Insee Flash Hauts-de-France · Mai 2024 · n° 159

7 600 éducateurs sportifs dans les Hauts-de-France

En lien avec l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques sur le territoire, la promotion de l’activité physique et sportive et de ses bienfaits sur la santé a été décrétée « Grande Cause Nationale » en France en 2024. Dans ce contexte, si le sport peut se pratiquer de manière autonome, l’éducateur sportif a pour mission d’enseigner une discipline sportive et de permettre de s’y initier en toute sécurité.

En 2020, dans les Hauts-de-France, 7 600 personnes exercent le métier d’éducateur sportif, soit environ 6 % des 123 600 professionnels en France métropolitaine. Cela représente 4 emplois pour 1 000 offerts dans la région, contre 5 pour 1 000 au niveau national. C’est l’une des plus faibles proportions, à égalité avec les régions Grand-Est et Île-de-France (figure 1). À l’inverse, Provence-Alpes-Côte-d-Azur (Paca) et Auvergne-Rhône-Alpes sont les régions offrant le plus d’emplois d’éducateurs sportifs (respectivement 6 et 7 pour 1 000). En raison de la présence de la montagne ou de la Méditerranée, ces régions bénéficient d’une économie très orientée vers le tourisme saisonnier et de loisir, favorisant ainsi la pratique sportive.

Près de 4 550 éducateurs sportifs, soit 60 % d’entre eux, exercent leur métier dans le secteur du sport, en particulier dans les activités de clubs de sport (31 %), l’enseignement de disciplines sportives et d’activités de loisirs tels que les cours donnés dans des académies (12 %), les « autres activités liés au sport » (sportifs professionnels, arbitres, juges, chronométreurs) (8 %), la gestion d’équipements sportifs (6 %) ou encore dans les centres de culture physique et de musculation (3 %).

Les 40 % restants travaillent en dehors du secteur du sport, principalement dans le secteur public, notamment les éducateurs territoriaux des activités physiques et sportives (13 %) qui peuvent occuper des postes d’animateur-éducateur ou de coordinateur sportif, de responsable d’un palais des sports ou d’une base de loisirs…

Entre 2010 et 2020, un peu plus de 1 000 emplois d’éducateurs sportifs ont été créés dans les Hauts-de-France. Cela représente une hausse de 16 % sur la période (figure 2), la plus faible des régions de France métropolitaine. Au niveau national, le rythme de progression du nombre d’éducateurs est deux fois plus soutenu (+32 %).

Près de 8 nouveaux éducateurs sur 10 exercent en tant que non-salariés. Ils ont pour les trois quarts d’entre eux le statut de travailleurs indépendants. Entre 2010 et 2020, leur nombre a plus que doublé, passant de 450 à 1 160 sur la période, résultat de la mise en place et de l’essor à partir de 2009 de l’auto-entreprenariat.

En conséquence, la part des non-salariés parmi les éducateurs sportifs double en Hauts-de-France, passant de 10 % en 2010 à 20 % en 2020. Pour autant, celle-ci reste la plus faible de France métropolitaine, loin derrière l’Occitanie (34 %), Paca (40 %) et Auvergne-Rhône-Alpes (45 %) où les activités de pleine nature, très développées, favorisent l’exercice du métier en tant que non-salarié, à l’instar des moniteurs de ski.

Les emplois d’éducateurs sportifs sont majoritairement occupés par des hommes (64 % d’entre eux en 2020 contre 52 % dans l’emploi total régional) (figure 3). Âgés de 36 ans en moyenne, ces professionnels sont par ailleurs plus jeunes (5 ans de moins que dans l’ensemble de l’emploi régional). La part des moins de 30 ans y est même presque deux fois supérieure (37 % contre 20 %).

La profession se distingue également par un niveau de formation en moyenne plus élevé que dans l’ensemble de la population active. En effet, le métier d’éducateur requiert un diplôme de niveau baccalauréat comme le brevet professionnel de la Jeunesse, de l’Éducation populaire et du Sport (BPJEPS).

Ainsi, 81 % des éducateurs sportifs sont au moins titulaires d’un diplôme de niveau baccalauréat, soit une proportion supérieure de 20 points à celle observée dans l’ensemble de l’emploi régional.

Ce plus haut niveau de diplôme ne se traduit pas pour autant par un emploi plus stable. Parmi les éducateurs sportifs ayant le statut de salariés, seuls 68 % sont en CDI ou fonctionnaires. C’est 15 points de moins que dans l’ensemble des emplois régionaux. Moins souvent à durée indéterminée, les contrats sont également moins fréquemment à temps complet, notamment du fait d’une « pluriactivité » (exercice de la même profession pour plusieurs employeurs) plus répandue dans ce métier.