Insee Focus · Septembre 2025 · n° 363

Saison touristique d’été 2025 Embellie de la fréquentation des hébergements collectifs de tourisme

La fréquentation de la saison estivale 2025 augmente de 3,7 % par rapport à la saison 2024. La fréquentation des hébergements collectifs de tourisme français enregistre une hausse de 9,1 millions de nuitées par rapport à 2024 pour s’établir à 257,8 millions de nuitées (figure 1). Les très bons mois de juin et juillet 2025 contrastent avec une saison estivale 2024 atypique, marquée par une reprise tardive de l’activité touristique en lien avec les Jeux Olympiques et Paralympiques. La fréquentation des hébergements collectifs de tourisme dépasse ainsi les niveaux historiques de la saison estivale 2023 (249,8 millions de nuitées).

La hausse concerne tous les types d’hébergements. Avec 124,9 millions de nuitées en 2025, la fréquentation des campings reste la plus forte, et continue de croître (+3,2 %, soit 3,9 millions de nuitées de plus qu’en 2024). Les hôtels profitent davantage de l’embellie estivale, avec une hausse de 4,4 %, soit 3,8 millions de nuitées supplémentaires par rapport à la saison 2024, pour atteindre 90,4 millions de nuitées. La fréquentation des autres hébergements collectifs de tourisme (AHCT) est également en hausse en 2025 (+3,5 %), portée par l’augmentation du nombre de nuitées en résidence de tourisme (+5,1 % par rapport à 2024, soit 1,4 million de nuitées).

La clientèle résidente, dont la fréquentation reculait depuis 2022, est de retour dans les hébergements collectifs touristiques français en 2025. Avec 3,9 millions de nuitées supplémentaires, la fréquentation résidente augmente ainsi de 2,3 % par rapport à 2024 et contribue à près de la moitié de la progression d’ensemble.

Si la clientèle résidente reste prépondérante et représente plus des deux tiers des nuitées estivales dans les hébergements collectifs de tourisme, celle en provenance d’autres pays continue de stimuler la fréquentation touristique en 2025. Très présente depuis la fin de la crise sanitaire, la clientèle non résidente est toujours plus nombreuse : +6,8 % en 2025, soit 5,3 millions de nuitées de plus qu’en 2024.

Avec 3,6 millions de nuitées non résidentes supplémentaires, les hôtels sont les principaux bénéficiaires de cette hausse (+10,9 % par rapport à la saison 2024). La hausse de fréquentation est également très marquée dans les AHCT (+10,8 %, soit 800 000 nuitées supplémentaires). Dans une moindre mesure, les campings sont également plus attractifs pour la clientèle non résidente (+2,4 %).

La clientèle non résidente tire à la hausse la fréquentation estivale des hôtels depuis deux ans, elle représente 40 % des nuitées hôtelières sur la saison 2025. La fréquentation des clientèles en provenance des pays voisins augmente : +7,9 % pour celle venue d’Italie, +7,4 % d’Allemagne, +7,1 % d’Espagne et +6,7 % de Belgique (figure 2a). La clientèle britannique demeure la clientèle européenne la plus présente dans les hôtels français avec 4,2 millions de nuitées estivales. Elle continue de venir plus nombreuse dans les hôtels français, mais à un rythme moindre en 2025.

Le dynamisme de la clientèle extra-européenne dépasse en 2025 celui de la fréquentation européenne, revenue un an plus tôt dans les hôtels français. La fréquentation de la clientèle en provenance des États-Unis augmente plus fortement que l’an dernier : +12,9 % en 2025, après +4,7 % en 2024. Avec 5,3 millions de nuitées, la clientèle américaine est ainsi la première clientèle non résidente dans les hôtels français. La clientèle asiatique est également plus présente : si les touristes en provenance de la Chine et du Japon (respectivement 740 000 et 380 000 nuitées) sont toujours plus nombreux, leur fréquentation reste de près de 40 % en deçà de leur niveau d’avant la crise sanitaire.

Dans les campings, le retour de la clientèle résidente est le principal moteur de la hausse de la fréquentation estivale. La clientèle non résidente, presque exclusivement européenne, est également plus nombreuse en 2025 (figure 2b). Comme dans les hôtels, les touristes en provenance d’Allemagne (9,7 millions de nuitées) et de Belgique (5,1 millions de nuitées) viennent plus nombreux dans les campings, avec des fréquentations en hausse de 7,3 % et 7,0 % respectivement. Si elle reste la plus élevée avec 12,2 millions de nuitées, la fréquentation néerlandaise stagne en 2025 (-0,9 %).

Le littoral reste une destination touristique prisée pendant la saison estivale. Avec 104,6 millions de nuitées en 2025, tous hébergements collectifs confondus, la hausse de fréquentation y est cependant moins marquée (+2,7 %) que sur l’ensemble du territoire (figure 3). Les campings sont toujours le mode d’hébergement privilégié pour les séjours en bord de mer (68,5 millions de nuitées en 2025) et représentent près des deux tiers de la fréquentation totale du littoral. Après une saison 2024 décevante, le retour de la clientèle résidente, combiné à la présence plus nombreuse de touristes en provenance de l’étranger, redynamise la fréquentation estivale des campings sur le littoral. Cette hausse de la fréquentation concerne tout le littoral de France métropolitaine, mais elle est plus marquée dans les campings des façades du nord et de l’ouest que sur le pourtour méditerranéen. Les hôtels, dont l’offre d’hébergement est moins développée que celle des campings sur le littoral, restent moins prisés (20,6 millions de nuitées estivales), mais leur fréquentation est également en hausse en 2025 (+2,1 %). Avec 15,5 millions de nuitées, la fréquentation des autres hébergements collectifs stagne sur le littoral en 2025 (+0,7 %), pénalisée par une fréquentation résidente en léger retrait.

La fréquentation estivale des massifs de montagne est elle aussi plus élevée et représente 44,6 millions de nuitées en 2025 (+2,5 % par rapport à la saison 2024). Dans les campings (22,6 millions de nuitées) comme dans les hôtels (12,0 millions de nuitées), les séjours en montagne profitent d’une clientèle non résidente toujours plus nombreuse. Celle-ci compense une fréquentation résidente atone dans les hôtels. Cependant, ce sont les hébergements hors littoral et montagne qui profitent le plus de l’embellie touristique, avec une hausse de 5,2 % du nombre de nuitées sur un an.

La hausse de la fréquentation hôtelière durant la saison estivale 2025 profite particulièrement aux zones urbaines denses, où les hôtels représentent près de trois nuitées sur quatre (sources). Le nombre de nuitées augmente ainsi davantage en milieu urbain dense (+7,1 %) que sur le reste du territoire. La fréquentation en milieu rural augmente plus modérément (+2,8 %), profitant notamment de la hausse du nombre de nuitées dans les campings.

La fréquentation liée au tourisme d’affaires, traditionnellement en recul durant la saison estivale, reste sur une tendance baissière observée depuis 2021. Elle continue de décliner en 2025, pénalisée par la forte baisse (-14,1 %) des nuitées d’affaires dans les hôtels, qui concentrent 80 % du tourisme d’affaires. En 2019, lors de la saison estivale qui précédait la crise sanitaire, les séjours pour motifs d’affaires représentaient une nuitée sur trois dans les hébergements collectifs de tourisme (hors campings) ; désormais, ils ne pèsent plus qu’une nuitée sur cinq.

Le chiffre d’affaires du secteur de l’hébergement durant la saison d’été 2025 augmente, en valeur, par rapport à celui de 2024, bien au-delà de l’augmentation des prix : l’indice de chiffre d’affaires croît dans ce secteur de 7,8 %, contre 3,4 % pour l’indice des prix à la consommation correspondant (figure 4). Cette forte hausse résulte de l’évolution des prix du secteur, mais aussi d’une croissance de l’activité dans l’hôtellerie haut de gamme et de la forte fréquentation de la saison 2025. L’augmentation rapide du chiffre d’affaires du transport aérien de passagers, très supérieure à celle des prix (respectivement +8,9 % et +5,0 %) témoigne également de la forte activité touristique de cet été 2025. Le secteur de la restauration profite également de l’embellie touristique avec un chiffre d’affaires en hausse de 5,5 %, alors que les prix augmentent de 2,1 %.