Insee Flash Corse · Avril 2024 · n° 87

En Corse, le tir sportif fait mouche

Dans 100 jours, le 26 juillet 2024, débuteront les jeux olympiques (JO) d’été à Paris. Ce sont les premiers organisés en France depuis 100 ans. Pour cet événement, la flamme olympique sera en Corse le 14 mai. Elle cheminera sur l’île selon deux itinéraires distincts qui convergeront vers Bastia pour une cérémonie d’allumage du chaudron sur la place Saint-Nicolas.

Les Jeux de la XXXIII^e olympiade sont l’occasion d’appréhender l’état des lieux de la pratique sportive à travers l’analyse des licences sportives annuelles (sources). Ces pratiques physiques se font en établissement ou en club sportif, mais peuvent parfois se réaliser sans encadrement (encadré).

En 2022, 51 100 licences sportives annuelles sont délivrées dans les 800 clubs de Corse. Les 35 Fédérations Françaises (FF) unisports olympiques représentent huit licences sur dix.

Avec, 6 080 licences délivrées en 2022, la FF de tir arrive au 2^e rang des fédérations corses les plus attractives (figure 1). L’engouement pour le tir sportif est spécifique à la région. Ainsi, la fédération de tir représente 12 % des licences en Corse contre 2 % au niveau national. Elle n’est sur le podium dans aucune autre région.

Cependant, comme partout en France, c’est la FF de football qui délivre le plus de licences sur l’île avec 9 620 licences en 2022. Ainsi, en Corse, une licence sur cinq concerne le football, une part comparable à la moyenne nationale. Parmi les sports les plus populaires, le tennis occupe la 3^e place (9 % des licences) suivi de l’équitation (6 %).

Favorisée par l’insularité et le climat méditerranéen, la voile se hisse à la 5^e place avec 2 230 licences alors qu’elle n’est que 12^e au niveau national. Enfin, d’autres sports sont eux aussi plus pratiqués en Corse comme la pétanque, les sports sous-marins et le sport automobile.

À l’inverse, l’athlétisme, le rugby et le handball se suivent au-delà de la 10^e place, alors qu’ils sont dans le top 10 des sports les plus prisés nationalement.

En 2022 en Corse, 146 licences sportives annuelles sont délivrées pour mille habitants contre 157 en France. Cette sous représentation s’explique en partie par le caractère rural du territoire et sa population vieillissante. Dans la région, de nombreuses activités de pleine nature se pratiquent sans avoir recours aux licences sportives et la moitié des communes ne disposent pas d’équipements sportifs.

Les régions du quart nord-est de l’Hexagone et la Corse sont les moins sportives à l’opposé de celles des côtes atlantiques (figure 2). L’île se place ainsi au 11^e rang des régions devant les Hauts-de-France (142 licences pour mille habitants), l’Île-de-France (139 ) et les départements d’outre-mer. La médaille d’or de la région la plus sportive revient à la Bretagne avec 178 licences pour mille habitants. Les territoires ultramarins quant à eux délivrent moins de licences, de la Guyane (71) jusqu’à La Réunion (114).

Entre 2017 et 2022, en Corse, le nombre de licences sportives augmente de 1,6 %, alors qu’il diminue en France (-1,8 %). Cette évolution régionale est cependant moins rapide que celle de la population (+4,1 %). Ainsi, pour mille habitants, le nombre de licences diminue.

Sur l’île, 29 % des licences sportives sont détenues par des femmes : c’est 4 points de moins qu’en moyenne nationale. Ainsi, la Corse est l’avant-dernière région devant Mayotte (27 % des licences). La Normandie arrive au 1^er rang avec 35 % de licences féminines.

Parmi les 16 fédérations les plus populaires, seules les fédérations de gymnastique et d’équitation sont majoritairement féminines (86 %) (figure 3). La natation est le sport le plus mixte avec 53 % de femmes. À l’inverse, dans les fédérations de football et de tir, les femmes représentent respectivement 6 % et 13 % des licences.

Finalement, les femmes font d’abord de l’équitation (18 % des licenciées sportives), du tennis (10 %) puis de la gymnastique (9 %). Les hommes, eux, préfèrent le foot (25 % des licences masculines) ou le tir (15 %).

La Corse est la région de France où l’âge médian des licenciés est le plus élevé : 25 ans contre 19 ans moyenne française. D’une part, la population insulaire est plus vieille et d’autre part, les sports les plus populaires ont des pratiquants plus âgés. C’est notamment le cas des fédérations de golf (59 ans), de pétanque et jeu provençal (49 ans) et de tir (48 ans). L’âge médian des licenciés est le plus bas en Île-de-France et en Guyane (16 ans) en lien avec la structure de la population.

Le tennis est le sport où les licenciés ont les caractéristiques les plus homogènes. Il est pratiqué à toutes les tranches d’âges et par tous les sexes.