Les entreprises en France Édition 2020

Cet ouvrage offre une vue structurelle complète de notre système productif. Les résultats sur l’année 2018 sont analysés dans une vue d’ensemble qui rend compte de la diversité des situations des entreprises, en se basant sur la définition de l’entreprise au sens économique. Ensuite, un premier dossier étudie les disparités territoriales d’accès aux commerces. Le second analyse les fonds propres des très petites entreprises et leur risque de défaillance en 2019.
Enfin, des fiches thématiques et sectorielles présentent les chiffres de référence sur les entreprises.

Insee Références
Paru le :Paru le10/12/2020
Les entreprises en France- Décembre 2020
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Financement des PME

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Paru le :10/12/2020

D’après les données du , utilisant la définition des catégories d’entreprises de la loi de modernisation de l’économie (LME), les encours de crédits mobilisés accordés aux PME sont de 436,7 milliards d’euros à la fin décembre 2019, soit une hausse de 6 % sur un an. Ils représentent 42 % du total des encours mobilisés. Pour les autres catégories d’entreprises, les encours sont à peu près stables sur la période : + 0,3 % pour les entreprises de taille intermédiaire (ETI) et + 0,6 % pour les grandes entreprises (GE).

Les catégories retenues ici isolent certaines (SCI) et les entreprises qui n’ont pas pu être classées en fonction des critères LME. Les encours de crédits mobilisés accordés à ces entreprises représentent 185,5 milliards d’euros fin décembre 2019 (18 % du total) et augmentent de 9,8 % sur l’année (figure 1).

Figure 1Encours de crédit aux entreprises résidentes en 2019

encours en milliards d'euros, évolution en %
Encours de crédit aux entreprises résidentes en 2019 (encours en milliards d'euros, évolution en %)
Nombre d'entreprises Crédits mobilisés Crédits mobilisés et mobilisables
Encours Évolution déc. 2019/déc. 2018 Encours Évolution déc. 2019/déc. 2018
PME 1 125 171 436,7 6,0 502,9 7,3
Entreprises de taille intermédiaire 6 400 282,5 0,3 364,7 0,4
Grandes entreprises 280 144,4 0,6 298,9 7,9
Ensemble hors divers SCI 1 131 851 863,6 3,2 1 166,5 5,2
Divers SCI 605 465 185,5 9,8 199,3 10,2
Ensemble 1 737 316 1 049,1 4,3 1 365,7 5,9
  • Champ : France, y compris entrepreneurs individuels ; entreprises ayant contracté un crédit de plus de 25 000 euros auprès d'un établissement de crédit français.
  • Source : Banque de France.

L’ensemble des activités immobilières représente plus du quart de l’encours de crédit mobilisé par les PME (114,2 milliards d’euros). Viennent ensuite le commerce et la réparation automobile (62,5 milliards), l’agriculture, la sylviculture et la pêche (52,1 milliards), l’industrie (45,6 milliards) et le soutien aux entreprises (38,7 milliards). Les autres secteurs portent chacun entre 23 et 28 milliards d’encours, hormis le transport (13,3 milliards) et l’information‑communication (8,6 milliards) (figure 2).

Figure 2Crédits mobilisés par les PME en 2019 par secteur

(en milliards d'euros)
Crédits mobilisés par les PME en 2019 par secteur ((en milliards d'euros))
Niveau
Activités immobilières 114,2
Commerce et réparation d'automobiles 62,5
Agriculture, sylviculture et pêche 52,1
Industrie 45,6
Soutien aux entreprises 38,7
Autres secteurs 123,7
  • Champ : France, PME ayant un encours total de crédit de plus de 25 000 euros auprès d'un établissements de crédit français, hors SCI.
  • Source : Banque de France.

Figure 2Crédits mobilisés par les PME en 2019 par secteur

  • Champ : France, PME ayant un encours total de crédit de plus de 25 000 euros auprès d'un établissements de crédit français, hors SCI.
  • Source : Banque de France.

Pour leurs besoins d’exploitation, les PME font appel à leur banque pour obtenir, souvent en début d’année, des lignes de crédit pouvant être utilisées au cours de l’année. En 2019, entre 35 % et 37 % des PME déclarent chaque trimestre avoir formulé une demande de lignes de crédit. Hors tirage sur ces lignes de crédit préalablement accordées, les PME demandent par ailleurs des crédits de trésorerie et d’investissement. Au quatrième trimestre 2019, 22 % des PME expriment des demandes de crédits d’investissement et 6 % des crédits de trésorerie (figure 3). Comme en 2018, l’accès au crédit d’investissement en 2019 se situe à un niveau élevé : 96 % des PME obtiennent entre 75 % et 100 % des crédits demandés. Plus qu’en 2018, 89 % des PME obtiennent entre 75 % et 100 % des crédits de trésorerie demandés. L’autocensure paraît marginale : entre 1 % et 2 % seulement des PME indiquent ne pas demander de crédit de trésorerie ou d’investissement en raison d’une crainte d’un refus du banquier.

Figure 3Demande et obtention de nouveaux crédits d'investissement par les PME au quatrième trimestre 2019

en %
Demande et obtention de nouveaux crédits d'investissement par les PME au quatrième trimestre 2019 (en %)
Nombre
Demande de nouveaux crédits exprimée et satisfaite en totalité ou à plus de 75 % 21
Demande de nouveaux crédits exprimée et satisfaite à moins de 75 % ou insatisfaite 1
Aucun nouveau crédit demandé 78
  • Note : hors utilisation de lignes de crédits obtenues précédemment.
  • Champ : France hors Mayotte, PME avec une autonomie de décision en matière de demande de crédit.
  • Source : Banque de France.

Figure 3Demande et obtention de nouveaux crédits d'investissement par les PME au quatrième trimestre 2019

  • Note : hors utilisation de lignes de crédits obtenues précédemment.
  • Champ : France hors Mayotte, PME avec une autonomie de décision en matière de demande de crédit.
  • Source : Banque de France.

En 2019, dans un contexte d’incertitudes mondiales et où l’inflation et les anticipations d’inflation sont restées constamment inférieures à l’objectif de stabilité des prix de l’Eurosystème, la politique des taux d’intérêt bas s’est poursuivie. Le taux des crédits aux PME (hors microentreprises) est de 1,4 % en décembre 2019, en baisse de 10 points de base sur un an. L’écart par rapport aux taux appliqués aux grandes entreprises – présentant généralement des niveaux de risque plus faibles – se réduit à 20 points de base (figure 4).

Figure 4Taux des crédits aux entreprises

en %
Taux des crédits aux entreprises (en %)
Microentreprises (MIC) PME (hors MIC) Entreprises de taille intermédiaire Grandes entreprises
déc. 12 2,9 2,2 2,1 1,5
janv.-13 2,7 2,1 2,0 1,5
févr.-13 2,8 2,2 2,0 1,5
mars-13 2,8 2,2 1,8 1,5
avr.-13 2,8 2,2 1,6 1,4
mai-13 2,8 2,2 1,7 1,4
juin-13 2,7 2,1 1,7 1,4
juil.-13 2,7 2,2 1,9 1,6
août-13 2,7 2,2 1,9 1,5
sept.-13 2,7 2,1 1,8 1,4
oct.-13 2,8 2,2 1,9 1,4
nov.-13 2,9 2,2 1,9 1,4
déc. 13 2,8 2,2 2,0 1,5
janv.-14 2,8 2,1 1,9 1,4
févr.-14 2,8 2,1 1,8 1,4
mars-14 2,7 2,2 1,9 1,5
avr.-14 2,7 2,2 1,7 1,4
mai-14 2,7 2,2 1,8 1,3
juin-14 2,6 2,2 1,9 1,4
juil.-14 2,6 2,1 1,8 1,3
août-14 2,5 2,0 1,7 1,2
sept.-14 2,4 1,9 1,5 1,2
oct.-14 2,4 2,0 1,5 1,2
nov.-14 2,4 2,0 1,6 1,2
déc. 14 2,3 1,9 1,6 1,2
janv.-15 2,3 1,8 1,5 1,1
févr.-15 2,2 1,8 1,5 1,1
mars-15 2,1 1,9 1,6 1,2
avr.-15 2,0 1,8 1,4 1,1
mai-15 2,0 1,9 1,6 1,2
juin-15 2,0 1,9 1,6 1,3
juil.-15 2,0 1,7 1,4 1,1
août-15 2,0 1,7 1,3 1,1
sept.-15 2,1 1,8 1,6 1,4
oct.-15 2,1 1,7 1,3 1,3
nov.-15 2,1 1,7 1,4 1,2
déc. 15 2,1 1,7 1,4 1,2
janv.-16 2,0 1,6 1,2 1,0
févr.-16 2,0 1,6 1,2 1,0
mars-16 1,9 1,6 1,3 1,3
avr.-16 1,9 1,6 1,4 1,4
mai-16 1,9 1,5 1,2 1,3
juin-16 1,8 1,5 1,3 1,3
juil.-16 1,8 1,6 1,3 1,4
août-16 1,8 1,5 1,2 1,1
sept.-16 1,8 1,5 1,2 1,1
oct.-16 1,8 1,4 1,3 1,0
nov.-16 1,7 1,4 1,2 0,9
déc. 16 1,7 1,3 1,1 0,8
janv.-17 1,7 1,4 1,3 1,0
févr.-17 1,6 1,3 1,1 0,9
mars-17 1,6 1,3 1,1 0,9
avr.-17 1,6 1,4 1,3 1,1
mai-17 1,6 1,3 1,1 1,0
juin-17 1,6 1,5 1,2 1,2
juil.-17 1,6 1,5 1,2 1,2
août-17 1,7 1,6 1,3 1,3
sept.-17 1,7 1,5 1,3 1,2
oct.-17 1,7 1,4 1,3 1,1
nov.-17 1,6 1,3 1,2 1,1
déc. 17 1,7 1,3 1,3 1,2
janv.-18 1,7 1,3 1,1 1,1
févr.-18 1,7 1,4 1,2 1,2
mars-18 1,7 1,4 1,2 1,2
avr.-18 1,6 1,5 1,2 1,1
mai-18 1,7 1,4 1,1 1,0
juin-18 1,7 1,5 1,2 1,0
juil.-18 1,7 1,5 1,2 0,9
août-18 1,7 1,5 1,1 0,9
sept.-18 1,7 1,6 1,3 1,0
oct.-18 1,6 1,5 1,2 0,9
nov.-18 1,7 1,6 1,3 1,0
déc. 18 1,6 1,5 1,3 1,0
janv.-19 1,6 1,5 1,2 1,0
févr.-19 1,7 1,5 1,3 1,1
mars-19 1,7 1,5 1,3 1,1
avr.-19 1,8 1,5 1,2 1,1
mai-19 1,8 1,4 1,3 1,0
juin-19 1,7 1,4 1,3 1,1
juil.-19 1,7 1,4 1,4 1,0
août-19 1,7 1,4 1,3 1,0
sept.-19 1,7 1,4 1,3 1,1
oct.-19 1,6 1,4 1,4 1,1
nov.-19 1,6 1,3 1,3 1,1
déc. 19 1,6 1,4 1,3 1,2
  • Champ : France.
  • Source : Banque de France.

Figure 4Taux des crédits aux entreprises

  • Champ : France.
  • Source : Banque de France.

La «  » permet de ventiler le total des encours mobilisés par . Cette cotation est une appréciation sur la capacité de l’entreprise à honorer ses engagements financiers à un horizon de trois ans. La part des crédits mobilisés par les PME qui bénéficient des meilleures cotes (ensemble des cotes 3 et 4) évolue peu depuis 2018, à 55,1 % en 2019.

Figure 5Répartition des encours de crédit mobilisés par les PME par classe de risque

en %
Répartition des encours de crédit mobilisés par les PME par classe de risque (en %)
31 déc. 2018 31 déc. 2019
Cotes 3 et 4 55,23 55,12
Cote 5 36,43 36,68
Cotes 6 à 9 8,35 8,19
  • Champ : France, PME hors entrepreneurs individuels.
  • Source : Banque de France.

Figure 5Répartition des encours de crédit mobilisés par les PME par classe de risque

  • Champ : France, PME hors entrepreneurs individuels.
  • Source : Banque de France.

Définitions

Service central des risques de la Banque de France : il recense chaque mois les encours de crédit consentis par les établissements de crédit à chaque entreprise – au sens unité légale –, au‑delà du seuil de 25 000 euros depuis janvier 2006. Voir Glossaire.

Société civile immobilière (SCI) : il peut s’agir ici d’unités légales qui assurent la gestion des biens immobiliers d’entreprises avec lesquelles les liens n’ont pas pu être établis ou de sociétés de gestion patrimoniale de particuliers.

Cotation de la Banque de France

Appréciation sur la capacité d’une entreprise à honorer ses engagements financiers à un horizon de un à trois ans. La cote de crédit est notamment fondée sur :

  • l’examen de la situation financière de l’entreprise et son évolution prévisible après analyse de la rentabilité et de la structure du bilan ; la dimension « groupe » est également prise en compte dans cette analyse ;
  • l’appréciation portée sur l’environnement économique de l’entreprise ;
  • les entreprises qui lui sont apparentées ou avec lesquelles elle entretient des relations commerciales ou économiques étroites ;
  • l’existence d’incidents de paiement‑effets ou de procédures judiciaires.

Les cotes de crédit permettent de définir les classes de risque suivantes : cote 3 : situation financière particulièrement satisfaisante, voire excellente pour la cote 3++ ; cote 4 : situation financière satisfaisante, mais avec certains éléments d’incertitudes et de fragilité ; cote 5 : situation financière présentant des signes de fragilité ; cote 6 : situation financière très déséquilibrée ; cote 7 : incident de paiement ; cotes 8/9 : paiements irréguliers menaçant la pérennité de l’entreprise (voir la page Entreprises du site de la Banque de France).

Classes de risque : elles résultent de la cotation de la Banque de France du risque de crédit. Elles vont de 3 (les moins risquées) à 9 (les plus risquées).