et 2012. Prenant appui sur l'exploitation des données des différentes enquêtes électorales du CEVIPOF, elle examinera les évolutions les plus significatives de la mobilisation des Français selon les caractéristiques sociologiques et politiques des différents électorats, en comparant les modalités de la participation lors des trois dernières élections présidentielles. Par ailleurs, elle se propose d'évaluer les parts respectives de l'abstentionnisme sociologique et de l'abstentionnisme politique à chacun de ces scrutins. Enfin, en interrogeant les significations de l'abstention, il s'agira aussi de revisiter les principaux ressorts explicatifs de la participation électorale.

Xavier Niel présentera l'enquête de l'Insee sur la participation électorale en 2012, qui porte d'une part sur l'inscription sur les listes électorales d'un échantillon de 300 000 personnes résidant en France, et d'autre part sur le comportement de vote d'un échantillon de 40 000 d'entre eux. L'enquête consiste à relever sur les listes d'émargement si la personne a voté, et cela pour les 4 scrutins, mais ne permet pas de connaître pour qui l'enquêté a voté. Ce comportement d'inscription et de participation au vote est analysé en fonction des caractéristiques sociodémographiques de la personne, telles que relevées dans le recensement de 2011. Dans ce séminaire, l'analyse s'attardera en particulier sur les Français immigrés.

L'inscription et la participation électorales en 2012, Insee Première n° 1411, septembre 2012

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Qui a droit à quoi ? Approche psychosociale des inégalités - 12 avril 2013

Présentation par : Christian Staerklé (professeur en psychologie sociale, Institut des sciences sociales, Université de Lausanne) et Patricia Roux (professeure en études genre, Institut des sciences sociales, Université de Lausanne)

Discutante : Réjane Sénac (chargée de recherche CNRS, CEVIPOF, PRESAGE)

Résumé :

Cette séance est organisée autour de l'ouvrage « Qui a droit à quoi ? Représentations et légitimation de l'ordre social » (Staerklé, Delay, Gianettoni & Roux, 2007, Presses Universitaires de Grenoble). Dans une perspective de psychologie sociale, les auteurs analysent la manière dont les inégalités de classe, « race » et genre sont perçues, justifiées ou condamnées dans l'opinion publique. La présentation examinera les conceptions populaires différenciées de l'ordre social qui sous-tendent l'approbation ou le refus des politiques publiques visant à maintenir ou à corriger différentes formes d'inégalités. Mettant en avant l'importance des stéréotypes et des préjugés à l'égard de groupes dominés, marginalisés et minoritaires dans la formation des opinions sur les inégalités, la présentation proposera un éclairage original sur la façon dont les inégalités sont pensées dans l'opinion publique. Cette analyse de la pensée commune sur les inégalités pourra ainsi contribuer à mieux saisir les enjeux psychosociaux des débats publics concernant la légitimité populaire des politiques publiques concernant la sécurité sociale, le contrôle social ou l'octroi des droits de groupes.

Présentation (pdf, 108 Ko )

Benchmarking et lutte européenne contre l'exclusion sociale, ou comment transformer l'État providence en « État social actif » - 24 mai 2013

Présentation par : Isabelle Bruno, CERAPS / Université de Lille 2

Discussion introduite par : Gaël de Peretti, Insee

Résumé :

La stratégie européenne de Lisbonne, lancée en 2000, comportait un volet social qui encourageait la coordination des politiques nationales de lutte contre l'exclusion et la pauvreté, au moyen du benchmarking. À travers l'étude sociologique des activités de quantification qui donnent forme à cette technologie managériale, l'intervention retracera la genèse et les déboires d'une expérience de « benchmarking social » en s'attachant à dégager les enjeux de pouvoir et les effets politiques produits par cette pratique, supposée neutre, d'évaluation comparative.

Présentation (pdf, 452 Ko )

Les compétences des élèves - 21 juin 2013

Présentation par : Thierry Rocher, DEPP

Discussion introduite par : Christian Baudelot, ENS

Résumé :

Depuis une dizaine d'années, les dispositifs d'évaluations standardisées des compétences des élèves (et des adultes) se sont multipliés. L'objectif principal de ces évaluations est de rendre compte des résultats du système éducatif et de leur évolution dans le temps. Une attention particulière est donc portée à la comparabilité temporelle, permettant ainsi d'aborder de façon objective la question de l'évolution du niveau des élèves.

La présentation donnera à voir des éléments récents issus de ces évaluations. En particulier, un ensemble convergent de résultats concernant la compréhension de l'écrit sera présenté. En effet, depuis une dizaine d'années, le pourcentage d'élèves en difficulté face à l'écrit a augmenté : près d'un élève sur cinq est aujourd'hui concerné en début de 6e. Le niveau moyen de compréhension de l'écrit n'a pas évolué mais les difficultés des élèves les plus faibles s'aggravent.

Présentation (pdf, 681 Ko )