Insee Flash Hauts-de-France · Août 2024 · n° 162

Une rentrée scolaire 2024 après trois années d’inflation

Après trois années d’inflation soutenue qui pèse sur le pouvoir d’achat des ménages, la rentrée scolaire 2024 constituera de nouveau une période de dépenses conséquentes pour les familles. Dans les Hauts-de-France, 664 000 familles ayant au moins un enfant âgé de 3 à 17 ans, sont concernées par la rentrée scolaire ; une sur quatre est une famille monoparentale.

Les trois dernières années ont été marquées par une inflation rapide. Celle-ci a décéléré à partir du printemps 2023 et la désinflation semble désormais confirmée. Pour autant, les prix se stabilisent à un niveau élevé. Les prix à la consommation ont progressé en moyenne de 13 % entre juillet 2021 et juillet 2024 (figure 1). Les prix des produits alimentaires sont quant à eux supérieurs de 21 % en moyenne à leur niveau de juillet 2021. Une enquête menée par l’Insee en décembre 2022 montre que, dans ce contexte, la moitié des Français ont modifié leurs habitudes de consommation alimentaire, en changeant leurs gammes de produits, en diversifiant les magasins, ou en consommant moins.

Les dépenses liées à la scolarité n’ont pas échappé à l’inflation. C’est le cas notamment des tarifs des repas en restauration scolaire ou universitaire qui ont progressé de presque 10 % entre 2021 et 2023 sous l’effet notamment de l’inflation alimentaire. Il en va de même pour le matériel scolaire. Le prix moyen des stylos, crayons et encres a ainsi augmenté d’environ 10 % entre 2021 et 2023, une hausse similaire à celle observée pour les autres fournitures scolaires et de bureau (colles à papier, taille-crayons, paires de ciseaux, etc.). La progression est moindre s’agissant des calculatrices et autres matériels de traitement de l’information (7,9 %) et pour les livres scolaires et parascolaires (4,0 %). La rentrée scolaire occasionne également des dépenses d’habillement, notamment pour les activités sportives : le prix des chaussures de sport pour enfant a augmenté de 5,5 % entre 2021 et 2023, celui des vêtements de sport et de loisir de 2,6 % (figure 2).

Pour faire face à ces dépenses qui progressent, certaines familles peuvent bénéficier, sous conditions de ressources (encadré), de l’allocation de rentrée scolaire (ARS), une aide qui existe depuis 1974.

Pour bénéficier de l’ARS, les familles doivent en premier lieu avoir un ou plusieurs enfant(s) scolarisé(s) âgé(s) de 6 à 18 ans. Cela représente environ 575 000 familles dans les Hauts-de-France. Parmi celles-ci, 307 000, c’est-à-dire plus d’une sur deux, ont bénéficié de l’ARS en 2022 pour un montant de 216 millions d’euros. Les familles monoparentales représentent 45 % des foyers aidés et captent 41 % de l’enveloppe globale, soit 88 millions d’euros.

La répartition géographique des familles percevant l’ARS illustre les contrastes en termes de niveau de vie au sein de la région. 47 % des familles de l’Oise perçoivent l’ARS, une proportion qui atteint 55 % dans l’Aisne et dans le Pas-de-Calais. À l’échelle plus fine des établissements publics de coopération intercommunale (EPCI), d’importants contrastes apparaissent également : les territoires du sud du département du Nord, de l’ancien bassin minier, de Saint-Quentin, de Laon et du Calaisis concentrent davantage de familles soutenues par l’ARS (figure 3). C’est dans la Communauté d’Agglomération de Béthune-Bruay, Artois Lys Romane que la proportion de familles percevant cette prestation sociale est la plus élevée (80 %), suivie par la Communauté d’Agglomération de Creil Sud Oise (75 %).

À l’inverse, les EPCI du sud de l’Oise sont les moins concernés : une famille sur quatre seulement dans la Communauté de Communes de l’Aire Cantilienne ou moins d’une sur trois dans celle de Senlis Sud Oise.