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Insee Conjoncture Nouvelle-Aquitaine · Juillet 2024 · n° 43
Insee Conjoncture Nouvelle-AquitaineLe redressement de l’activité économique néo-aquitaine se fait attendre Note de conjoncture régionale - 1er trimestre 2024

Michèle Charpentier, Julien Lemasson, Laurent Zambon (Insee)

En Nouvelle-Aquitaine comme au niveau national, l’activité économique est peu dynamique. Dans la région, l’emploi ne progresse que très légèrement. L’industrie reste active, notamment dans la branche de la fabrication de matériels de transport. Dans le tertiaire, tous les secteurs ne sont pas logés à la même enseigne. Le transport et la promotion immobilière subissent une nouvelle contraction de leur activité alors que les services aux entreprises et l’hébergement-restauration tirent leur épingle du jeu. Malgré un contexte morose, les créations d’entreprises restent dynamiques.

Insee Conjoncture Nouvelle-Aquitaine
No 43
Paru le :Paru le12/07/2024
Le redressement de l’activité économique néo-aquitaine se fait attendre
Publication rédigée par :Michèle Charpentier, Julien Lemasson, Laurent Zambon (Insee)

Activité et emploi progressent peu

Au premier trimestre 2024, l’activité économique néo-aquitaine, mesurée par le nombre d’heures rémunérées par les entreprises, progresse peu. Cette dynamique prolonge trois trimestres de décélération. La situation est la même en France métropolitaine.

L’emploi salarié progresse légèrement par rapport au trimestre précédent (+0,2 %). Le rythme est le même dans le privé et dans le public, donc le privé, à l'image de sa part de l'emploi salarié, représente près des trois quarts des 4 700 emplois salariés supplémentaires dans la région. Alors que les effectifs intérimaires se stabilisent, les nouvelles pertes d’emploi dans l’agriculture et la construction sont largement compensées par les gains dans le tertiaire et, dans une moindre mesure, dans l’industrie (figure 1).

Figure 1Évolution de l'emploi salarié par secteur - Nouvelle-Aquitaine

(indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2017)
Évolution de l'emploi salarié par secteur - Nouvelle-Aquitaine ((indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2017))
Construction Industrie Tertiaire marchand hors intérim Tertiaire non marchand
4ᵉ trim. 2017 100,0 100,0 100,0 100,0
1ᵉ trim. 2018 100,6 100,1 100,8 100,0
2ᵉ trim. 2018 100,6 100,5 101,0 99,7
3ᵉ trim. 2018 101,5 100,6 101,2 99,3
4ᵉ trim. 2018 102,3 101,1 101,6 99,8
1ᵉ trim. 2019 103,2 101,6 102,7 99,9
2ᵉ trim. 2019 104,0 101,7 102,7 100,0
3ᵉ trim. 2019 104,7 102,0 102,8 100,0
4ᵉ trim. 2019 105,4 102,1 103,8 100,2
1ᵉ trim. 2020 105,3 101,9 103,0 100,0
2ᵉ trim. 2020 106,4 101,2 101,5 99,2
3ᵉ trim. 2020 107,8 101,5 104,1 101,0
4ᵉ trim. 2020 109,4 101,2 103,9 101,2
1ᵉ trim. 2021 111,0 101,6 105,2 101,9
2ᵉ trim. 2021 112,1 101,8 107,0 102,4
3ᵉ trim. 2021 113,3 102,4 108,4 102,6
4ᵉ trim. 2021 113,9 102,9 109,3 102,4
1ᵉ trim. 2022 114,4 103,1 110,1 102,7
2ᵉ trim. 2022 114,7 103,4 110,9 102,8
3ᵉ trim. 2022 115,3 103,7 111,4 102,9
4ᵉ trim. 2022 115,4 104,0 112,0 102,9
1ᵉ trim. 2023 115,1 104,2 112,2 103,1
2ᵉ trim. 2023 115,0 104,4 112,5 103,2
3ᵉ trim. 2023 114,2 104,8 112,7 103,2
4ᵉ trim. 2023 113,6 105,2 112,6 103,9
1ᵉ trim. 2024 112,8 105,5 113,0 104,2
  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS, en fin de trimestre.
  • Champ : emploi salarié total hors intérim.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

Figure 1Évolution de l'emploi salarié par secteur - Nouvelle-Aquitaine

  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS, en fin de trimestre.
  • Champ : emploi salarié total hors intérim.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

Le nombre de déclarations préalables à l'embauche repart à la hausse ce trimestre : +1,5 % par rapport au dernier trimestre 2023. Alors que les déclarations pour des périodes de plus d’un mois sont quasi stables, l’augmentation des contrats à durée déterminée (CDD) compensant le recul de ceux à durée indéterminée (CDI), les contrats courts ont le vent en poupe (+2,2 % par rapport au précédent trimestre).

Augmentation modérée des demandeurs d’emploi

Après une nette progression du nombre de demandeurs d’emploi de catégories A, B et C inscrits à France Travail au dernier trimestre 2023, l’augmentation est davantage contenue au premier trimestre 2024 en Nouvelle-Aquitaine (+0,5 %). Au niveau national, le nombre de ces demandeurs d’emploi se stabilise (figure 2).

Figure 2Demandeurs d'emploi (A, B, C) inscrits à France Travail

(indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2017)
Demandeurs d'emploi (A, B, C) inscrits à France Travail ((indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2017))
Nouvelle-Aquitaine France hors Mayotte
4ᵉ trim. 2017 100,0 100,0
1ᵉ trim. 2018 100,0 100,2
2ᵉ trim. 2018 99,9 100,2
3ᵉ trim. 2018 99,7 100,0
4ᵉ trim. 2018 99,9 99,9
1ᵉ trim. 2019 99,6 99,9
2ᵉ trim. 2019 98,9 99,1
3ᵉ trim. 2019 97,2 98,0
4ᵉ trim. 2019 96,4 97,0
1ᵉ trim. 2020 96,6 97,0
2ᵉ trim. 2020 103,0 102,9
3ᵉ trim. 2020 101,4 102,2
4ᵉ trim. 2020 100,0 101,5
1ᵉ trim. 2021 100,1 101,6
2ᵉ trim. 2021 99,1 100,7
3ᵉ trim. 2021 96,5 98,4
4ᵉ trim. 2021 93,9 95,7
1ᵉ trim. 2022 91,5 93,3
2ᵉ trim. 2022 89,5 91,9
3ᵉ trim. 2022 89,1 91,5
4ᵉ trim. 2022 88,6 90,7
1ᵉ trim. 2023 88,3 90,5
2ᵉ trim. 2023 87,9 90,1
3ᵉ trim. 2023 88,2 90,3
4ᵉ trim. 2023 89,3 91,0
1ᵉ trim. 2024 89,7 91,0
  • Note : données CVS-CJO.
  • Avertissement : le nombre de demandeurs d'emploi du trimestre est une moyenne des données mensuelles afin de mieux dégager les évolutions tendancielles.
  • Source : France Travail-Dares, STMT.

Figure 2Demandeurs d'emploi (A, B, C) inscrits à France Travail

  • Note : données CVS-CJO.
  • Avertissement : le nombre de demandeurs d'emploi du trimestre est une moyenne des données mensuelles afin de mieux dégager les évolutions tendancielles.
  • Source : France Travail-Dares, STMT.

Dans la région, cette croissance affecte surtout les hommes (+0,8 %), les demandeurs d’emploi âgés de 25 à 49 ans (+0,7 %), et ceux inscrits depuis un an ou plus (+1,1 %). Le ralentissement concerne davantage les demandeurs d’emploi sans aucune activité (catégorie A) qui augmentent de +0,7 % après +1,8 % au trimestre précédent, que ceux ayant une activité réduite (+0,2 % après +0,8 %).

Au premier trimestre 2024, le taux de chômage augmente de 0,1 point en Nouvelle-Aquitaine, alors qu'il reste stable au niveau national. Il s’établit ainsi à 6,7 % de la population active et reste inférieur à celui de la France métropolitaine (7,3 %).

Le dynamisme industriel ne faiblit pas

En Nouvelle-Aquitaine, le dynamisme des secteurs industriels, plus ou moins marqué selon les périodes, ne se dément pas au premier trimestre 2024. Les entreprises ont rémunéré 0,5 % d’heures de plus qu’au premier trimestre 2023 et emploient 870 salariés de plus qu’au dernier trimestre 2023, soit une augmentation de +0,3 %.

Cette croissance est encore à mettre à l’actif de la fabrication de matériels de transport qui, depuis plusieurs trimestres, est le secteur industriel le plus dynamique. Les heures rémunérées par ce secteur progressent de 8,7 % en un an. Les effectifs salariés augmentent de 1,5 % par rapport au trimestre précédent. Le secteur des « industries extractives, énergie, eau, gestion des déchets, dépollution » affiche aussi une progression annuelle de son activité de 3,4 %, et les industries agroalimentaires de 1,2 %.

Un niveau de mises en chantier au plus bas

L’éclaircie du dernier trimestre 2023 n’aura été que de courte durée. Après ce rebond d’activité illustré par une augmentation trimestrielle de 20 % du nombre de logements commencés, le premier trimestre 2024 retrouve la tendance à la baisse des périodes précédentes (figure 3). Ce constat est le même au niveau national mais beaucoup moins marqué. En Nouvelle-Aquitaine, 6 000 logements sont commencés ce trimestre, soit le niveau le plus bas depuis plus de vingt ans. Cette baisse de 30 % par rapport au dernier trimestre 2023 se décline en -17 % pour les logements individuels et -44 % pour les collectifs ou en résidence.

Figure 3Évolution du nombre de logements

(indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2017)
Évolution du nombre de logements ((indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2017))
Logements autorisés - Nouvelle-Aquitaine Logements autorisés - France hors Mayotte Logements commencés - Nouvelle-Aquitaine Logements commencés - France hors Mayotte
4ᵉ trim. 2017 100,0 100,0 100,0 100,0
1ᵉ trim. 2018 105,7 100,1 83,1 84,3
2ᵉ trim. 2018 104,2 97,3 91,0 89,3
3ᵉ trim. 2018 106,2 97,7 94,3 82,9
4ᵉ trim. 2018 104,1 93,0 99,6 88,0
1ᵉ trim. 2019 93,8 90,3 89,9 83,4
2ᵉ trim. 2019 110,6 95,0 95,1 80,3
3ᵉ trim. 2019 103,7 90,4 85,1 82,0
4ᵉ trim. 2019 117,4 102,6 91,7 84,2
1ᵉ trim. 2020 103,4 96,5 100,0 80,2
2ᵉ trim. 2020 60,8 58,8 79,9 68,8
3ᵉ trim. 2020 99,4 80,8 103,4 86,8
4ᵉ trim. 2020 109,2 94,5 85,1 81,7
1ᵉ trim. 2021 99,0 94,5 102,0 88,0
2ᵉ trim. 2021 102,5 98,0 98,8 87,8
3ᵉ trim. 2021 109,8 101,1 106,6 87,8
4ᵉ trim. 2021 108,0 98,7 103,0 89,3
1ᵉ trim. 2022 151,3 117,9 101,2 90,4
2ᵉ trim. 2022 107,8 109,8 96,3 83,0
3ᵉ trim. 2022 108,4 104,8 83,2 79,9
4ᵉ trim. 2022 87,5 75,7 88,9 82,8
1ᵉ trim. 2023 93,1 82,7 79,9 71,1
2ᵉ trim. 2023 91,6 78,7 71,4 64,9
3ᵉ trim. 2023 74,3 71,9 66,3 58,6
4ᵉ trim. 2023 75,3 76,3 80,6 58,8
1ᵉ trim. 2024 81,2 74,6 56,8 56,4
  • Note : données en cumul trimestriel CVS-CJO, en date réelle estimée.
  • Source : SDES, Sitadel.

Figure 3Évolution du nombre de logements

  • Note : données en cumul trimestriel CVS-CJO, en date réelle estimée.
  • Source : SDES, Sitadel.

En revanche, l’amélioration constatée fin 2023 concernant les projets de construction se confirme ce trimestre avec une augmentation de 6 % grâce aux autorisations de construire des logements collectifs ou en résidence (+32 %). Quant aux permis de construire des logements individuels, ils ne cessent de reculer depuis deux ans.

Avec une activité en berne, les effectifs salariés de la construction continuent eux aussi à diminuer : un millier d’emplois sont perdus en Nouvelle-Aquitaine par rapport au trimestre précédent.

Le tertiaire recrute mais pas dans tous les secteurs

Début 2024, l’activité progresse modérément dans le tertiaire où les heures rémunérées augmentent de 0,4 % par rapport au premier trimestre 2023. Les emplois salariés sont en hausse de 0,3 % par rapport au quatrième trimestre 2023. Ces évolutions positives ne concernent pas tous les secteurs.

L’activité dans les services non marchands progresse de 1 % par rapport au premier trimestre 2023. Les effectifs y sont stables par rapport à fin 2023.

Dans l’intérim, l’activité recule nettement (-1,8 % en un an) et l’emploi se stabilise après quatre trimestres de repli (figure 4). Le niveau des emplois intérimaires reste inférieur à celui d’avant la crise sanitaire.

Figure 4Évolution de l'emploi intérimaire

(indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2017)
Évolution de l'emploi intérimaire ((indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2017))
Nouvelle-Aquitaine France hors Mayotte
4ᵉ trim. 2017 100,0 100,0
1ᵉ trim. 2018 101,1 100,9
2ᵉ trim. 2018 99,2 99,7
3ᵉ trim. 2018 100,9 99,7
4ᵉ trim. 2018 96,5 96,4
1ᵉ trim. 2019 101,1 100,1
2ᵉ trim. 2019 100,4 99,7
3ᵉ trim. 2019 101,0 99,2
4ᵉ trim. 2019 98,6 96,5
1ᵉ trim. 2020 58,9 59,6
2ᵉ trim. 2020 78,5 72,9
3ᵉ trim. 2020 92,8 88,6
4ᵉ trim. 2020 94,2 91,1
1ᵉ trim. 2021 100,3 93,7
2ᵉ trim. 2021 104,2 97,0
3ᵉ trim. 2021 104,6 98,0
4ᵉ trim. 2021 108,6 102,1
1ᵉ trim. 2022 106,8 100,9
2ᵉ trim. 2022 103,0 99,1
3ᵉ trim. 2022 104,9 100,7
4ᵉ trim. 2022 106,0 100,8
1ᵉ trim. 2023 102,8 98,7
2ᵉ trim. 2023 101,3 97,5
3ᵉ trim. 2023 99,7 95,7
4ᵉ trim. 2023 96,6 94,1
1ᵉ trim. 2024 96,6 94,0
  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS, en fin de trimestre.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

Figure 4Évolution de l'emploi intérimaire

  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS, en fin de trimestre.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

Dans le tertiaire marchand hors intérim, l’activité ralentit (+0,3 % par rapport à l’année passée, après 0,7 % le trimestre précédent). Des replis d’activité se manifestent une nouvelle fois dans les activités immobilières, qui subissent toujours les conséquences de la baisse d’activité du secteur de la construction et du durcissement des critères d’obtention des crédits à l’habitat. Leurs effectifs salariés diminuent de nouveau, de 2,8 % par rapport à fin 2023. Le secteur du « transport et entreposage » enregistre également une réduction de son activité et ses effectifs se stabilisent. En revanche, l’activité se porte encore plutôt bien dans les services principalement destinés aux entreprises ainsi que dans le secteur de l’« information-communication ».

L’emploi dans le secteur de l’hébergement-restauration progresse de 2,3 % au premier trimestre 2024 par rapport au précédent. Avec près de 2 400 salariés supplémentaires, ce secteur est le plus gros contributeur à l’évolution de l’emploi dans le tertiaire marchand, à l’image du marché du travail français. Certes, il bénéficie ce trimestre d’un calendrier de vacances scolaires plus favorable qu’en 2023 mais le retour en force de la clientèle étrangère dans les hôtels néo-aquitains participe également à son regain d’activité.

La clientèle étrangère encore plus présente dans l’hôtellerie

Au premier trimestre 2024, 2,7 millions de nuitées sont enregistrées dans les hôtels de Nouvelle-Aquitaine, soit 0,9 % de plus qu’au premier trimestre 2023 (+1,1 % en France métropolitaine). C’est dans les régions du Sud-Est que la montée de la fréquentation touristique est la plus marquée, surtout en Corse (+8,1 %) suivie par la Provence-Alpes-Côte d’Azur et l’Occitanie.

Dans la région, le nombre de touristes étrangers progresse au premier trimestre (+20 %), sans discontinuer depuis octobre 2022. Les visiteurs européens contribuent principalement à ce dynamisme, notamment les Espagnols, première clientèle en Nouvelle-Aquitaine, dont l’afflux est relativement fort par rapport à 2023 (+69 %).

La clientèle résidant en France, qui représente toujours neuf nuitées sur dix, est en léger repli (-1 %). Cette diminution est liée à la fréquentation de la clientèle d’affaires en déclin au premier trimestre (-17 %). Elle touche en particulier le bassin d’Arcachon (-21 %), et plus modérément les agglomérations de Niort et d’Angoulême (-9 %).

Encore davantage de créations d’entreprises

En Nouvelle-Aquitaine, la progression des créations d’entreprises se renforce avec 3 % de nouvelles entreprises de plus qu’au trimestre précédent (figure 5). Cette hausse est un peu moins marquée qu’au niveau national (+4 %). Dans la région, tous les secteurs participent à cette progression sauf la construction où les créations sont en baisse (-12 %) après un fort accroissement le trimestre précédent (+22%).

Figure 5Créations d'entreprises

(indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2017)
Créations d'entreprises ((indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2017))
Nouvelle-Aquitaine hors micro-entrepreneurs France hors micro-entrepreneurs Nouvelle-Aquitaine y compris micro-entrepreneurs France y compris micro-entrepreneurs
4ᵉ trim. 2017 100,0 100,0 100,0 100,0
1ᵉ trim. 2018 99,6 99,7 105,5 104,2
2ᵉ trim. 2018 99,3 100,7 108,3 107,4
3ᵉ trim. 2018 98,1 98,9 108,5 108,4
4ᵉ trim. 2018 100,8 101,4 111,7 112,5
1ᵉ trim. 2019 106,9 107,0 122,3 122,8
2ᵉ trim. 2019 102,0 106,2 117,8 123,5
3ᵉ trim. 2019 107,2 105,8 126,8 126,2
4ᵉ trim. 2019 105,6 102,5 126,7 128,4
1ᵉ trim. 2020 98,7 97,6 115,8 118,2
2ᵉ trim. 2020 82,2 73,9 94,9 97,0
3ᵉ trim. 2020 121,1 112,5 144,2 150,4
4ᵉ trim. 2020 123,3 113,9 152,1 150,0
1ᵉ trim. 2021 122,8 116,1 152,6 154,7
2ᵉ trim. 2021 123,2 120,2 152,5 153,4
3ᵉ trim. 2021 112,4 115,3 147,6 145,4
4ᵉ trim. 2021 111,9 115,0 144,7 147,3
1ᵉ trim. 2022 114,8 115,9 150,1 151,2
2ᵉ trim. 2022 112,5 117,8 152,6 147,8
3ᵉ trim. 2022 113,7 120,9 146,0 155,0
4ᵉ trim. 2022 117,4 118,7 151,3 155,9
1ᵉ trim. 2023 103,0 105,9 142,2 144,0
2ᵉ trim. 2023 104,1 107,1 144,4 146,1
3ᵉ trim. 2023 105,9 110,4 148,6 157,1
4ᵉ trim. 2023 107,7 114,0 152,3 156,8
1ᵉ trim. 2024 110,1 118,8 156,9 163,1
  • Note : données CVS-CJO.
  • Champ : ensemble des activités marchandes hors agriculture.
  • Source : Insee, SIDE.

Figure 5Créations d'entreprises

  • Note : données CVS-CJO.
  • Champ : ensemble des activités marchandes hors agriculture.
  • Source : Insee, SIDE.

Le nombre de défaillances d’entreprises augmente de nouveau en ce début d’année 2024. Leur progression est de 11 % par rapport au premier trimestre de l’année précédente où le niveau d’avant-crise était déjà retrouvé.

Avertissement sur les demandeurs d'emploi en fin de mois

Une expérimentation d’accompagnement renforcé vers l’emploi des bénéficiaires du RSA (BRSA) a été initiée en avril 2023 dans 18 territoires puis étendue en mars 2024 à 29 nouvelles zones portant à 47 le nombre de territoires concernés (au niveau national) par l'accompagnement rénové des bénéficiaires du RSA. Elle conduit à enregistrer progressivement à France travail l’ensemble des BRSA de ces territoires. Fin mars 2024, cette expérimentation concerne environ 24 800 personnes dont 16 500 sont comptabilisées comme demandeurs d’emploi. Les effets du déploiement de cette expérimentation se poursuivront jusqu'à la fin de l'année 2024.

Des informations complémentaires sont disponibles sur la dernière publication Ouvrir dans un nouvel ongletDares Indicateurs.

Avertissement sur les heures rémunérées

Pour les mois de décembre 2023 et janvier 2024, dans le secteur de la construction, la variation des heures rémunérées n’est pas représentative de la variation de l’activité qu’elle est censée illustrer. Les heures rémunérées dans la construction sont, dans quasiment toutes les régions, par rapport au même mois de l’année précédente, en forte augmentation en décembre 2023 et en forte baisse en janvier 2024. Ces évolutions viennent du fait que, dans la construction, les congés des salariés ne sont pas rémunérés directement par l’employeur mais par des caisses indépendantes et ne sont donc pas pris en compte. Or le positionnement atypique des vacances scolaires a entrainé, par rapport à l’année précédente, moins de congés en décembre 2023 et davantage en janvier 2024.

Encadré 1 - Contexte international - En 2024, la zone euro sort de l’ornière

En 2023, tandis que la croissance américaine restait soutenue (+2,5 %), l’activité dans la zone euro est globalement demeurée étale (+0,6 %), pénalisée par des prix énergétiques élevés et les effets du resserrement monétaire. Toutefois, depuis le début de l’année, les économies européennes semblent repartir : la zone euro (+0,3 %) tout comme le Royaume-Uni (+0,7 %) ont renoué avec la croissance au premier trimestre. Ce retour de la croissance provient pour le moment essentiellement du commerce extérieur. À l’inverse, l’économie américaine (+0,4 % au premier trimestre) est restée tirée par une dynamique interne robuste, et notamment une orientation favorable de la politique budgétaire.

Encadré 2 - Contexte national - Du PIB, des Jeux, des inconnues

En France, l’activité a progressé modérément depuis deux trimestres (+0,2 % au premier trimestre 2024 après +0,3 % fin 2023). Cette croissance provient, comme ailleurs en Europe, d’une forte contribution du commerce extérieur. L’inflation a nettement reflué, s’établissant à +2,2 % sur un an en juin 2024, contre +4,5 % un an plus tôt. L’emploi salarié a quant à lui progressé solidement en début d’année (+0,3 %). Le climat des affaires se maintient en juin un peu en deçà de sa moyenne : la croissance s’établirait à +0,3 % au deuxième trimestre, avant de connaitre un profil marqué au second semestre par l’accueil des Jeux Olympiques et Paralympiques à Paris. Sur l’ensemble de l’année 2024, la croissance atteindrait +1,1 %, comme en 2023. La situation politique en France constitue cependant un aléa important pour les prochains mois.

Publication rédigée par :Michèle Charpentier, Julien Lemasson, Laurent Zambon (Insee)

Avertissement

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Pour comprendre

Emploi salarié

Créations d’entreprises

Nomenclature

Publication rédigée par :Michèle Charpentier, Julien Lemasson, Laurent Zambon (Insee)

Définitions

Heures rémunérées :

Les heures rémunérées couvrent les heures travaillées ainsi que des heures non travaillées mais rémunérées par l’employeur, notamment pendant les congés payés. Les périodes de chômage partiel indemnisées par l’administration publique et non par l’employeur ne sont à ce titre pas comprises dans les heures rémunérées.

Emploi salarié :

Les salariés sont les personnes qui travaillent, aux termes d’un contrat, pour une autre entité résidente en échange d’un salaire ou d’une rétribution équivalente, avec un lien de subordination.

Intérim / Travail temporaire / Travail intérimaire :

L' intérim (ou travail intérimaire ou travail temporaire) consiste à mettre à disposition provisoire d’entreprises clientes, des salariés qui, en fonction d'une rémunération convenue, sont embauchés et rémunérés à cet effet par l'entreprise de travail temporaire.

L'intérim se caractérise donc par une relation triangulaire entre l’entreprise de travail temporaire, l’entreprise cliente et le salarié, et implique la conclusion de deux contrats : un contrat de mise à disposition (entre l’entreprise de travail temporaire et l’entreprise cliente) et un contrat de mission (entre l’entreprise de travail temporaire et le salarié).

Le contrat ne peut être conclu que pour l’exécution d’une tâche précise et temporaire, dénommée mission, et seulement dans les cas énumérés par la loi. Quel que soit le motif pour lequel il est conclu, un tel contrat ne peut avoir ni pour objet ni pour effet de pourvoir durablement un emploi lié à l’activité normale et permanente de l’entreprise utilisatrice.

Secteur tertiaire / Tertiaire :

Le secteur tertiaire recouvre un vaste champ d'activités qui s'étend du commerce à l'administration, en passant par les transports, les activités financières et immobilières, les services aux entreprises et services aux particuliers, l'éducation, la santé et l'action sociale.

Il est composé du :

  • tertiaire principalement marchand (commerce, transports, activités financières, services rendus aux entreprises, services rendus aux particuliers, hébergement-restauration, immobilier, information-communication) ;
  • tertiaire principalement non-marchand (administration publique, enseignement, santé humaine, action sociale).

Le périmètre du secteur tertiaire est de fait défini par complémentarité avec les activités agricoles et industrielles (secteurs primaire et secondaire).

Taux de chômage :

Le taux de chômage est le pourcentage de chômeurs dans la population active (actifs occupés + chômeurs).

On peut calculer un taux de chômage par âge en mettant en rapport les chômeurs d'une classe d'âge avec les actifs de cette classe d'âge. De la même manière se calculent des taux de chômage par sexe, par PCS, par région, par nationalité, par niveau de diplôme...

Remarque :

Le taux de chômage diffère de la part du chômage qui, elle, mesure la proportion de chômeurs dans l'ensemble de la population.

Taux de chômage (BIT) :

Le taux de chômage est le rapport entre le nombre de chômeurs et le nombre d’actifs (en emploi ou au chômage).

Demandeurs d'emploi en fin de mois / DEFM / Demandes d'emploi en fin de mois :

Les demandeurs d'emploi en fin de mois (DEFM) sont les personnes inscrites à France Travail et ayant une demande en cours au dernier jour du mois.

Demandeurs d'emploi de longue durée / DELD :

Les demandeurs d'emploi de longue durée (DELD) sont ceux inscrits en catégories A, B, C, depuis un an ou plus.

Création d'entreprise / Réactivation d'entreprise :

Une création d'entreprise correspond à la mise en œuvre d'une nouvelle combinaison de facteurs de production avec pour restriction qu'aucune autre entreprise ne soit impliquée dans cet évènement.

Les créations d’entreprises sont en fait des créations d’unités légales. On parle néanmoins de créations d’entreprises en raison de la spécificité de la situation au moment de la création. En effet, au moment de son immatriculation, il n’est pas possible de déterminer si une unité légale est indépendante ou appartient à un groupe. Par défaut, au moment de la création, toute entité est donc indépendante et considérée comme une entreprise.

La statistique mensuelle des créations d'entreprises est constituée à partir du dispositif SIDE (Système d’information sur la démographie d’entreprises). Ce dispositif est alimenté à partir de données du répertoire Sirene, enrichies d’éléments provenant du répertoire statistique Sirus.

Les créations d'entreprises correspondent aux unités légales du répertoire Sirene qui enregistrent un début d'activité relevant de l'un des cas suivants :

  • l'immatriculation d'une nouvelle unité légale avec création d'une nouvelle combinaison de facteurs de production ;
  • le cas où l'entrepreneur redémarre une activité après une interruption de plus d'un an (il n'y a pas de nouvelle immatriculation mais reprise de l'ancien numéro Siren, en général pour un entrepreneur individuel) ;
  • le cas où l'entrepreneur redémarre une activité après une interruption de moins d'un an, mais avec changement d'activité ;
  • la reprise par une unité légale nouvellement immatriculée de tout ou partie des activités et facteurs de production d'une autre unité légale, lorsqu'il n'y a pas de continuité économique entre la situation du cédant et celle du repreneur.

On considère qu'il n'y a pas continuité économique de l'unité légale si, parmi les trois éléments suivants concernant son siège, au moins deux sont modifiés lors de la reprise : l'unité légale contrôlant l'établissement siège, l'activité économique et la localisation.

Depuis les données relatives à janvier 2009, à la suite de la mise en place du régime de l'auto-entrepreneur (renommé micro-entrepreneur, à compter du 19 décembre 2014), les statistiques de créations d'entreprises incluent les demandes de créations enregistrées dans Sirene au titre de ce régime. Ce dénombrement n'inclut pas les entrepreneurs déjà en activité avant le 1er janvier 2009 et qui avaient demandé, à titre dérogatoire au plus tard le 31 mars 2009, à bénéficier du régime micro-social et du versement fiscal libératoire en 2009.

La statistique de créations d'entreprises couvre l'ensemble des activités marchandes hors agriculture.

Remarque :

Depuis le 1er janvier 2007, la notion de création d'entreprise s'appuie sur un concept harmonisé au niveau européen pour faciliter les comparaisons.


Défaillance d'entreprise :

Une unité légale est en situation de défaillance ou de dépôt de bilan à partir du moment où une procédure de redressement judiciaire est ouverte à son encontre.

Cette procédure intervient lorsqu'une unité légale est en état de cessation de paiement, c'est-à-dire qu'elle n'est plus en mesure de faire face à son passif exigible avec son actif disponible.

Remarque :

Il ne faut pas confondre la notion de défaillance et la notion de cessation. La notion de cessation correspond à l'arrêt total de l'activité économique d'une entreprise. Toutes les défaillances ne donnent pas des cessations. Par exemple, un jugement d'ouverture de procédure de défaillance (dépôt de bilan d'une entreprise inscrite dans le cadre d'une procédure judiciaire) ne se résout pas forcement par une liquidation.

Toutes les cessations n'ont pas donné lieu à une défaillance. Par exemple, un entrepreneur individuel peut cesser son activité suite à un départ en retraite.

Logement autorisé :

Un logement autorisé est un logement, non encore réalisé, dont la construction a été autorisée par un permis de construire ou une non-opposition à une déclaration préalable.


Logement commencé :

Un logement est considéré comme commencé (ou mis en chantier) après réception de la déclaration d’ouverture de chantier (DOC) envoyée par le pétitionnaire (ou maître d’ouvrage).

Un chantier est considéré ouvert lorsque les fouilles en rigole ou les fondations sont entreprises pour une partie ou la totalité des constructions autorisées.

Remarque :

Une « fouille en rigole » est un creusement du sol pour permettre la construction à l'emplacement des « semelles » (ces dernières sont les parties basses).

Revenu de solidarité active / RSA :

Le revenu de solidarité active est une allocation qui complète les ressources initiales du foyer pour qu'elles atteignent le niveau d'un revenu garanti.

Le montant du revenu garanti varie en fonction de la composition du foyer et du nombre d'enfant(s) à charge.

Remarque :

Le revenu de Solidarité active (RSA) se substitue au revenu minimum d'insertion (RMI) et à l'allocation parent isolé (API).

Le RSA est en vigueur depuis 2009 en métropole, depuis 2011 dans les départements et collectivités d’outre-mer (à l’exception de la Polynésie française, la Nouvelle-Calédonie et Wallis-et-Futuna où il n’est pas applicable) et depuis 2012 à Mayotte (selon des modalités spécifiques).

Prime d'activité :

La prime d’activité est un complément de revenus d’activité s’adressant aux travailleurs percevant des revenus modestes. Elle remplace depuis 2016 le revenu de solidarité active (RSA-activité) et la prime pour l’emploi (PPE).


Sa réglementation s’inscrit dans la continuité de celle du RSA-activité, mais présente cependant quelques spécificités, notamment pour les temps partiels (bonus modulable individuel).

Correction des variations saisonnières / CVS / Désaisonnalisation :

La correction des variations saisonnières permet d’éliminer l'effet de fluctuations périodiques infra-annuelles dues au calendrier et aux saisons, de manière à faire ressortir les évolutions les plus significatives de la série. Celles-ci sont contenues dans la tendance et la composante irrégulière.

Par exemple, les ventes de jouets augmentent toujours fortement entre novembre et décembre, en raison de Noël. Sur les données brutes, cet effet périodique masque l’évolution conjoncturelle sous-jacente pour une année donnée. Une fois la série désaisonnalisée, c’est-à-dire l’effet Noël retiré, les ventes peuvent s’avérer en baisse, signe d’une moins bonne année.

Pour en savoir plus

(1) Insee, « Au premier trimestre 2024, l’emploi salarié est quasi stable ou en légère hausse dans toutes les régions », Informations Rapides no 157, juin 2024.

(2) Charpentier M., Lemasson J., Zambon L. « En 2023, la reprise de l’activité économique se poursuit avec des disparités sectorielles marquées », Insee Conjoncture Nouvelle-Aquitaine no 42, juillet 2024.